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XXXVI-LIBÉRÉS, DELIVRÉS

Un poids soudain sur mon épaule me réveille en sursaut. L'esprit encore engourdi, je jette un regard désorienté alentour en battant des paupières. Et tout d'un coup la mémoire me revient ; notre captivité dans le couloir, Zoey et moi échangeant des confidences assis contre le mur, emmitouflés dans nos couvertures ... jusqu'à ce que le sommeil m'emporte enfin. 

Je dissimule un bâillement d'une main, notant que Zoey est toujours assoupie à mes côtés, sa tempe calée dans mon cou. Je m'étire du mieux que je peux, et mes muscles endoloris me tirent une grimace. Je réajuste ma position afin de soulager mon dos, mais en dépit de mes précautions pour ne pas la réveiller, la jeune femme lâche un grognement et commence à gigoter. Je l'entoure de mon bras et lui murmure quelques paroles réconfortantes, et elle s'apaise aussitôt. Elle se pelotonne contre moi et sa respiration reprend son rythme lent et régulier.

Je souris en l'observant. Elle paraît si fragile ainsi, elle donne envie de la protéger. Ses traits sont délestés de ce masque un peu trop sérieux qu'elle revêt souvent et elle tient son poings fermement serré contre elle, son pouce emprisonné dans ses doigts comme le ferait un jeune enfant. Ce spectacle m'attendrit et me rend un peu triste à la fois, curieusement. Je refoule tant bien que mal ce sentiment ambivalent et me contente de remonter d'un geste délicat la couverture sur elle sans plus de réflexion. Mon menton posé sur sa tête, peu à peu, un engourdissement m'envahit et mes yeux se ferment.

Bientôt, nos deux souffles se confondent et je me laisse aller à une douce torpeur. Mais elle est de courte durée et je tressaille à nouveau quand soudain un bruit sourd retentit au loin. Une décharge d'adrénaline me tire brutalement de mon demi-sommeil et je me redresse sur le champ. Un frisson de panique me traverse alors que je saisis enfin ce qu'il se passe ; quelqu'un vient d'ouvrir les portes au bout du couloir.

- Zoey, réveille-toi ! Je chuchote, en secouant la jeune femme. Il y a quelqu'un !

- Mmmh-quoi ?

Elle cligne des yeux et se crispe contre moi, hébétée. Sans lui laisser le temps de recouvrer ses esprits, je la soulève avec moi et m'emparant de nos couvertures d'une main, j'entreprends de la tirer à bout de bras vers la porte la plus proche.

- Aide-moi Zoey, s'il te plaît ... Fais-je en la traînant.

- Mais qu'est-ce que ... Bredouille-t-elle.

Les néons s'allument au dessus de nos têtes, et je panique de plus belle. L'individu vient d'emprunter notre couloir, il va bientôt arriver à l'angle du passage et nous voir ...

- Attends Matt ! Objecte Zoey en se dégageant subitement de mon étreinte.

Freiné dans mon élan, je me retourne vers elle sans comprendre. Elle se tient campée sur ses jambes, complètement réveillée désormais.

- On doit sortir d'ici Matt, alors laisse-moi faire. Souffle-t-elle. Puis elle baisse les yeux sur les couvertures que je tiens toujours et ajoute précipitamment. Débarrasse-t-en vite !

Me fiant à son idée, je roule les couvertures en boule et les jette en hâte dans la pièce la plus proche. A peine ai-je refermé la porte sur les courtepointes, qu'une jeune fille blonde en tenue blanche surgit à l'angle du corridor. Elle bondit en nous apercevant et pousse un cri de surprise.

- Mon Dieu, docteur Berthelet ! Fait-elle, une main sur le coeur. Vous m'avez fait peur !

- Bonsoir Janice ! S'écrie Zoey avec un grand sourire. Comment allez-vous ?

- Heu ... Ca va ... Répond la jeune fille d'un air circonspect.

- Alors votre internat dans ce nouveau service se déroule bien ? Renchérit la psychiatre, comme s'il était tout à fait naturel d'engager une discussion informelle dans ces couloirs sombres.Vous êtes-vous bien intégrée dans cette unité ?

- Oui, tout va bien ... Enfin pas de la même façon que lors de mon premier stage avec vous, c'est sûr Docteur. Ici, les patients sont plus ... compliqués.

- J'imagine bien. Mais j'ai confiance en vos capacités d'adaptation, vous vous étiez très bien débrouillée d'après mes souvenirs. Rétorque Zoey dans un sourire. Puis sans se démonter, elle interroge. Que faites-vous là ? Vous avez besoin de quelque chose ?

- Je venais juste chercher une paire de draps propres pour changer le lit qu'un patient a souillé accidentellement ...

Toujours aussi gauche, l'étudiante adresse un rictus timide à Zoey, puis son regard se pose sur moi et me dévisage d'un air perplexe. Je baisse la tête, priant pour ne pas être reconnu.

