Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

LXXXVI-ENTOUREE, MAIS SEULE

" ... "

Je plisse les yeux et focalise mon attention sur le maneki-neko qui trône sur le bureau juste devant moi, hypnotisée par l'oscillation de la patte de la statuette dressée comme un "i". Son regard sans éclat fixé sur moi, le chat porte-bonheur assiste à mon jugement, indifférent à mon sort.

" ... Plus convenable ... une mauvaise réputation ... du repos ... "

Le timbre compassé d'une voix ronronne dans la pièce depuis quelques minutes, mais je n'y prête aucune attention. L'œil vide, j'observe le mouvement imperturbable du membre en céramique, retranchée dans un autre monde.

La chaleur d'une paume recouvre le dos de mes mains laissées sur mes genoux et les pressent affectueusement, me rappelant aux circonstances présentes. Les paupières papillonnantes, je lève un regard perdu sur mon voisin.

- Zoey. énonce Edward avec bienveillance. Reece vient de soumettre une suggestion.

- Une suggestion ?

Je cille, troublée. Le bureau qu'occupe Reece Zhang, le directeur du personnel de Bethlem, réapparaît autour de moi et je replonge brusquement dans l'entretien auquel j'ai été convoquée.

- Il propose que tu prennes quelques jours de recul vis-à-vis de l'hôpital. Une pause d'une semaine ou deux.

- Une pause ?! Je me redresse brusquement, ôtant mes mains de son étreinte protectrice. Mais je ne veux pas d'une pause !

- A vrai dire, la proposition ne réclamait pas votre approbation ... intervient Reece. Je posais la question à votre responsable.

- Mais ça ne change rien, je ne veux-

- Vous semblez oublier que vos agissements récents nous ont tous mis dans une position très inconfortable. me coupe l'homme en se penchant vers moi, les coudes appuyés sur sa table de travail. Nous n'avons guère de marge de manoeuvre. L'idée est de vous éloigner quinze jours de l'hôpital dans un premier temps, afin d'endiguer au plus vite les bavardages à votre sujet et d'éviter un scandale. Nous aviserons ensuite.

Je me tourne vers Edward, catastrophée.

- Ed, ce n'est pas possible ! Je ne peux pas laisser mes patients en plan pendant deux semaines entières ! Je marque une courte pause puis renchéris en l'implorant du regard. Et je ne veux pas non plus rester chez moi à tourner en rond, je vais devenir folle !

Tiraillé, Edward nous observe l'un et l'autre. Après quelques secondes d'hésitation, ses yeux se fixent dans ma direction, empreints d'une profonde compassion.

- Quelques jours de vacances te requinqueraient un peu ... avance-t-il sans conviction.

- J'en doute ! Et que serais-je supposée faire, alors que je n'aurais même plus mon travail pour m'occuper l'esprit ...

- Je comprends votre situation, s'interpose le directeur d'un ton magnanime. Mais il est important que l'établissement prenne des mesures, après ce qui s'est passé. Je ne peux pas rester sans réagir. Les rumeurs parlent d'une liaison amoureuse entre vous et votre patient, ne l'oublions pas. Un patient dont la notoriété pourrait engendrer des répercussions désastreuses, si jamais de tels commérages nous échappaient.

- Mais je ne suis victime que de rumeurs, c'est vous-même qui le dites ! M'emporté-je. Vous m'imposez de prendre des congés pour de simples ragots ?

- Ce n'est pas l'unique raison, docteur Berthelet. rétorque l'homme sèchement. Si vous aviez été attentive à mes propos il y a quelques minutes, vous sauriez que votre responsable m'a rapporté que vous avez enfreint le réglement en pénétrant dans une zone dont l'accès vous est interdit, en compagnie d'un malade hospitalisé, de sucroît.

Muette de surprise, j'écarquille les yeux. Ils pivotent instinctivement vers Edward et je lui lance un regard chargé de reproches.

- C'était dans un but bien précis ! riposté-je vigoureusement à l'intention de Reece. Je voulais faire en sorte que mon patient prenne conscience de ses hallucinations !

- Possible. concède-t-il. Mais vous êtes au courant que nous avons des procédures très strictes en ce qui concerne les soins apportés aux malades dans cet hôpital. Et vous ne pouvez pas passer outre ce protocole et agir à votre guise sans en informer au préalable votre supérieur. Par ailleurs, le "traitement de choc" que vous avez souhaité expérimenter aurait pu avoir des  conséquences fâcheuses sur l'équilibre mental du malade.

- Mon traitement a permis au malade de s'ouvrir un peu plus avec moi qu'avec d'autres et leurs méthodes conventionnelles ... grommelé-je.

- Zoey ... fait mon chef d'une voix ennuyée.

- Et comment s'est-il ouvert à vous docteur, si ce n'est trop vous demander ? Siffle le directeur en me toisant sévèrement. Sur l'oreiller ?

- Reece, je t'en prie ! s'indigne Edward.

Revoltée, je m'apprête moi-même à réagir mais l'homme me devance.

- Quoi qu'il en soit, estimez-vous reconnaissante qu'Edward ait largement intercédé en votre faveur auprès de la hiérachie. ajoute-t-il en désignant mon voisin d'une main. Il a souligné un dévouement remarquable de votre part pour l'hôpital, ces quatre dernières années. Remerciez-le car sans cette contribution, ce ne serait pas d'une simple prise de congés mais d'une mise à pied disciplinaire dont nous serions en train de parler aujourd'hui.

*  *  *

- Zoey, attends !

Les larmes aux yeux, j'accélère l'allure sans me retourner. Je traverse les couloirs en trombe jusqu'à mon bureau, talonnée par Edward. Il me hèle deux ou trois fois pour m'arrêter, faisant se retourner plusieurs infirmiers sur notre passage, mais je fais la sourde oreille. Une profonde rancœur me consume et je ne veux pas lui laisser une chance de se justifier de ses actes.

Arrivée au sein de notre service, je passe en trombe devant Léna, notre assistante, qui me lance un regard interloqué. J'atteins enfin le refuge de mon cabinet et repousse violemment la porte après m'y être engouffrée. Mais le répit est de courte durée, je n'ai pas rejoint mon bureau qu'Edward pénètre à son tour dans la pièce.

- Zoey, écoute-moi, je t'en supplie ! s'écrie-t-il, hors d'haleine.

Je pivote sur mes talons et folle de rage, j'explose.

- Tu m'as dit hier soir que tu ferais tout pour m'aider ! Mais en verité, tu m'as laissé tomber, Ed !

- Comment ? Mais pas du tout !

- Ah non ? Alors pourquoi avoir dit à ce crétin de Reece que je m'étais introduite dans le bâtiment de Cumberbatch ?! Comment as-tu pu me trahir ainsi !

- Mais voyons Zoey, je ne pouvais pas lui cacher la vérité ! se défend le psychiatre.C'est ce qui m'a conduit à te retirer le dossier de Matthew ! Je suis responsable de ce service, je ne peux pas dissimuler des événements aussi importants ! Et puis une jeune interne de l'unité de Gordon vous a reconnu quand tu étais dans les sous-sols du bâtiment avec le chanteur, en octobre dernier. Elle en a parlé à qui voulait l'entendre, tu n'es pas au courant ? Si Reece n'avait pas été informé des faits par moi-même, il l'aurait été par d'autres. Par exemple Forster, qui cherche n'importe quel moyen de te nuire. Et crois-moi, il aurait été bien moins indulgent que moi dans son rapport, ç'aurait été bien pire !

Le souffle court, j'observe Edward sans répliquer. Il est en proie à un profond désarroi, tiraillé entre le désir de me soutenir et le devoir lié à sa fonction.

C'est alors que je réalise ce que ma rencontre avec Matthew a fait de moi, et les actes dont je suis capable pour lui. Mensonges, manipulations, tout est bon pour protéger l'homme que j'aime. Je grimace, écœurée. Mon comportement me repugne. Et comment puis-je être aussi déloyale envers l'homme qui a toujours été là pour moi et qui a fait preuve d'un soutien indéfectible, depuis mon intégration dans son service jusqu'à aujourd'hui ? Odieuse au point de lui reprocher son intégrité même ? Il est injuste d'attendre de lui qu'il mette sa carrière en danger pour me protéger de mes propres égarements. Et je ne puis rien lui confier non plus sur ce qui s'est passé, sous peine de trahir ma parole envers Gordon et prendre le risque de lui occasionner de gros ennuis, si son secret venait à être découvert.

Je dois me rendre à l'évidence ; en dépit de l'affection dont mon collègue et ami s'efforce de m'entourer, je me trouve bel et bien seule, et ne puis compter que sur moi-même.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro