Hand
Après l'accident du vase à la boutique de fleurs d'Ino, Kawaki commence à comprendre comment la famille Uzumaki exprime son affection.
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Écrit pour la NaruHina Week 2021 - Jour 3
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UNE nouvelle fois, l'hiver devait céder sa place au printemps. Bien que le froid persiste encore un peu, les beaux jours gagnaient, doucement mais sûrement, du terrain.
Certes, le vent de la nuit soufflant dans les arbres encore en feuilles était encore frais, mais le soir tombait de plus en plus tard, rendant les journées plus longues. Et même si les lampadaires électriques masquaient l'halo pâle de la lune, l'éternelle animation des rues était au rendez-vous et véhiculait une ambiance chaleureuse dans laquelle la population de Konoha se prélassait.
Plongeant dans cette atmosphère prospère, le septième Hokage quittait son lieu de travail.
Il n'était pas difficile de le remarquer de part sa grande taille et ses cheveux blonds, mais les passants étaient surtout accaparés par son grand sourire et sa bonne humeur. Vu l'heure, ils savaient que leur dirigeant était sur le chemin du retour à la maison et ils ne cherchaient donc pas à le retenir trop longtemps.
Certains le regardaient juste passer devant eux.
D'autres le saluaient soit oralement :
-Saluez aussi Hinata-sama et les enfants de ma part.
-Bien sûr !
-Passez une bonne soirée, Hokage-sama.
-Merci bien !
Ou d'un signe de la tête auquel Naruto répondait de la même manière.
Toutefois, il pouvait être sûr qu'au moins un groupe de jeunes shinobis lui barrait la route ce qui le faisait s'arrêter malgré le grognements bas et agacés qui résonnaient derrière lui.
Accroupi au niveau des plus jeunes, il les écoutait et tentait de comprendre leur brouhaha puisqu'ils parlaient tout en même temps. Il souriait face au déroulé de leur histoire, et acceptait de faire tourner l'eau de leur ballon de jeu à l'aide de son chakra avant de leur offrir une petite tape sur la tête.
Quand il se redressait, les yeux brillaient toujours d'admiration.
-Bonsoir, Nanadaime-sama !
-Salut !
En reprenant sa marche, il se dit que c'était une bonne chose que la présence de son compagnon bougon derrière lui ne semblait pas déranger les habitants. Ceux qui avaient adressé la parole à Naruto n'avaient pas démontré de signe de nervosité ou d'hostilité, ayant même salué le jeune garçon. Lui, par contre, était resté silencieux, refusant d'ouvrir la bouche.
Naruto jeta un coup d'œil par-dessus son épaule et ses yeux bleus croisèrent les siens bien plus sombres pour une seconde.
Se rendant compte qu'il avait été pris sur le fait, Kawaki détourna la tête.
Mains dans les poches de son pantalon, il ne marchait pas vraiment à côté de Naruto, préférant encore garder ses distances. Cependant, il ne traînait déjà plus les pieds et semblait beaucoup plus détendu que lors de ses premiers jours à Konoha.
Les visites d'Iruka à la demeure des Uzumaki et ses discussions avec Kawaki semblaient porter leurs fruits. Cette constatation réchauffa le cœur du blond qui ne pouvait être que reconnaissant envers son ancien sensei. Lui, qui avait aidé à élever Naruto, puis Boruto et Himawari et qui soutenait Hinata quoi qu'il arrivait, avait été le premier des villageois de Konoha à avoir tendu une main ouverte vers l'énième orphelin qu'il rencontrait. De plus, son éternel sagesse avait plus que guidé le couple Uzumaki, leur enseignant que patience était la clé d'une intégration complète pour l'adolescent. Une chose qui, même si mari et femme le savait, les avait encouragé à continuer leurs efforts pour gagner la confiance de Kawaki.
Soudain, le ventre de ce dernier gargouilla bruyamment. C'était sûrement la vue de toutes les bonnes choses à manger que les stands de rue proposaient qui lui avait ouvert l'appétit. Aussi, la journée avait été longue ; il avait traduit sa fatigue par des grommellement répétés dès que Naruto s'arrêtait sur le chemin.
Ils étaient aussi pressés l'un que l'autre de rentrer à la maison.
-On fait un dernier arrêt et ensuite on rentre, l'informa Naruto avec un sourire.
