Tanjiro et Kanao étaient en train de dévaler le flan nord de la montagne, direction le village qui se trouvait au pied de celle-ci. D'après le mystérieux vieillard, c'était au nord, dans un modeste quartier que le démon accomplissait ses crimes sur des jeunes filles. Pas moins d'une trentaine de femmes avaient disparues en un mois, dont une dizaine de pourfendeuses, et à ce rythme là ville se retrouverait bien endettée.

Ils arrivèrent à l'hôtel où ils avaient décidé de s'établir lorsque que le jour se couchait. La descente de la montagne avait été rude et il leur avait fallu faire extrêmement attention, leur marche avait donc durée la journée entière. Ils avaient prit la décision qu'ils se feraient embaucher au restaurant pour mener leur enquête dès le lendemain.

Par sécurité ils voulurent prendre une chambre à deux lits, mais, ironie du sort, toutes celles la étaient réservées avec une fête qui se préparait en ville et tous les voyageurs en prime. Ils durent donc prendre une seule chambre avec un seul lit.

Ils montèrent l'escalier dans un grand silence, jusqu'à arriver au deuxième étage, première porte à gauche.

La pièce était assez petite, mais amblement suffisante pour les loger tous les deux. Le lit était grand, mais les deux adolescents sentirent dès le départ que le fait de s'y reposer ensemble le rendrait vite plus étroit. Ils posèrent leurs katanas et leurs affaires de voyage dans un coin de la pièce et s'assirent près du futon posé au milieu de la pièce.

-Hum... On sera peut être... Enfin ça... Ça ne risque pas de te... Déranger ? demanda Tanjiro.

-Non... C'est pas grave... Enfin, pas trop, j'imagine...

Ils étaient profondément gênés, aucun doute la dessus. Ils se changèrent chacun de leur côté, Tanjiro se mit torse nu et Kanao elle enfila un débardeur à manches très fines et retira sa jupe, puis les deux s'agenouillèrent près du matelas.

-À toi l'honneur, dit Tanjiro.

-O-ok...

D'un œil un peu indiscret il le reconnaissait, il regarda sa coéquipière se glisser sous l'épaisse couverture. Il observa les contours de ses formes se mouler dans le matelas et disparaître sous la couette. Il garda quelques instants en tête l'image de son débardeur laissant transparaître légèrement sa peau et de son dos quasiment mis à nu.

Il s'approcha à son tour, visiblement gêné, puis se glissa, avec un élan de courage incroyable, aux côtés de la jeune fille. Ses jambes tendus et ses bras repliés contre lui même, il ne se sentait pas très à l'aise, idem pour Kanao. Elle sentait le souffle du jeune homme parcourir sa nuque et lui donner des frémissements.

-Ça va ?

-Ton... Ton souffle...

-Ah ! P-Pardon !!! s'excusa-t-il précipitamment, conscient de la gêne occasionnée. Je vais aller ailleurs, y a un canapé pas loin, dit-il en commençant à se lever.

-N-Non ! protesta cependant Kanao en lui attrapant le bras.

-Qu'y a t-il ?

-Je... J'aimerai... Que tu reste..
Avec moi... Chuchota presque Kanao en se couvrant de gêne. Cette histoire de démon qui capture les filles... Ça ne me met pas à l'aise...

Tanjiro pouvait comprendre son appréhension et se résolut à rester à ses côtés. Après tout, c'était elle, alors ça ne le dérangeait pas. C'était pour elle qu'il se sentait le plus mal à l'aise. Quoique, pour lui aussi lorsque ses hormones qui lui rendaient une petite visite prirent d'assaut son état mental lorsqu'elle lui demanda s'il pouvait la prendre dans ses bras.

Il passa ses bras autour de sa taille et la ramena contre lui, sentant dès lors le bout de ses doigts frôler son torse nu et son souffle glisser dessus.

-B-Bonne nuit...

-Toi aussi...

Pourtant aucun des deux ne ferma l'œil les premières minutes. Même épuisés par la marche, leurs cerveaux étaient en ébullition.

Tanjiro essaya de penser à autre chose qu'à la jeune fille contre lui, mais il ne pouvait écarter de son esprit le fait qu'elle était bel et bien là, avec lui. Il ne pouvait pas nier les délicates mains sur son torse, ni la tête posée dans le creux de son épaule, ni le corps tout entier replié contre lui.

Kanao se résolu à ne pas y faire attention non plus, mais comment tomber de sommeil alors qu'elle était contre lui ? Que ses mains qui avaient trouvé refuge dans son dos, à même sa peau, lui procuraient un immense plaisir et de grands frissons ?

