-C'est là haut ? demanda Kanao.

-D'après lui oui, répondit Tanjiro en désignant l'animal qui volait en cercle au dessus d'eux en croassant.

-Je ne veux pas être méchante mais ces oiseaux me cassent les oreilles...

-Le mien m'a réveillé 18 fois ces trois derniers mois...

Kanao rit avant d'entamer la marche. Ils avaient marché pendant 2 heures le temps d'arriver à la montagne. Il ne leur restait plus que 4 heures pour la gravir entièrement. La montée était assez longue, et le temps ne leur fut pas favorable arrivés à bientôt le 3/4 du chemin. Une terrible averse les prit en traître, forçant les deux adolescents à se trouver une cachette.

-Sous les arbres c'est dangereux, dit Tanjiro, essayons de trouver une grotte ou quelque chose comme ça.

Kanao trouva une sorte de grotte formée par des rochers empilés et ils y pénetrèrent avant d'êtres trempés. L'espace était assez étroit et Tanjro reposait presque entièrement sur son amie, essayant du mieux qu'il pouvait de ne pas l'écraser.

-Désolé, s'excusa-t-il d'office.

-C'est rien, répondit Kanao un peu gênée de cette proximité si soudaine.

Ils restèrent sous les rochers pendant environ une heure et demie, collés l'un à l'autre et étrangement très silencieux, puis enfin la pluie cessa et ils purent reprendre la route, rougissant, certainement pas à cause de la chaleur.

Après plus d'une journée en tout passée à gravire le sommet de la montagne, Tanjiro et Kanao arrivèrent enfin à la petite maison nichée sous les arbres où ils avaient rendez vous alors que le jour se lèverai dans peu de temps.

La maison était très petite, très simple, le vieil homme devait vivre seul. Tanjiro toqua à la porte, sans succès.

-Tu crois... Qu'on devrait entrer ? demanda-t-il à sa coéquipière.

-J'imagine qu'on a pas le choix, répondit celle-ci en aggripant la poignée et en entrouvrant la porte.

Elle y passa la tête et découvrit l'intérieur. On aurait pu califier ça de "rangé" si il n'y avait pas sur le sol des morceaux de draps éparpillés un peu partout.

-Qu'est-ce que... fit Tanjiro en passant à son tour la tête.

-Y'a quelqu'un ?

Ils firent quelques pas à l'intérieur, puis soudainement se retrouvèrent pris au piège dans un filet suspendu au plafond.

-Ah ! C'est quoi ça ?

-Un filet ! C'est un piège !

-OK gardons notre calme ! Il doit y avoir un moyen d...

À ce moment là la corde qui les reliait au plafond céda et les deux amis s'écrasèrent au sol.

-Ouch... Kanao tout va bien ?

-Aie... Oui ça va et toi ?

-Ça pourrait aller mieux mais ça va encore...

-Oh veuillez m'excusez chers enfants ! fit une voix derrière eux.

En se retournant ils virent une silhouette masculine de taille moyenne s'avancer vers eux.

L'homme, âgé d'une soixantaine d'années, à la peau pâle et aux cheveux gris-blancs, portait un masque de Yokai, et des vêtements qui n'allaient pas ensemble. Ils semblait tout droit sorti d'un asil et allez savoir pourquoi il venait vers les deux adolescents en dansant.

-Qui êtes vous ? demanda Kanao un peu méfiante.

-Je suis celui que vous êtes venu voir, pour la mission avec le démon, répondit celui-ci en chantant cette fois.

"Il est bizarre" pensèrent-ils en même temps.

-Et... Celui-qu'on-est-venu-voir a-t-il une identité ? demanda encore Kanao.

Le vieillard se rapprocha de la jeune fille et dit d'un air sombre :

-Mon identité ne sera révélée sous aucun prétexte, puis, en murmurant un peu plus près, on ne sait jamais... Les murs ont des oreilles...

À ces derniers mots il se recula en produisant des mouvements de vagues avec ses bras. Ces étranges manières rappellèrent à Tanjiro son forgerons Hotaru Haganezuka.

-Asseyez-vous, je vous en prie ! Ah ah !

-Si tu veux mon avis il est fou, chuchota Tanjiro à sa camarade qui étouffa un rire.

Le vieillard leur proposa un thé que Tanjiro déclina poliment, mais les adolescents restaient mal à l'aise. Ils s'assirent devant l'homme qui commença à leur parler de tout... Sauf de la mission, en gros de sa vie.

-Euh, et la mission ?

-Patience ! Et à ce moment là...

-Bon, ça suffit on est là pour travailler nous ! Et puis qu'est ce que c'est que ces tissus par terre ? s'énerva un peu Kanao.