Encore une fois, Kawaki ne dit rien, se contentant de suivre son gardien jusqu'à la boutique de fleurs des Yamanaka.
C'était déjà la sixième fois qu'il venait ici depuis qu'il était arrivé à Konoha.
Apparemment, Naruto préférait dépenser son argent en fleurs pour faire plaisir à sa femme plutôt qu'acheter des taiyakis pour se remplir la pense; et ce, pour le plus grand désespoir de Kawaki.
Même s'il ne le disait pas, il était toujours quelque peu tendu, inquiet de replonger à nouveau dans ses souvenirs sombres, lorsqu'il voyait l'enseigne.
Mais comme à chaque fois, le Hokage s'arrêta à l'entrée et attendit la confirmation de Kawaki pour entrer dans la boutique.
Ce soir-là, le garçon n'hésita pas et la lui donna tout de suite.
-Bonsoir, Ino ! Sai ! s'exclama Naruto en poussant la porte.
Après sa première fois, assez catastrophique, ici, Kawaki s'était tenu assez éloigné à la fois du vase qu'il avait acheté et des fleurs qu'Ino avait gentiment offert à Naruto et Hinata de peur de perdre à nouveau le contrôle de ses pensées et donc, de blesser quelqu'un.
C'était aussi peut-être pour ça qu'il avait eu des difficultés à comprendre ce qu'il y avait de si amusant à s'occuper d'un jardin floral comme le faisaient Himawari et Hinata.
Jusqu'à ce que cette dernière lui propose de venir l'aider.
Une main tendue vers lui et un sourire doux sur son visage angélique, il avait hésité avant de se lever et de la suivre pour l'observer de plus près.
Ce n'est qu'au bout de la quatrième fois qu'il se retrouva accroupi au milieu du jardin, Hinata chantonnant et Himawari et Naruto jouant à s'asperger d'eau, qu'un véritable sentiment de paix l'avait submergé.
Une émotion qu'il n'avait plus ressenti depuis bien longtemps.
Ce jour-là, il avait aussi réalisé et appris trois choses.
Un : Himawari était encore un petit peu timide alors qu'il avait acheté un nouveau vase en signe d'excuses et pour lui montrer qu'il n'avait rien contre elle. Alors que Boruto était la définition même du mot stupide, elle, elle semblait être assez intelligente pour survivre dans ce monde.
Deux : la voix d'Hinata était tout aussi apaisante que son parfum de lavande. Surtout le soir, pendant qu'il restait silencieusement debout derrière la porte principale alors qu'elle parlait à Naruto une fois que Boruto, Himawari et lui-même étaient normalement dans leurs chambres. C'était comme écouter une berceuse lorsqu'il tentait de comprendre pourquoi sa poitrine se remplissait de cette plaisante chaleur à chaque fois qu'elle exprimait son inquiétude au sujet de la condition de Kawaki.
Trois : Naruto aimait jardiner. Kawaki se demandait d'ailleurs si toutes les fleurs qu'il achetait étaient un autre moyen pour lui d'être lié à Hinata. Était-ce, en plus du chakra qu'ils partageaient déjà, une démonstration du lien qui existait entre eux ?
Quatre : Boruto n'aimait pas jardiner. Ou alors, comme à chaque fois, il gardait vraiment ce qu'il pensait pour lui-même. Dans tous les cas, Kawaki ne l'avait jamais vu décrocher de son jeu vidéo ou renoncer à une sortie entre amis pour venir aider.
Et cinq : la terre entretenue avec affection ne pourra jamais être coupante comme du verre brisé entre ses doigts. Les fleurs qui poussaient dans un environnement sain ne seront jamais aussi mortelles que les tubes qui étaient jadis plantés en lui et le forçaient à accepter le Kama.
Ouais, peut-être...
Peut-être qu'il avait appris à apprécier la famille Uzumaki...
Mais cela allait durer combien de temps ?
-Ino, regarde. Il a encore cet air niais sur le visage.
La voix de Saï et le mouvement brusque d'Ino ramenèrent Kawaki à l'instant présent. Bien qu'il sache déjà ce qui allait suivre, il regarda les trois adultes.
-Déjà en train de penser à Hinata, Naruto ? taquina-t-elle tout en formant le bouquet de son client.
Les deux paires de yeux bleus se croisèrent et les joues du septième hokage s'empourpèrent légèrement alors qu'il se massa la nuque pour tenter de relâcher un peu son embarras. Un raclement de gorge résonna dans la boutique sur le point de fermer.
