Chapitre 24 : La salade d'Alice, nouvelle religion
Bon, je crois qu'une petite explication sur ma situation est la bienvenue, non ?
NON.
Non ?
NON.
NON ?
N.O.N.
N.O.N ?
Oui putain tu ne comprends pas... NON !
Ah, ouais, tu es sérieux de me dire NON là ? Mais tu t'es pris pour mes lecteurs ou quoi ? Tu n'as aucun droit de me dire NON. AUCUN. Alors tu te calmes.
Sincèrement Alice, je suis ta conscience, tu le sais ça ?
NON.
Non ?
NON.
Non ?
BAH OUI NON... ENFIN NON NON... BON, TU M'AS COMPRIS QUOI. Vu que tu m'as dit NON, je te réponds NON.
Mais tu es une gamine.
NON.
Bon bref... Je voulais te dire de la part de tout le monde.... ON EN A MARRE DE TA VIE DE MERDE.
Est-ce que tu es tout le monde ? Je ne crois pas NON. Puis laisse moi tranquille à la fin. Je fais ce que je veux que tu me dises non ou pas.
Bon, comme je lui disais voici le petit récapitulatif :
Simon est gay et il est totalement désemparé de cela, moi, j'essaye de le consoler du mieux que je peux, mais il a l'air mal en point et d'un seul coup débarque Mathieu qui devait revenir que dans une semaine. Le problème : Mathieu n'est pas au courant que Simon est homosexuel. Et Simon ne veut pas que Mathieu le sache. Mais je n'aime pas mentir.
Et nous voilà tous les trois, coincés dans le salon, avec le niveau de gênance le plus élevé que je n'ai jamais connu. Simon à toujours les yeux rouges à force de pleurer, Mathieu à l'air totalement à l'ouest et moi je ne sais que faire.
Quelle situation... Faut que je trouve un sujet de conversation.
-Et sinon, je me lance la voix qui tremble un peu, tes vacances en colonie se sont bien passé Mathieu ?
Tellement obnubilé par l'état de son petit-frère, il ne répond pas dans un premier temps à ma question. Comme je déteste que l'on me met des vents, je répète la question un peu plus fort. Ce qui fait son effet, Mathieu sursaute et se tourne vers moi.
-Super, on s'est beaucoup amusé.
-Oui.... Mais dis moi, tu ne devais pas revenir la semaine d'après.
-Si, mais au dernier moment, j'ai changé d'avis.
-Tu as changé d'avis ?
-J'ai changé d'avis.
OUI PUTAIN MATHIEU A CHANGE D'AVIS PAS LA PEINE DE RÉPÉTER ALICE !
Non mais tu ne t'en rends pas compte qu'il me répond à côté de la plaque. Il évite de me regarder dans les yeux, me répond de manière super ultra méga vague et n'essaye même pas de faire un effort pour garder le peu de conversation que l'on a. Il y a un truc qui cloche.
À ma grande surprise, c'est Mathieu qui reprend notre passionnante conversation en demandant :
-Et sinon, qu'est-ce que tu faisais ici avec mon petit-frère ?
J'ouvre la bouche, mais aucun son ne sort. J'ai l'impression d'être un poisson.
PANIQUE A BORD !!!
Que faire ? Que dire ?.... Simon me fait les gros yeux, signe que si je sors le moindre mot suspect, il me tue sur place. Ce n'est pas son fauteuil qui va l'en empêcher. je déglutis lentement, malheur, faut que je trouve quelque chose.
Quand tu vas chez tes amis, c'est pour quoi normalement ?
Bah discuter.
Bah réponds lui que vous vous êtes rencontré au centre commercial, que vous avez discuté et qu'à la fin, tu avais faim et...
OH, CA RIME.
Putain ! Ferme ta gueule et répète ce que je te dis sinon tu vas vraiment mourir et moi avec toi banane. Il est hors de question que je meurs maintenant. Je suis bien trop jeune.
-Bah, on s'est vue au centre commercial, je ne réponds pas du tout à l'aise. On a commencé à se taper la discutions puis après, on s'est dit qu'on allait prendre le goûter chez lui puis tu es arrivé. N'est-ce pas Simon ?
Simon hoche la tête de manière agressive. Mathieu nous regarde tour à tour suspicieux, mais ne sort rien. Je comprends qu'il a du mal à avaler ce que je viens de dire. Aussi, il ne faut pas avaler mes paroles. C'est très mauvais pour la santé. Puis je me demande comment on fait pour avaler des paroles ? Ce n'est même pas quelque chose de matériel ? Si ?
Non.
Non ?
NON.
Non ?
Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans ce mot "NON".
Je ne sais pas.. Je n'aime pas qu'on me dise non. Enfin... Non tout seul quoi. Tu m'as comprise.
NON.
NON ?
Putain, on va jouer encore longtemps à ce jeu-là ou quoi ?
Bah, je ne sais pas, c'est toi qui as commencé.
NON, c'est toi qui as commencé.
Ah bah tiens, pour une fois, tu ne fais pas un non tout seul. Cela fait du bien.
-Bon.... Je commence un peu mal à l'aise de la tension qu'il y a, je crois que je vais rentrer ma mère m'attend pour que je... Je prépare la salade. Ce soir c'est frite. Et quand on mange des frites, on aime bien ajouter un peu de salade aussi... Parce qu'il faut un peu de verdure, non ? Donc c'est moi qui prépare la salade puisque ma mère s'occupe des frites et Samira de la viande. Chacun sa tâche quoi. Mais il faut savoir maîtriser la manière de la salade parce que...
-Parce que la salade embellit les frites ? Finit Mathieu avec son sourire en coin que j'aime tellement.
Je soupire de soulagement. Il ne m'en veut pas trop, j'ai l'impression. Je hoche la tête très sérieuse.
-La salade à son rôle dans le dîner steak frites.
-Absolument. Approuve Simon d'un air moqueur. Manger des frites sans salade... C'est absurde !
-Tout à fait d'accord avec toi, Simon, continu Mathieu, la salade... C'est la vie presque. En plus la salade préparée par Alice...
Je pose mes mains contre mes hanches et les regarde tour à tour. Il y a un truc qui cloche là. Qu'est-ce qu'il se passe ?
Ils sont peut-être en train de se foutre un TOUT PETIT PEU de ta gueule... Après, je dis ça, je dis rien.
J'ouvre la bouche gros comme un poisson et gronde :
-Vous vous foutez de ma gueule ?
Les deux frères se lancent un regard choqués avant de répondre ensemble :
-JAMAIS DE LA VIE.
-Mouais...
-Attend, s'exclame Mathieu surpris, nous ? Se moquer de toi ? Mais c'est du grand n'importe quoi. En plus lorsque l'on parle de TA salade. La salade d'Alice. Tu délires.
-La salade d'Alice, c'est quelque chose. C'est TOUT. L'univers. La vie. Énumère Simon.
Je me lève de mon fauteuil furieuse. Ils se foutent vraiment de ma gueule. Ma salade, c'est bien plus que cela. C'est la chose la plus importante dans une vie.
C'est UNE SALADE UNIQUE.
Et eux, ils osent me dire de l'Univers. L'Univers n'existe pas sans MA salade. C'est une chose à retenir.
Tu ne vas pas un peu trop loin quand même ? Une salade qui a construit l'Univers.
Bah quoi ? Certain crois que c'est Dieu qui à créer l'Univers... Moi, je crois que c'est ma salade. Ma salade, c'est mon Dieu. Je suis Saladienne à mes heures perdues. La seule chose que l'on demande dans cette religion, manger de la salade faite par Alice.
Je croyais avoir déjà tout entendu, mais là, c'est le Pompon sur le Nil. La cerise sur la forêt-noire.
-Vous vous moquez de moi, je fulmine en mettant mes chaussures, mais sachez que d'ici 50 ans ce sera la seule et unique salade du monde. On ne fera plus que cela. La Salade d'Alice. Je serais milliardaire et je vivrais dans une villa sur la Lune. Parce que oui, d'ici 50 ans, on aura trouvé de quoi vivre sur la Lune. Merci bien.
Non sans dire en revoir aux garçons, je leur claque la porte au nez et cours préparer la future Salade d'Alice.
Signé :
Une fille qui aime la salade.
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