Hey !

Et oui, encore Bigflo et Oli ! (désolée pour ceux qui n'aiment pas, mais je suis une visio alors vous risquez d'en avoir encore un certain temps...) Cette fois, je pense que la chanson convient plutôt bien à l'histoire XD Imaginez que c'est Adèle qui chante...

Bonne lecture <3

Durant les deux heures de cours qui suivirent, je ne fus pas très attentive. Une fois de plus, je réfléchissais. Cela m'arrivait de plus en plus souvent : je me coupais totallement du monde extérieur et laissais les réfléxions m'envahir. Les profs l'avaient sûrement remarqué, mais ils savaient que je traversais une période difficile, et, comme ils n'étaient pas complètement sadiques, ils ne me faisaient aucune remarque. Je remarquai d'ailleurs que même les profs semblaient se sentir mal...

Zoé m'avait rejointe pour les cours mais nous n'avions pas parlé : la gêne du repas était encore bien trop présente.

Lorsque nous sortîmes hors du batiment pour aller dans la cour de récréation, je n'eus pas le temps de faire trois pas sous le ciel bleu qu'un boulet de canon humain me fonça dedans. Lou me serra contre elle en me disant d'une voix entrecoupée de sanglots :

"Adèle, je suis désolée ! Je pensais pas dire ça, c'est sorti tout seul... Par habitude..."

Je ne pus m'empêcher de laisser échapper un petit éclat de rire en l'entandant parler d'une voix suppliante. J'avais l'impression qu'elle était à deux doigts de se mettre à genoux.

"Moi aussi, je suis désolée, Lou. Je n'aurais pas du réagir comme ça. Ça aurait pu arriver à tout le monde."

Tandis qu'elle me serrait encore plus fort dans ses bras, je songeai que, en ce moment, je passais ma vie à pleurer, à entendre des gens me dire qu'ils étaient désolés et à m'excuser en retour. Un peu lassant, au bout d'un moment.

Les filles se joinrent à nous pour le deuxième câlin collectif de la journée. Puis nous allâmes à notre banc, celui que nous occupions depuis notre premier jour dans ce lycée. Nous discutâmes jusqu'à la sonnerie puis Zoé et moi nous dirigeâmes vers la sortie du lycée car nous avions fini les cours. Zoé partit rapidement chez elle - à pied car elle habitait à quelques minutes du lycée. Je me retrouvai donc à attendre seule l'arrivée de ma mère. Sentant soudain une présence derrière moi, je fis volte face.

Thomas, encore. Il me fit un gentil sourire que je me retins de lui rendre. Sachant que je ne pouvais pas partir sans ma mère, je me contentai donc de le fixer d'un regard glacé.

"Salut Ad.

- C'est Adèle.

- Adèle. Bon. Allez, s'il te plaît écoute moi, cette fois !"

Je scrutai le coin de la rue et, alors que je n'y croyais plus, j'y vis apparaître la voiture de ma mère. Je poussai un soupir de soulagement.

"Salut Thomas."

Sans lui laisser le temps de me retenir, je courus vers la voiture de ma mère. Je m'affalai sur le siège passager et claquai la portière. Ma mère me regardait d'un air inquiet, comme si elle se demandait si j'allais être de bonne humeur, ce jour ci. Je lui fis un petit sourire pour la rassurer et commençai à lui raconter ma journée, bien qu'en omettant de mentionner le périlleux repas du midi ainsi que mes "échanges" avec Thomas. Elle sembla soulagée de voir que j'allais mieux - en apparence, du moins.

Nous arrivâmes à la maison et je séposai avec contentement mon sac sur une chaise de la pièce qui faisait office de salon/salle à manger. Mon regard accrocha alors une petite certe posée sur la table. Je m'approchai pour voir ce qui était écrit.

Christophe et Valérie Humblot ont l'immense douleur de vous faire part du décès de Lena Humblot.

Ma mère, qui était en train de ranger les courses qu'elle avait faites avant de venir me chercher se figea net en voyant ce que j'étais en train de lire la carte.

Son enterrement aura lieu le 11 juin.

"Adèle... commença-t-elle.

- Maman, la coupai-je en levant la main. Le onze juin, c'est demain et... Il y a le lycée..."

Elle parut surprise : elle s'attendait sûrement à ce que je fonde en larmes ou que je m'énerve. D'ailleurs, moi aussi, je pensais que j'allais réagir comme ça. Et pourtant, je me sentais étrangement sereine... Pour l'instant.

"Ce n'est absolument pas un problème. Le lycée a mis un mot sur Pronote, les élèves proches de Lena qui souhaitent se rendre à... s'y rendre sont autorisés à manquer les cours. Exeptionnellement.

- Merci, maman !

- Ce n'est pas vraiment moi qu'il faut remercier, mais de rien quand même."

Je lui déposai un petit bisou sur la joue avant de monter dans ma chambre en emportant la carte avec moi. Je m'assis sur mon lit et, en examinant le papier, je me rendis compte qu'il s'ouvrait. Je la soulevai et quelque chose tomba de la carte. Je le ramassai par terre et regardai ce que c'était.

