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X-UN PATIENT FASCINANT

- Je me suis faite moucher comme une stagiaire à sa première consultation ...

Je tourne en rond en face du bureau de mon chef de service, tandis qu'il m'écoute, installé à son fauteuil. Dès que j'ai pu, une fois l'entretien terminé avec mon patient, j'ai foncé dans son cabinet comme une furie. J'avais grand besoin de parler, cette séance m'a mis les nerfs en pelote.

- Ne sois pas aussi sévère avec toi même, Zoey.

Edward m'adresse un sourire, en levant un sourcil. Il s'étonne de me voir aussi furieuse. Il est vrai que je fais preuve d'une grande maîtrise de mes émotions en général, et il est plutôt rare que je m'emporte au travail. Mais la répartie de ce Matthew et son attitude arrogante m'ont mise hors de moi.

- Si, je t'assure. Je crois que je l'ai braqué en me montrant trop confiante quant à l'issue de cette première entrevue et il m'a complètement échappé. Je ne pensais pas qu'il serait aussi agressif et fuyant. C'est une vraie anguille, cet homme-là.

- Je t'avais dit qu'il était récalcitrant vis-à-vis de la thérapie, et provocateur aussi. Mais ne t'en fais pas, ça va finir par fonctionner.

- Je n'en suis pas si sûre. Je rétorque en grimaçant. Ce premier entretien a été catastrophique, et tu as dit toi-même qu'il restait totalement fermé au bout de six consultations. J'ai bien peur que ça aboutisse au même résultat avec moi.

- Je ne suis pas d'accord, Zoey. Fait mon collègue en secouant un doigt en signe de négation. Il y a une grosse différence au contraire. Avec moi, il restait sans réaction, et me toisait de manière arrogante. Je n'arrivais même pas à le faire sortir de ses gonds. Mais avec toi, il a cherché à se défendre et s'est animé tout de suite ! Même si c'est pour t'envoyer promener, je trouve que c'est plutôt bon signe.

Edward se frotte le menton pensivement. Puis il ajoute, un sourire aux lèvres.

- Et il t'a même donné son petit nom ...

- Tu es bien optimiste. Je réplique sans relever la dernière remarque. Pourtant, tu étais plutôt découragé quand tu m'as parlé de ce patient, ce matin.

- Oui, et maintenant c'est toi qui l'est, je vois ! Rétorque malicieusement Edward. Tu veux abandonner ?

- Ah non !

Je réalise après coup que j'ai littéralement aboyé les mots. Mon interlocuteur me considère avec amusement. Je fronce les sourcils, troublée. Ma réaction est si vive ... Ce n'est pourtant pas le premier patient à tenter de se soustraire aux soins. Alors pourquoi prendre cet échec autant à cœur ?

- A la bonne heure ! Fait Edward d'un air satisfait. Je crois qu'il va falloir que tu redoubles de patience, Zoey. Persévère avec le même sang-froid que tout à l'heure et tu vas finir par l'attraper ton anguille, j'en suis certain !

*  *  *

Je m'empare de ma tasse de thé d'une main et me dirige vers le salon, une chemise cartonnée serrée dans l'autre. David, mon petit ami, est assis les jambes croisées sur le canapé. Il me fait un grand sourire lorsque je m'approche de lui. Je lui adresse un regard tendre. Il vient de prendre sa douche visiblement. Ses cheveux blond encore humides recommencent tout juste à boucler sur les pointes en séchant. Je me penche pour l'embrasser puis il s'absorbe à nouveau dans son émission sportive. Soulevant le plaid roulé en boule à ses côtés, je m'installe douillettement et pose le dossier sur mes genoux.

- Tu as ramené du travail à la maison ? Fait-il, surpris.

- Ce sont juste les notes d'Edward au sujet du nouveau patient qu'il m'a confié aujourd'hui.

- Ah OK. C'est un cas compliqué ? 

- Un peu ... Fais-je distraitement.

Je me concentre sur le dossier, en compulsant les quelques notes, afin d'y trouver une information qui me permettrait de me glisser dans la carapace hermétique de cet homme. Quelque chose qui touche son histoire personnelle. Et qui ne soit pas cause d'angoisse. La musique. Il a raison, il faut que je creuse de ce côté-là. 

