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XIX-HELP ME

- Bonjour Matthew.

La silhouette familière du chanteur se découpe devant la baie vitrée de la chambre dans laquelle on l'a installé cette nuit. Il me tourne le dos, assis sur le rebord de son lit défait, le visage dans ses mains. Mon intervention l'arrache à son introspection et après un soubresaut, il se retourne vivement vers moi.

- Docteur ! S'écrie-t-il avec un soulagement visible. Enfin, vous êtes là !

Je prends soin de refermer la porte derrière moi et m'avance vers lui.

- Docteur, sortez-moi de là, s'il vous plaît ... Lâche-t-il en me dévisageant d'un air implorant.

Il s'exprime encore plus vite qu'habituellement, les mots se bousculent dans sa bouche. Et il est en proie à un stress intense. Je fronce les sourcils. Étrange, pour un homme censé être sous traitement anxiolitique depuis plus de deux mois.

- Calmez-vous Matthew, je suis là maintenant. Fais-je en m'asseyant sur le rebord du lit opposé au sien. Je suis venue vous voir dès que j'ai appris la nouvelle de votre admission aux urgences.

Le chanteur hoche la tête et m'adresse un regard empreint d'une profonde gratitude. Mes lèvres se crispent et quelque chose remue dans ma poitrine. Mais j'étouffe cette émotion sous-jacente aussitôt et me concentre sur ce que je dois dire.

- Je vais tout faire pour vous aider, mais il va falloir vous montrer coopératif et ne plus rien me cacher, désormais.

- D'accord, lâche-t-il du bout des lèvres. Mais promettez-moi que vous m'écouterez jusqu'au bout, contrairement à vos collègues qui me prennent tous pour un fou furieux.

- Vous avez ma parole. Maintenant dites-moi ce qu'il s'est passé, Matthew.

- Je ne voulais faire de mal à personne, je vous assure !

- Je vous crois. Mais pourquoi avoir fui vos deux amis, dans ce cas ?

- Ils ne m'écoutent pas et considèrent que tout ce que je pense n'est que pure invention de mon esprit ... Mais je sais que c'est faux ! Matthew baisse les yeux avant de poursuivre. Ou du moins c'est ce que je crois, et je veux m'employer à le démontrer. Je ne peux pas me résoudre à accepter mon sort, je veux essayer de comprendre.

- Notre thérapie a pour but de trouver des réponses justement ... Je réplique doucement.

- Peut-être, mais je crois qu'il y a une autre explication en dehors de mon cerveau ! Proteste-t-il. Je veux explorer toutes les possibilités et il y a des détails, comme ce que je connais sur Carla par exemple, qu'une simple pathologie mentale ne peut expliquer ...

Je l'observe sans un mot. Il est convaincu de ce qu'il avance. Et je dois reconnaître qu'il n'a pas tort sur ce point. C'est d'ailleurs en partie ce qui m'a poussé à reculer la décision de son hospitalisation l'autre jour.

- Admettons. Je déclare d'un ton égal. Vous vous êtes donc rendu dans cette épicerie pour accéder à une connexion internet. Comment a éclaté cette bagarre avec ces jeunes gens ?

- Ce sont eux qui m'ont encerclé et je voulais quitter les lieux, mais ils m'en ont empêché.

- C'est tout de même vous qui avez lancé l'offensive ... Je rétorque d'un ton dubitatif.

- Mais ils m'empêchaient de partir, je vous dis ! S'emporte Matthew. Leur attitude était hostile !

- Okay ... Fais-je avec un geste pour le calmer. Comment vous ont-ils agressé ?

- Ils m'ont reconnu je crois ... Ils étaient autour de moi et voulaient savoir pourquoi j'étais là et ... Je ne sais plus ... Ah si ! L'un d'eux s'est moqué, il m'a dit que j'étais cinglé ou quelque chose dans le genre.

- Et vous l'avez frappé au visage pour cela ? Je questionne, incrédule.

- Il fallait que je quitte cette boutique, croyez moi ... Fait-il désemparé, les yeux dans le vague. Je... Je l'ai entendu dans mon crâne.

- Vous l'avez ... Quoi ?

- Je l'ai entendu dans mon crâne, répète-t-il en me fixant droit dans les yeux, comme pour appuyer ses dires. Enfin, pas comme je vous entends vous, bien sûr. Cela se manifeste autrement. J'ai remarqué que lorsque je touche de près quelque chose d'important concernant le mystère qui m'entoure, je suis pris d'une migraine intense. Et là, alors que j'effectuais des recherches sur internet pour en savoir plus sur cet hôpital, un mal de tête foudroyant m'a frappé ... C'est le moyen que la chose utilise pour communiquer avec moi, je crois. Elle a certainement voulu me mettre en garde.

