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Chapitre 2 - POV Demeteria

Je contemplais avec ennui les nombreuses entailles sur le mur gris terne en face de moi. Chacune d'entre elles représentait un jour de plus dans cette prison. Ou plutôt, un jour supplémentaire dans cet enfer. Vous devez sûrement trouver ça ironique, pour un démon comme moi, d'appeler un lieu créé par de stupides fées "enfer".
Mais si vous aviez été enfermés des milliers d'années dans ce taudis, si vous y étiez depuis tout ce temps comme j'y suis, je vous assure que vous seriez comme moi, à maudire ces êtres inutiles que sont les fées.

Après tout, qu'avais-je d'autre à faire?
Compter les barreaux? Fait, il y en avait quatorze.
Dormir? Je le faisais déjà la nuit.
Manger? Certainement pas! Les choses immondes que l'on me servait aux heures des repas me suffisaient amplement.
Essayer de m'échapper? En voilà une idée intéressante. Gardons-la pour plus tard, voulez-vous?

J'entortillai autour de mon doigt une mèche de mes cheveux roux insipides, autrefois d'un rouge flamboyant, rappelant la passion, la rage et les flammes. Ou la violence, pour les plus sanguins d'entre nous. À cause d'une ridicule erreur de ma part, je me retrouvais en taule, sans mes précieuses ailes et mes pouvoirs, jadis dérobés suite à mon enfermement.
Le seul vestige de mon ancienne vie se trouvait là, juste sur mon bras gauche. Je retraçai avec lenteur la marque gravée à l'encre noire sur ma peau, qui s'entortillait autour de mon membre comme si sa vie en dépendait. Les serpents étaient mes animaux préférés, avant. Je les trouvais vicieux et manipulateurs. Exactement comme moi, en fait. Mon tatouage était encore plus beau au soleil, mais l'avidité de ces korrigans de bas-étage l'avait privé de la lumière de l'astre de feu.
D'ailleurs, le soleil était l'une des choses qui me manquaient le plus de mon ancienne vie. Il y avait beaucoup d'autres choses aussi. Comme courir, par exemple. Courir dans l'herbe, dans le sable, dans le vent jusqu'à ce que l'on tombe par terre, ou que toutes nos forces soient épuisées. Ou encore, la musique. Car une bonne musique agressive valait tout, un bon morceau de métal pour se déchaîner était juste génial.
Mais la chose que je souhaitai le plus au monde était de pouvoir voler à nouveau. Mais ça non plus, je ne pouvais pas le faire. Car ces enfoirés m'avaient volé mes ailes. Mes magnifiques ailes. J'y tenais plus qu'à la prunelle de mes pauvres yeux écarlates. Dire que je leur en voulais serait un foutu euphémisme. Oui, le jour où je m'échapperai, je jurais de m'offrir le plaisir de les tuer. En premier, je les dépècerai, puis je leur ouvrirai le ventre lentement. En assistant avec délectation à leur souffrance. Et enfin, quand la douleur sera à son plus haut point, lorsqu'elle ne pourra plus augmenter, je leur planterai ma main dans l'abdomen, et je leur arracherai le cœur brutalement.
La vision de ce carnage m'arracha un petit rire. Ce qui était sûr, c'était que lorsque je m'évaderai, je me vengerai de mes geôliers de la pire façon qu'il soit. Si j'arrivais à m'évader.