Néanmoins Kanao était vraiment épuisée, et, se sentant en sécurité se laissa quand même emporter par la fatigue. Tanjiro en sentant sa respiration se calmer sentit son cœur se réchauffer. Il la regarda : elle était toute mignonne, blottie contre lui comme une enfant, repliée sur elle même. Comme si c'était naturel, il s'autorisa une fois et une fois seulement à déposer un baiser sur son front, et se laissa emporter lui aussi par le sommeil.

Les premiers rayons de l'aurore qui passaient par la fenêtre réveillèrent Kanao. Sur le coup elle ne savait plus où elle était, mais retrouva la mémoire en se voyant blottie dans les bras de son camarade, la laissant furieusement rougir.

À son tour il se réveilla. Il tourna la tête vers elle, la regarda sans bruit, un peu étonné puis se rappela.

-Euh... Salut...

-H-hey...

-Tu... As bien dormi ? demanda-t-il.

-O-oui... Très bien oui, admit-elle.

Après un long moment de blanc, ils décidèrent de se lever. Libérés l'un de l'autre ils se sentirent plus à l'aise, mais enviaient déjà le soir dans l'espoir de se retrouver à nouveau ensemble.

Ils prirent un petit déjeuner et se rendirent au restaurant d'à côté, appelé "Le Midori". Il avait l'air vraiment bien tenu, d'une propreté incroyable, et la décoration était simple mais faisait sa part de travail. Ils demandèrent à rencontrer le chef : on leur présenta un petit homme, avec des cheveux courts noirs et des lunettes carrées, nommé Haruki Yorimoto.

-Bonjour jeunes enfants ! Quelle est la raison de votre visite ? demanda-t-il d'un ton très amical.

-Bonjour, dit Kanao, on aimerait se faire embaucher. Si c'est possible...

L'homme ne bougea pas, il resta droit comme un poteau, ses yeux cachés par le reflet immaculé de ses lunettes.

-Bien sûr ! répondit-il enfin en souriant.

"Super !" pensa Tanjiro.

-Avant j'aimerai connaître vos aptitudes.

-Euh... Je faisait beaucoup la cuisine pour mes frères et sœurs quand ils... Quand j'étais plus jeune, fit Tanjiro en repensant à sa famille défunte.

-Bien, très bien ! Vous ferez un excellent cuisinier. Et vous jeune fille ?

-Euh je... Je sais pas trop...

-Tu es adroite, proposa Tanjiro.

-Tu... Tu trouves ?

-Oui.

-Il nous manquait justement une serveuse ! Je vous engage tous les deux.

"C'est rapide" pensa Tanjiro.

-Moi, serveuse ? Vous êtes sûr ?

-Mais oui enfin ! Vous êtes selon lui adroite, donc précise ! Et avec votre joli visage on ne vous dira rien !

Kanao se couvrit de gêne sous le regard de Tanjiro, un peu jaloux il l'admettait.

-Oh, pas d'inquiétude jeune homme, fit le patron en le voyant légèrement vexé, votre jolie fiancée ne craint rien ici !

-F-FIANCÉE ?!! s'exclamèrent les deux sous la gêne.

-Oups... Il semble que je me méprend ! Ah ah ! Pourtant vous êtes A-DO-RABLES tous les deux ! Mais bref, vous pouvez commencer dès aujourd'hui ! Je vous prend à l'essai.

-M-merci beaucoup, bégaya Tanjiro.

-Hum excusez moi mais... Qui est cette femme sur le tableau, demanda Kanao en désignant sur le mur une toile peinte.

Elle représentait une femme dans un kimono vert très chic et de grands yeux émeraudes, avec de longs cheveux noirs semblant se balancer dans le gré du vent imaginaire.

-C'est ma femme, expliqua le patron. C'est grâce à elle que j'ai pu ouvrir ce restaurant, avant qu'elle ne meurt. Elle avait de magnifiques et grands yeux verts... D'où son nom, Midori. C'est de là que vient le nom du restaurant.

-Oh...

-Mes condoléances pour votre femme, dit Tanjiro.

-Ce n'est rien ! Enfin si, mais ça fait longtemps. Je n'en souffre plus, mes enfants non plus. Allez, la journée va commencer !

//Je suis de retour~!

Avec un nouveau chapitre de cette fanfic Tankana, j'espère qu'il vous a plus. N'hésitez pas à me donner votre avis !

Saluuut ! //