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XC-LA BELLE ET LA POUDRE

J'imagine bien Carla et Matt comme sur la photo ci-dessus, quand ils sont tous les deux "high"... Cette image est tirée de Requiem for a dream, un film à glacer le sang sur l'enfer des drogues. Il m'a beaucoup marqué, étant jeune - il a marqué toute une génération, d'ailleurs !

En dehors de l'histoire qui est tragique, un petit détail amusant ! L'acteur Jared Leto est tout jeune dans ce film, et il a un visage délicat aux traits fins et de magnifiques yeux bleus ! Je lui trouve presque un petit air de Matt. Enfin, de loin et quand on est "high", bien sûr ! ;-)

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- Non, pas tout de suite ! Il faut mériter la récompense !

L'image réconfortante du sachet disparaît soudainement de ma vue, remplacée par celle du visage mutin de Carla.

- Qu'est-ce que ... Donne-moi ce sac, protesté-je, en fronçant les sourcils.

- Je veux d'abord que tu m'embrasses langoureusement ... fait-elle avec un petit gloussement.

L'irritation me gagne et ma respiration se fait plus saccadée. Je n'en crois pas mes oreilles. A quoi joue-t-elle ?

- Tu sais que j'en ai besoin ... énoncé-je en m'efforçant de garder mon calme. Tu le sais.

- Oui, je le sais. Et alors ? J'ai bien le droit de m'amuser un peu, non ? Qui te ramène tes doses, maintenant que tu n'arrives même plus à garder un job plus de trois jours d'affilée ? Et qui paie le loyer et la bouffe ? Qui ?!

-Je ... Je ne ...

Ma phrase reste en suspens tandis que je cherche une réponse honorable. Mais l'Italienne ne m'en laisse pas le temps ; son sourire disparaît subitement et ses traits se durcissent.

- Tu vois ? éructe-t-elle, courroucée. Tu ne sais pas quoi répondre ! Tu veux que je te dise, j'en ai marre ! Tu n'es qu'une loque, Matt ... Tout juste bon à traîner ta carcasse dans cet appartement nauséabond !

Atterré par la violence de ses mots, je veux protester, mais il ne sort de ma bouche qu'un gargouillis impuissant. Une part de moi voudrait réagir, se défendre des accusations de la jeune femme, mais ma volonté est bien vite occultée. Une seule idée m'obsède, à m'en faire exploser la cervelle ; le sachet de papier brun. Je sens mes muscles se contracter involontairement sous l'effet du manque. La sueur perle à mon front, et le sel de mes larmes s'agglutine à la commissure de mes lèvres gercées. Ma peau est agressée de démangeaisons et tiraillements incontrôlables, en particulier à la saignée de mon coude, point d'injection privilégié du remède mortel que je m'inflige. Mon être tout entier réclame l'opiacée qui le délivrera de sa lente agonie, ne serait-ce que pour quelques heures.

Ce foutu sachet. Il me le faut.

- Donne-moi ça. marmonné-je en brandissant une main vers le sac. Tout de suite.

- On se calme, tu vas l'avoir, ton fixe. réplique l'Italienne, tout en prenant soin de garder le précieux sésame hors de portée. Mais moi, je veux aussi autre chose. J'ai envie que tu me fasses grimper aux rideaux, tu saisis ? Ca arrive si rarement, ces derniers temps ...

Cramponné à mon idée fixe, je ne bouge pas d'un pouce, le bras toujours tendu en direction du sachet. Une pensée fugace surgit et je me fais la réflexion que je dois avoir l'air d'un épouvantail. Une image semblable doit traverser l'esprit de la jeune femme car elle ne peut retenir un petit rire à ma vue.

- C'est tout ce que ça te fait, d'entendre ça ? s'écrie-t-elle en faisant mine d'être blessée. C'est vexant, il fut un temps où ta réaction était plus flatteuse. Mais même si cette époque -là est révolue depuis longtemps, tu ne vas pas tout de même pas me tenir rigueur de te réclamer cette faveur ! Tu n'es plus bon qu'à "ça", désormais ... Quoique pour ça aussi, c'est discutable. C'était peut-être mieux avec Clark, quand il était encore là.

- Q - Quoi ?!

L'image du sachet brun qui m'obsédait jusqu'ici disparaît d'un coup, et je fixe celle qui me fait face, abasourdi.

- Comment ça, "quoi "? Ca t'étonne de ne pas être le plus performant dans ce domaine ? réplique-t-elle en faisant les yeux ronds. Puis après un instant, elle ajoute. Mais pourquoi me lorgnes-tu avec cet air ahuri, enfin ?! ... Ne me dis pas que... Tu ne te doutais de rien, pour ton pote et moi ?

Elle s'interrompt et m'observe avec surprise, puis une pointe d'embarras.

- Non, je ... Non ! gémis-je en secouant vigoureusement la tête, refusant d'accorder foi à ses insinuations vipérines.

- Il me semblait que tu étais au courant, depuis tout ce temps. lâche-t-elle d'une voix songeuse. C'est étrange que tu n'aies jamais rien remarqué, je ne le cachais pas tant que ça.

- Mais qu'est-ce que tu racontes ?! postillonné-je, choqué. Tu penses que je n'aurais pas réagi si j'avais appris ce genre d'anecdote ? ... Tu t'imagines que je m'en fous ?! ... Mais de toute façon, je n'en crois pas un mot. Tu mens pour me faire du mal ! Clark ... Il n'aurait jamais fait ça, pas à moi !