Avant cette vie de merde, j'étais heureuse. Là, je ne faisais que survivre aux épreuves que l'on m'imposait injustement. Car ce n'était pas à cause de mes divers meurtres que j'en étais réduite à l'enfermement. Ça, ce n'était qu'un détail. Un prétexte.
La vraie raison était bien plus simple : ils sont des fées, et nous sommes des démons. Ça ne pouvait pas coller entre nous dès le début, pour cette simple et bonne raison : nous étions trop différents. Ils étaient tout ce que je détestais, et c'était réciproque.
Petits, on nous apprenait à les haïr, à leur faire du mal sans même s'en approcher. On nous enseignait les règles de base pour faire tout l'inverse de ce qu'ils faisaient. À commencer par ne pas respecter les règles. Enfin, à ce moment là de l'Histoire, les fées ne daignaient pas le faire non plus!
Mais, alors qu'ils étaient conciliants, agréables et plutôt polis, nous étions arrogants, bagarreurs et francs. Il ne fallait jamais sympathiser avec une fée de façon sincère, c'était bien connu.
J'avais failli leur échapper, ce jour là. Et je maudissais encore ma stupidité. 

Là, toute seule dans ma cellule, je me demandais comment allait ma famille. Si elle était vivante ou morte, à l'abri du danger ou, au contraire, complètement exposée, si ma petite sœur m'attendait, ou si elle m'avait oubliée pour me sortir de sa vie. Ou encore, s'ils avaient perdu tout espoir de me revoir, s'ils s'attendaient à ce que je passe la porte pour le dîner...
Puis, je pensai à ma petite bande, et aux cinq-cent coups que l'on faisait quotidiennement. À tout ce que ces êtres inférieurs m'avaient volé.
À cette pensée, je serrai le poing rageusement. Ils n'allaient certainement pas s'en sortir comme ça. Pas après m'avoir volé ma liberté, et ma possibilité de voler. 

Il y avait bien longtemps, alors que j'étais encore libre, j'étais une traqueuse. Enfiler une tenue aussi noire que la nuit et foncer, alors le soleil allait se couchait. Surveiller chaque recoin de notre territoire en volant, et chasser. Les intrus qui mettaient ne serait-ce qu'un orteil dans notre territoire n'en sortaient jamais. Jamais vivants du moins. Parfois, lorsque des espions, des fées, pénétraient sur notre terrain, nous nous faisions la joie de les pourchasser inlassablement, comme du gibier. Venait le moment le plus excitant : celui où vous leur ôtiez la vie. Je me tapissais dans l'ombre, tout en avançant lentement d'une démarche féline, très silencieuse. Dans le noir de la jungle effrayante, je n'entendais qu'un bruit: leur souffle, s'accélérant de plus en plus, devenant encore plus bruyant.
Et puis enfin, arrivait le dernier acte. Lorsque la poussée d'adrénaline traversait toutes les veines de mon corps, saisie un véritable plaisir, je me jetais sur ma proie, visant sa jugulaire. Ils expiraient alors tout l'air contenu dans leurs poumons dans un cri étouffé par la surprise, tirant les traits de leur visage, affichant la douleur pure. Quand enfin, leur dernier souffle était rendu, mes collègues et moi séparions la tête des épaules, avant de l'emballer comme un parfait cadeau pour l'expédier sur leur territoire bien cordialement. C'était le bon temps.

Mais ma vie n'était plus la même, et j'étais condamnée à croupir dans une cellule à l'odeur infecte, sans même pouvoir voir la lune.
Même mon voisin dégueulasse me manquait. Ouais, même lui.
Mais moi, Demeteria, Demi, ou tout autre surnom stupide qu'on puisse me donner, je n'étais pas faite pour ça. Je n'étais pas faite pour les regrets. Je n'étais pas faite pour une cellule miteuse, et encore moins pour survivre.
J'étais Demeteria, merde! Je vivais chaque instant, je croquais la vie à pleine dents tout en la pourrissant aux autres! Je devais voler pendant des heures, des années! Je devais jouer mon rôle de traqueuse. Je devais vivre ma vie. Et ce n'était certainement pas quelques fées qui allaient me barrer la route du bonheur. 

«Mais Demi, comment tu vas faire pour t'évader d'une prison – non seulement hautement protégée – mais en plus magique? Parce que creuser un tunnel à la petite cuillère, ce n'est pas la meilleure idée que tu aies eu jusqu'à maintenant pour être franche.»

