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LXIII-LA MACHINE

A l'image de Matthew, je me tiens près de l'entrée et fixe la scène, bouche bée.

La pièce exiguë n'est quasiment pas meublée et mon regard est tout de suite attiré par une grande "boîte" métallique qui en occupe le centre. Elle a la taille d'une cabine téléphonique et comporte une porte équipée d'un hublot et d'une grosse poignée à volant. Si j'en juge par l'apparence étrange de l'équipement, je me trouve devant une machine artisanale comme on peut en trouver dans les garages d'amateurs d'inventions géniales. Sa structure est constituée de tôles et d'éléments disparates, sans doute dénichés en seconde main dans divers ateliers de fabrication. Plusieurs câbles courent sur le sol tout autour de l'habitacle et le raccorde à un énorme boîtier électrique fixé sur l'un des murs de la pièce.

- Qu'est-ce que c'est que ça ... Murmure Matthew d'une voix sourde.

Le professeur ne répond pas. Il fait le tour de la mystérieuse machine, vérifiant les réseaux de câblage puis s'affairant sur un pupitre installé à côté de la cabine et relié à celle-ci. Celui-ci est composé d'un écran d'ordinateur et d'un clavier, ainsi qu'un panneau muni de boutons et d'afficheurs numériques, le tout constituant vraisemblablement l'interface de commande de l'engin. Au pied de la structure, plusieurs caisses à outils et appareils électroniques divers encombrent le sol. Gordon se penche près du pupitre pour récupérer un appareil de mesure qu'il s'emploie vraisemblablement à calibrer, complètement absorbé à sa tâche.

En le voyant s'agiter ainsi autour de cette surprenante machine, il me rappelle ces savants fous que l'on peut voir dans les films de science-fiction. Et si la situation n'était pas si dramatique et l'ambiance du lieu si lugubre, un tel tableau pourrait même prêter à rire, tant il est improbable.

- Professeur ! Apostrophé-je l'homme qui n'a pas décroché un mot depuis que nous sommes entrés. Expliquez-nous de quoi il s'agit !

- Oh ... S'interrompt-il, troublé. Visiblement, il avait déjà oublié notre présence, perdu dans ses réglages. Eh bien, c'est la machine sur laquelle je travaille depuis plusieurs années. L'invention qu'Artemus et moi-même avons conçu.

- Artemus ? Fait Matthew, interloqué. Du coin de l'œil, je le vois pivoter vers moi. C'est un autre psychiatre ?

- Er ... Non, je ne crois pas. Répliqué-je songeusement, les yeux toujours rivés sur la machine.

Gordon se résigne à quitter ses appareils du regard et se tourne vers nous avec un soupir.

- C'est un grand scientifique. Lâche-t-il, visiblement réticent à nous en dire plus. Enfin, à l'époque il l'était ...

- A "l'époque" ? Interrogé-je. De quelle époque parlez-vous ?

- Oh, c'était il y a bien longtemps ... Murmure l'homme d'une voix presque inaudible, le regard triste et lointain.

- Mais où est-il aujourd'hui ? Gronde Matthew. Et qui est-il ? Quel est son lien avec vous ?

Les réponses évasives du professeur ne sont pas du goût du chanteur et il commence à perdre patience. Ne contenant plus sa colère, il bondit sur le psychiatre et saisit le col de sa chemise brutalement.

- Maintenant ça suffit ! Explose-t-il. Vous allez nous dire ce que vous fabriquez ici !

- Matt, non ! 

Je m'avance pour tenter de le calmer mais il n'écoute pas et bouscule le professeur contre le pupitre. Surpris, l'homme s'affale au milieu des consoles, manquant de renverser l'écran. Je m'apprête à intervenir avant que la situation ne s'envenime, mais Matthew a déjà libéré son adversaire et s'écroule à ses pieds.

- Mon Dieu, que lui arrive-t-il ? M'affolé-je en m'agenouillant près de lui.

Le musicien s'est roulé en boule et se tient la tête à deux mains, gémissant de douleur.

- Il est pris de migraines foudroyantes. La voix contrariée du professeur se fait entendre au-dessus de moi. Ce garçon devrait se calmer, les crises de colère n'arrangent rien dans son cas, elles augmentent la pression artérielle et favorisent l'apparition de décharges douloureuses.

Je lève les yeux ; l'homme me surplombe, réajustant le col de sa veste.

- Vous savez de quoi il souffre, n'est-ce pas ? Lui reproché-je tout en étreignant Matthew. Vous l'avez opéré pour manipuler son cerveau, ou pour implanter quelque chose à l'intérieur !

- Vos propos sont ridicules, docteur. Lâche Gordon avec dédain. Combien de fois devrais-je le répéter ! Je n'ai jamais approché cet homme de ma vie ! Du moins pas dans cette vie-là ... Pour le reste, je ne saurais dire.

- Quoi ?! Je m'emporte. Mais que signifie tout ce charabia ! Je vois bien que vous nous cachez des choses, alors dites-nous la vérité, ou bien -

- J'ai saisi le message, lâche-t-il d'un ton irrité. Vous irez tout raconter à Edward. Mais inutile de hurler, ça ne m'incitera pas à vous en dire plus. Allons, aidez donc votre ami à se relever, nous allons soulager ses douleurs. Et puis nous verrons bien ce que je pourrais vous raconter.

Interdite, je fixe Gordon sans un mot alors qu'il se dirige vers une armoire métallique située au fond de la pièce. Cette attitude détachée me désarçonne. Si l'homme a quelque chose à se reprocher concernant la situation de Matthew, il ne s'en montre aucunement affecté.

*  *  *

- Alors à quoi sont dûs les maux de tête de mon patient si vous n'êtes pas en cause ? Maugréé-je avec circonspection. Et les récents accès d'agressivité dont il est sujet ?

Après que le docteur ait administré à Matthew plusieurs comprimés qu'il détenait dans son armoire, nous nous sommes installés sur trois tabourets de fortune, ni plus ni moins des bidons et caisses de bois vides et abandonnés dans la pièce. Matthew a avalé les médicaments et à présent il se masse les tempes pendant que la migraine se dissipe. Je garde pour ma part un œil vigilant sur lui, encore sceptique quant aux bonnes intentions du professeur à notre égard.

Gordon ignore ma remarque et se penche vers le chanteur.

- Vous vous sentez mieux ? Interroge-t-il.

- Oui, les douleurs commencent à se résorber. Répond l'intéressé.

- Que sorte d'anti-douleur lui avez-vous donné ? Démandé-je.

- Un antalgique puissant, dérivé de l'opium. Il est à prendre avec une extrême précaution pour éviter l'addiction mais ce médicament est particulièrement efficace dans des cas comme celui-ci.

- Mais de quel "cas" voulez-vous parler ? Coupé-je, excédée. Vos propos sont auréolés de tant de mystère depuis tout à l'heure ...

- Ces douleurs fulgurantes associées à un trouble du comportement ne sont pas vraiment un mystère pour moi. Répond-il en plantant ses yeux dans les miens. On pourrait penser qu'il s'agit d'affections consécutives à des délires hallucinatoires mais pour ce qui est de votre patient, je n'y crois pas. En fait, je pense savoir exactement d'où viennent ses migraines étranges, mademoiselle. Parce que j'en suis moi-même affligé.

- Vraiment ? M'écrié-je, stupéfaite.

- D'après ce que je sais sur ses symptômes et le contexte, tout porte à penser que cet homme a vécu une expérience similaire à la mienne. Toutefois, vous dire dans quelles circonstances c'est arrivé, je n'en ai pas la moindre idée.

- Quelle expérience, bon sang ?! S'énerve Matthew. Allez-vous nous dire ...  

Il s'interrompt aussitôt en grimaçant. De toute évidence, les maux de tête n'ont pas encore totalement disparu. 

Le professeur nous toise tour à tour avec condescendance. Puis c'est le plus naturellement du monde qu'il répond :

- Ca tombe sous le sens. Vous avez connu le grand voyage.

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