9. 그리고 남겨진 것들
Nell - 그리고 남겨진 것들
La mère de Yoongi toqua à la porte. Elle demanda d'une petite voix s'il comptait sortir aujourd'hui. Il répondit que non. Il ne lui avait pas dit méchamment comme il le faisait habituellement. Il était trop faible pour ça. Il voulait juste qu'on le laisse seul, et il savait qu'elle lui accorderait la tranquillité qu'il voulait.
Il n'était plus sorti de chez lui depuis ce jour. Ça faisait une semaine. Il n'avait quitté sa chambre que quelques minutes, lorsqu'il avait absolument eu besoin de manger pour ne pas mourir. À part ça, il était toujours assis sur le sol, recroquevillé contre le mur et le coin de son lit.
Il avait été comme mort depuis. Il avait refusé de prendre ses pilules, mais il n'avait pas dormi non plus. Le seul repos qu'il avait eu était quand il s'était évanoui parce que son corps ne tenait plus. Quand il se réveillait, il était encore là, contre son mur, à regarder dans le vide.
Il était détruit de l'intérieur. Son cœur avait été écrasé si durement qu'il n'était même plus sûr de pouvoir ressortir de chez lui un jour. Il ne serait probablement pas capable de mettre un pied dehors du moment que ces sentiments seraient présents dans son cœur. Ils étaient un fardeau.
Il ne pouvait pas ressentir ça.
Il était tombé amoureux d'Hoseok. Ce garçon qu'il avait détesté au début et qu'il avait essayé de repousser autant qu'il l'avait pu. Il avait fini par tomber dans le piège de l'amour...
Il aimait un garçon. Ce garçon qui l'avait tellement aidé dans l'espoir de devenir son ami. L'aîné avait des sentiments si disgracieux pour lui... S'il le savait, il serait dégoûté.
Ce jour-là, Jungkook avait eu beaucoup de mal à le consoler. Il l'avait serré contre lui un moment, attendant patiemment qu'il arrête de pleurer en frottant son dos. Comme il ne pouvait pas parler, il avait été incapable de lui dire quoi que ce soit pour l'apaiser, mais l'attention y était.
Après ça, il l'avait laissé rentrer chez lui. Il lui avait envoyé un nombre incroyable de messages depuis, lui demandant si ça allait, ce qui lui arrivait, pourquoi il ne revenait pas. Il était évident qu'il s'inquiétait, et même si Yoongi était désolé pour lui, il ne pouvait pas se résoudre à lui répondre pour autant.
Il avait également reçu des textos de Namjoon et Jimin, lui demandant pourquoi il ne donnait signe de vie à personne.
Mais les pires étaient ceux de Seokjin. Si au début, le professeur semblait s'inquiéter dans ce qu'il lui écrivait, il avait rapidement commencé à le réprimander. Il lui reprochait d'abandonner Hoseok après lui avoir tant fait espérer. Il ne pouvait pas comprendre. S'il savait, il ne dirait pas ça.
Le garçon lui avait envoyé beaucoup de messages. Non, il l'avait inondé. Yoongi avait pleuré pendant des heures en réunissant toutes ses forces pour ne pas lui répondre. Ça lui faisait mal de les voir. Ils le suppliaient tous de répondre, s'excusant sans même savoir pourquoi, lui demandant ce qu'il avait fait de mal... Il n'avait pas l'air de lui en vouloir à cause de son soudain silence ; cela le désespérait, tout simplement.
Yoongi était malade d'autant le blesser, mais il pensait que ce serait pire s'il lui donnait ses raisons. Si Hoseok savait quel genre de sentiments il avait pour lui, il serait dégoûté. L'aîné ne pouvait pas le laisser l'apprendre, et pour ça, il devait mettre de la distance entre eux avant de vraiment perdre le contrôle.
Hoseok était un garçon normal, ou presque. Il avait beaucoup d'amis, et même cette fille qui l'aimait et dont il semblait apprécier la compagnie... Yoongi n'était pas à sa place. Il ne serait jamais capable de s'y intégrer.
Jamais.
Il n'essayait même plus de se battre contre ses pensées. Il avait abandonné. Il les laissait le ronger un peu plus. Il ne faisait que gaspiller son énergie en essayant de les réprimer, de toute façon. Il était fatigué de faire des efforts. C'était inutile, de toute façon. Elles reviendraient toujours.
Ça ne s'arrêterait jamais tant qu'il ne mourrait pas.
Et il voulait mourir. Il voulait tellement mourir...
Il soupira en contemplant son téléphone, de l'autre côté de la pièce. Il n'avait plus écouté de musique depuis ; il avait peur que l'appareil joue l'une des chansons d'Hoseok. La musique était devenue une ennemie et il vivait maintenant dans un silence presque complet. Peut-être finirait-il par devenir fou.
Il se demandait combien de temps avait passé. Il n'avait même plus la force de se lever pour aller chercher de quoi manger. Il se fichait de mourir de faim. Personne ne le remarquerait. Il pourrirait dans sa chambre, tout seul.
Il redevenait doucement le bon vieux Min Yoongi, celui qui n'avait personne et ne voulait personne. Celui qui se laissait mourir doucement.
Même son carnet ne lui était plus d'aucune utilité. Il n'était plus capable d'écrire dedans. Il ne pouvait pas matérialiser ses sentiments pour Hoseok à l'intérieur. Et si quelqu'un le lisait ? Ce côté honteux de lui-même... Il refusait que qui que ce soit ne le sache. Il ne laisserait personne l'apprendre.
— Tu as mangé ?
C'était sa mère qui avait posé la question. Elle était déjà de retour ? Il avait complètement perdu toute notion du temps.
— Non, répondit-il, mais j'ai pas faim.
Elle le laissa, comme à chaque fois.
Après ça, il s'était sûrement évanoui, parce que quand il revint à lui, il faisait déjà nuit.
Il batailla pour se mettre debout et marcher jusqu'à la cuisine. Il manqua de s'écrouler plusieurs fois, mais y arriva sain et sauf. Il attrapa un paquet de chips, ainsi qu'une bouteille d'eau, et s'affala sur la chaise de la cuisine. Il mangea distraitement et sentit immédiatement le besoin de vomir après ça.
Son corps refusait d'emmagasiner la nourriture après avoir tant été privé. Yoongi réussit à garder ce qu'il avait déjà avalé à l'intérieur, mais il arrêta de manger. Il se leva pour aller prendre une douche, parce qu'il se sentait sale.
Après tout ça, il s'écroula dans son coin habituel, et fit le mort à nouveau.
.oO0Oo.
Ses yeux s'ouvrirent un peu. Il avait à peine la force de regarder son mur. Son corps avait glissé sur le sol et il était à présent allongé sur le sol froid. Il ne pouvait même plus se rasseoir.
Depuis combien de temps n'avait-il rien avalé ? Depuis combien de temps n'avait-il pas eu droit à un véritable sommeil réparateur ? Il ne faisait même plus de cauchemars. Son cerveau le réveillait toujours avant qu'il ne puisse en faire, ce qui était la seule chose pour laquelle il pouvait remercier ce stupide organe.
Sa mère toqua et demanda s'il allait bien. Il ne pouvait même plus répondre. Il était prisonnier de son propre corps, qui était en train de s'éteindre doucement. Il se demanda s'il n'avait pas verrouillé la porte. Peut-être sa mère entrerait-elle et le sauverait. Il se fichait qu'elle le fasse ou non. Ça lui importait peu de mourir.
Il ne put s'empêcher de penser à Hoseok. Il se demandait s'il allait bien, et comment il se sentirait s'il mourait... S'il serait triste. S'il aurait pitié de lui. Au moins, il ne serait jamais au courant de ses sentiments dégoûtants. Il pourrait vivre dans l'illusion qu'ils avaient été "amis" pour toujours. Cette fois, ce n'était pas à Yoongi qu'on mentait. C'était à son tour.
Un autre cognement vint à ses oreilles, plus fort cette fois, faisant vibrer la porte. La voix n'était pas celle de sa mère ; elle était familière, mais il était si fatigué qu'il ne put la reconnaître. Elle appelait son nom fermement. Comme il n'y avait aucune réponse, son propriétaire tenta d'ouvrir la porte... Mais elle était verrouillée.
Un faible soupir s'échappa des lèvres de Yoongi. Alors il l'avait fermée... Au moins, ses pensées seraient heureuses. Elles lui disaient de mettre fin à ses jours depuis si longtemps... Elles pourraient enfin s'arrêter et le laisser se reposer. Ça allait.
Tout irait bien.
Boom. Ses yeux absents se levèrent vers un Seokjin horrifié qui se tenait au pas de la porte. Ce dernier le fixait, ahuri.
— Espèce d'idiot ! hurla-t-il en se jetant sur lui.
Il le souleva et fonça vers la sortie. Il le porta jusqu'à sa voiture et l'allongea sur la banquette arrière. Il n'arrêtait pas de lâcher des jurons d'une voix paniquée, suppliant Yoongi de rester avec eux.
Il le suppliait de ne pas mourir.
Il conduisait si vite... Yoongi ne pouvait pas voir la route, mais il pouvait clairement entendre le moteur gronder furieusement. La voix de Seokjin le garda éveillé jusqu'à ce qu'ils atteignent ce qu'il devina être un hôpital. Il s'évanouit peu après, trop fatigué pour rester conscient.
.oO0Oo.
Un agaçant "bip" réveilla Yoongi. Son esprit était brouillé et il lui fallut un moment pour revenir à lui. Ses paupières battirent un peu, puis il ouvrit les yeux ; le soudain excès de lumière le força à les fermer immédiatement. Il ne put retenir un grognement.
Trop de blanc. Trop lumineux. Il n'aimait pas ça.
— Yoongi-hyung ?
Cette fois, ses yeux s'ouvrirent brusquement. Son cœur s'arrêta. Son corps tout entier s'était raidi. Il jeta prudemment un regard à la personne à côté de lui, et sentit immédiatement le besoin de s'enterrer six pieds sous terre. Il était certain d'avoir pâli.
Il ne voulait pas ça. Il ne pouvait pas lui faire face...
Il avait reconnu la voix avant de vérifier, mais... Il avait tant espéré que ce ne soit pas lui. La personne qu'il aimait, cette personne qui était la raison de sa chute, celle qu'il avait voulu éviter à tout prix, même si cela voulait dire mourir...
