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Chapitre 8 - POV Demeteria

Je suis libre. Cette simple pensée me suffit pour sourire. Après tant d'années, je suis enfin parvenue à me débarrasser de ces chaînes. La lune éclaire la jungle de sa douce lumière nocturne, illuminant à moitié mon visage. Je passe une main derrière mon dos. Ils m'ont retiré mes ailes. Ce maudit peuple a volé les plumes d'un oiseau. Je me souviens encore d'elles. Noires comme l'ébène, elles s'agençaient à merveille avec ma peau mate et mes cheveux rouges.

Je me souviens du bonheur que je ressentais lorsqu'elles s'agitaient dans les airs, me transportant tel un cerf-volant. Elles étaient belles. Elles brillaient même à l'occasion. Puis ces cheveux rouges comme le sang. Ils représentaient pour moi ma puissance, ma force. Je roule l'une de mes mèches maintenant à moitié rousse autour de mon annulaire. Ils m'ont définitivement tout enlevé. Je ne pourrai plus jamais être la même qu'autrefois.

En colère, je maudis davantage ce peuple qui m'a capturée et emprisonnée. Ils m'ont volé tant de choses. C'est à mon tour maintenant de leur faire goûter à la peine. Ma haine est mélangée à une tristesse sans fond. Les larmes coulent, retournant le couteau dans la plaie. Je mets ma tête entre mes mains, tentant de ne plus penser à rien, tentant de trouver le vide. Je veux être bien. Je veux me sentir heureuse, légère. Je crie, tentant d'évacuer mon malheur. Je crie, je crie. Sans arrêt. Puis bientôt, plus aucun son ne parvient à sortir de ma bouche. Mes cris deviennent de plus en plus petits, mais ils sont toujours remplis de cette souffrance insupportable.

Ils ont remplacé mes ailes par des bombes. Ils ont utilisés leurs canons pour faire des trous dans mon cœur. Ils ont laissé le temps frapper mon enfance. Ils m'ont coupé de mon monde pour m'emmener dans le leur. Je ne parviens plus à rêver, je ne parviens plus à espérer. Tout est mort en moi. Les arbustes n'ont pas eu la chance de devenir des arbres, ils se sont fait assassiner. Les graines n'ont pas eu le temps de germer, personne n'a pu leur apporter de l'eau.

Je ferme les yeux, attendant je ne sais pas trop quoi. Je suis perdue. C'est en restant à ce même endroit, dans cette même cage lugubre que je suis parvenue à me perdre. Soudain, mes lèvres s'incurvent en un sourire machiavélique. Oh non, ce n'est pas le même sourire qu'auparavant. Il y a deux sortes de sourires tout comme il y a deux sortes de larmes...
Je sèche rapidement les gouttes d'eau qui brouillaient ma vue, et une lueur de cruauté envahit mes yeux rouges. Ils veulent jouer à ce jeu? Alors, jouons. Je les attends. Cette fois-ci, je gagnerai. Je le sais, j'en suis certaine. Parce que, cette fois-ci, je n'ai rien à perdre.

J'entends des pas s'approcher de plus en plus, ce qui intensifie mon sourire. Elle s'en vient. Elle croit qu'elle m'aura, mais elle se trompe. Le silence prend lentement place, me laissant entendre les sons nocturnes. Comme on dit, le calme avant la tempête. Aux aguets, j'examine chaque recoin de la jungle à la recherche d'un mouvement. Je me relève du sol et reste attentive au moindre signe d'une présence quelconque. Une flèche vole dans ma direction, frôlant ma tête. Elle est là.

- Tu croyais aller où, Demeteria? me demande une voix que j'aurais pu reconnaître entre mille.

Sophitia se tient devant moi, son fameux arc à la main. Ses yeux mauves me scrutent. Malgré l'obscurité, je les sens passer sur tout mon corps. Puis, pendant un instant, je croit remarquer une envie, un désir. N'acceptant pas de me faire de faux-espoirs, je reviens à la réalité.

- Suis-moi et tu le sauras bien, réponds-je en lui faisant face.

Je cours à toute vitesse à travers la jungle, Sophitia à mes trousses. Notre course folle entre les arbres semble interminable. Sophitia me suis de près, son arc en main, visant mes jambes dans le but de me ralentir. J'esquive du mieux possible ses attaques, me concentrant sur ma course. Comprenant que ses flèches ne l'aident en rien, elle cesse ses assauts et se contente de tenter de me rattraper. Nous sortons bientôt de la jungle, faisant face à un petit village. Mon village.