-Pris la main dans le sac, avoua-t-il tout penaud.
-Qu'est-ce que t'as encore fait ?
-J'ai besoin d'avoir une raison pour acheter des fleurs pour ma femme maintenant ?
-Donc c'est purement par galanterie ?
-Non, non, Saï. Très mauvaise attitude. Tu ne vas quand même pas donner des conseils de couple à notre meilleur client ? Qu'il continue à faire des bêtises et tu verras notre chiffre d'affaires va exploser d'ici peu.
Au sourire de son ancien coéquipier, Naruto leva les yeux au ciel. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait plus consulté Saï, ou plutôt les livres que son ami avait dans sa bibliothèque, pour emmagasiner des connaissances sur tout ce qui touchait les relations amoureuses.
-Bref, comme d'habitude ? demanda-t-il en cherchant son porte-monnaie en forme de grenouille.
-Oui, les prix n'ont pas changé. Si c'était le cas, tu serais le premier au courant bien entendu, affirma Ino en souriant.
Mais Kawaki n'était pas bête.
Encore une fois, à force de venir ici avec le Hokage, il avait compris que c'était les Yamanaka qui détenaient la technique de ninjutsu nécessaire pour empêcher quelconque ennemi de pénétrer Konoha sans être repéré. C'était une très bonne couverture pour Naruto qui, même si son but premier était de vraiment acheter des fleurs pour sa femme, pouvait faire d'une pierre deux coups quand il le souhaitait. Il avait juste à demander le prix à Ino et toute la pièce changeait d'atmosphère.
Les yeux de Kawaki revinrent sur les trois adultes ; le couple le plus puissant du clan Yamanaka et le Hokage qui s'informaient que tout était toujours sous contrôle que Kara continuait de ne pas se manifester, dans un magasin de fleurs.
Sachant ça, Kawaki pencha la tête sur le côté. Il était étonné par la vue, mais aussi par son conflit intérieur.
Alors que son instinct ne lui disait plus de s'enfuir de Konoha, une étrange sensation continuait de le saisir aux entrailles. Au fond de lui, ses pensées étaient aussi fortes dans sa tête car il n'arrivait pas à comprendre pourquoi Naruto était si ouvert sur ce qu'il faisait alors que le jeune garçon pouvait voir chacun de ses mouvements.
Bien que Kawaki lui ait déjà dit qu'il ne voulait pas avoir à faire avec Kara, il savait que ses conseillers avaient mentionné à Naruto la possibilité qu'il soit un espion. L'hokage ne semblait pas inquiet par cette information, pensant sûrement que c'était vrai.
Ou alors, peut-être qu'il prétendait.
Peut-être qu'il avait un autre motif caché et qu'il le mettait lentement en place. Mais qu'est-ce que cela pouvait être ? Sûrement qu'il l'utilisait comme appât. Mais pourquoi ne lui avait-il pas dit ça directement ?
-C'est vraiment nécessaire tout ça ? s'entendit Kawaki dire à voix haute.
De nouveau dans la rue, le bouquet de tournesols dans les mains, Naruto se retourna vers Kawaki en souriant.
-Ca ? Kawaki, n'écoute pas ce que disent Ino et Saï. Je fais de mon mieux pour être le meilleur mari possible.
N'apercevant aucune réaction de sa part, son sourire tomba légèrement et il ralentir la cadence de sa marche, invitant, pour la énième fois, l'adolescent à venir à son niveau.
Il attendit quelques secondes avant de le sentir à ses côtés.
Une première !
-Le truc c'est que t'as eu le luxe de rentrer à la maison avec un clone durant les derniers jours puisque j'ai dû rester à la Tour pour une affaire importante, commença-t-il. Mais, pour ma famille, et même moi au fond, ce n'est pas pareil d'avoir un clone à la maison pour me remplacer. Je l'ai fait une fois et ça les a tous beaucoup blessés.
Il baissa les yeux sur les fleurs et Kawaki regarda son visage avec attention. Le Septième n'était pas difficile à lire. Mais là encore, il se demanda s'il laissait ses émotions paraître volontairement pour lui faire baisser sa garde ou s'il était naturellement ainsi.
-Je sais qu'ils m'ont dit qu'ils comprennent la position dans laquelle je suis, mais ça ne fait jamais de mal de montrer qu'ils comptent par des gestes.
-Comme le vase, commenta Kawaki.
Un coup de vent porta ses mots aux oreilles de Naruto qui leva la tête vers lui et sourit lorsque leurs yeux se rencontrèrent, mais que Kawaki ne détourna pas la tête.
Voir ses yeux sombres l'observer avec intérêt était aussi nouveau.
-Oui, comme le vase.
Ne s'attendant pas à une réponse de sa part, le blond s'apprêta à reprendre sa marche plus rapide quand son protégé le ralentit à nouveau.
-Donc ça n'a rien avoir avec moi ?
Le silence de Naruto ne lui fit pas plaisir.
-T'attends quoi au juste ? T'veux voir si je balance toutes les info' que j'ai sur ta famille, sur Konoha si jamais Jigen m'chope, c'est ça ?
Cette fois-ci, Naruto s'arrêta, mais Kawaki était à nouveau sur la défensive.
-Tu ne parlais donc pas des fleurs, fronça-t-il. Kawaki. A partir du moment où je t'ai pris sous ma surveillance... Non, sous ma protection, je t'ai fait confiance. Je suis toujours honnête à cent pourcent avec toi. Et encore une fois, je veux que tu me crois quand je te dis que je ne laisserai pas ce Jigen te reprendre. Donc ne t'inquiète pas pour Konoha, ok ? Ça fait aussi partie de mon travail.
Ce fut au tour de Kawaki d'être silencieux.
Cette fois encore, il fut surpris.
Naruto ne pouvait pas être sérieux, n'est-ce pas ? Comment pouvait-il lui faire confiance après toutes les choses qu'il avait faites ? Son comportement au laboratoire, au village, dans sa propre maison. A chaque fois, il avait fait une erreur à cause de sa perte de contrôle qui était dévastatrice. Il avait l'air d'un enfant alors qu'en réalité, il était un monstre. Tout le monde le savait. Donc lui, le septième hokage, ne pouvait pas être aussi naïf, n'est-ce pas ?
Mais encore une fois, son sourire - le même sourire qu'il lui offrait depuis que Kawaki s'était réveillé dans cette chambre d'hôpital - était à nouveau sur ses lèvres. Sa main bandée mais réconfortante se posa sur sa petite épaule et il ne se dégagea pas car, au fond de lui, il connaissait déjà les réponses à ses questions.
Pourtant, le nœud serré dans le creux de son estomac était peu disposé à se relâcher.
-Et pour répondre à ta question ; malheureusement, tout ce qui se passe en ce moment à quelque chose à voir avec toi. Mais c'est parce que tu es important. Tu comptes aux yeux de tous ceux qui prennent soin de toi et qui t'aiment.
La poitrine de Kawaki se serra. Que pouvait-il bien faire de cette réponse ?
Seulement l'air comblé que Naruto avait affiché plutôt dans la boutique lui revint en mémoire et comme à chaque fois, il ne put s'empêcher de se questionner sur l'homme devant lui.
Si lui aussi avait eu une enfance aussi bousillé que la sienne comment avait-il pu devenir la personne qu'il était aujourd'hui ?
Est-ce que Kawaki pourrait l'admirer et espérer finir comme lui ?
Ou resterait-il à jamais vide, comme tant de personnes le lui avaient répété ?
A cette réalisation, la poitrine de Kawaki lui fit à nouveau mal, mais la main de Naruto ne s'était toujours pas éloignée. Au contraire, elle se resserra autour de son épaule. Une poigne à la fois tendre et solide qui le poussait à avancer, à reprendre le chemin de la maison.
Car c'est comme ça qu'il devait voir Konoha. Comme un lieu sûr. Comme un foyer. Comme un chez-lui auquel il sera toujours accueilli avec le plus grand des sourires de la part des Uzumaki.
-C'est vraiment stupide de vouloir se préoccuper des problèmes des autres, marmonna l'adolescent.
Voyant les joues de Kawaki se teinter de rose même s'il détourna le regard, Naruto ne put retenir un petit rire. Ses mots faisaient drôlement échos à l'époque de sa jeunesse.
-Allez, ne traînons plus. Tout le monde doit nous attendre, se réjouit le blond.