L'expression d'Hoseok était illisible. Il le contemplait d'un air interdit, jouant nerveusement avec ses doigts. Au début, il resta obstinément silencieux. Il refusait de détourner le regard, mais il ne disait rien pour autant.
L'atmosphère était horriblement lourde. Insupportable.
Le cœur de Yoongi battait bien trop vite maintenant. Il avait l'impression qu'il allait exploser. Il avait oublié à quel point ce garçon était beau, malgré son visage fatigué. Il ne pouvait pas supporter de regarder ses yeux parfaits, ses lèvres séduisantes... Il n'avait jamais ressenti ça pour qui que ce soit, c'était la première fois qu'il avait envie d'embrasser quelqu'un, mais Hoseok... Ce garçon lui faisait perdre la tête.
— Pourquoi ? finit-il par demander, comme son aîné ne disait rien non plus.
C'était sûrement un pourquoi pour tout. Pourquoi était-il parti si tôt et si soudainement ce jour là. Pourquoi il avait fait cette crise - Jungkook lui en avait sûrement parlé. Pourquoi avait-il arrêté de répondre aux textos de tout le monde. Pourquoi l'avait-il ignoré pendant si longtemps. Pourquoi ne sortait-il plus. Pourquoi s'était-il laissé mourir.
— Hyung, je t'ai posé une question, ce serait cool que tu répondes, insista Hoseok.
Sa voix était dure, cette fois. Il était sûrement en colère. Blessé.
— Rentre chez toi, souffla Yoongi d'une voix beaucoup trop faible.
Il ne pouvait pas le regarder dans les yeux. Il avait besoin de pleurer. Il ne supportait pas de l'avoir si près de lui ; le rythme fou des battements de son cœur devenait sérieusement douloureux.
Même s'il avait besoin de sa compagnie, il ne voulait pas de lui ici. Ses sentiments déborderaient et il finirait par le mettre mal à l'aise. Il ne voulait pas qu'il le déteste, mais en même temps, c'était sûrement mieux de ne plus se voir.
— Comment peux-tu me dire de rentrer chez moi ?! s'emporta Hoseok.
Il s'était levé soudainement ; il avait l'air outré. C'était la première fois que Yoongi le voyait aussi énervé.
— Tu m'ignores pendant des jours, et maintenant tu me dis de rentrer chez moi ? Qu'est-ce que je représente pour toi, hyung ? Comment oses-tu me laisser m'attacher à toi et après te laisser mourir comme ça ? T'es vraiment qu'un connard, hyung !
Hoseok avait totalement raison. Yoongi était un connard.
Ce dernier se mordit la lèvre et ferma les yeux. Son cœur finirait sûrement par exploser. Les larmes avaient déjà brisé la barrière de ses yeux, donc bien assez tôt, ça empirerait. Ses oreilles bourdonnaient. Cette situation dans son ensemble était totalement insupportable.
Il l'aimait tellement. Savoir qu'il l'avait blessé lui donnait envie de subir les pires choses. Il les méritait, après tout. Il méritait de beaucoup souffrir. Il ne pouvait pas supporter de savoir qu'il avait provoqué la douleur de ce garçon. Il ne mériterait jamais de l'avoir à ses côtés.
Jamais.
— Tu es tellement cruel, hyung..., murmura Hoseok.
Yoongi ne put s'empêcher de relever le regard vers lui. Son cœur s'arrêta. Il avait l'impression qu'on venait de le piétiner.
Hoseok était en train de pleurer.
L'aîné batailla pour se redresser. Il tendit sa main, ignorant la perfusion perçant son bras, pour effleurer sa joue avec douceur. Ses doigts s'humidifièrent avec les larmes ; il en était la cause. Il était la raison pour laquelle ce garçon pleurait. Il était détestable... Comment avait-il pu lui faire autant de mal...
— Je suis tellement désolé, Hoseok...
Sa voix n'était un faible gémissement.
Les yeux, oreilles et joues rougis d'Hoseok, ses lèvres pincées... Tout cela brisa le cœur de Yoongi et eut raison de sa résistance. Ce dernier éclata en sanglots, incapable de se retenir. Il se détestait. Ses actions, son être tout entier... Il aurait mieux fait de mourir... Voir le garçon comme ça faisait bien trop mal...
Et tout était de sa faute.
Hoseok le tira à lui pour le serrer dans ses bras. Yoongi enfouit son nez dans son pull, et entre chaque sanglot, il put inhaler son odeur douce et fraiche. Il resserra ses doigts sur le tissus.
C'était comme un remboursement de l'étreinte qu'il lui avait offerte la dernière fois. Pour tout le réconfort qu'il lui avait donné. Mais il ne le méritait pas du tout.
L'aîné voulait crier. Il voulait hurler à quel point il l'aimait, combien il était reconnaissant et désolé pour tout ce qu'il lui avait fait. Cependant, il savait qu'il ne pouvait pas. Lui avouer ses sentiments maintenant mettrait fin à tout ce qu'il avait avec ce garçon, n'est-ce pas ? Hoseok était normal, et pour couronner le tout, il y avait Hyerin. Ils formaient un si beau couple...
— Hyung...
Hoseok sanglotait aussi. Yoongi pouvait le sentir trembler contre lui.
