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L-L'ETRANGE CAS DU DR CUMBERBATCH

- Bonsoir docteur.

L'homme pivote dans ma direction et me toise de la tête aux pieds d'un œil circonspect. De taille moyenne, il n'en impose pas moins par son allure académique, la barbe impeccablement taillée. Il s'est affublé pour l'occasion d'un complet sombre sur une chemise au col empesé et d'une cravate lavallière gris perle, le tout réhaussé d'un chapeau haut de forme. 

Je déglutis avec peine, intimidée. Contrairement au reste de l'assemblée, il ne semble pas du tout déguisé, bien au contraire. Il porte son costume avec une aisance sans pareil, semblable à un dandy de l'ère victorienne. La théorie de Matthew sur le professeur surgi du passé me revient brièvement en tête et à cet instant, je dois admettre qu'elle me paraît beaucoup moins farfelue. 

Le personnage dégage indéniablement une grande prestance, en parfaite adéquation avec la position prestigieuse qu'il occupe au sein de l'hôpital. Mais une telle élégance ne me convainc pas pour autant, et en dépit de l'image qu'il renvoit, je ne vois en lui rien d'autre que l'oiseau de mauvais augure, prêt à foncer sur sa proie au moindre faux-pas. Ce sentiment n'est pas pour me rassurer.

Le docteur garde le silence, et ses yeux sombres me fixent sans ciller au travers de binocles cerclés de métal fin. Les secondes s'égrènent sans aucune réaction de sa part, et ma gêne se mue en un profond malaise. Impossible de deviner ses pensées, il est hermétique. Et il n'a même pas daigné répondre à mon salut.

Mortifiée, je songe à rebrousser chemin sans un mot de plus, quand il se décide enfin et m'adresse un léger signe de tête.

- Mademoiselle. Marmonne-t-il sans conviction.

- Je suis Zoey Berthelet. Répliqué-je précipitamment, le cœur battant la chamade. Je travaille aux côtés d'Edward Simmons, au service des consultations externes.

- Ah. Fait-il, et il se tait.

Je tortille mes mains maladroitement autour de mon verre, elles sont devenues moites. L'homme me dévisage avec minutie, sans gêne apparente. J'ai le sentiment désagréable qu'il cherche à enregistrer le moindre détail de ma personne. En vue de son futur forfait ? Un silence pénible croît entre chacune de nos paroles, faisant monter la tension d'un cran, mais je persévère.

- Je sais que vous connaissez très bien Edward, il m'a beaucoup parlé de vous. Et ce soir, je voulais vous féliciter pour vos nombreuses publications. J'admire tous vos travaux !

- Ainsi donc, vous vous intéressez à mes recherches.

- Oui, c'est exactement ça !

La gorge nouée, je m'intime de modérer les accents hystériques qui percent dans ma voix et renchéris d'un ton que j'espère plus posé :

- J'ai aussi lu votre biographie. Je crois que vous avez intégré plusieurs structures psychiatriques en Italie ?

- Effectivement oui. Répond-il froidement. Mais c'était il y a bien longtemps.

- Et c'est là-bas que vous avez rencontré votre épouse, je suppose ?

- Oui, mais en quoi cela vous intéresse-t-il ? Demande-t-il d'un ton sec.

- Cet aspect m'a interpellé car j'ai aussi des racines italiennes. Risposté-je du tac au tac. Et j'ai découvert par le biais de votre biographie que mes grands-parents vivaient dans le même village que la famille de votre épouse. C'est drôle, n'est-ce pas ? J'ai moi-même passé régulièrement des vacances là-bas dans ma jeunesse ...

- Vos grands-parents habitent Arrone ?

Il me considère, perplexe.

- Oui, ma grand-mère y était originaire ... Du côté de ma mère.

- Tiens donc, quelle coïncidence. C'est un tout petit village, et les familles se connaissent toutes pour ainsi dire.

- Vous avez raison. Je concède, l'estomac noué. J'ai conscience de jouer un jeu dangereux, mais j'insiste malgré tout, désireuse de lever le voile sur le mystère qui entoure le professeur. Et je me souviens avoir connu une adolescente qui s'appelait 'Conte', comme le nom de jeune fille de votre épouse.

- Carla Conte ?

- Oui, voilà, c'est ça !

- C'est amusant. Fait-il d'un ton tout sauf jovial. Il s'agit de la nièce de ma femme, la seule fille parmi une fratrie de cinq enfants. Elle doit avoir à peu près le même âge que vous, en effet. Je ne la vois plus cependant, depuis la disparition d'Henrietta.

Le regard de l'homme se perd dans le vide.

- Je comprends. J'en suis sincèrement désolée.

Je refléchis un instant. D'après mes souvenirs, Henrietta Conte est décédée il y a deux ans. En outre, je doute que le docteur soit homme à s'intéresser aux actualités people ou à un groupe de rock comme Muse. Il est donc probable qu'il n'ait pas eu vent de l'incident récent de Carla avec Matthew lorsque ce dernier est parti à sa recherche en Italie.

Par ailleurs, rien dans l'attitude du professeur ne laisse paraître un quelconque embarras concernant l'évocation de la nièce de son épouse. L'homme n'est pas très cordial et ne montre pas d'intérêt particulier pour ma compagnie, mais il répond à mes questions sans aucune réticence. Néanmoins, je juge opportun de changer de sujet avant qu'il ne devienne trop curieux concernant mes hypothétiques aïeux italiens.

- Mais ce sont vos travaux sur la psychanalyse et les méthodes de thérapie comportementale qui m'intéressent avant tout. Hem ... Le titre de l'un de ses sujets d'études cité dans sa biographie me revient soudainement, et je le cite de but en blanc. Notamment votre étude sur le processus de rétablissement de personnes en situation de handicap psychique, dans le cadre d'hébergement dans une structure médicale ... C'est passionnant !

- Ah oui ?

Mon interlocuteur hausse un sourcil, intrigué.

- Tout à fait ! Insisté-je, saisissant au vol son regain d'intérêt. Il se trouve que je m'occupe moi-même d'un patient qui a été hospitalisé il y a peu et qui se montre récalcitrant envers toute forme de soins ...

- Mais vous ne m'avez pas dit que vous êtiez affectée aux consultations externes ?

- Heu ... J'hésite un instant. Le personnage a manifestement été plus attentif à mes propos qu'il n'a bien voulu le montrer. Oui, tout à fait. Ce malade a débuté une thérapie externalisée mais il a dû être interné suite à une aggravation de son état. C'est pourquoi votre expérience sur ce sujet peut m'être très utile.

- Et vous avez toujours son dossier en charge aujourd'hui ?

Une boule se forme dans ma gorge, j'ai la sensation d'évoluer en terrain miné. Je m'entête toutefois. 

- Oui, Edward m'a autorisé à poursuivre sa thérapie.

- Et de qui s'agit-il ?

- Oh ... 

Je m'interromps, prise d'une crainte. Que lui répondre ? Comment va-t-il réagir si je lui dévoile le nom du leader de Muse ?

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