- Et vous ? Finit par lancer timidement la demoiselle.

- Je suis là pour notre nouvel interne ... déclare Zoey avec un geste pour me présenter. Je suis son responsable de stage, donc je l'accompagne pour sa première garde de nuit et j'en profite pour lui faire visiter les différentes unités de l'hôpital ...

Je lève des yeux ronds vers la jeune femme. Mais je me reprends aussitôt sous son regard appuyé et réajuste la blouse blanche que je porte toujours, tâchant d'adopter un air dégagé.

- Oh, je comprends ... se hâte de répondre la jeune fille, embarrassée. Très bonne idée docteur.

- Bien. Fait Zoey puis elle pivote vers moi. Venez James, nous allons continuer.

- Hem ... oui docteur, bafouillé-je en gardant les yeux au sol.

Et je lui emboîte le pas aussitôt, alors qu'elle se dirige d'un air décidé vers les ascenseurs. Lorsqu'elle arrive à la hauteur de la jeune stagiaire, elle lui lance un bref "Bonne nuit, Janice !" et poursuit son chemin imperturbablement. Je me précipite dans son sillage sans piper mot.

Arrivés devant la double porte, je jubile en constatant que celle-ci est grande ouverte. Zoey jette un coup d'oeil derrière elle et soulagée, elle se penche vers moi.

- Mon Dieu Matt, je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie ...

- Ca ne s'est pas vu du tout, rétorqué-je pour la rassurer. Puis j'ajoute d'un ton admiratif. Quel aplomb ! Tu ferais une excellente actrice, tu sais. On croirait que tu as fait ça toute ta vie !

Zoey me gratifie d'un sourire gêné, puis après avoir ramassé la carte magnétique qui n'a pas bougé aux pieds de l'ascenseur, elle me souffle en appuyant sur le bouton d'appel :

- Une chance que nous soyions tombés sur cette jeune interne. Elle est plutôt réservée et n'a pas pas été trop curieuse. Ça aurait été plus délicat avec un infirmier, et je n'ose imaginer s'il s'était agi du professeur Cumberbatch ...

*  *  *

Il est presque une heure du matin, et nous atteignons enfin mon cabinet au sein du bâtiment principal de l'hôpital. A cette heure de la nuit, il n'y a pas un chat dans l'aile consacrée aux consultations externes, et nous n'avons croisé personne en chemin.

- Tu peux laisser ta blouse ici. Suggéré-je à Matthew. J'ai juste un coup de fil à passer, puis je te ramènerai chez ton ami Dominic. Je suppose que nous arriverons à trouver une explication à peu près plausible en chemin. Je pourrais évoquer ton besoin irrépressible de le revoir, par exemple ...

- Je suis tout à fait capable de me débrouiller jusqu'au lendemain ... Marmonne-t-il sans relever ma pique. Je n'ai pas envie que Dom me tombe dessus pour savoir ce que je fichais dehors en pleine nuit ... Et puis sa fiancée va encore piquer une crise.

Je jette un coup d'oeil au chanteur qui continue à bougonner dans sa barbe, tout en se débarrassant du vêtement. Je réalise qu'il cherche à me convaincre de renoncer à ce plan, mais je tiens le coup et ne lui réponds pas. Le combiné en main, j'écoute la tonalité qui se prolonge au bout du fil puis un déclic m'indique que ma communication bascule sur notre répondeur. Je fronce les sourcils, à la fois soulagée et mal à l'aise. Vraisemblablement, David n'est pas encore rentré à la maison. Bien que la circonstance m'évite une explication délicate, je ne peux m'empêcher de me demander où il peut bien être à une heure aussi tardive ...

Je raccroche et fixe le téléphone, plongée dans mes pensées. En relevant la tête, je remarque que Matthew m'observe d'un air interrogateur.

- Personne ? Fait-il.

- Heu ... Non. Fais-je avec un petit sourire embarrassé.

Je me hâte de contourner mon bureau et récupère mon sac à main qui est resté pendu sur le porte-manteau, puis je me dirige aussitôt vers la porte, ignorant son regard inquisiteur.

- Allons-y, je te conduis chez Dominic.

*  *  *

Une heure quarante-cinq. Je ferme la porte d'entrée derrière moi. Un seul coup d'oeil au porte-manteau à l'entrée m'informe que David n'est toujours pas revenu à la maison. Visiblement mon compagnon a décidé de prolonger sa soirée avec ses amis jusqu'au bout de la nuit. La culpabilité me serre la gorge. Ce comportement ne lui ressemble vraiment pas, il doit être encore furieux contre moi pour me laisser toute une nuit seule. A moins qu'il ait essayé de me laisser un message pour me prévenir ? Peut-être devrais-je l'appeler pour l'informer de la perte de mon mobile ... J'enlève mes chaussures et les abandonne là avant de me rendre vers le séjour, où se trouve le téléphone fixe.

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