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Savoir supplier le bourreau. (24)

Nous nous faisons toujours face, sans savoir qui cédera le premier dans notre combat silencieux de regards. Ses mains serrent à présent si fort mes poignets qu'elles commencent à me faire souffrir. Sans que je n'ai le temps de m'en plaindre, il me les libère de son étreinte angoissante, avant de m'emprisonner toute entière entre ses bras. Comme si son besoin de possession avait franchi un nouveau cap.

— Je suis navré, mais je n'ai pas le choix, murmure-t-il.
— Pourquoi fais-tu tout ça ? Tu ne peux pas te contenter de vivre honnêtement ?

Je laisse libre cours à mes pleurs, qui viennent s'échouer sur son torse. Il me serre davantage et je sens son souffle saccadé contre mon oreille.

— Si mon groupe est si talentueux, c'est justement grâce à mes actes. Si je cesse... nous retomberons dans l'oubli. Je ne veux pas te blesser, je sais que je suis égoïste. Seulement, je ne supporterai pas d'être oublié.
— Moi... je n'aurai pas oublié. Ce premier concert auquel j'ai assisté, ce groupe merveilleux qui s'est produit dans ce petit coin perdu... je n'aurai jamais oublié, promets-je.

Il se fige légèrement, mettant probablement en doute mes paroles, ou ému par ma confession. Je l'ignore, mais son étreinte m'enlace plus puissamment, en devenant plus douce à la fois.

— Je te crois et... je te remercie sincèrement.
— Mais il y a un mais, c'est ça ?
— Je... Je veux aussi montrer aux autres ce que je vaux, tu comprends Layla ?

Il s'éloigne et m'observe à bout de bras, comme pour chercher en moi toute source d'approbation. Seulement, je suis uniquement outrée et peinée.

— Je pense que je n'arriverai jamais à te comprendre, Thomas. Et jamais je ne pourrai te pardonner si tu m'arraches Chloé. Je ne pourrai plus jamais te voir autrement... que comme un monstre égoïste qui pense pouvoir manipuler sa future proie.

Je respire avec difficulté et mon ravisseur lâche mes épaules, me faisant sentir plus légère et plus faible à la fois.

— Ne te cherche pas d'excuses pour avoir bonne conscience, continué-je, ça ne me fera pas oublier la raison de ma présence ici. Tu dis que tu te soucies de moi... pourtant tu veux m'offrir en sacrifice, moi aussi. Tu es simplement pathétique, comme un enfant qui pense pouvoir avoir ce qu'il veut en produisant le moins d'efforts possibles.
— Je ne suis pas un enfant, grogne-t-il en insistant lourdement sur la négation.

Il recule contre le mur et ses lentilles bleues sont couvertes de larmes de rage, ses sourcils froncés à l'extrême.

— Pourtant, tu sembles croire que nous sommes tes jouets. Tu nous choisis, nous habilles, tu t'occupes de nous quand tu le veux. Et puis tu te débarrasses de nous, comme si cela faisait de toi un héros. Mais tu n'es pas un héros, Thomas.
— Pour toi je ne suis pas un ami, ni un héros. Je semble n'être qu'un enfant, pourtant c'est toi qui en est une.

Il se décolle du mur et s'approche de moi d'un air supérieur, me dominant d'une bonne tête.

— Tu ordonnes ce que tu veux, tu pleures quand tu es seule, tu me supplies quand je pars. Tu es jeune, inexpérimentée et naïve. Même à présent, tu te montres complètement inconsciente. Qui est l'enfant, de nous deux, je me le demande.

Sa voix grave retentit contre les parois bétonnées et elle me donne des frissons de peur et d'appréhension. En reculant, je suis acculée contre le mur du couloir. Dans la semi-pénombre, ses yeux bleus foncés semblent luire. Je suis terrifiée mais je n'ose pas esquisser un geste.

Même quand il se penche pour approcher son visage à la hauteur du mien, je reste parfaitement immobile. Lui qui se montre d'ordinaire toujours calme, toujours prévenant, je me trouve face à une version inconnue et prédatrice de sa personne. Ses yeux fixent avidement les miens, comme s'il les fouillait pour mieux rentrer dans le flot de mes pensées.

Je tremble de la mâchoire jusqu'aux jambes, mais je ne veux pas me raviser. Plier, c'est condamner Chloé. Je pense à celle qui a su colorer les journées monotones. À sa présence rassurante, son calme et sa timidité naturels, à la peur que lui inspire cet homme.

Mais comment gagner ce face à face, comment puis-je réussir à le détourner de sa quête ? Tandis que je réfléchis, je peux sentir mes larmes s'atténuer et mes sourcils se froncer sous ma concentration. Il est si proche de moi qu'il ne peut rater l'expression changeante de mon visage où je peux sentir son souffle me frôler.

Brusquement, je relève les yeux, me forçant à soutenir les siens une fois encore, supportant le poids de son regard inquisiteur. Il me jauge, il me juge, et je dois faire de même.

Je ne suis pas une enfant, je n'en suis plus une. Quinze ans, ou vingt, ou soixante, peu importe ces chiffres. La maturité ne peut se chiffrer, elle s'acquiert avec l'expérience, non avec l'âge.
Je soutiens son regard surnaturel encore un moment avant qu'il ne le détourne en soupirant. Prise d'une volonté propre, je me force à agir de manière imprévisible.

Je saisis son menton et murmure tout bas :

— Je ne suis pas une enfant, tu n'en es pas un non plus. Et si nous nous comportions tous les deux en adultes, alors ? Laisse-nous partir.

Je ne supplie plus, j'ordonne. Et il a intérêt à obéir, sinon je ne le lâcherai pas.

— Je ne peux pas, Layla, annonce-t-il difficilement, le souffle court.

Je refuse de perdre à ce petit jeu où l'issue finale oscille entre la vie et la mort. Pour garder Chloé, je suis prête à tout.

— Choisit n'importe qui, je m'entends chuchoter. Qui tu veux, mais pas elle. Je t'en supplie.

Nous sommes si proches qu'il nous est facile de nous entendre dans un murmure et je peux l'entendre soupirer contre mes doigts qui tiennent encore son menton. Il saisit ma main et pose ses lèvres contre mes phalanges.

— Tu as gagné, Layla.

Il s'éloigne de moi et se retourne, montrant un visage plein de colère et de résignation. Nous sommes tous les deux têtus, je le sais à présent. Mais son expression m'effraie autant qu'elle me donne de l'espoir. Est-il vraiment prêt à m'écouter, puis-je prétendre avoir une quelconque emprise sur lui ?

Dans son départ, la porte claque bruyamment. Ce bruit me réveille subitement, me faisant tout réaliser. Et dans un sursaut de terreur, je m'écroule au sol. Une porte grince, suivie du son de petits pas qui trainent au sol. Des bras fins viennent s'enrouler autour de mes épaules et la réaction naturelle que je retenais depuis plusieurs minutes arrive enfin : j'éclate en sanglots.

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