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XXI-UNE BOÎTE DE CHOCOLATS

Avant la lecture du chapitre, un petit hommage au film Forrest Gump de Robert Zemeckis, et sa réplique culte :

« Maman disait toujours : la vie, c'est comme une boîte de chocolats ; on ne sait jamais sur quoi on va tomber. »

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Je la considère sans piper mot, tandis qu'elle débite un sermon concernant mon retard. Pour un peu, elle me mettrait au coin comme un enfant. Je réfrène un sourire. Elle affiche un tel sérieux en séance. D'aucuns diraient qu'elle est ennuyeuse. Mais quelques entrevues en sa compagnie m'ont convaincu qu'il n'en est rien. Au contraire, j'ai le sentiment que se dissimule derrière ce masque empreinté un tempérament bien plus exubérant qu'il n'y paraît. Je me demande bien pourquoi elle s'efforce à refouler cette part de fantaisie. Peut-être ne veut-elle pas trop se dévoiler devant ses patients. Ou alors est-ce le fruit d'une éducation un peu trop rigide ... Tout en opinant sagement du chef à son réquisitoire, j'essaie d'imaginer ce que peut bien receler le trésor de son âme pour qu'elle le garde enfoui si précieusement à l'intérieur d'elle.

- Bien. Fait-elle, en s'adoucissant. Dites-moi comment s'est passé votre première journée hors de l'hôpital. En avez-vous profité ?

- Ca va, oui. Je réponds, en me concentrant à nouveau sur l'entretien. Je me suis senti revivre en dehors de ces murs, parmi mes proches. Et j'ai apprécié manger quelque chose de bon, pour changer. Tous mes amis avaient cuisiné pour moi, et c'était délicieux.

Elle m'adresse un sourire chaleureux, heureuse que mon escapade se soit bien déroulée. Elle devient tout à fait charmante quand elle cesse d'adopter un ton professoral.

- Tant mieux alors. Je suis désolée de n'avoir pas pu vous accorder une nuit chez votre ami en plus de cette journée, mais ce n'est que partie remise. Je vais tâcher d'obtenir un peu plus, la prochaine fois.

Je lui décoche mon plus beau sourire. Cette femme fait tellement pour moi, je lui suis infiniment reconnaissant pour son soutien. Je crois que sans cela, j'aurais perdu tout espoir de m'en sortir et sombré dans une morosité sans fond, depuis quinze jours. Amusé, je la vois baisser les yeux d'un air gêné. Depuis quelques temps lors de nos entrevues, j'ai remarqué qu'elle montrait facilement de l'embarras quand je faisais preuve d'attention à son égard, comme un compliment, ou un clin d'œil.

Je m'en veux un peu d'ailleurs, car j'avoue profiter de cette petite faiblesse que j'ai décelé chez elle lorsque cela s'avère nécessaire. Comme ce jour-là juste avant mon hospitalisation, quand j'ai pris ses mains dans les miennes. Je savais que ce geste affectueux l'attendrirait, et qu'elle plaiderait ainsi plus facilement ma cause auprès de son chef.

Et c'est ce que je vais m'employer à faire aujourd'hui encore. J'ai décidé de lui demander une faveur, et si j'agis habilement en lui faisant les yeux doux, elle ne pourra pas me la refuser. Ca me chagrine d'agir ainsi, mais ce que je m'apprête à lui dire est tellement abracadabrant. J'aurais bien besoin que les élans du cœur de la jeune femme fassent diversion et la détourne de sa raison un petit moment ...

- J'espère que vous avez pris vos comprimés aujourd'hui, s'enquiert-elle, me ramenant au moment présent.

- Oui, mais je vous avoue que je préfèrerais m'en passer. Fais-je contrarié. J'ai des accès de somnolence repétés, et j'ai beaucoup plus de mal à me concentrer sur de longues périodes depuis deux semaines ...

- Je sais et j'en suis navrée. Convient-elle. Cela fait partie des effets secondaires des neuroleptiques. Il faut aussi un temps d'acclimatation en début de traitement, nous allons adapter la posologie au mieux dans les semaines qui viennent. Mais pour l'instant, ils sont indispensables pour prévenir les crises comme celle que vous avez vécue dans l'épicerie l'autre jour. D'ailleurs vous n'en avez pas eu d'autre, depuis que vous avez entamé le traitement. C'est une bonne nouvelle, non ?

J'observe la thérapeute en silence. Bien évidemment, je n'ai pas eu d'autre 'crise'. Comment pourrais-je, enfermé seul et désœuvré depuis quinze jours ? Et puis j'ai parfois l'impression d'être un vrai zombie avec ces foutus comprimés. Je crois qu'à ces moment-là, je ne réagirais pas même si le fantôme de Dark Vador déambulait en tutu devant moi.

Et puis contrairement à ce qu'elle avance, je suis toujours convaincu de n'avoir pas subi de crise. Mon agitation n'était pas consécutive à une psychose aiguë comme elle l'affirme, mais plutôt aux événements extérieurs. Les médecins m'avaient pourtant assuré que mes pensées 'délirantes' disparaitraient avec le traitement, mais même si elles se sont espacées, elles sont toujours présentes. De guerre lasse, je me résigne à les supporter sans en parler à personne.

Je ne cherche pas à contredire la psychiatre, cependant. Depuis deux semaines, je fais en sorte d'adopter le comportement discipliné qu'on attend de moi, afin de retrouver au plus vite un peu plus d'autonomie. Je suis inquiet toutefois. Sachant la position de la jeune femme sur cet aspect, je ne sais pas comment elle va prendre ma requête. Il va falloir jouer serré.

- Au fait, je ne vous ai pas encore dit la raison de mon retard ... Je déclare enfin.

Je me penche un instant pour fouiller dans un sac à dos posé sur le sol à mes côtés, puis en ressors un paquet que je tends aussitôt à mon interlocutrice par dessus le bureau.

- Sur le chemin du retour, juste avant notre rendez-vous, j'ai demandé au chauffeur de nous arrêter devant une boutique. Et j'avoue que ça m'a pris un peu plus de temps que je ne pensais. Les magasins étaient tous bondés en cette veille de vacances scolaires.

La jeune femme fixe la boîte avec de grands yeux étonnés. Je dissimule un petit sourire. Elle ne s'y attendait pas, bien sûr. Juste après ses remontrances au sujet de mon manque de ponctualité, voilà un beau retournement de situation qui va certainement plaider en ma faveur.

- Mais Matthew ... Je ne sais pas quoi dire, lâche-t-elle, stupéfaite.

- Dans ce cas, ne dites rien et ouvrez-le, répliqué-je d'un air taquin.

Un peu gênée, elle se lève et s'exécute, dénoue le beau ruban doré, puis soulève le couvercle cartonné.

- Des chocolats ... Murmure-t-elle.

- J'ai demandé à ce qu'ils composent un assortiment. Précisé-je. Il y a des ganaches, des pralinés ... De quoi satisfaire tous les gourmets, en somme. Il me semble que vous êtes une inconditionnelle du chocolat, non ?

Elle reste immobile devant la boîte, une lueur gourmande dans les yeux tandis qu'elle en considère l'intérieur. J'en profite et la contemple avec la même gourmandise. Elle est vraiment belle quand elle se réjouit comme ça ... A cet instant précis, je me dis que je lui offrirais bien une boîte de chocolat chaque jour, pour lui voir encore et encore cette lumière dans les yeux. 

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