— Quand Seokjin-hyung m'a appelé pour me dire ce qui t'était arrivé... J'ai eu tellement peur...
Il renifla, le serrant encore plus fort.
— Ne te laisse plus jamais mourir comme ça... Pourquoi t'as fait ça... ?
Yoongi sentit un pic de culpabilité le percer. Il ne pouvait pas lui dire. Il ne pouvait pas admettre qu'il avait commencé à s'isoler à cause des sentiments qu'il avait pour lui. Il ne pouvait pas dire qu'il ne pouvait plus dormir et qu'il s'était arrêté de manger parce qu'il ne voyait plus l'intérêt de vivre.
Alors il se contenta de s'excuser. C'était tout ce qu'il pouvait faire. Il savait que cela ne satisferait pas le garçon, que ce n'était clairement pas la réponse qu'il attendait... Mais que pouvait-il faire ? Cette situation était bien trop compliquée. Il ne pouvait pas mentir, mais ne pouvait pas dire la vérité non plus. Il se trouvait dans une impasse.
Il regrettait de s'être autant rapproché de lui. Il regrettait de l'avoir laissé s'approcher de lui. Il n'aurait pas dû écouter ses chansons, ni l'aider avec ses problèmes concernant Jimin. Il n'aurait pas dû accepter de traîner avec lui et ses amis tous les jours. Pire que tout, il n'aurait pas dû aller à ce festival. S'il n'y avait pas été ce jour là, il n'aurait pas vu cette partie sexy et attirante de lui. Il ne l'aurait pas vu avec cette fille, et n'aurait pas réalisé que sa jalousie était due aux sentiments qu'il entretenait pour lui.
Les gens étaient dangereux de différentes façons, et Yoongi n'arrêtait pas de découvrir de nouvelles raisons d'avoir peur. Avec le temps qui passait, sa crainte grandissait... Il s'était fait piéger au seul moment où il avait baissé sa garde. Son côté faible était tombé amoureux d'un garçon, quelqu'un qui essayait juste d'être son ami et rien de plus. Il ne pouvait plus être à l'aise avec lui. C'était trop tard.
— Tu me détestes, hyung... ? demanda Hoseok d'une petite voix.
Étrangement, le fait qu'il puisse penser ça brisa un peu plus le cœur de Yoongi qu'il ne s'y attendait.
— Pourquoi est-ce que je te détesterais... ? souffla-t-il.
Enfin, dans un sens, il le détestait, oui. Ou du moins, c'était ce qu'il avait pensé. En réalité, il se haïssait lui-même : c'était ses sentiments. C'était lui qui était trop faible et qui était un fardeau.
— Parfois, je me demande..., murmura le cadet. À chaque fois que j'ai l'impression qu'on se rapproche, tu fais soudainement un pas en arrière... Je suis perdu, Yoongi-hyung...
— J'ai peur, Hoseok, pleura Yoongi en resserrant ses bras autour du garçon. Tu me fais peur... Je... Je ne mérite pas d'être avec toi, ni qui que ce soit...
Il était en train de s'écrouler. Même s'il voulait garder ça pour lui, il s'était senti obligé d'au moins lui dire ça... Il avait besoin d'en parler un peu, parce qu'il était fatigué de garder tout ça pour lui.
Il sentit les bras d'Hoseok se resserrer à nouveau, et ses mains lui caresser doucement les cheveux pour l'apaiser.
— Je ne sais pas ce que tu as vécu par le passé, mais ne laisse pas ça dicter ta vie maintenant. Tu le mérites, hyung. Je le sais parce qu'on a été ensemble pendant un mois. J'ai besoin de toi dans ma vie, tu m'es précieux, donc s'il te plait, aime-toi un peu plus.
Yoongi ne savait plus quoi répondre. Il était trop fatigué, trop bouleversé. Il se contenta de continuer à s'appuyer contre lui, pleurant jusqu'à ce qu'il ne lui reste plus de larmes... Peut-être même jusqu'à ce qu'il s'évanouisse. Mais pas une seule fois le garçon ne le lâcha.
.oO0Oo.
Quand il fut enfin libéré, Noël était déjà passé. Hoseok et Jungkook l'avaient passé avec lui, assez gentils pour ne pas le laisser seul en ce jour alors qu'ils auraient sûrement préféré le passer avec leur famille. Ils avaient amené un jeu de société pour qu'ils ne s'ennuient pas trop. Les deux garçons lui avaient même fait une démonstration de danse.
Finalement, la journée s'était avérée amusante.
Ils étaient vraiment surexcités ce jour-là. C'était surprenant de les voir comme ça... Ils ne lui en voulaient pas, ou du moins, ils ne le laissaient pas paraître, même après ce qu'il avait fait... Et il leur en était reconnaissant. Les voir avait remonté son moral. Cela l'avait aidé à oublier combien il était dur de recommencer à manger alors que son estomac refusait absolument tout.
Hoseok l'avait forcé à teindre ses cheveux en bleu menthe dès sa sortie de l'hôpital. Yoongi n'avait pas pu s'empêcher de demander pourquoi il insistait pour qu'il se colore les cheveux alors qu'il ne pouvait même pas le voir. Le garçon avait tout simplement répondu qu'il pouvait voir les nuances au détriment des couleurs, et qu'il aimait celle-là.
L'aîné se demandait à quoi son monde pouvait bien ressembler. De quoi cet univers sans couleurs pouvait bien avoir l'air, et si les nuances des teintes vives étaient si belles pour qu'il les aime autant.
Les sentiments de Yoongi, même s'ils se renforçaient, s'étaient un peu calmés. Il n'en souffrait plus autant qu'avant. Il pouvait regarder Hoseok dans les yeux sans se sentir trop coupable, à présent. C'était un progrès, en soi. Tant qu'il serait capable de les réprimer assez pour qu'il ne le remarque pas, tout irait bien.
Seokjin les conduisait tous vers un endroit inconnu. Taehyung, Jimin, Jungkook, Namjoon, Hoseok et Yoongi... Ils avaient dû se séparer en deux voitures, l'une conduite par le coiffeur et l'autre par le professeur. Heureusement, Yoongi n'était pas dans la même que Taehyung, donc le voyage n'était pas trop désagréable.
Il ne savait pas où ils allaient. Tout ce qu'il savait était que c'était une excursion pour "célébrer" sa sortie de l'hôpital et le jour de l'an, au passage. Il n'avait pas pu refuser, vu qu'Hoseok avait vraiment l'air enthousiaste à l'idée d'y aller avec lui. Il s'était trop facilement laissé influencer.
Cela faisait déjà quelques heures qu'ils roulaient. Le garçon dormait avec sa tête sur son épaule, faisant battre son cœur un peu trop vite. Ils avaient parlé les premières minutes, mais il s'était laissé emporter par le sommeil si rapidement que cela faisait un moment qu'ils étaient plongés dans le silence.
Yoongi était vraiment mal à l'aise quand il était avec Seokjin ; ils ne s'étaient pas parlé directement depuis le jour où le professeur l'avait trouvé au bord de la mort, dans sa chambre. S'il pouvait appeler ça parler. Ils avaient juste échangé des regards insistants pleins de non-dits, mais rien de plus.
Seokjin devait le détester pour de nombreuses raisons. Pour commencer, le comportement irrespectueux de son élève envers Hoseok, et maintenant, tout ce temps qu'il avait passé à l'ignorer et à le faire souffrir. C'était compréhensible. Cela ne changerait probablement pas. Il avait déjà fait bien trop de faux pas.
Au bout d'un moment, Yoongi s'endormit aussi, et il se réveilla aux yeux d'Hoseok qui le fixaient. Sa tête reposait sur la sienne, comme si c'était un oreiller. Il sentit son visage chauffer et se redressa. Le plus jeune pouffa doucement en se retirant de son épaule.
— On est arrivés, hyung.
Ils sortirent de la voiture. Yoongi frissonna lorsque le froid frappa sa peau sans merci. Hoseok lui offrit sa veste en coton rouge, disant qu'il ne voulait pas qu'il attrape froid.
— Et toi ? grogna l'aîné.
— J'ai pris celle là pour toi, fit le garçon avec son plus grand et chaleureux sourire. Regarde, j'en ai une pour moi aussi.
Yoongi ne put retenir sa grimace quand il vit son gilet bleu roi. Il n'arrivait toujours pas à s'habituer à toutes ces couleurs, mais il savait qu'il devrait s'il continuait à traîner avec lui. Il aimait cette part de lui aussi, même si c'était ridicule. Quelque part, cela le rendait unique.
Il soupira, fermant les yeux. Il commença à râler en disant qu'il aurait pu en prendre une lui-même et que celle-là était trop flashy pour lui, qu'il préférait les habits noirs... Mais apparemment, Hoseok ne l'écoutait pas du tout. Ce dernier lia sa main toute chaude avec la sienne.
— Yoongi, il faut y aller ! s'exclama-t-il joyeusement d'une voix aigüe.
— Fais attention à comment tu m'appelles, grogna l'intéressé.
En réalité, il se fichait qu'il l'appelle comme ça. Que ce soit Yoongi ou hyung, l'entendre était agréable quand ça venait de sa bouche. Hoseok lui offrit à nouveau toutes ses dents, ce qui voulait clairement dire qu'il n'avait pas pris ça pour une réprimande.
Yoongi sentit les papillons se bousculer violemment dans son estomac et son visage vira un peu au rouge. Le sourire du garçon était si beau... Et la lumière, ainsi que le paysage auquel il ne pouvait pas encore prêter attention... Tout amplifiait cet idée. C'était une vision sortie tout droit du paradis, et l'aîné se sentit même stupide d'avoir des pensées aussi ridicules.
L'expression d'Hoseok changea soudainement. Sa mâchoire tomba et ses yeux s'écarquillèrent. Il semblait si choqué que cela inquiéta l'autre.
— Qu'est-ce qui ne va pas ? demanda Yoongi. Pourquoi tu fais cette tête ?
— Hyung..., souffla le plus jeune. Tu as souri...
Yoongi fit probablement la même tête que lui en entendant ça. Il avait souri... ? Hein... ? Comment était-ce possible ? Il n'avait pas souri depuis des années ! Il l'aurait senti ! N'est-ce pas... ?
— Impossible, tes yeux t'ont trompé ! s'exclama-t-il, incrédule.
— Je te jure, Yoongi-hyung ! Je suis certain que tu avais un sourire sur le visage, c'est la première fois...
Les lèvres d'Hoseok s'étirèrent et il lui attrapa l'autre main. Il les serra entre les siennes, un bonheur immense s'affichant sur son visage.
— Je suis tellement content, je mourais d'envie de voir ça depuis le début !
Yoongi déglutit. Il voulait lui dire qu'il l'avait imaginé, que c'était impossible qu'il ait souri parce qu'il en était tout simplement incapable. Mais la joie du garçon l'en rendit incapable. Il ne put que le dévisager sans rien dire. C'était tellement mieux que les larmes... Il souhaitait pouvoir le faire sourire comme ça toujours pour toujours, bien qu'il soit conscient que c'était impossible.
— Allons-y, fit Hoseok d'une voix douce, le tirant avec lui.
L'aîné se contenta de le suivre, se forçant à regarder ailleurs.
Le ciel était bleu, même s'il n'était pas aussi brillant que ses cheveux. La lumière les illuminait sans être gênée par les nuages. Tout semblait si coloré ! D'une certaine manière, c'était comme s'ils étaient sur une autre planète... Le ciel n'était pas comme ça en ville. Il n'aurait jamais pu s'imaginer qu'il pouvait avoir une telle couleur.
Ils grimpèrent sur une petite colline rocailleuse, suivant les autres qui avaient pris de l'avance. Et quand ils arrivèrent en haut, ils purent voir l'océan qui s'étendait à l'infini. Le soleil s'y reflétait, blessant parfois les yeux de Yoongi.
C'était beau. Extrêmement beau.
— Ça te plait, Hoseok ? demanda Seokjin.
Le garçon aux cheveux bleus leva son regard vers lui. Le professeur souriait gentiment au garçon, ses yeux pleins d'affection pour lui.
Le visage d'Hoseok était... indéchiffrable. Sa main se resserra plus fort sur la sienne.
— Oui, c'est beau, fit-il doucement, ses yeux ne quittant pas l'immensité qui s'étirait devant eux.
Même si personne ne fit de commentaire concernant son comportement, cela n'échappa pas au regard de Yoongi.
Celui-ci ne put s'empêcher de se demander pourquoi il était comme ça. Quelques instants plutôt, Hoseok était tout excité, et maintenant, il avait ce sourire mystérieux sur le visage. Il n'avait pas l'air heureux ; ses yeux affichaient une lueur pleine de regret et de solitude.
Yoongi resserra ses doigts en retour. Il ne comprenait pas pourquoi le garçon était comme ça, et il ne put que le soutenir silencieusement comme ça. Même si lui tenir la main le faisait souffrir, il pouvait au moins faire ça pour lui.
— On va à la plage, tu viens ? demanda Taehyung.
Hoseok tourna la tête vers lui.
— Non, je vais rester ici un peu plus longtemps.
Il interrogea ensuite Yoongi du regard pour savoir s'il resterait avec lui. Ce dernier se força à sourire pour lui dire qu'il ne le laisserait pas. Cela sembla mettre le garçon de meilleure humeur.
Les autres étaient partis, maintenant ; il n'y avait plus qu'eux. Ils se tenaient là, en silence, main dans la main, et contemplaient l'étendue d'eau salée. Aucun d'eux n'avait envie de dire quoi que ce soit. Ce n'était pas un silence gêné. Ils profitaient juste de la vue.
— Hyung ? l'appela Hoseok après un moment.
L'intéressé fit un bruit de gorge pour lui indiquer qu'il écoutait.
— Tu es tellement mieux quand tu souris. Tu devrais le faire plus souvent.
L'aîné le gratifia d'un léger regard noir, mais Hoseok ne perdit pas son sourire. Il n'avait plus peur de lui.
— Tu vois un intérêt à sourire maintenant ? lui demanda-t-il.
Cette question frappa Yoongi. Cela lui rappela la discussion qu'ils avaient eue chez Seokjin, quand Hoseok avait fugué. Cette fois là, ce dernier lui avait demandé pourquoi il ne souriait pas, et il avait répondu que c'était parce qu'il n'y voyait aucun intérêt. Alors ça l'avait vraiment travaillé...
L'aîné n'en était pas sûr... Sûrement, oui. Après tout, il s'était même forcé à sourire, un peu plus tôt... Hoseok était en train de le changer. Hoseok était la raison de tout ça. Sa vie se retrouvait chamboulée dans tous ses aspects, et tout était la faute de ce garçon.
— Je suppose que oui..., marmonna Yoongi.
Le plus jeune se contenta de sourire un peu plus à cette réponse, mais ne demanda pas ce que c'était. Il se concentra ensuite sur le paysage.
Ils restèrent comme ça ensemble, avant que le soleil ne commence à sombrer. Hoseok décida qu'ils feraient mieux de descendre avant qu'il ne fasse trop sombre. Ils se dépêchèrent de se diriger vers la plage pour rejoindre les autres. Ce fut seulement là qu'ils se lâchèrent la main.
Ils avaient étendu une immense couverture sur le sable, où ils avaient installé beaucoup de plats différents. Tout était coloré et avait l'air bon. C'était évident que Seokjin avait cuisiné tout ça, et cela fit crier Hoseok de bonheur.