Le reste du trajet se passa bien plus vite que prévu et Kawaki se rendit compte qu'il était heureux d'apercevoir le portail d'entrée qu'il commençait à bien reconnaître lorsqu'ils tournèrent au coin de la rue.
Ce qu'ils ne s'attendaient pas à voir ce fut Himawari courant vers eux dès qu'ils eurent ouvert la porte de la maison.
Naruto eut le souffle coupé quand deux bras, dotés d'une force presque semblable à celle de Sakura, l'entourèrent et qu'une petite tête aux cheveux bleu nuit s'enfonça dans son ventre. Kurama lâcha un cri de surprise qui résonna dans son esprit. Juste après ça, un parfum de vanille vient chatouiller ses narines pour la première fois depuis des jours. Il avait bien un souvenir de son clone respirant le parfum de sa fille, mais ça ne sera jamais vraiment la même chose.
-Papa et Kawaki sont là !
La sentant très proche de lui, Kawaki regarda Himawari et lui offrit un petit sourire de malaise avant de détourner les yeux.
Au bout d'un moment, la main de Naruto qui pressait Himawari contre lui afin de lui rendre son câlin sans abîmer le bouquet, caressa le haut de sa tête pendant qu'il saluait Boruto qui rangeait ses chaussures.
-Vous êtes rentrée tôt, commenta le blond dont les sourcils s'haussèrent de surprise.
-As-tu oublié notre séance d'entraînement demain ? Je ne suis plus tout jeune, j'ai besoin d'une bonne nuit de sommeil avant de participer à un combat que je compte gagner.
Avec un air de défi, Boruto pouffa :
-Ouais, comme si j'allais laisser un vieillard comme toi gagner.
Cependant, il accepta quand même la main tendue de son père qui l'aida à se relever. Ses yeux bien plus bleus que Naruto brillaient d'excitation ; il était impatient de montrer à quel point il était devenu fort.
Dès qu'il sortit du genkan, Kawaki y prit place et enleva ses chaussures tout en faisant attention de ne pas cogner Himawari qui tenait encore la main de son père.
-Est-ce que je peux venir, moi aussi, papa ?
-Bien sûr, sourit-il avant de jouer des sourcils. Je suis sûr que ça sera marrant d'observer et d'apprendre quelques-uns de mes tours infaillibles.
A son ton taquin, son fils tira sa langue bruyamment et Naruto et sa fille éclatèrent de rire pendant que Kawaki restait silencieux, sans pour autant cacher sa curiosité.
-Eh bien, si tout le monde est arrivé, je vais commencer à cuisiner.
La voix douce d'Hinata attira l'attention de tout le monde vers elle, ce qui atténua l'atmosphère électrique que la mention du combat avait alimenté. Dès qu'elle pénétra dans la pièce, elle accueillit les trois garçons qui venaient de rentrer.
Encore dans ses chaussures, Naruto ne pouvait pas faire grand chose à part attendre qu'elle s'approche de lui, ce qui força le trio d'enfants à se déplacer.
-C'est pour moi ?
Hochant la tête avec ferveur, l'Hokage se mit à radoter sur le fait que Ino et Sai s'étaient encore moqués de son choix de fleurs pendant qu'Hinata prenait le bouquet qu'il lui offrait tendrement. Leurs mains se frôlèrent. Et il n'arrêta de parler que lorsqu'elle sourit et le remercia. Ses yeux pâles brillaient alors que Naruto la regardait affectueusement.
Comme s'ils étaient soudainement trop vif en couleurs, Kawaki détourna le regard, seulement pour se rendre compte que la fratrie Uzumaki était toujours autour de lui. A sa droite, Himawari souriait, et à sa gauche, Boruto leva les yeux au ciel.
-Vais me doucher, dit-il.
Les entendant s'en aller, Hinata tourna vers lui :
-Kawaki-kun ? Comment était ta balade ?
L'adolescent la regarda, ses mains pressaient gentiment le lourd bouquet de fleurs contre sa poitrine. La vue de son sourire, doux et franc, le fit se sentir à l'aise, comme si sa réponse était la chose la plus importante en ce moment-même. Ca lui rappela ce que Naruto avait dit à propos des petits gestes.
-Bien.
Son seul mot illumina le visage d'Hinata.
-J'en suis ravi. Et merci d'avoir raccompagné Naruto-kun.
Retirant ses chaussures, Naruto observa le jeune garçon hocher la tête avant de se diriger vers sa chambre à coucher.
Dès que la porte fut fermée, Hinata regarda son mari. Ses yeux reflétaient ses inquiétudes alors qu'elle resserra sa prise autour des tournesols.
Réduisant la distance entre eux, les larges mains de Naruto se posèrent sur ses épaules, ses pouces firent des cercles à la base de son cou et il lui offrit un sourire rassurant.
-Ah les ados, mmh ? lui embrassa-t-il le front pour chasser les plis. Occupons-nous de ces fleurs, ok ?
Les yeux posés l'un sur l'autre, il la guida vers la cuisine.
Alors qu'il remplissait un de leurs vases vides, Hinata défit le nœud du fil et ouvrit le papier d'emballage avec délicatesse. Quand Naruto posa le récipient devant elle, leurs regards se croisèrent.
-Comment c'était ? demanda-t-elle avec les sourcils froncés.
Suivant ses gestes, il l'aida à arranger les fleurs. Leurs doigts se rencontrèrent de temps en temps puisqu'ils étaient près l'un de l'autre et l'intimité de l'action rendit sa voix bien plus silencieuse.
-Tout va bien.
Mais cela ne rassura pas Hinata pour autant.
-Hinata, l'appela-t-il en prenant son visage en coupe. Ne t'inquiète pas, ok ? Les Yamnaka savent ce qu'ils font.
-Je veux juste que les enfants soient en sécurité.
Une fois qu'elle eut placé le dernier tournesol dans le vase, ses doigts s'enlacèrent immédiatement avec les siens.
-Ils sont en sécurité. Je m'en assure personnellement.
Sa paume bandée, large et chaude, tenait celle d'Hinata avec la même force qu'elle avait toujours admirée, puis aimée, et elle se sentit bien mieux lorsque son cœur se serra avec plaisir. Elle caressa sa joue marquée, et un sourire joyeux illumina ses traits.
-Merci.
-Je pense pas que j'aurai pu faire tout ça sans toi, Hinata, rigola-t-il. Donc, merci à toi.
Plusieurs fois, ils s'embrassèrent les mains, leurs lèvres traînant sur leurs doigts et leurs poignets, alors qu'Hinata continuait de répéter qu'elle devait absolument commencer le dîner sinon leurs enfants affamés allaient venir se plaindre.
Finalement, Naruto la relâcha, mais resta quand même pas très loin d'elle jusqu'à ce que la porte coulissante s'ouvre pour laisser Kawaki entrer. Ses yeux bleus le regardèrent s'approcher d'Hinata avant de se racler la gorge et de serrer ses mains entre elles.
-Je sais ce que je voudrais manger. Je l'ai vu un peu plus tôt... sur un stand dans la rue, pendant ma balade.
Comme si c'était possible, l'expression d'Hinata devint encore plus rayonnante lorsqu'elle sourit. Elle sentit son cœur fondre tout en écoutant sa voix timide lui expliquer ce qu'il souhaiterait qu'elle cuisine pour lui. Du soulagement luisant dans ses yeux, elle se pencha vers lui, et il n'essaya pas de se dégager, s'attendant même à ce que sa petite main aux intentions maternelles se pose sur son épaule.
Mais, contrairement à son mari, Hinata comptait attendre que ce soit Kawaki qui initie leur premier contact physique. Comprenant cela, il lui en fut reconnaissant.
Voyant sa femme hocher la tête à plusieurs reprise, Naruto sut qu'elle avait la situation bien en main, et décida de les laisser seul. Il devrait en profiter pour prendre une douche lui aussi, et peut-être même, distraire ses enfants pendant une petite heure.
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QUAND tout le monde fut assis autour de la table à manger, attendant que le dîner de ce soir soit servi, Hinata annonça que Kawaki l'avait aidé en cuisine.
Le sourire de Naruto, le choc de Boruto et Himawari et le visage d'Hinata peint de fierté, le rendit à nouveau timide. Il baissa alors les yeux et ne les releva qu'une fois sûr que tout le monde était préoccupé par le repas.
Silencieusement, il observa chaque visage pendant que les Uzumaki étaient en train de manger et de parler de leur journée, et c'est à ce moment-là qu'il réalisa qu'il pouvait se voir vivre ici. Dans un endroit où tout était question de partager son amour à travers des mots gentils, un soutien inébranlable et par de petites actions pleines de sens.
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