- Tu connais Muse ? Je demande à mon compagnon.

- Le groupe de rock ? Oui, ils font des trucs sympa. 

- Tu as des albums d'eux dans tes CD ?

- Peut-être un, oui. Il faudrait que je fouille dans le carton.

Il parle d'un des fameux cartons que nous n'avons pas encore eu le courage de vider. Nous en avons laissé quelques uns traîner, après notre déménagement récent dans un quartier proche de La City, où se trouve la banque dans laquelle travaille David.

- Pourquoi cette question soudainement ? Ton patient est un fan de Muse ?

- En quelque sorte, oui. Je réponds d'un ton évasif.

J'évite de rentrer dans les détails concernant mes patients auprès de David, en général. J'essaie de maintenir tant que possible une distance entre la sphère privée et le travail, et de laisser mes tracas professionnels au bureau quand je quitte l'hôpital le soir. La charge émotionnelle liée à mon métier pourrait vite devenir un fardeau si je n'y prenais pas garde. C'est pourquoi je mets un point d'honneur à ne jamais rapporter de dossier de travail chez moi. Enfin, sauf aujourd'hui.

- Tu crois que tu pourrais le retrouver ? J'insiste, l'air de rien.

- Quoi, tu veux que je cherche ce foutu CD maintenant ? Mais tu sais que j'en ai toute une collection, c'est d'ailleurs pour ça que je n'ai pas encore tout sorti des cartons aujourd'hui.

J'acquiesce d'un signe de tête en silence, en affichant un air exagérément implorant.

- Bon d'accord, je vais voir si je le trouve. Capitule-t-il au bout d'un moment d'un ton bougon. Mais je ne vais pas tout retourner non plus ce soir, hein !

- Merci mon amour ... Je susurre en lui caressant l'épaule.

Il se lève de mauvaise grâce. Mais je me précipite à sa suite avant qu'il ne s'éloigne, et me hisse sur la pointe des pieds pour attraper son cou et l'embrasser longuement.

- Tu es un ange, tu sais. Fais-je en décollant mes lèvres des siennes.

David se sépare de moi avec un sourire, il semble satisfait. Puis il se rend vers notre chambre.

Je reprends place sur le divan et, le dossier sur les genoux, j'en sors le magazine que j'avais glissé à l'interieur ce matin, au milieu des notes. Je le feuillette d'un geste empressé jusqu'à ce que je tombe sur les pages qui m'intéressent. Je réajuste mes lunettes et parcours sommairement l'article qui n'est qu'un tissu d'ânerie, mais il a le mérite de retracer brièvement la carrière du groupe et leur discographie, ainsi que leur succès fulgurant.

Une page entière est consacrée à l'événement du concert de juin dernier, au stade de Wembley. Mon coeur se serre d'affliction, alors que je lis le compte-rendu de la soirée. Ce devait être terrible de se retrouver sur scène et ne plus se souvenir de son propre répertoire. Mon regard s'égare sur quelques photographies prises cette fameuse nuit. On y voit plusieurs instantanés du trio et en particulier de Matthew en train de chanter ou jouer, guitare en main. Mes yeux passent d'une image à l'autre. Ces photos montrent tant d'énergie, et une telle ardeur dans la musique, c'en est émouvant.

Je détaille la silhouette du chanteur, et mes lèvres s'étirent en un léger sourire. Il n'y a pas à dire, il dégage une grande prestance sur scène. Il est plutôt beau, d'ailleurs. Je n'y avais pas fait attention ce matin, concentrée sur l'entretien. Je m'arrête sur une photographie de son portrait, sans doute un cliché promotionnel. Ses yeux m'attirent aussitôt. Ce regard cristallin et envoûtant, je l'avais déjà noté, par contre. Difficile de lui échapper ... Il a quelque chose de fascinant qui donne envie de s'y attarder et-

Un bruit interrompt ma rêverie. David vient de claquer la porte de notre chambre au bout du couloir. Instinctivement, je range le tabloïde dans la chemise cartonnée et la referme. Lorsque mon compagnon apparaît dans l'encadrement de la porte, je lui décoche un sourire ravi. Il brandit dans sa main un album à la jaquette orangée.

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