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LI-METAMORPHOSE

Le professeur plisse les yeux, et maintenant deux fentes m'observent en silence. Une sourde angoisse me tord les entrailles et une part de moi commence à regretter d'avoir engagé cette conversation. Bien que je doute toujours de la pertinence des accusations de Matthew, je devrais faire preuve de prudence. 

Néanmoins, quelque chose au fond de moi me pousse à avoir le fin mot concernant cette histoire de complot. Comme un sursaut de témérité. A moins qu'il s'agisse d'une imprudente sottise ...

- Il s'appelle Matthew Bellamy.

A peine ai-je prononcé ces mots que je les regrette aussitôt. L'anxiété me gagnant, je scrute attentivement les traits de mon interlocuteur. Mais contre toute attente, rien ne vient troubler l'humeur égale teintée d'indifférence de ce dernier. Selon toute vraisemblance, le nom du chanteur ne lui évoque rien. Je me détends quelque peu, soulagée. Cette attitude me conforte dans l'idée qu'il est parfaitement étranger aux problèmes de Matthew.

- Ce n'est pas son nom qui m'intéresse. Répond-il sans une once d'émotion. Je veux parler de son profil psychopathologique. Est-ce une personne névrotique ? Atteinte de troubles bipolaires ? Ou schizophréniques ?

- Oh ... Vraisemblablement, c'est un cas de schizophrénie de type paranoïde. Le malade est persuadé d'être la cible d'un complot fomenté contre lui, il prétend être le messager d'une force supérieure qui s'adresse à lui par la pensée. Et il souffre entre autres de maux de tête très invalidants. Or il me semble que votre unité a hébergé des patients atteints de troubles très proches par le passé.

- Oui, c'est fort possible. Murmure-t-il pensivement.

J'hésite un instant. Est-il prudent de pousser plus loin mes investigations ? Jusqu'ici, elles n'ont rien mis en évidence qui puisse mettre en cause le professeur. Rassurée quant au caractère inoffensif de ses intentions, je poursuis avec aplomb :

- C'est certain. Je crois savoir par exemple qu'il y a cet individu qui a été interné dans votre unité et que vous avez dû traiter il y a quelques temps. Un certain 'Dadd'.

- Quoi ?! Les yeux de Gordon Cumberbatch s'arrondissent de stupeur et il manque de s'étouffer avec sa bouchée. Qu'avez-vous dit ?

- Rien du tout, je -

- D'où tenez-vous ce nom ?! Gronde-t-il en m'agrippant le bras violemment.

Si je souhaitais obtenir une réaction de la part du professeur, je suis servie. En un instant, l'homme s'est littéralement transformé. A son air impassible l'instant d'avant se substitue un visage belliqueux au regard foudroyant et impitoyable.

- Aïe ! Bredouillé-je, terrifiée. Vous me faites mal, docteur !

Je tente de dégager mon bras, mais l'homme resserre encore sa prise, ses doigts comprimant mon poignet tels des serres et provoquant une nouvelle onde de douleur. Son visage est tout près du mien à présent et il me darde d'un regard carnassier. Mes cheveux se hérissent, plus aucun son ne sort de ma bouche. Je ne songe plus qu'à une chose, m'éloigner de lui au plus vite.

- A quoi jouez-vous avec vos questions ? Siffle-t-il entre ses dents en me secouant le bras, m'arrachant un petit cri effrayé. Vous voulez m'intimider, c'est ça ? Je vous préviens, petite fouineuse ! Si c'est le cas, ça va très mal tourner pour vous ...

- Mais non docteur, je vous assure ! Je gémis, tremblante comme une feuille.

- Gordon ! Apostrophe une voix dans mon dos. Je te retrouve !

Le professeur lève les yeux par dessus mon épaule et me relâche sur le champ. Les jambes en coton, je pivote sur moi-même. Edward nous rejoint, une coupe à la main.

- Tiens, Edward ! Tu as enfin pu échapper au bavardage soporifique de notre cher directeur ... Lance Gordon avec aigreur derrière moi.

Je m'écarte aussitôt du professeur et rejoins d'un bond Edward. Ce dernier m'observe d'un air circonspect.

- Tu vas bien Zoey ? Tu es toute pâle !

- O-Oui ... Tout va bien. Fais-je en baissant les yeux.

- Cette jeune demoiselle et moi-même échangions sur des malades de mon unité ... Lâche le docteur Cumberbatch d'un ton doucereux. Ta collègue est manifestement d'une curiosité maladive, et ça ne lui réussit pas. A peine lui ai-je cité quelques actes de cruauté dont sont capables ces dangereux psychopathes, qu'elle en est toute retournée.

Abritée par le rempart qu'offre la présence de mon chef, je lorgne du coin de l'œil le professeur qui me toise férocement. L'hostilité qui perce dans ses propos me terrorise.

Je détourne les yeux vers Edward dont le regard interloqué oscille entre son homologue et moi. Incapable de décrocher un mot, je lui décoche un sourire nerveux. Les dernières paroles du professeur tournent en boucle dans mon crâne, ainsi que la portée des menaces qu'elles sous-entendent.

- Ne prends pas au pied de la lettre ce que raconte ce bon vieux Gordon, Zoey. Me rassure Edward en me tapotant gentiment le bras. Il aime bien impressionner son auditoire ...

Je hoche la tête, nullement apaisée. A présent, je n'ai plus qu'une seule idée en tête ; fuir cette fête.

- Mon Dieu, tu as l'air bouleversé ... Renchérit-il en se penchant vers moi, une lueur inquiète dans les yeux.Puis-je faire quelque chose ?

- Non merci Ed. Je peine à articuler. Je vais prendre l'air cinq minutes.

Et sans un mot de plus, je les laisse là et fends la foule pour m'échapper de l'emprise de Gordon Cumberbatch. 

*  *  *

Catastrophée, je traverse d'une traite les corridors de l'hôpital. Des larmes me brûlent les yeux et je peine à les retenir. Je trébuche plusieurs fois et me tords la cheville dans les escaliers à cause de mes escarpins, mais je ne prends pas le temps de les ôter. Par bonheur, je ne croise que deux internes sur mon chemin qui me saluent d'un signe de tête, étonnés de me voir  accoutrée de la sorte dans les étages. Après avoir arpenté le grand couloir qui dessert l'unité des patients hospitalisés, c'est avec un gémissement soulagé que j'atteins enfin la dernière chambre.

J'ouvre sans frapper et m'engouffre dans la pénombre de la pièce puis je me presse de tout mon poids contre la porte pour la refermer. A bout de nerfs, je me laisse glisser contre le battant et m'effondre en sanglots.

- Fuc## ! Mais qu'est-ce qui ...

Incapable de répondre, je me recroqueville sur moi-même. J'entends un bruit de draps froissés puis la voix familière et réconfortante se fait plus proche dans mon dos.

- Zoey ?! C'est toi ? Shit ...

Deux mains me saisissent par la taille et m'arrachent au sol. Je m'abandonne aussitôt dans les bras de mon protecteur, blottie contre lui.

- Zoey, mais que t'arrive-t-il ? S'exclame Matthew d'un ton angoissé. Qu'est-ce qui t'a mis dans un état pareil !

- Oh Matt ... Fais-je la voix croassante.

Les larmes jaillissent de plus belle et m'empêchent de poursuivre.

- Shhht ... Calme-toi. Ses bras se referment autour de moi et me bercent doucement. Tout va bien, je suis là.

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