-Ah ! Ça ma jolie ce sont des tissus de conjuration.

-Jamais entendu parler.

-C'est normal ! C'est un rituel de protection qui a été inventé par ma famille il y a des siècles !!! Ils protégent des mauvais esprits et m'apportent la chance.

-OK et le piège ? C'était quoi ça ? dit-Tanjiro en désignant le filet qui les avait emprisonnés.

-C'est contre les gnomes ! Ces horribles petites bestioles ! Je suis persuadé qu'elles m'espionnent !

"Décidément..." pensa Tanjiro.

-Mais bon, venons-en à votre mission.

"Pas trop tôt" pensa Kanao.

-J'ai entendu dire, commença-t-il, qu'une étrange créature, mi humaine mi... Chose étrange, je ne saurais le décrire, se cacherait quelque part dans une rue du village juste en bas. Il y a eu des disparitions ces temps-ci.

-Vous pensez à un démon ?

-Possible, il se cacherait dans un restaurant collé à un hôtel et aimerait s'attaquer aux jeunes filles, dit-il en regardant Kanao avec insistance, qui dégluti.

Tanjiro eut le réflexe de prendre sa main pour la calmer, sans se douter que cela l'affollait encore plus. Son cœur palpitait comme jamais et ses joues étaient gonflées de chaleur.

-Apparamment ce démon aurait la force la plus élevée depuis la disparition de Muzan, qu'en pensez-vous ?

-Peut être bien~. Vous devriez y aller, le jour va se lever et vous avez des recherches à faire il me semble~.

Tout en produisant encore des vagues avec ses bras, il s'éclipsa dans le fond de la pièce alors que les premiers rayons du jour passaient par la porte laissée entrouverte.

-Eum... Monsieur ? demanda Tanjiro.

-Laisse, on y va, décida Kanao en le faisant se lever.

-Mais...

-Tanjiro, chuchota-t-elle en posant un doigt sur les lèvres du jeune homme, tout cela ne m'inspire pas confiance. On devrait y aller, c'est plus sûr.

Le jeune garçon observa attentivement le visage de sa camarade depuis leur faible proximité et ne put s'empêcher de penser qu'elle était belle et qu'il aimerait bien qu'elle se rapproche toujours de lui comme ça.

-Je comprend, on y va, fit-il en s'apercevant qu'il ne faisait que les retenir dans cet endroit qui ne leur inspirait pas confiance.

Ils quittèrent la maison et une fois exposés au soleil Kanao se sentit rassurée.

-Pardon pour t'avoir forcé à sortir, j'avais peur... s'excusa-t-elle auprès de son camarade.

-Nan je te comprend, ce vieillard avait l'air complètement fou. Et tu n'avais pas l'air rassurée, ça m'a un peu préoccupé...

-Oooh tu t'es inquiété~? Le taquina Kanao en rapprochant toujours plus son visage du sien.

Tanjiro tourna la tête, complètement gêné.

-N... Non pas du tout...

-Menteur, sussura Kanao.

-Oh, oui, ça va, admit Tanjiro.

Kanao sourit en voyant à quel point il était gêné, il était tellement mignon. Alors elle s'approcha de lui et déposa un baiser sur sa joue qui se teinta presque instantanément de rouge, mais ne la repoussa pas, plutôt content.

-Bon... Ok j'avoue.

-Tu vois ! rit Kanao.

-Allez t'as gagné ! Je te dois quelque chose.

-D'accord.

Ils continuèrent de marcher en riant, sans se douter du danger qui se formait en douce derrière eux.

Dans sa maison, le vieil homme les avait épié, bien à l'abri des rayons du soleil, les regardant s'éloigner.

-Ah... Je suis désolé, adorables enfants, de vous conduire vers la mort...

En même temps qu'il disait cela, ses "tissus de conjuration" se mirent à glisser au sol et fusionner les uns avec les autres, formant des petites créatures noires décorées de griffures rouges. Les ombres se rassemblèrent derrière lui alors qu'il prenait une toute autre apparence : ses cheveux s'allongèrent et devinrent noirs de jais, sa taille augmenta et lorsqu'il retira son masque, dévoila ses yeux noirs aux pupilles injectées de sang et sa bouche allant d'une oreille à l'autre, retranchée de crocs aiguisés.

-... Mais mes enfants ont besoin de nourriture...

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Bien le bonjour les gens !

Alors ça vous a plus ? Perso j'ai adoré écrire ce chapitre. Juste pour le vieux complètement taré. Il me fait rire. Bon, vous l'aurez compris il est pas de confiance, mais pas grave, on l'aime quand même (ou pas).

Bref, à la prochaine !