XXII-PREMIERES INVESTIGATIONS
JOYEUX ANNIVERSAIRE CHRISTOPHER ! ;-)
Tu rejoins le club des 42 de tes deux potes !
(pas pour longtemps avec Dom qui va aussi bientôt prendre un sérieux coup de vieux)
;-)
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- Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée, Matthew.
Le chanteur me fixe silencieusement, mécontent. Comme d'habitude depuis la reprise de la thérapie, il ne veut pas exprimer ce qu'il ressent. Cependant cette fois, il ne parvient pas à dissimuler sa colère et je la vois assombrir ses yeux, qui brillent d'un bleu orageux.
- Je ne veux pas vous contrarier, mais je ne pense pas qu'il soit judicieux de vous laisser l'accès à l'Internet pour l'instant. Je renchéris. Et puis, pourquoi tenez-vous tant à vous y connecter ?
L'homme se rembrunit encore, mais il n'ouvre toujours pas la bouche. Son regard se perd dans le vide tandis qu'il réfléchit à sa réponse. Au bout d'un moment, il se décide et se penche vers moi avec un air mystérieux, comme pour m'associer à une sombre conspiration.
- Zoey, Enonce-t-il.
Je me raidis imperceptiblement. L'entendre prononcer mon prénom me trouble toujours autant, même s'il a pris l'habitude de l'employer de temps à autre depuis le fameux jour de son hospitalisation. J'ai toutefois remarqué qu'il n'en usait que dans certaines circonstances. Notamment lorsqu'il est sur le point de requérir mon aide, pour obtenir une information à laquelle il n'a pas accès par exemple, ou pour transgresser une règle.
- J'ai vraiment besoin d'en savoir plus sur une personne qui travaille dans cet établissement.
- Qui donc ? Je demande, interloquée.
- Je ne connais pas son nom. Mais il s'agit de la recherche que j'avais entamé dans l'épicerie il y a quinze jours, avant d'être interrompu par ces quatre idiots.
- Matthew, je vous répète que ...
- Oui, je sais ce que vous allez dire, me coupe-t-il. J'avais perdu pied et je délirais ce jour-là ... Et peut-être avez-vous raison. Mais peut-être pas. Et même s'il n'y a qu'une infime chance que je sois dans le vrai, je voudrais la tenter. Et puis j'ai bien retenu ce que vous m'avez dit avant mon hospitalisation, en dépit de mon agitation ce jour-là. Vous m'avez affirmé que vous étiez prête à enquêter avec moi pour me démontrer que ce que je m'imaginais n'était pas la réalité.
Je pince les lèvres, ennuyée. Décidément, cet homme est une vraie tête de mule. Et je constate que sa mémoire ne lui fait pas toujours défaut. En effet, je me souviens lui avoir tenu cette promesse.
- Alors, c'est ce que je vous demande de faire aujourd'hui. Aidez-moi à ouvrir les yeux. Prouvez-moi que j'ai tout inventé avec cette histoire de complot.
- Matthew ... Fais-je, peinée.
- Ce n'est pourtant pas grand chose, Zoey ! Insiste-t-il. Qu'est-ce que cela vous coûte de vérifier ces suppositions avec moi ? J'ai juste besoin d'effectuer une petite recherche sur votre ordinateur portable, pour vous montrer quelques liens. Je vous en prie, accordez-moi seulement cinq minutes pour cela. Please ...
Il plante ses yeux dans les miens, m'implore de son regard pénétrant. Mon âme tressaille quelques instants, immergée dans une vague de bleu, mais je m'oblige bientôt à détourner la tête. Tiraillée, je porte mon attention sur la boîte de chocolats ouverte devant moi. Je la considère avec amertume. Cette attention, si délicate soit-elle, avait bien sûr un autre objectif que celui de me faire plaisir. Comment ai-je pu être aveugle à ce point. Il se sert de moi quand il en a besoin, et rien de plus. Je soupire, dépitée. Je m'en veux tellement de me sentir si faible en face de cet homme. Cependant, il n'a pas tort sur ce point. Le mettre devant ses incohérences est peut-être la solution pour qu'il accepte la vérité.
- Très bien, je lâche enfin.
- Oh thank you, Zoey ! You're -
- Mais attention ! Je lève une main pour l'interrompre. Si cette recherche ne donne rien de concluant, on ne reparlera plus de tout ça. Nous sommes d'accord ?
- Okay. Opine-t-il.
J'invite Matthew à prendre place à mes côtés et ouvre mon ordinateur portable. Il se lève et saisissant sa chaise, il contourne le bureau.
- Je peux ? Demande-t-il en avançant une main au-dessus du clavier.
J'acquiesce d'un signe de tête et me décale légèrement pour le laisser s'installer devant l'écran. Il ouvre une fenêtre de recherche et commence à taper quelques mots clefs. Mon regard est vite distrait toutefois, et se détache de l'écran pour se poser sur ses mains. Quelques chatouillements surgissent dans mon ventre alors que ses doigts caressent les touches avec aisance. Troublée, je relève les yeux aussitôt.
- Tenez ici ... et encore là ... Vous voyez ? Fait le chanteur, en me montrant l'écran de l'index.
Il me frôle de son coude en levant son bras. Mes muscles se contractent et je me fige, les yeux fixés sur un point imaginaire en face de moi. Sans l'habituel rempart de mon bureau entre nous, tout a changé. Même le son de sa voix paraît différent ainsi, plus entêtant. Je me sens beaucoup trop proche de lui, mon esprit devient confus. Mon corps aussi réagit confusément ... Pourquoi ce frisson alors que je suis sur le point de brûler ?
- Zoey ?
Je pivote la tête. Matthew me fixe d'un air interrogateur. Mon Dieu, ses yeux ... Il faut que je réagisse tout de suite ou je vais fondre comme neige au soleil.
- Hem ... Oui ... Je me plaque contre mon siège et me force à me concentrer sur l'écran. Que suis-je censée voir ?
- Cet homme-là. On le voit à plusieurs reprises aux côtés du docteur Simmons. Il ne vous dit rien ?
Je plisse les yeux et porte mon attention sur la silhouette que pointe Matthew sur l'image. Je reconnais tout de suite l'homme. Le chanteur a raison, il travaille ici. C'est un éminent professeur spécialisé en thérapie comportementale. Il est le doyen de l'hôpital et aussi un ami de longue date d'Edward. Mais je n'ai guère l'occasion de le croiser. Et pour cause, il s'agit du directeur de l'unité qui occupe le bâtiment situé tout au fond du parc, et qui regroupe les malades dangereux. L'unité qu'a bien failli intégrer Matthew d'ailleurs, il y a deux semaines ...
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