- 'La chose' ... Je murmure, de plus en plus inquiète.

- Oui. Répond-il, les yeux brillant d'une conviction sans faille. L'émanation, la force qui me met à l'épreuve depuis le concert de Wembley, si vous préférez. Et je suis persuadé que ces quatre gars sont intervenus pour m'empêcher de mener à bien mes recherches. Peut-être ont-ils obéi à une injonction téléphatique, je ne sais pas ... A moins qu'ils ne soient eux-aussi des imposteurs ! C'est sans doute pour ça que les élancements dans ma tête se sont accentués jusqu'à obscurcir ma vision. J'ai compris qu'il fallait que je quitte cet endroit sur le champ, car je courais un grand danger ...

Mon cœur se serre d'affliction alors qu'il m'explique en détail les motivations qui l'ont amené à se défendre contre ses 'agresseurs'. Me considérant comme sa bienfaitrice, il découvre son armure, révélant les abîmes de son âme et j'en suis bouleversée. Bien plus que je ne devrais, pour être honnête. Pendant un instant, je ne suis plus le praticien en face de son patient, mais la jeune femme sensible aux épanchements de cet homme et émue par les blessures qu'elle perçoit en lui.

Mais la psychiatre en moi ne peut rester plus longtemps sourde à la teneur des propos qu'il me tient. Ils sont complètement délirants. De toute évidence, il vient de subir une forte crise dissociative qui l'ébranle encore en ce moment-même.

Et à le voir dans un tel état de tension, je soupçonne qu'il a cessé de prendre ses médicaments depuis bien lontemps. Je suis même certaine qu'il a échappé à la vigilance des internes cette nuit et qu'il a réussi à recracher en douce tous les comprimés qu'ils lui ont administré. Au bout d'un moment, alors qu'il s'entête dans son récit décousu, je le coupe brusquement.

- Matthew, stop. S'il vous plaît.

Je pose une main sur son avant-bras pour retenir son attention. Il s'interrompt, bouche bée.

- Ecoutez-moi. Je sais que vous êtes en capacité de vous rendre compte de ce qui vous arrive, et d'analyser la situation. Alors comprenez bien que je ne peux pas vous laisser aller à de tels égarements. Vous entendez-vous parler ? Comment puis-je accorder crédit à ce que vous me dites, Matthew ... Et plus important encore, comment voulez-vous que je convainque quiconque dans cet établissement de la véracité de tels propos ?

Le chanteur reste silencieux. Il me fixe, le visage décomposé.

- Je ne vais pas passer par quatre chemins, Matthew. Je veux bien faire mon possible pour vous aider, et je suis même prête à enquêter avec vous sur cette 'force' qui agit et communique avec vous, si cela peut vous convaincre que tout cela n'existe pas. Mais je ne suis pas seule à décider de votre sort ici. Et suite à votre comportement d'hier, des gens se sont déjà fait leur opinion et ils n'attendent que l'aval de mon chef pour vous faire hospitaliser.

- M'hospitaliser ? Croasse-t-il, affolé. Mais ils n'ont pas le droit, je refuse une telle décision ! Et Dom et Chris s'y opposeront sans doute aussi !

- Ils n'ont pas besoin de votre consentement pour cela. Je rétorque doucement. Concernant vos amis, ils sont à l'hôpital en ce moment même et attendent de pouvoir vous voir. Et d'après ce que j'ai compris, ils ont eu très peur hier, et sont d'accord pour suivre l'avis des médecins quel qu'il soit.

Je vois le visage de mon interlocuteur se contracter de désespoir.

- Je vous en prie, laissez-moi encore un peu de temps ... Fait-il, la voix brisée. Je suis conscient que ce que je vous raconte doit vous paraître complètement dingue ! Mais je vous prouverais que j'ai raison, j'ai juste besoin de temps !

Dévasté, il m'adresse une prière de son regard qui me transperce, comme s'il voulait atteindre mon âme. Et il y parvient. Je m'efforce de conserver l'expression neutre que j'ai l'habitude d'afficher en pareil cas, mais je sens que quelque chose se déchire intérieurement. Je ne suis plus certaine de pouvoir maîtriser les émotions qui se reflètent dans mes yeux, plus sûre de ce que je dois dire, ou faire ...

Peut-être Matthew a-t-il décelé le désarroi qui m'habite. Car sans crier gare, il se penche en travers du lit et me prend les deux mains qu'il serre vigoureusement dans les siennes. Je me fige, pantoise. Le contact de ses paumes réchauffent mon épiderme autant que mes entrailles, mettant mon cœur sens dessus dessous.

- Ne me laissez pas tomber, docteur ... Zoey. J'ai besoin de vous, please. Help me.

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