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Chuck Noland. (16)


À force de rester là sans manger ni bouger, je crois que je suis sur le point de m'évanouir. Un jour sans nourriture et je suis déjà au bord du malaise. Ma faiblesse me fait pitié.

— Layland ! semble m'appeler une voix.

Mes oreilles sont brouillées, j'entends les sons comme à travers un épais brouillard. Dois-je vraiment fournir un ultime effort pour me concentrer sur cette voix ? Puis je me rends compte que cette voix doit être réelle et non basée sur mon imagination, qui a déjà atteint ses limites. Alors je papillonne des paupières pour tomber nez à nez avec mon ravisseur. Je lui aurai sauté au cou si je ne me sentais pas autant en colère.

— Je te laisse juste cinq jours et je te retrouve dans cet état ! Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Je ne réponds pas et me retourne, boudant comme une enfant. Mais j'entends ses pas qui s'éloignent, ce qui me fait paniquer. Je reviens sur ma propre décision et je me redresse trop vite. Soudain, je tombe en avant alors que je ne suis même pas entièrement levée. Droite comme un i, je vois le sol se rapprocher, les mains tendues, prêtes à amortir le choc à venir. Mon ravisseur est déjà trop loin pour que je puisse agripper ses jambes, et je percute lourdement le sol.

Je reste dans cette position sans bouger un seul muscle, sauf ceux de mes paupières. Je sens que je vais avoir une nouvelle crise de larmes et j'espère que c'est uniquement nerveux, et pas parce que je veux le supplier de rester alors même qu'il est celui qui m'a enfermée dans un premier temps.

Je me sens étrangement soulagée quand je sens ses mains qui soulèvent mes épaules et quand il me remet en position assise. Je sens de la morve qui me coule des narines mais je m'en moque, je suis enfin en face d'un autre être vivant.

— Ah ! fait-il en sursautant, lâchant subitement mes épaules. Tu saignes du nez !

Puis il s'enfuit en courant, me laissant pantoise et prostrée sur le sol.

Quoi, il a peur du sang ? je me demande dans mon fort intérieur.

Plutôt ironique sachant qu'il veut me tuer... Mais je le vois soudainement revenir, toujours au pas de course. Il évite soigneusement l'endroit où sont éparpillés les bris de verre et me plaque du papier toilette sur le visage. Je le laisse faire sans broncher. Je crois que j'ai envie de pleurer de joie, mais je me retiens. J'ai ma dignité. Et pire que cette dernière, je ne veux pas le faire flipper, mais j'ai aussi un peu envie de le tuer. Autant ou peut-être davantage que je veux qu'il reste ici.

— Qu'est-ce que c'est, ça ?

Il me désigne Alfred, le doudou confectionné par mes soins. Certes à la base il devait servir à m'ôter la vie, mais finalement il est peut-être celui qui est parvenu à la sauvegarder un peu plus longtemps. Il s'approche du drap au nœud mais je m'en empare et le serre contre moi. Je ne veux pas qu'il me le prenne ni qu'il le touche, c'est ma propriété.

— C'est mon donneur de besoins affectifs, réponds-je d'une voix bien trop rauque.

Je ne sais pas ce qu'il comprend par là, mais je suis sûre qu'il n'a pas manqué de voir le sublime nœud coulant que je lui ai réalisé.

— Y avait rien pour l'accrocher, dis-je d'une voix dépitée, levant la tête sur le plafond.

Je me sens presque détachée et distante quand je dis ça, je ne réalise pas vraiment que j'aurai pu mourir. Mais je ne veux pas, je ne le veux plus. Non, je veux vivre.

— J'étais parti chercher quelques trucs, murmure le garçon d'un air désolé. Je ne savais pas que...

Je compatis presque avec lui. Moi non plus, je ne savais pas que les humains pouvaient si vite dégringoler dans leur raison et perdre l'esprit si rapidement. Je réalise que je pense toujours de manière plus ou moins rationnelle et ça me rassure. Je ne suis peut-être pas devenue déficiente, mais sûrement juste dissociative par rapport à mon vrai «moi». Pour mieux supporter, j'ai un peu changé pour mieux coller à ma nouvelle réalité. Je crois que si je sors de ce trou, je devrai devenir psychologue. Oui, ça me va bien. Je pourrai aider les gens adorables comme Ivano et même les gens détraqués comme... je ne connais même pas son nom.

— J'peux t'appeler Chuck ?
— Je ressemble à Chucky ?
— Non, tu me rappelles Chuck Noland.

Encore une fois, je sens que je m'endors. J'en ai marre de toujours dormir. Je veux faire autre chose, réussir à trouver la motivation de me lever, pouvoir parler un peu plus longtemps, même avec lui.

— Pourquoi ? il me demande tandis que les yeux se ferment par eux-mêmes.
— Car tu parais aussi seul que lui, perdu sur son île déserte.

Et Morphée me dérobe à lui.



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