Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

« Chloé » (22)


L'après-midi arrive et Chloé peine encore à décrocher quelques simples mots. Thomas revient rapidement pour déposer un carton avec les quelques affaires que j'ai quémandé plus tôt. Son apparition cause chez la jeune femme un trouble évident, puisqu'elle s'est mise à pleurer et s'est cachée dans mon dos, les doigts crispés dans les larges mailles de mon pull.

— Tout va bien, il ne va rien te faire... pour l'instant, songé-je silencieusement.

Notre ravisseur me jette un regard presque suppliant ou peut-être navré tandis qu'il fixe le fameux micro au mur, en assemblant plusieurs petits câbles de couleur. Finalement, il ne tarde jamais à mettre ses projets à exécution. Quand il décide de quelque chose, il s'y met sans tarder. Il finit sa besogne puis s'approche de moi, pour me parler, comme d'habitude. Seulement, les couinements de la fille le repoussent et il finit par partir rapidement, en se retournant pour venir croiser plusieurs fois mon regard.

Le soir arrive bien vite et rien ne semble sortir Chloé de son mutisme mis à part quand Thomas apparaît. Alors je me contente de coiffer ses cheveux bouclés et blonds avec l'unique brosse en ma possession et je la sens qui frissonne encore sous la couverture. Malgré moi, ma main vient caresser son crâne chevelu, comme pour tenter de la réconforter sans un mot. Toutefois, je ne peux prévoir sa réaction quand elle se retourne et vient se blottir contre moi, son visage enfoui dans ma poitrine presque inexistante.

Toute la nuit, je veille sur elle et je sursaute quand elle bouge dans son sommeil, comme mue par de sombres cauchemars.Elle se réveille en pleurs et cela m'empêche de trouver le moyen de m'éloigner pour dormir à mon tour.

Finalement, je reste là, sa tête posée sur mes cuisses et je fais ce que je n'avais pas fait depuis trop longtemps : je me mets doucement à chanter.

Les notes coulent entre mes lèvres et m'arrachent des larmes, tant cette activité m'avait manqué. Je divague en paroles, je laisse les rimes se former et les mélodies se croiser dans un désordre constant. Mes chansons ne sont pas très justes ni complexes mais ce sont toutes des improvisations momentanées. Le désavantage étant que les paroles sont perdues à jamais si j'oublie de les enregistrer.

Mais je m'en moque, chanter me réconforte et j'espère apaiser la jeune femme qui dort, même si elle est plus âgée que moi, j'aimerai lui apporter la paix.

Pourtant, je sais que je ne peux m'attacher à elle, car elle partira dans quelques jours. Mais je laisse ce détail de côté et je continue de vibrer sous les mélodies maladroites composées par ma voix.

Le lendemain, j'ai les yeux tiraillés par la fatigue mais je me force à me lever pour préparer le petit-déjeuner. Chloé me rejoint et je vois qu'elle a les larmes aux yeux.

— Je... je suis désolée, chouine-t-elle comme une enfant.

Je la regarde sans comprendre jusqu'à ce que j'aperçoive son jean qui forme une auréole humide sur son entrejambe.

— Ce n'est pas grave, j'ai quelques habits de rechange. Regarde, il y a une salle de bain dans cette pièce. Je suis désolée, j'ai oublié de te la montrer... c'est ma faute, bredouillé-je la tête basse.

Elle se laisse emporter par mon bras jusque dans les sanitaires mais arrivée là-bas, elle fond de nouveau en larmes et s'agenouille sur le carrelage, tremblant de tous ses membres.

Depuis cet instant, je l'aide pour tout. Je rince ses vêtements souillés, dois l'encourager à frotter son corps pour le laver. Pendant le repas, je dois la forcer à manger.

— Comment as-tu été... emmenée ? demandé-je en douceur par peur de la brusquer. Tu as été droguée comme moi ? Je me suis réveillée dans un van, à moitié inconsciente...

Elle secoue la tête et ses boucles viennent cogner ses joues.

— Non je... c'était dans la rue... c'était effrayant, murmure-t-elle en tremblant.
— Oh, je vois...
— Pourquoi... pourquoi il nous a emmenées ici ?

Je me demande un instant si je ferai bien de lui dire la vérité ou si je devrai édulcorer un peu l'histoire...

— Tu sais qu'il est le leader d'un groupe de rock ?

Elle secoue la tête dans la négative sans répondre de vive voix alors je continue mon explication :

— Il pense qu'en faisant don d'une vierge à un... roi démon ou je ne sais quoi, cela apportera la prospérité à son groupe, qu'il sera plus connu grâce à des... sacrifices.

J'omets sciemment que le terme de son sacrifice est fixé pour dans quelques jours. Peut-être parviendrai-je à faire entendre raison à Thomas avant cela.

— Tu sais, chuchoté-je à son oreille, je pense qu'il est un peu détraqué dans sa tête... si j'arrive à lui parler, je pourrais peut-être l'aider et lui faire abandonner son idée. Tu crois que tu pourrais le laisser venir, ces prochains jours ? Tu n'es pas obligée de lui parler, mais...

Les yeux écarquillés, elle hoche la tête.

Au cours de l'après-midi, Thomas arrive, les bras chargés de deux sacs bien remplis. Il les dépose au bout du couloir et je vois ses yeux balayer la pièce. Comme convenu, Chloé le laisse venir.

Pourtant, elle ne supporte toujours pas sa présence, si bien qu'aussitôt le son métallique de la porte retentit, elle part s'enfermer dans la gigantesque salle de bain.

Le jeune homme ne paraît pas déconcerté par son absence, bien au contraire. Il reprend ses sacs et s'approche de la commode en me souriant.

— Je t'ai apporté ce que tu m'as demandé, Layland !

Je m'approche de lui avec curiosité pour jeter un regard intrigué au contenu des sacs. À l'intérieur, je vois une multitude de fournitures scolaires comme des cahiers, des feutres et des stylos encore sous emballage. Dans le second, des romans de plusieurs genres côtoient un vieux poste et Thomas y sort plusieurs CDs, avant de les glisser sur la commode.

Je réalise que mon expression est gaie en voyant l'air ravi de mon ravisseur qui a respecté mes envies. La plupart des objets portent des étiquettes dont le prix est encore inscrit dessus. Encore une fois, il a dû acquérir ses trouvailles dans les boutiques d'occasion, mais cela ne fait rien.

— Ça faisait longtemps, Layla, murmure-t-il du bout des lèvres.

Ce surnom improvisé me fait écarter les yeux de surprise et je peine à décrire si le sentiment qui m'habite penche vers l'effroi ou le plaisir.

— Je suis bien d'accord... Thomas.

Je vois la même expression se peindre sur son visage, puisque c'est la première fois que j'utilise son vrai prénom pour m'adresser à lui. Nous nous observons un instant et sans ajouter un mot, il glisse un disque dans le poste qu'il a posé sur la commode et branché sur une multiprise. Doucement, les notes d'une musique de rock assez douce envahissent la vaste salle et je ferme les yeux, me laissant envahir par la musique.

Cela faisait trop longtemps depuis que je n'avais plus entendu de mélodies aussi exquises, sauf les quelques notes lors du rendez-vous des Angels. Mais là, je peux apprécier les sons formant une musique, chaque couplet et l'unique refrain qui retentit avec force contre les murs de béton.

Mon cœur tambourine en même temps que les basses et j'ouvre un œil pour le fixer sur ce psychopathe qui semble jauger toutes mes réactions. Tout à coup, je peux sentir un soupçon malvenu de reconnaissance m'envahir. Et c'est le plus affreux des sentiments positifs.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro