Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Ally

-MAMAN!!! MAMAN!!! Maman...s'il te plaît, viens...mam...

Je crie, j'ai les yeux pleins de larmes, je panique, je n'arrive plus à respirer...je ne vois plus rien...j'ai mal...que quelqu'un m'aide, par pitié...

Je suis dans le noir...je ne vois plus, je n'entends plus, je ne sens plus que la douleur. Elle est partout...

J'entends des pas résonner dans le couloir, une porte s'ouvrir à la volée, une voix répéter mon nom, une main se poser sur la mienne...je me débats, je crie de douleur, en proie à des monstres qui s'agitent dans ma tête, l'aiguille d'une seringue s'imprime dans mon épaule pendant que les bras m'enserrent, des gens me disent que tout ira bien, que c'est bientôt fini...j'entends des pleurs qui viennent se rajouter aux miens, puis je me calme lentement.

Je vois à nouveau, mais pas pour longtemps. Mes yeux se ferment et je ne distingue plus que des formes et les couleurs, floues. La couleur rousse des cheveux de ma mère...
Je m'endors, un peu plus sereine, malgré la douleur. Ma mère est à côté de moi.

Je me réveille, mes paupières sont lourdes, j'ai une sensation de nausée...quand j'essaye de me relever en position assise, mon estomac se soulève. Je vomis le peu de nourriture que j'ai réussi à ingurgiter hier.

Ma mère est réveillée, elle me caresse le dos pendant que je m'essuie la bouche avec les draps. Une infirmière entre dans la chambre, et fait la moue en me voyant faire. Puis elle décide que de toute façon, comme mes draps sont déjà souillés, ça ne change pas grand chose que je les salisses plus.

Voilà mon quotidien. Je m'appelle Ally, j'ai 8 ans. Et je vais mourir.

Les médecins me disent que j'ai peut-être une chance de survivre. Je sais que non. Mon cancer est généralisé, de stade 4. Je n'ai aucune chance.

Vous me direz peut-être que je ne suis qu'une fillette de 8 ans, que je devrais croire les médecins, mais moi je préfère ne pas me faire de faux espoirs. De toute façon, je mourrais bien un jour, que ce soit demain ou dans 50 ans. Alors je me bats, j'avance, parce que de toute façon je vais mourir. Ce n'est pas une fatalité ou un espoir, mais un fait. Mais je ne veux pas attendre la mort. C'est pour ça que je me bats. Pour pouvoir me dire; j'ai survécu un jour de plus. Je peux le faire encore. Vivre encore un peu.

Si tant est que l'on puisse appeler ma situation « vivre ». Me réveiller la main dans celle de ma mère en pleurs, avaler une bouchée de repas, la vomir parce que les métastases stomacales de mon cancer n'en veulent pas, me rendormir, me réveiller dans une crise de panique, hurler d'une douleur qui veut faire exploser ma tête, être anesthésiée, me réveiller de nouveau, me faire conduire à travers des couloirs que je connais par coeur, entrer dans la salle de chimio, la subir, monter sur la balance, constater que j'ai perdu 800g, retourner dans ma chambre, manger, tousser et cracher des glaires ensanglantées, preuve que mes poumons sont atteints...

Scientifiquement, je suis vivante.
Physiquement, je ne suis que douleur.
Moralement, j'attends la mort.

Je l'attends même au tournant. Pour lui cracher à la figure tout ce qu'elle m'a volé. Mon enfance. Ma joie. Ma santé. Tout ça pour me rappeler qu'elle est toujours là. Je la hais.

Et puis, au-delà de la maladie, il y a les autres.
Ceux qui savent. Ceux qui savent ont pitié. Ceux qui savent lancent des regards condescendants qui se veulent compatissants, tristes, mais qui font plus de mal que les autres. Ceux-là ne te traiteront jamais comme quelqu'un de normal. Mais je laisse passer. De toute façon, dans quelques mois, je n'aurais plus à subir ces regards.

J'ai surpris une conversation entre ma mère et les médecins qui s'occupent de moi. La chimio ne donne pas les résultats attendus et mon état se dégrade. Il me reste 6 mois tout au plus.
Lorsque ma mère a appris ça, elle est venue s'assoir sur mon lit et m'a pris la main sans rien dire. Les larmes se sont mis à glisser sur ses joues. Elle m'a dit « Je t'aime, ma fille. »
Et puis elle m'a prise dans ses bras, longtemps. Elle s'est levée, a essuyé ses larmes. Ouvert la porte. M'a regardée, les yeux remplis de tristesse.

Ma maman ne me parle plus d'avant. Avant la maladie. Je crois que j'étais une petite fille normale. J'étais comme toutes les petites filles de 5 ans. J'avais des amies. Je riais. Je jouais. Je courais. J'étais heureuse. Heureuse. Ce mot résonne dans ma tête. Il n'a plus de sens pour moi. De même que je ne sais plus courir, jouer, que mes amies ont dû m'oublier, depuis trois ans, il n'y a plus de « normal » chez moi. Pas plus que de possibilité d'être heureuse.
Je ne sais pas si quand je serai morte, je serai heureuse. Mais au moins je n'aurais plus cette douleur qui vient sans prévenir et ne me quitte plus. Je n'aurais plus mal. Ce serait bien.
Quand j'ai dit ça à maman, elle a pleuré.
Ça n'a pas l'air de lui plaire.

Alors en attendant que la mort se décide à venir, je me contente de vivre. De vivoter. Et j'écris, aussi. Les pages que vous lisez en ce moment. Ce n'est sans doute pas du grand art, mais j'ai 8 ans, je vous rappelle. Alors malgré la maturité que j'ai pu acquérir depuis l'annonce de ma maladie, soyez indulgents. Je préfère que vous me jugiez par rapport à mon jeune âge, par rapport à mon écriture, que par rapport à ma maladie. Soyez différents des gens qui jugent les différences.

Adieu.
                                    Ally.

*************************************
Hey! Un petit OS écrit pour un concours de silverstones2112 , qui raconte le quotidien d'une petite fille atteinte d'un cancer.
J'espère que ça vous aura plu!

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro