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XVIII-LA FACE CACHEE

J'entre en trombe dans le cabinet d'Edward. L'inquiétude me consume. Ce matin en arrivant à l'hôpital, une note écrite de sa main m'attendait sur ma table de travail, sollicitant un entretien avec lui toutes affaires cessantes.

En découvrant le mot, je n'ai pas pris la peine d'ôter mon manteau, et j'ai foncé aussitôt jusqu'à son bureau. Les poings serrés tout en arpentant les couloirs, je me préparais à subir les foudres de mon chef et révisais mes arguments, craignant qu'il n'ait découvert le pot aux roses concernant mes dissimulations sur l'état de Matthew. Mais ce qu'il me révèle maintenant que j'ai refermé la porte de son cabinet me bouleverse autrement plus.

Je reste bouche bée, tandis qu'il me relate l'altercation qui a eu lieu hier en fin d'après midi entre Matthew et quatre jeunes garçons, dans une boutique d'un quartier populaire. Il m'en décrit tous les détails ; l'attitude délirante et agressive de Matthew ; les dents cassées d'une victime, la commotion d'une autre ; la tentative de fuite du chanteur sans payer sa connexion internet, avant d'être intercepté par le propiétaire des lieux ; l'intervention des forces de l'ordre, puis le comportement belliqueux du chanteur envers elles ; et enfin son transfert aux services d'urgence de l'hôpital cette nuit, à la découverte de ces antécédants psychiatriques.

Quelques minutes plus tard, alors qu'Edward interrompt enfin la longue liste des forfaits de l'intéressé, je m'effondre sur le siège situé en face de lui. Je suis effarée, une foule de questions se bousculent dans mon crâne et demeurent sans réponse. Que faisait le chanteur seul dans une épicerie de l'East End, un secteur qui se trouve à l'opposé du lieu de résidence de son ami Dominic ? Et comment a-t-il pu en venir aux poings avec ces jeunes gens ? Lors de mes consultations avec lui, j'ai bien sûr noté son caractère rebelle et provocateur. Mais je ne le pensais pas capable d'actes de violence, ni représenter une source de danger pour les autres. A moins qu'il ne se sente aux abois peut-être ... Aurait-il été victime d'une nouvelle hallucination qui l'aurait poussé à réagir de façon excessive ?

- Ce qui est étrange, c'est que le comportement qui m'a été rapporté ne correspond pas du tout à ce que tu m'as décrit à l'issue de tes interrogatoires avec lui, Zoey. Poursuit Edward en fronçant les sourcils. Est-ce que tu m'as vraiment tout dit jusque-là, à propos de ton patient ?

Il me dévisage avec insistance. Je déglutis difficilement. Si je veux modifier ma ligne de conduite et faire mes aveux sur l'état préoccupant de Matthew, c'est le moment ou jamais. Après un court instant de réflexion, je décide de continuer à faire cavalier seul malgré tout, et garde ce que je sais pour moi.

- Bien sûr que oui. Je réponds, le plus posément possible.

Ce faisant, une part de moi commence à douter sérieusement du bien-fondé de mes cachotteries. Aurais-je sous-estimé les troubles que présente Matthew, ses accès de paranoïa notamment ? Suis-je toujours objective ? Et surtout, est-il bien raisonnable de taire les symptômes d'un patient à un praticien plus expérimenté que moi ? Mais il est bien tard pour faire machine arrière, je suis déjà allée si loin ...

- Eh bien, notre patient cache bien son jeu alors. Rétorque Edward en parcourant des yeux la note des urgences psychiatriques qu'il tient entre les mains. Non seulement il est sujet au délire paranoïde, mais il est capable d'accès de violence subits et incontrôlables, si j'en crois le rapport de la police et les personnes présentes sur place au moment des faits. Et les conclusions du psychiatre urgentiste qui l'a examiné cette nuit vont dans le même sens.

Edward pousse un soupir et me dévisage d'un air désolé. Mes doigts se crispent sur les accoudoirs de mon fauteuil. Je sais bien ce qu'un tel regard signifie. Il va m'informer de sa décision d'accepter la demande d'internement qu'a certainement effectué le médecin urgentiste dans sa note, et me retirer le patient. Pire encore, il va peut-être le confier à l'UMD, l'unité en charge des malades difficiles ou dangereux, à laquelle je n'ai aucun accès. Il faut que je réagisse vite si je veux le convaincre d'y renoncer. Je me redresse sur mon siège avant d'objecter :

- Excuse-moi Edward, mais tout ceci me paraît totalement invraisemblable.

Mon interlocuteur lève les sourcils, étonné.

- Hem ! Oui, Ed. Je poursuis en m'efforçant de trouver les bons mots. Après mes entrevues, et surtout la dernière où Mat... où monsieur Bellamy était parfaitement coopératif, j'ai pu juger de son état et il ne présente aucun trouble grave, et encore moins d'accès d'agressivité, ou de kleptomanie. Le comportement provocateur dont il a fait preuve les premiers temps n'était qu'une tentative maladroite pour se protéger, rien de plus ! Je me porte garante de sa bonne volonté pour poursuivre les soins. S'il y a une victime dans cette affaire selon moi, c'est bien lui.

- Tu le penses vraiment ? Interroge Edward, perplexe. Pourtant les accusations dont il fait l'objet sont éloquentes. Il s'est dérobé à la vigilance de ses deux amis. Ils sont mort d'inquiétude en ce moment-même dans la salle d'attente du service, d'ailleurs. La police m'a aussi informé qu'il avait pris un taxi, alors qu'il n'avait pas de quoi le payer. Et l'urgentiste qui l'a pris en charge cette nuit m'a rapporté ce matin que ce Bellamy était arrivé dans le service dans un état d'agitation extrême, et qu'il avait même tenté de frapper les internes qui voulaient lui injecter un sédatif afin de le calmer. Il n'a accepté que les comprimés oraux ...

Une boule se forme dans ma gorge. Edward s'interrompt un instant pour s'emparer d'une revue abandonnée sur le coin de son bureau.

- Regarde, Zoey. Renchérit-il en me tendant le magazine. La presse s'est une fois de plus saisie de l'affaire. Ca prend des proportions énormes et la réputation de l'hôpital est en jeu. Alors je te le demande encore, tu es sûre de ce que tu avances ?

- Oui Edward. Insisté-je. J'en suis persuadée. S'il s'est montré si agité, c'est sans doute parce que personne n'a voulu l'écouter. Avant de lancer la procédure d'internement, accorde-moi une heure et laisse-moi m'entretenir avec lui. II me fait confiance désormais. Je suis certaine qu'il va s'ouvrir à moi et qu'il a une explication raisonnable pour toute cette histoire.

Inflexible, je fixe mon chef tandis qu'une part de moi prie intérieurement pour que Matthew ne trahisse pas ma parole et qu'il y ait effectivement une bonne explication à ses agissements ... Edward m'observe quelques instants, puis après avoir posé ses coudes sur son bureau, il cale sa tête entre ses doigts et se retire dans ses pensées. Après quelques instants, il se décide à rompre le silence.

- Okay Zoey, je fais confiance à ton jugement. Vas t'entretenir avec lui dans sa chambre, et reviens me faire ton rapport. Je prendrais ma décision dans la foulée.

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