- Ah bon, tu en es sûr ? ricane-t-elle. Tu es vraiment naïf, Matt. Ce n'est pas faute de t'avoir dit que dans le monde des toxicos, on n'a pas d'ami. Mais ouvre les yeux, bon sang ! A ton avis, pourquoi est-ce que ton pote avait pris l'habitude de nous rendre visite, justement les soirs où tu devais passer la nuit dehors pour vendre la put### de came ? Sans doute pour me border dans mon lit, avant que je m'endorme ?

Je la dévisage d'un œil hagard, incapable de prononcer un mot. Le visage de mon vieil ami me revient à l'esprit, sa bonne humeur, son sourire. Les moments complices que nous partagions lorsqu'il passait nous voir Carla et moi, sans jamais oublier d'amener une bonne bouteille. Le clin d'œil amical qu'il m'adressait lorsque je les quittais tous deux alors qu'ils sirotaient encore leur verre, pour rejoindre mon poste en bas de la rue.

Les secondes se succèdent sans un bruit, quand tout à coup, je sens quelque chose se déchirer au plus profond de moi. Comme un bout de bois rompt sous le coup d'une trop forte bourrasque. La douleur éclate. Est-ce mon cœur qui se brise ? Ou ma raison qui flanche ? Ne parvenant plus à soutenir le regard insolent de l'Italienne, je baisse les yeux et me polarise sur le premier détail insignifiant qui pourrait me faire oublier ses aveux. Une lame du plancher de guingois, juste devant mes pieds. Voilà un élément bien innocent qui ne me fera pas souffrir.

Observant la latte de bois avec attention, j'entends Carla pousser un soupir las.

- Désolée de détruire tes derniers rêves. déclare-t-elle sans plus d'émotion. Mais ton ami Clark que tu admirais tant, s'en foutait de toi. Et ça ne lui posait aucun problème de se taper ta petite amie pendant que tu te gelais les c##illes dehors, pour vendre "sa" dope.

Le front toujours baissé, je me focalise sur la latte enfoncée. Peut-être que si je me concentre suffisamment longtemps, je pourrais m'enfuir sous cette lame de parquet et quitter ce monde pour toujours ...

- Allez Matt, tu ne vas pas faire ton jaloux ... La voix de Carla se fait plus douce, comme si elle regrettait la dureté de ses propos. Même si je reconnais qu'il était pas mal au pieu, c'est toi que j'aime. Ca a toujours été toi, tu le sais bien. Et puis maintenant qu'il a cassé sa pipe, tu n'as plus de bile à te faire !

Surtout, ne pas écouter. Me détacher de ce cauchemar. La latte de bois, au sol. S'est-elle mise à bouger ? Elle a l'air de s'impatienter. Attend-elle un geste de ma part, que je m'approche plus près d'elle ? Peut-être veut-elle me chuchoter un secret ...

Je me perds dans la paisible retraite de mes divagations, quand une main se tend vers moi et en interrompt le cours.

- Allez viens, on va se faire un fixe ensemble et tu vas péter la forme. renchérit la jeune femme d'un ton caressant. Et ensuite, on va s'amuser dans le lit. Ca va être bon, tu verras. Il n'y a qu'à ces moments-là qu'on peut se retrouver, tous les deux. Tu n'arrives plus à me faire l'amour à jeun, mais quand tu es défoncé, tu as une endurance d'enfer ! S'il y a bien longtemps que tu n'es plus capable d'atteindre la jouissance, tu restes au "garde à vous" pendant des heures et ça, j'adore ...

Révulsé, je lève les yeux sur l'Italienne. Elle m'observe, un sourire espiègle flottant sur ses lèvres, son adorable visage à portée de main. Une plante véritablement exquise, délectable ... vénéneuse. Mu par un sentiment de fascination écœurée, j'observe tous les détails parfaits de ce minois que j'ai tant chéri, m'attardant d'abord sur ses jolis yeux en amande, que souligne la ligne impeccable de ses sourcils. Une rage sourde émerge peu à peu depuis les profondeurs de mes entrailles jusque dans mes membres, tandis que mon regard parcourt le dessin de sa pommette, s'arrêtant un bref instant sur l'ourlé sensuel de la bouche qu'elle me tend, avant de couler le long de son cou.

Son cou. Cette gorge qu'elle m'expose en levant le menton, si frêle. Si fragile. Il me suffirait d'un instant, pour que tout s'arrête. Ce serait si simple, quelques secondes d'égarement. Mes deux mains se poseraient de part et d'autre de son cou délicat et -

Je cille et détourne les yeux, hébété. A quoi songé-je ... Je deviens fou. Le manque insoutenable que je subis depuis trop longtemps, les migraines harassantes, et le venin que déverse cette femme ... Je suis en train de perdre pied pour de bon. Une vague de désespoir me traverse et balaye aussitôt toute vélléité de lutte. Je voudrais pouvoir exorcicer le mal qui me ronge, arracher ce fragment de cervelle qui réclame à cor et à cri son poison. J'aimerais hurler la fureur qui m'habite jusqu'à m'en déchirer la voix, envoyer promener ma geolière et son foutu sachet. Mais je n'en suis pas capable.

- Viens avec moi, Matt. murmure une voix toute proche.

La main qui enserrait mon poignet glisse contre ma paume et l'emprisonne, entremêlant ses doigts aux miens. Elle tire mon bras et m'entraîne dans son sillage, en direction du couloir. Mon corps se résigne à se mouvoir et trébuche gauchement derrière la silhouette de la jeune femme qui me guide jusqu'à la chambre. Sans un mot, telle une marionnette, je me laisse conduire docilement, le regard rivé sur le sac de papier brun qu'elle emporte avec nous.

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