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LXXVI-SUR LE DEPART

- Matt !

La porte rebondit sur la paroi avec un bruit sourd et je me précipite dans la pièce. 

- Zoey ... 

Matthew ouvre les bras pour m'accueillir, puis les referme sur moi.

- Tiens donc ! Quand on parle du loup ... marmonne une voix dans mon dos.

Mais je l'ignore. Toute mon attention focalisée sur le chanteur, je me presse éperdument contre lui. Sa voix me parvient, étouffée, alors qu'il chuchote quelques mots gentils dans mes cheveux. Un soulagement intense m'envahit, j'étais rongée par la crainte qu'il se soit décidé à quitter notre monde, à peine revenu de chez son ami Dominic.

- J'avais tellement peur que tu ne sois plus là ... murmuré-je d'une voix hâchée par l'émotion, blottie dans sa chaleur. J'ai vu une note sur mon bureau qui précisait que tu étais avec le docteur !

- Oui, c'est lui qui l'a laissé à ton cabinet quand il est venu me chercher dans ma chambre tout à l'heure. explique Matthew. Je lui ai demandé de s'assurer que tu sois prévenue avant qu'il m'emmène ici.

- Le message m'a effrayé ... ajouté-je en agrippant le tissu de son T-shirt. Je relève la tête et me recule légèrement pour le dévisager. Je pensais tu allais entreprendre ton voyage dès ce matin !

- Voyons Zoey, je ne serais jamais parti sans te dire au revoir avant ...

Le musicien me contemple d'un regard caressant, un faible sourire flottant sur son visage. En un instant, l'appréhension qui me tordait l'estomac s'envole et me voilà aux anges. Au soulagement de le savoir encore là s'ajoute la chaleur familière qui émerge au creux de mon ventre dès qu'il se montre bienveillant à mon égard.

Mais l'enchantement est de courte durée, et l'angoisse resurgit lorsqu'il précise :

- Il fallait que je vois Gordon, je tenais absolument à m'assurer de son concours pour quitter cette dimension. Et il est d'accord, Zoey ! Il a d'ailleurs commencé à vérifier tout le programme de transfert qu'il avait laissé inachevé jusqu'ici. Il devrait y en avoir pour deux ou trois jours encore, le temps qu'il effectue des tests et s'assure que tout est opérationnel.

- Oh. soufflé-je, en plein désarroi. Donc, tu as pris ta décision pour de bon ? Tu vas t'en aller ?

- Oui. Comme je te l'ai déjà dit. 

Le chanteur me considère longuement, le regard brillant d'une émotion qu'il ne cherche pas à cacher.

- Ne me dites pas que vous en doutiez encore ?

La voix un brin sarcastique jaillit une nouvelle fois derrière moi, et je me détourne de Matthew pour faire face au professeur, des éclairs dans les yeux.

- Sa décision est prise depuis quelques temps déjà, vous savez ... précise-t-il dans la foulée, comme pour adoucir ses propos.

Une fureur soudaine s'empare de moi et je serre des dents, toutes griffes dehors. Si j'avais tous mes esprits, j'aurais saisi que les paroles maladroites dissimulaient de bonnes intentions, en cherchant à m'éviter une lourde déception, au regard de mes vaines espérances. Mais la douleur qui me consume comme un tison attise mon courroux, et je ne peux m'empêcher de le considérer comme l'unique responsable de tout ce gachis.

- Vous ! grondé-je, des larmes de rage me brouillant la vue. Etes-vous inconscient ? Comment osez-vous entraîner un patient hospitalisé hors de son bâtiment pour lui monter la tête avec votre invention diabolique ! Les infirmiers doivent être affolés en ce moment-même en ne le trouvant plus dans sa chambre ...

- Tâchez de vous contenir, docteur. rétorque le psychiatre en se campant sur ses jambes, sur la défensive. J'ai bien sûr demandé à Edward, au préalable, l'autorisation de le conduire ici. J'ai prétexté avoir besoin de m'entretenir avec des malades aux pathologies diverses pour les besoins d'un projet d'études, et je lui ai promis de le ramener en personne à son bureau pour son rendez-vous thérapeutique quotidien.

La rancœur me tord les entrailles et je suis prête à l'envoyer au diable, mais à court d'argument, je me contente de le fusiller du regard.

- C'est plutôt moi qui devrait vous accabler de reproches, renchérit-il d'un ton accusateur. Comment avez-vous réussi à atteindre le sous-sol sans carte d'accès ?

- J'ai filé droit dans la loge des gardiens dès que j'ai atteint le rez-de-chaussée du bâtiment, figurez-vous ! Et j'ai trouvé l'un de vos deux gorilles qui m'a reconnu et a jugé préférable de me laisser descendre, parce que je m'apprêtais à faire une esclandre pour vous voir et je n'aurais pas hésité à déballer la vérité sur vos activités devant tout le monde !

- Zoey s'il te plaît, calme-toi ... intervient Matthew en me saisissant le bras. Ne t'en prends pas à lui, c'est moi qui ai voulu venir dans ce sous-sol, pas lui ! J'ai réussi à le contacter dès que Dom m'a laissé à l'hôpital hier soir, avec l'aide d'une des infirmières qui s'occupe de moi dans le service. Je lui ai demandé d'intervenir auprès du docteur Simmons. Et c'est encore moi qui ai convaincu Gordon de m'aider à retrouver mon ancienne vie, et pas l'inverse ...

Refusant d'écouter, je ne bouge pas d'un pouce, les yeux étincelant de colère toujours braqués sur le docteur Cumberbatch. Matthew pose ses mains sur mes épaules et m'oblige à me retourner pour lui faire face.

-Ecoute-moi, insiste-il en plantant son regard dans le mien. Si tu dois passer tes nerfs sur quelqu'un, fais-le auprès de la bonne personne.

- Matt ...

Ma voix se brise et je m'interromps, incapable de poursuivre.

- Est-ce que vous pouvez m'accorder cinq minutes, Gordon ? interroge Matthew à l'attention du docteur. J'ai besoin de parler seul à seule avec le docteur Berthelet.

Agacé de ce contretemps, le professeur manifeste son désaccord en rouspétant, mais bientôt il cède et nous laisse seuls en fermant la porte derrière lui.

- Viens t'asseoir, murmure Matthew.

Il m'entraîne par la main jusqu'à la chaise qu'occupait le psychiatre, puis s'installe près de moi sur un tabouret récupéré non loin.

- Zoey, j'ai bien retenu ce que tu m'as dit l'autre jour à propos des risques, et je t'assure que j'ai ruminé ces questions tout au long de mon séjour chez Dom, bien loin de la paix et l'harmonie que mes amis ont tenté de m'apporter en cette période de Noël ...

Je détourne les yeux. Les paroles de Matthew ont ravivé la mémoire de ce que je me suis résolue à faire ces derniers jours et à ce souvenir, une vague de tristesse m'enveloppe. Depuis l'annonce de ma décision de me séparer de David, l'ambiance n'est pas à la fête chez moi non plus. Sans compter l'intention de mon ex-compagnon de me voir quitter l'appartement au plus vite, le bail de la location étant à son nom.

En proie à une grande lassitude, j'écoute le chanteur poursuivre son plaidoyer, mon regard éteint balayant le sol jusqu'à s'échouer dans l'ombre inquiétante de l'imposante cabine, à une enjambée de nous.

- ... J'ai beaucoup réfléchi et j'ai parfaitement conscience que l'idée d'utiliser cette machine est folle et que je m'expose à des dangers que je n'imagine même pas. Mais je ne peux pas abandonner ceux que j'aime.

- Mais ils sont dans ce monde aussi ceux que tu aimes, tes amis d'enfance, ta famille ! clamé-je, en évitant soigneusement d'évoquer Carla. Ils sont tous là pour toi ... Et moi, je ne veux pas qu'il t'arrive malheur !

- Ils sont peut-être là, mais ce n'est pas ce que je ressens. réplique Matthew avec amertume. J'étais entouré de mes meilleurs amis pendant les fêtes, et même à ce moment-là loin de l'hôpital, j'avais l'impression d'être seul au monde avec mes tourments.

Je suis sur le point de protester, mais il me coupe d'un geste.

- Zoey, je sais ce que tu penses mais écoute-moi. Je ne peux plus continuer à vivre ainsi en sachant que cette machine existe et que le moyen de rentrer chez moi est à portée de main, ça me rend dingue ! Je veux que tous les cauchemars, les visions cessent. Et quelle qu'en soit l'origine, la seule façon de les comprendre et de les vaincre, c'est d'affronter mon propre destin dans ma propre dimension, tu comprends ? Et puis j'ai vu ce weekend à quel point tout le monde se fait du souci pour moi, et je me sens coupable de ne rien tenter pour y remédier.

- Mais s'ils se font du souci, c'est parce qu'ils tiennent à toi !

- Je sais. C'est justement pour ça que je veux tout rétablir comme avant, partir et laisser "l'autre" Matthew, celui de cette dimension, recouvrer son existence auprès d'eux comme si je n'étais jamais venu ici. Je ne veux plus être un poids pour personne ...

- Mais tu es bel et bien venu ici, Matthew ! gémis-je, accablée. Tu es venu et le mal est fait maintenant, on ne peut pas l'effacer comme ça ...

Le désespoir me glace, je suis secouée de frissons. Le chanteur le remarque et il se penche vers moi pour me saisir les deux mains, les pressant fort entre les siennes afin de stopper leur tremblement.

- Bien sûr que non, il n'est pas trop tard ! Je vais retourner d'où je viens et le mal sera réparé, tout redeviendra comme avant, ne t'inquiètes pas.

Je pousse un hoquet, interdite. Manifestement, il n'a pas saisi le réel sens de mes dernières paroles. Peut-être a-t-il raison concernant ses proches, mais qu'en est-il pour moi ? Croit-il que je pourrais retourner à ma vie comme si de rien n'était, une fois qu'il ne sera plus là ? S'imagine-t-il compter si peu à mes yeux ?

Un tendre sourire se dessine sur ses lèvres et sa main frôle mon visage alors qu'il dégage doucement une mèche de cheveux. Je le laisse faire sans broncher, paralysée. Je ne peux accepter l'idée que notre séparation l'affecte si peu. Pourtant, il a l'air de mettre tant d'espoir dans l'avenir qu'il me prédit ... Une foi inébranlable émane de lui, si bien qu'elle m'ôte toute énergie et je n'oppose plus aucune objection.

Je réalise bien vite que l'apaisement apparent dont je fais preuve ne joue pas en ma faveur. Au contraire, le chanteur semble y avoir lu le témoignage de mon ralliement à ses arguments car il se détend un peu. Rassuré, son regard se détache du mien et il libère mes mains, puis je le vois effleurer d'un geste furtif la poche de son pantalon, accaparé par d'autres pensées. Il s'imagine sans doute en avoir fini avec notre conversation.

Mais je ne veux pas encore capituler. Même si je tremble à l'idée qu'il me repousse, il faut que je réagisse et que je lui confesse le feu qui brûle en moi. Alors sans attendre, je me lance, bredouillante et vibrant d'une émotion si forte que les mots trébuchent maladroitement en sortant de ma bouche :

- Matt, j-je veux ... te dire que ...

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