Le repas fut animé ; tout le monde discutait joyeusement. Jimin, qui s'était apparemment débarrassé de son fauteuil roulant pour s'asseoir entre les jambes de Taehyung, traduisait les mots de Jungkook à Namjoon et Yoongi, qui étaient les seuls à ne pas pouvoir parler la langue des signes.
Ils parlaient de choses simples, drôles... Rien de vraiment sérieux. Hoseok criait souvent et disait des choses stupides avec ce sourire idiot sur son visage. Il avait l'air vraiment heureux d'être là. C'était bien de le voir comme ça, tout naturel, se comportant comme l'abruti qu'il était habituellement.
La nuit tomba rapidement et ils furent rapidement gelés. Heureusement, il ne neigeait pas.
Taehyung se leva, disant qu'il allait chercher les feux d'artifice avant que l'année ne change. Hoseok poussa un cri enthousiaste, mais ne partit pas à sa suite. Jungkook semblait vraiment enjoué, bougeant ses bras de haut en bas avec un immense sourire sur son visage.
Jimin, Namjoon et Seokjin les observaient, attendris et amusés, jugeant probablement leurs réactions enfantines. Quant à Yoongi, il était comme toujours, à les fixer d'un regard vide. Il était content de ne pas avoir trop de mauvaises pensées pour l'instant. Il se sentait léger pour une fois, ce qui était vraiment rare.
Quant Taehyung revint, il confia à chacun une barre. Bientôt, l'obscurité fut remplacée par du feu coloré et les sept couraient autour avec. Même Yoongi les rejoignit, s'amusant vraiment. Il pouvait voir le sourire d'Hoseok et entendre ses cris ravis. Il sourit et rit aussi, peut-être ; au point où il en était, il n'en avait plus rien à faire.
Tout le monde hurla « Bonne année », et ils continuèrent de bouger jusqu'à ce que leurs feux d'artifice perdent leur éclat et que tout redevienne sombre.
.oO0Oo.
Yoongi se réveilla dans un lit chaud, blotti contre Jungkook. Il soupira en voyant le garçon dormir comme un bébé, content que ce ne soit pas Hoseok parce qu'il aurait sûrement perdu tout contrôle.
C'était lui qui avait demandé à ne pas partager son lit avec lui. Il avait réussi à résister malgré ses geignements suppliants, et ce stupide amoureux des couleurs avait fini par dormir avec son meilleur ami. Yoongi n'était pas vraiment embêté de partager avec Jungkook de toute façon, vu qu'il s'entendait bien avec lui.
Le garçon et lui avaient parlé par l'intermédiaire leurs téléphones avant de dormir. Le maknae s'inquiétait un peu trop pour lui. Il lui avait demandé s'il faisait beaucoup de crises d'angoisse, et avait semblé heureux d'apprendre que ce n'était pas le cas. En effet, ça s'était amélioré... Pour l'instant, du moins.
Yoongi avait étrangement bien dormi... Même s'il aurait préféré ne pas se réveiller. Il avait rêvé d'Hoseok... Et dans son rêve, il l'avait embrassé. Il avait pu le toucher comme il le désirait, tenir sa main continuellement et se fondre dans ses bras. Le garçon qui ne l'avait pas lâché la veille lui avait fait perdre la tête pendant la nuit...
C'était dur pour lui.
Le garçon aux cheveux bleus se demanda combien de temps il pourrait encore supporter ça. Combien de temps il serait capable de cacher ces sentiments, qui ne faisaient que grandir. Hoseok était bien trop adorable, et il ne pouvait pas le supporter. Cela finirait par le détruire.
Il soupira une nouvelle fois en se glissant hors du lit aussi discrètement qu'il le pouvait pour ne pas réveiller Jungkook. Il marcha doucement jusqu'à la cuisine, d'où s'échappait déjà une bonne odeur d'œufs et de riz.
Seokjin était en train de cuisiner, complètement silencieux. Hoseok était assis à table, regardant dans le vide. Il avait l'air assez fatigué ; peut-être n'avait-il pas bien dormi. Yoongi les rejoignit, et le visage du garçon s'illumina en le voyant.
— Hyung ! s'exclama-t-il, un sourire s'étirant sur ses lèvres.
— T'as l'air un peu crevé, soupira l'adolescent aux cheveux bleus.
— Pas qu'un peu ! pleurnicha Hoseok. Jiminie ronfle beaucoup trop ! Tout ça c'est parce que tu voulais pas partager avec moi ! J'ai pas bien dormi !
Yoongi sentit un sourire se faire un chemin sur ses lèvres. Il n'essaya pas de l'arrêter. Il s'excusa, même s'il trouvait la situation amusante. Il ne regretterait pas de ne pas avoir partagé son lit avec lui. Au final, même si le pauvre garçon n'avait pas bien dormi, lui n'avait pas perdu la tête.
— Yoongi, il faut que je te parle, fit soudainement Seokjin en posant un bol de riz recouvert d'un œuf frit devant Hoseok.
L'intéressé déglutit en acquiesçant et se leva. Le plus jeune s'en plaignit un peu mais ne les empêcha pas de sortir pour avoir plus d'intimité.