Une photo de Lena.

Je contemplai un moment son beau visage souriant, ses yeux bleus brillants de joie, ses cheveux qui tombaient en cascade sur ses épaules. Je me rappellais du jour où cette photo avait été prise. J'étais présente.

La famille de Lena m'avaient invitée à passer une journée avec eux dans un parc d'attraction. Cette photo avait été prise à la fin des "chaises volantes", notre attraction favorite : nous avions ri comme des folles du début jusqu'à la fin. C'était pour moi un excellent souvenir, tellement heureux que je me mis à pleurer. Je pleurai de toutes les larmes de mon corps car plus jamais je ne serais heureuse comme ça avec Lena. On dit qu'il y a toujours de l'espoir, mais dans ma situation, je ne voyais aucun moyen pour ressuciter Lena.

Je regardai une dernière fois la photo, je la posai dans un coin de mon bureau, à côté de la lettre de Lena.

Cette nuit là, le rêve que je fis n'en était pas vraiment un. C'était plutôt un souvenir...

"Le lendemain, je pars de chez Lena à 9h30, comme prévu. Mais, au lieu de rentrer directement chez moi, j'envoie un message à Thomas.

Moi    > Tom, je peux passer chez toi ? Il faut qu'on parle.

La réponse arrive presque immédiatement :

Tom <3    > Oui, bien sûr ! Qu'est-ce qui se passe, c grave ?

Moi    > Non, tkt. J'arrive <3

Je me dirige d'un pas énergique vers la maison de Tom qui, heureusement pour moi, se trouve à cinq minutes de marche.

Je toque à la porte et Thomas m'ouvre au bout de quelques secondes. On s'embrasse et je savoure ce moment, ne sachant que trop de détails sur la scène qui va suivre - même si c'st moi qui ai décidé qu'elle aura lieu. On s'écarte l'un de l'autre et il me demande si je veux aller sur le canapé, ses parents se trouvant dans leur chambre. Le ventre noué, j'acquiesce.

"Bon, alors, qu'est-ce-que tu veux me dire ?"

Il a l'air tellement inquiet que ça en devient mignon !

"Hier soir, je suis allée dormir chez Lena et... Bon, je suis pas sensée te le dire mais... Elle t'aime."

Je me sens mal de révéler ça, mais c'est le seul moyen pour que lena soit heureuse.

"C'est vrai ? demande-t-il, l'air abasourdi.

- Oui ! Je sais, ça fait bizarre. Et je sais aussi que tu es comme moi, tu ne supportes pas de la voir triste.

- Elle devrait tout le temps sourire, approuve-t-il."

Et c'est vrai. Lena est une personne qui illumine son entourage. C'est mon Soleil, celui de Tom, celui de ses parents... Pour tous ceux qu'elle connait, la voir triste est une torture, car elle est le genre de personne qui ferait tout pour un autre. Elle est beaucoup trop gentille.

"Donc... Ça la rend triste qu'on soit ensemble... On ne peut pas continuer comme ça, Tom.

- Ad ! Tu... n'es pas en train de me quitter ?"

Je le regarde dans les yeux et j'y vois briller des larmes. Oh mon Dieu. Je suis en train de faire pleurer Thomas. A cette pensée, je laisse échapper un sanglot moi aussi et le prends dans mes bras.

"S.. Si Tom... Je suis tellement désolée ! Je t'aime plus que tout au monde mais...

- Mais il y a Lena, c'est ça ? On ne peut pas la rendre triste ?

- C'est ça..."

Il soupire et je comprends qu'il est d'accord. Personne ne peut résister à Lena.

"Et qu'est-ce qu'on va lui dire ? demande-t-il.

- On va faire comme ça..." "

Je me réveillai en sursaut, des larmes plein les yeux. A ce moment, en pleurs dans mon lit, au beau milieu de la nuit, je remis soudain tout en question.

Est-ce que j'avais eu raison de faire passer le bonheur de ma meilleure amie avant mon couple ?

Avant mon propre bonheur ?

Pendant une heure, je retournai ces interrogations dans ma tête, avant de sombrer de nouveau dans les bras de Morphée...

Hey !

J'espère que ce chapitre vous a plu ! Un grand chapitre, après deux ou trois très courts !

Je pars en vacances pendant deux semaines (à la mer) et comme je ne pourrai pas me baigner à cause de mon appendicite (je vous en ai parlé il y a quelques jours, environ, pour ceux que se souviennent...), j'aurai plein de temps pour écrire ! Donc, même si je n'ai pas internet, là bas, je pourrai écrire dans un carnet ! Et hop, au retour des vacances, cinq chapitres ! (enfin, je dis ça, si ça se trouve, je n'aurai réussi à en pondre qu'un... L'inspiration, ça va, ça vient, chez moi... XD)

Voili voilou ! Eh bien, sur ce, bonne fin d'après midi !