Saloperie de conscience. Toujours présente quand on n'a pas besoin d'elle, celle-là... 

Mais ce n'était certainement pas elle qui allait m'arrêter dans mes désirs de liberté. Rira bien qui rira la dernière, connasse.

Mais elle avait, à mon plus grand regret, raison sur un point : je n'avais strictement aucune des brillantes idées que j'avais à mon habitude pour réussir à m'évader. Il fallait que je me sorte de là, mais je ne savais absolument pas comment faire... J'avais déjà essayé de convaincre la personne qui m'apportait de la nourriture à chaque repas de bien vouloir me laisser partir grâce à mes charmes. Mais mes avances ne l'avait pas dérangé le moins du monde, et n'avait pas eu d'effet sur ce pauvre garçon, qui était déjà en couple. Ça ne m'aurait certainement pas empêché de réussir mais, en plus de cela, ce pauvre gars était gay! Je n'avais jamais de chance. Même au poker, je n'arrivais jamais à finir une partie sans me faire plumer toutes mes économies, et tout cela sans exception.

Soudain, j'entendis un cri strident qui me fit sursauter. Il s'agissait d'un de mes camarades démons, arrivé là depuis quelques décennies seulement, si je me souvenais bien. Il était devenu fou. Mais quand je disais fou, je ne plaisantais pas.
Il avait complètement perdu la boule et parlait seul, disant des choses que lui seul pouvait comprendre, marmonnant de façon inaudible. Parfois,  il hurlait sans s'arrêter, me réveillant la nuit en sursaut. On pouvait l'entendre sangloter depuis l'autre bout de la prison, et tout ce que je pouvais dire, c'est que cela me faisait quand même mal au cœur. Il était de la même race que moi, donc c'était mon frère de sang. Lorsqu'il était arrivé, ce bonhomme était un type bien. Plein de vie. On discutaient souvent ensemble, sans voir passer le temps, y passant parfois des heures. Il était emmené régulièrement dans une salle au fond du couloir. La salle de torture, je la connaissais bien. Mais au fil du temps, ils avaient fini par comprendre que ça ne servait plus à rien de me battre pour me faire cracher des informations sur mon peuple. En revanche, pour Adramelech (mon voisin de cellule), ce n'était pas si évident. Il maigrissait fil du temps, s'affaiblissant. Puis enfin, il avait perdu l'esprit, mettant fin à notre petit rituel agréable.
Dès qu'il entendait des pas dans le couloir, il savait que c'était pour lui.
Au premier bruit de pas, il tendait l'oreille, à l'affût.
Au second bruit de pas, il se recroquevillait, apeuré par la perspective de son pire cauchemar.
Au troisième, il se mettait à pleurer, me serrant le cœur, puis à gémir.
Dans ces moments là, je bondissais sur mes pieds, et tournais en rond dans ma cellule, comme en lion en cage. Parfois, je chantais pour rassurer mon acolyte.

Un cafard rose passa la limite de ma cellule, juste entre mes barreaux. Il s'approcha de mon lit rapidement et lamentablement, avant de se blottir dans un coin ridiculement sale. Quel être nuisible. Aussi nuisibles que ces fées stupides et inutiles. Cet insecte les représentait entièrement : il était petit, chiant, invasif et ne servait strictement à rien. De plus, la couleur horrible qu'il arborait me donnait envie de vomir. Du rose pastel, allons donc. Il était donc, en plus, ridicule. Je me levai lentement et m'approchai d'une démarche nonchalante de cette bestiole, avant de mettre sadiquement mon pied juste au-dessus d'elle, lui faisant de l'ombre. «Ce n'était certainement pas les fées et leur ridicule qui allaient me stopper dans ma quête de liberté» pensai-je avant de l'écraser.

Car moi, Démétéria, j'allai vivre ma vie ailleurs que dans ce cachot.


Auteur : Emma Hognon

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