Le garçon aux cheveux bleus suivit le professeur en silence. Ils retournèrent sur la plage vide et marchèrent pendant quelques minutes. Au bout d'un moment, Seokjin s'arrêta finalement pour le regarder dans les yeux.
— Tu... Tu es amoureux d'Hoseok, pas vrai ? demanda-t-il directement.
Les yeux de Yoongi s'écarquillèrent ; son cœur s'était arrêté. Comment ? Comment Seokjin avait-il deviné ça ? Comment avait-il compris ?
— Ne t'inquiète pas, le rassura l'aîné. Je ne le dirai à personne.
— Comment avez-vous su ? souffla l'adolescent.
Il n'arrivait pas à y croire. Ça avait été tellement difficile pour lui de comprendre qu'il avait de tels sentiments, et Seokjin les avait devinés si facilement...
— Ce jour-là, au festival..., soupira ce dernier. Enfin, j'en étais pas totalement sûr jusqu'à maintenant, mais certaines choses le hurlaient. Je suppose que j'ai remarqué parce que je suis gay, donc j'ai tendance à prendre en compte le fait que les garçons peuvent tomber amoureux d'autres garçons.
La mâchoire de Yoongi en tomba. Il ne s'attendait pas à ça du tout. Il y avait trop de chocs à encaisser d'un coup... Non seulement Seokjin savait qu'il avait de tels sentiments, mais en plus il était gay aussi... N'avait-il pas peur qu'il le dise à tout le monde au lycée ? Ou est-ce qu'il s'en fichait ?
— Yoongi... Tu penses que tu es dégoûtant ? demanda Seokjin, une expression inquiète sur le visage. Est-ce que tu te détestes à cause de ces sentiments ?
L'adolescent hésita un peu avant de répondre. Oui, c'était le cas. Évidemment que ça l'était. Il s'était isolé à cause de ça. Il trahissait l'amitié d'Hoseok avec de tels sentiments.
— Oui..., murmura-t-il, laissant ses yeux honteux tomber sur le sol.
Peut-être qu'il n'aurait pas dû dire ça, étant donné que le professeur tombait également amoureux d'hommes. Mais il ne pouvait pas mentir non plus. De toute façon, son cas était différent, puisque le garçon qu'il aimait pensait qu'ils étaient amis. Ressentir ça pour lui... C'était mal.
— C'est pour ça que tu t'es isolé ? Que tu t'es laissé mourir ?
Yoongi se mordit la lèvre, sentant les larmes lui monter aux yeux. Son cœur avait fait un bond douloureux, et maintenant, il cognait avec force dans sa poitrine. Sa respiration se fit irrégulière, et dès que les bras de Seokjin s'enroulèrent autour de lui, il se mit à pleurer.
- Je suis désolé ! Geignit-il. Je suis tellement désolé ... Tellement ...
Les sanglots secouaient son corps. Il ne pouvait même pas rejeter l'étreinte de son aîné ; il en avait besoin. Il avait besoin de chaleur humaine. Il avait besoin de réconfort, parce que ce qu'il ressentait lui faisait bien trop de mal. Il ne pouvait pas le supporter.
— Je peux pas continuer, Seokjin-ssi... Ces sentiments vont me tuer...
Il put entendre les battements de cœur de son enseignant s'accélérer. Peut-être qu'entendre ça lui faisait du mal... Hoseok était son ami, après tout.
— Est-ce que tu as déjà envisagé de le lui dire ? demanda-t-il d'une voix tendue.
— Impossible ! s'écria Yoongi. Je peux pas...
— Yoongi, le coupa Seokjin, autoritaire. Tu as dit que tu ne peux plus continuer comme ça, pas vrai ? Tu devrais lui dire. Parle-lui de tes sentiments, et dis-lui que tu ne peux pas être son ami parce que c'est trop douloureux pour toi.
Un soupir tremblant s'échappa de ses lèvres, avant qu'il continue :
— Garder le silence ne fera que vous blesser tous les deux, tu sais.
Seokjin avait l'air de savoir de quoi il parlait ; il avait sûrement vécu une expérience similaire par le passé. Cela donnait à Yoongi l'envie de l'écouter... peut-être un peu de force, aussi.
— Je vais lui dire de venir, ok ? murmura le professeur en lui caressant les cheveux pour l'apaiser. Je te promets que si ça se passe mal, je te ramènerai à la maison... Et si tu ne veux pas aller chez toi, on ira chez moi, ok ?
— Vous ne me détestez pas... ? renifla Yoongi. Pourquoi est-ce que vous faites ça pour moi... ?
Il avait du mal à croire que le professeur voulait l'aider. Il avait été si irrespectueux avec lui tout ce temps... Cette situation lui paraissait irréelle ; avant, il n'aurait jamais pu s'imaginer qu'une telle chose pourrait arriver.
— Yoongi, tu as fait beaucoup de choses vraiment nulles, mais je ne te déteste pas. Je pense pas qu'Hoseok ait tort quand il dit que tu es quelqu'un de bien.
Seokjin le lâcha, et mit ses mains sur ses épaules, un sourire encourageant sur son visage.
— Je vais l'appeler maintenant, ok ? Viens me voir si ça se passe mal. Et arrête de me vouvoyer.
Yoongi acquiesça. Il n'avait plus le choix, maintenant.
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