Chapitre 48
Le lendemain matin, Thomas avait une horrible marque rouge dans son cou. Il dû la camoufler sous un pansement et eut la brillante idée d'en apporter d'autres avec lui à l'école. À toutes les occasions, Mika arrachait celui en place en grondant Thomas pour ne pas qu'il cache les marques de son appartenance. Thomas courait aux salles de bain, irrité, et en remettait un nouveau, gêné.
Il avait aussi des marques de ligatures aux poignets, mais avait été vif d'esprit et avait déjà prévu de porter un hoodie toute la journée pour cacher sa peau meurtrie. Ce qu'il n'avait pas prévu par contre était les bleus de morsures sur sa poitrine qui continuaient de sensibiliser ses mamelons qui pointaient en permanence et qui libéraient une décharge de sensations dans tout son corps chaque fois que son hoodie les effleurait. À un tournant dans le couloirs, il avait même été surpris par Mika qui était venu l'enlacer de dos, pesant sur ses blessures et un début d'érection s'était développé dans son pantalon. Le châtain avait alors hérité de plusieurs coups de poings du brun, rouge de honte. D'ailleurs, beaucoup de pairs d'yeux s'étaient retournées afin d'observer la scène. Il était inconcevable de voir Thomas frapper un autre élève, mais il était impossible d'imaginer que celui-ci ne serait autre que Mika qui préférait se protéger de ses bras en riant.
La semaine passa et le suçon avait fini par disparaître, ainsi que les traces de la sauvagerie de Mika. Leur relation continuait d'aller bon-train et même si ça n'avait jamais vraiment été officiel, le petit se considérait réellement en couple avec le plus grand. De toute façon, ceux qui les croisaient dans les couloirs parlaient d'eux comme cela. Chaque fois que Mika était invité à une fête, on lui disait qu'il pouvait inviter son petit ami. Chaque fois qu'on lui demandait de l'aide dans un devoir, on l'informait que Thomas pouvait être avec eux s'ils ne voulaient pas être séparés. Même le bal de fin d'année arriva et si le comité qui l'organisait allé voir tout le monde pour leur vendre des billets, Thomas n'eut à faire à eux qu'une fois lorsque lui-même alla les rencontrer pour se renseigner sur le coût. On lui avait alors répondu d'aller voir son copain puisque Mika avait déjà acheté leur billet. Puis, James vint le rejoindre à la cafétéria, anxieux.
''Tom, je peux te demander une faveur ?''
Le brun releva la tête doucement avant de lancer un sourire encourageant à James.
''Oui ?''
''Moi et Mathilde envisageons de coucher ensemble, enfin bientôt. Elle m'a demandé d'acheter des condoms."
Thomas rougit violemment avant de baisser la tête. Il n'était pas sûr de vouloir parler de relation sexuelle avec James. C'était beaucoup trop gênant.
''Écoute, j'ai jamais acheté ça et c'est hyper gênant, alors tu pourrais m'en passer ?''
''Euh... je voudrais t'aider, mais... j'en ai pas.''
Soudain le visage de James afficha un parfait dégoût.
''Tom, toi et Mika vous couchez ensemble !''
''Oui, mais on en utilise pas.''
James semblait outré de la nouvelle. Insurgé, il tenta de raisonner son ami.
''Vous ne vous protégez pas ? Tom, Mika a couché avec plein de gens. C'est clair qu'il a des maladies ! Tu écoutes pas en classe quand le prof parle d'infections transmises sexuellement ? Ce n'est pas parce que vous ne pouvez pas tomber enceinte que vous êtes forcément clean !"
Eh bien, finalement parler des futures relations sexuelles de James semblait beaucoup plus intéressantes que de discuter des possibles maladies que Thomas avait pu contracter depuis sa relation avec Mika qui durait maintenant depuis 2 mois. Et même avant, maintenant qu'il y pensait. Il aurait peut-être dû aller à l'hôpital après son viol ?
''Bon, j'irais en acheter, mais fais-toi dépister, mon gars. Mika c'est pas...''
James ne finit jamais sa phrase, préférant se taire lorsqu'il aperçut le concerné se frayer un chemin jusqu'à leur table pour s'installer à côté de son petit ami. Le sportif s'attarda sur le sourire factice qui était plaqué à même le visage du meilleur ami et commenta :
''James, tu es constipé pour faire une face de merde comme ça ?''
Le garçon leva les yeux au ciel.
''Toujours aussi charmant, Mika. Je vous laisse, je vais aller manger avec ma copine. On se voit plus tard, Tom. Au revoir Mika.''
James s'éloigna laissant, comme souvent maintenant, le couple seul. Mika avait tenu promesse en ce qui concernait les noms. Il n'avait plus appelé James "connard" et avait toujours utilisé son prénom pour le désigner. Il y avait clairement du mépris en chacun d'eux, mais ils ne laissaient rien échapper par respect pour Thomas. Le garçon aux yeux gris-bleuté commença à installer différents plats devant son brun qui se mordit la lèvre.
''Mika, tu t'es déjà... bah, tu sais... fais tester ?''
''Tester pour quoi ?''
''Des maladies.''
Le petit se tourna vers le plus grand qui le scrutait, cherchant à comprendre où voulait en venir son amoureux. Thomas poussa un léger soupir avant de continuer :
''C'est que... on utilise pas de condoms et... tu... tu as eu plusieurs copines et... c'est toujours mieux de s'assurer qu'on a rien... et je veux pas...''
''Tu crois que j'ai le sida ?''
''Ce n'est pas ce que j'ai dit, je... il existe plusieurs maladie et je...''
''Mais c'est ce que tu insinues !''
Aussitôt le sportif se leva fâché de sa chaise. Il lança un regard de mépris envers celui qui partageait son intimité et partit sans se retourner. Thomas laissa glisser une larme. Il voulait avoir confiance en Mika qui prenait son hygiène très à coeur, mais il préférait en être certain. Sauf que ce dernier s'était agacé contre lui et il semblait l'avoir déçu.
Tout le reste de la journée, Mika l'ignora avec brio. Pourtant, Thomas savait qu'il n'avait rien fait de mal. S'informer ne devrait pas être mal vu, il chercha néanmoins à se rattraper après les cours. Mika habitait à l'opposé de sa maison et ils ne prenaient donc pas le même bus. Thomas courut malgré tout vers l'arrêt de Mika, quitte à manquer le sien. Souvent le directeur restait plus longtemps dans son établissement et son fils l'attendait rarement. Thomas fut donc heureux de le voir à son arrêt plus loin, sur son téléphone.
''Mika !''
Le groupe de personnes assis sur le banc se retourna vers Thomas qui se mit à courir. Comble du malheur, il manqua un pas et s'étala au sol, attirant le rire des autres personnes présentes. Il s'était éraflé le genou et la température de son corps avait augmenté à cause de la honte. Les larmes mouillaient ses yeux et il envisageait de rester étendu au sol jusqu'à se retrouver seul. Une main forte et agressive le souleva de terre pour le forcer à se remettre debout. Le bleu azur de Thomas rencontra l'acier glacial de Mika.
''Arrête de faire le bouffon, tu me fais honte.''
''Désolé, je... désolé.''
''Qu'est-ce que tu me veux encore ?''
''Je veux pas que tu sois fâché après moi.''
''Tu as insinué que j'avais des maladies, pauvre con. Bien sûr que je vais être fâché !''
Les larmes qui s'étaient logées dans les yeux de Thomas glissèrent sur sa joue pendant que sa lèvre supérieure se mit à trembler.
''C'est pas ce que j'ai dit. Je... James a mentionné que...''
''James ? Bien entendu. Ce type, je ne l'aime pas. Il te met ses idées dans ta petite tête. Bon, arrête de chialer ! Je t'en veux plus. Ne te tiens juste plus avec cet idiot et tout iras pour le mieux.''
''Mais... c'est mon ami !''
''Un ami qui essaye de te séparer de moi.''
''Il veut juste... s'assurer que je vais bien.''
''Il sort avec toi ? Non, moi oui. C'est mon travail. Pas le sien. Qu'il se mêle de ce qui le regarde !''
Thomas évitait de plus en plus le regard de Mika. Il n'avait jamais enlevé sa main de son bras et plus la discussion s'étirait, plus il serrait fort son membre. Le ton de sa voix augmentait également. Il valait mieux capituler pour le moment. Mika n'était visiblement pas réceptif à une leçon de vie. De toute façon, il n'avait aucune intention de croire un traître mot de ce que le châtain lui disait en termes de relation sociale. Il vivait dans un monde à part.
''Tu veux que je me fasse tester?''
Il hocha doucement la tête.
''C'est bon, je vais le faire, juste pour te prouver que ton James à tord.''
''Je peux... venir chez toi ce... ce soir ?''
Sa proposition sembla adoucir son petit ami qui vint lui donner un baiser sur le front.
''Tu peux venir chez moi quand tu veux mon Tommy. Je te ferais à manger.''
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