Le village est détruit. Tous les bâtiments sont dévastés, laissant l'endroit désert. Cette image me fait l'effet d'un coup de poing. Ils savaient. Ils avaient pensé à tout. Ils étaient parvenus à détruire tout ce qu'il me restait.

- Chère Demeteria, tu es si prévisible. Tu sais maintenant comment nous nous sentons lorsque notre maison est détruite. Lorsque notre chez nous n'existera plus jamais. Lorsque nous ignorons si notre famille a survécu. Vous, démons, avez tenté bien des fois d'attaquer mon peuple. Un soir, vous avez brûlé ma maison. J'étais encore jeune. Vous êtes parvenus à tuer mes parents, me laissant orpheline. Mais j'ai utilisé ma peine pour me renforcer. La vengeance murmurait mon nom. Et lorsque j'ai appris ta fuite, je savais que tu retournerais ici. C'était pour moi une chance inespérée. Oui, c'est moi qui aie demandé à ce qu'on brûle ton village. Tu as de la chance de ne pas être arrivée plus tôt, tu aurais pu voir les flammes consumer peu à peu les lieux de ton enfance.

- Tu ne peux pas me donner ta peine Sophitia. Je suis navrée de la souffrance que t'ont fait subir les démons lors de ton enfance, mais ce n'est pas en me la faisant vivre à mon tour, qu'elle disparaîtra de ton âme. J'espère que tu comprends cela.

- Effectivement. Cependant, je ne me venge pas pour effacer me peine. Je me venge pour que tu la comprennes.

- Qu'est-ce qui te dit que je ne la comprenais pas?

Je me retourne vers Sophitia, plantant mon regard dans le sien. Elle reste silencieuse pendant un long moment.

- Je veux un combat. Un combat loyal. Juste toi et moi. Si je gagne, je demande à regagner tous mes pouvoirs. Dans le cas contraire, si je perds, alors je serai toute à toi.

Sophitia se mord la lèvre, pensive. Cette manie qu'elle possède a le don de toujours me faire afficher un de ses sourires niais.

- D'accord.

La rue comme champ de bataille, nous nous éloignons l'une de l'autre, laissant une distance raisonnable entre nous. Une hache dans chacune de mes mains, ma respiration est lente et heurtée. Sophitia prend son arc, prête à lancer ses flèches. Nos regards se rencontrent, donnant le signal de départ. Deux flèches volent dans ma direction mais je parviens à les bloquer. Je lance une de mes armes dans la direction de Sophitia mais celle-ci esquive le coup. La hache revient se loger dans ma main. Mon adversaire utilise ses ailes pour aller sur le toit d'un bâtiment à moitié détruit. Je ressens un pincement au cœur à l'idée que plus jamais je ne pourrai faire comme elle.

Le combat continue ainsi. Au bout de quelques minutes, je sens mes forces s'en aller. Mes cheveux prenant une teinte de plus en plus rousse. Sophitia lance une flèche sur mon bras gauche. N'étant plus aussi concentrée qu'auparavant, je reste là sans réagir. Le sang coule le long de mon bras. Je m'effondre sur mes genoux, ne pouvant plus tenir debout. Je ne peux continuer de cette manière. Je ne dois pas mourir. Pas aujourd'hui. Une vive colère s'empare de moi. Sophitia a osé détruire mon village. Mon tatouage, mon serpent, s'illumine de rouge, exprimant la rage qui grandit en moi.

Voyant dans quel état elle me met, Sophitia ne se gêne pas pour me lancer un de ses sourires sadiques. Ce sourire, qui contient tant de méchanceté, mais que, pourtant, j'aime bien. Elle sait qu'elle a gagné. Je laisse tomber mes haches sur le sol. Il faut que je me rattrape, d'une manière ou d'une autre. Je prononce quelques vagues paroles, regardant le visage confus de mon adversaire. Une force invisible pousse celle-ci du toit. Sophitia se relève immédiatement, laissant elle aussi ses armes. La magie fait son entrée...

Des débris de bâtiments viennent dans ma direction, et je les évite du mieux que je peux. Nous continuons, utilisant chacune notre tour nos pouvoirs pour tuer l'autre. N'ayant pas encore tous mes pouvoirs, je m'épuise rapidement. C'est terminé pour moi.

- Eépée Ouc!

Une épée vient se poser sur ma gorge. J'avale difficilement ma salive.

- Ressuoper, murmuré-je.

Rien ne se produit, me rendant de plus en plus nerveuse. Je répète la formule pour repousser l'épée mais celle-ci reste immobile.

