I. Obscurités
«— À ce soir maman !
— À ce soir Axel, passe une bonne journée !»
Après ça, je claque la porte derrière moi, et je murmure au bout de quelques pas :
«— Une bonne journée, dans un monde pourri ? Nan, pas possible...»
Tout petit, je pensais que le monde était parfait, je ne voyais aucun des défauts qui dans l'ombre, façonnent notre monde. Puis, j'ai commencé a comprendre que, certains défauts existaient, ma vision, à alors commencé à vaciller. Le monde parfait perdait de son idéal, et enfin, je suis devenu une machine à voir les défauts. Ma vision s'est teintée de noir pendant que je perdais ma confiance aveugle envers la perfection de ce monde. Mon monde.
C'est donc en ruminant sur ces pensées que j'arrive dans le cauchemar des élèves : le collège.
Cet endroit était à lui tout seul une des plus grosse taches d'encre qui avait façonné le dessin du monde, car là bas, plein d'adolescents pouvaient se faire harceler, rabaisser et j'en passe. Le collège était une machine à souffrance et non des moindres...
C'est ainsi que je rentre dans ma classe et attends debout l'arrivée de mon professeur d'histoire géographie, soit mon prof principal.
Les élèves remplissent peu à peu la salle de classe et, une personne qu'aucun élèves dans la classe ne connaît rentre en demandant :
«— C'est bien la classe des 3ème7 ?»
Surpris par la question, notre délégué a mis un peu de temps à répondre que oui, nous sommes la classe de 3ème7.
«— Super ! dis le nouveau venu.»
Et sur une incompréhension générale, general, il part s'installer au dernier rang. Pendant ce temps, tous les élèves présents le regardent curieusement et chuchotent sur son identité.
Quand Mr. Platz arrive, lunettes sur le haut de son crâne - comme à son habitude - et sacoche en main, toute la classe - y compris moi - brûle de lui demander qui est le jeune garçon à la peau sombre qui a débarqué quelques minutes plus tôt. Au lieu de cela, nous attendons en silence qu'il nous donne l'autorisation de nous asseoir.
«— Bonjour à tous, vous pouvez vous asseoir. Il fait une pause pendant que nous nous asseyons et reprends. Comme vous pouvez le voir, il y a un nouveau élève dans la classe. Il s'appelle Maxime, accueillez le comme il se doit.»
Après ça, il fait l'appel et commence son cours.
Le reste de la journée s'est déroulé sans encombres, les deux seules choses intéressantes qui se sont passées aujourd'hui étaient : le nouveau et le fait remarquable que la nourriture de la cantine était mangeable. À part ça, les cours se sont enchaînés, j'ai dû donner des fiches à certains élèves...
Quand le cours d'art plastique est enfin arrivé - soit, le dernier cours de la journée -, la classe était presque en ébullition. C'est d'ailleurs dans ce cours que le nouveau - qui avait pas mal attiré l'attention - a dû s'assoir à côté de moi.
«— Aujourd'hui, nous allons continuer notre travail sur les aspects, sur notre vision de telle ou telle chose. Je vais clarifier pour toi Maxime. Est-ce que tu connais le tableau "Ceci n'est pas une pipe" de René Magritte ?
— Oui vaguement... répond le concerné.
— Bien, malgré le titre "Ceci n'est pas une pipe", tu en vois une n'est-ce pas ?
— Oui, mais où voulez-vous en venir ?
— Et bien non seulement l'auteur à raison, ce n'est pas une pipe mais un tableau recouvert de peinture à l'huile, mais en plus, la vision des choses est différente selon les personnes. Donc tu vois une pipe, mais pour le peintre, ce n'en était pas une. Tu comprends ? demande notre professeure.
— À peu près...
— Bien, alors aujourd'hui, nous allons rester sur cette thématique ! Vous allez donc me dessiner à l'aide de vos crayons de couleur et de votre crayon à papier votre vision du monde. Je m'explique car vu vos têtes vous n'avez pas compris. Nous allons faire de l'art abstrait, selon un code couleur précis. Par exemple, vous pensez que notre monde est rempli de bonne humeur etc... Vous allez prendre votre crayon jaune et colorier votre feuille avec. Je ne demande pas que ça ait une forme, seulement que vous transmettez vos émotions à la feuille. Si vous avez un doute sur la couleur adapter ou sur le peu de mise en forme qu'il y a, demandez moi je suis faite pour ça.»
Nous hochons tous la tête pour lui dire que nous avions compris. De ma place, je peux entendre les commérages de certains élèves se demandant ce qu'ils feront, quelle couleur utiliser etc...
Personnellement, je savais très bien ce que j'allais faire... M'interrompant dans ma pensée, notre professeure d'art ajouta :
«— Cet exercice se ferra sur deux séances, la première est celle-ci, vous devrez mettre ce que vous ressentez actuellement, pour la semaine prochaine, vous me ferez des recherches sur le monde, les merveilles qui nous entourent ainsi que les catastrophes. Lors de la deuxième partie, vous me dessinerez votre nouvelle vision car elle aura sûrement changée. Vous vous demandez sûrement pourquoi est-ce que je fais ça exactement. Je vous répondrai par la question suivante : "interprète-t-on à défaut de connaître ?". Cette question est également un devoir pour la semaine prochaine et vous pouvez y réfléchir à plusieurs. Notez les devoirs dans vos agendas pendant que je distribue les feuilles.»
Je regarde ma feuille comme si elle allait sauter sur moi et me bouffer... Puis, sans hésitation je prends mon crayon et commence à remplir ma feuille de noir. À côté de moi, mon voisin regarde avec attention ce que je fais.
«— Qu'est-ce qu'il y a ?
— Oh rien, je me demandais juste pourquoi tu peignais ta feuille totalement en noir...
— Oh... C'est ça... Ma vision du monde...»
Il se met à réfléchir longuement avant de déclarer :
«— Elle est bien triste ta vision du monde... C'est dans une semaine le prochain cours d'art plastique c'est ça ?
— Euh... Oui, c'est la semaine prochaine... Pourquoi ?
— Et bien dans ce cas, on a une semaine pour exposer sa vision du monde à l'autre tout en réglant la thématique !»
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