- M'aurais-tu sous-estimé, Demeteria?

L'épée s'approche dangereusement de mon cou, menaçant de le couper. Je ferme les yeux et tente de trouver une solution. Une idée me vient en tête, me faisant trembler. Soudain, je me souviens d'une formule. Une formule de secours que très peu de démons connaissent. La formule de la mort. Je chasse immédiatement cette sombre idée de ma tête. Il suffit qu'elle soit mal formulée pour tuer celle ou celui qui la prononce. Je ne peux prendre le risque de rater mon coup. La lame de l'épée, maintenant appuyée sur mon cou m'inquiète davantage.

- Ressuoper, dis-je encore une fois.

Soudain, l'épée se retire d'un coup sec. Sophitia est plaquée contre un mur, la lame menaçant maintenant de la tuer, elle. Je m'apprête à dire le mot nécessaire pour terminer le combat mais aucun son ne sort de ma bouche. Je reste figée là, à la regarder. Elle n'a pas peur, non. Au contraire, j'irais même jusqu'à dire qu'elle est heureuse. Elle sait que j'en suis incapable. Que je suis incapable de la tuer. Cette pensée, bien que réelle, torture mon esprit. J'hésite. Une larme perle le long de mon visage. Je ne peux la perdre. Mes sentiments m'en empêchent. Je réalise de plus en plus ce qui est en train de m'arriver, et j'ai de plus en plus peur, alors que c'est Sophitia qui devrait être apeurée et non moi. Je fais un vague mouvement avec mes doigts, faisant disparaître l'arme. Nous nous effondrons toutes les deux sur le sol, nous fixant.

- Puisque tu ne peux me tuer Demeteria, je crois que tu sais ce que ça signifie, dit-elle, rompant le silence qui planait entre nous.

- J'en ai pleinement conscience.

- Tu es stupide. Stupide et naïve. Une personne censée m'aurait tuée sur le champ.

- Sophitia...

- Quoi Demi? Tu n'es pas capable d'entendre la vérité? Tu te sens faible?

- Je fais face à la vérité depuis ma naissance, Sophitia. Je n'ai pas besoin qu'une idiote comme toi me le dise ! Crié-je, les larmes aux yeux.

Sophitia me fixe sans rien dire. Nous restons un long moment chacune dans nos pensées.

- Demeteria, je crois que je t'aime, souffle-t-elle soudain.

Ses paroles résonnent dans ma tête. Elles sont comme un secret. Elles sont un secret. Notre amour est une révélation qui restera dans ce village à jamais. Une douce brise fait son apparition, faisant onduler ses longs cheveux verts. Ses cheveux que j'aime tant. Je remarque que j'aime chaque partie de son corps, que j'ai envie de toucher chaque parcelle de peau. Cette idée me donne un frisson dans le dos. J'ai peur, j'ai peur d'être différente.

Sophitia continue de me scruter du regard, examinant chaque trait de mon visage. Elle tente de discerner un soupçon d'émotion, sans y parvenir. De plus en plus inquiète, elle se mord la lèvre inférieure, regrettant surement d'avoir dévoilé ses sentiments. J'aimerais lui dire que j'aime tout d'elle, même ses pires défauts. J'aimerais lui dire qu'elle est constamment dans mes pensées, qu'elle est tout ce qu'il me reste dorénavant. J'aimerais tant.

Mais la réalité me frappe comme un coup de fouet, me rappelant que nous ne sommes pas du même côté. Nous ne sommes pas nés dans les mêmes berceaux. Le sang des démons règne en moi. Je me bats pour moi-même tandis qu'elle, elle se bat en partie pour son peuple. Je voudrais lui crier combien je tiens à elle. Je voudrais lui prouver mes sentiments. Mais quelque chose d'impossible est pour moi vide de sens. C'est peut-être à cause de ce manque de réalisme que je laisse ma tête prendre le dessus sur mon cœur.

- Pas moi Sophitia. Pas moi, mens-je en retenant mes larmes.

Ces gouttes transparentes, devenues si familières, coulent maintenant sur le visage de Sophitia. Ce visage que j'aime tant. Je voudrais la consoler, mais je ne peux pas. Je me contente de tourner la tête, afin de dissimuler mon chagrin. Afin d'éviter de voir celle que j'aime pleurer. Je me relève, le cœur lourd.

- Le cœur est la créature pouvant causer le plus de blessures. N'est-ce pas, Demeteria?



Auteur : Transpercement (Mia Primeau)

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