CHAPITRE 2
Attention ! Spoiler ! Si vous n'avez pas lu Harry Potter 6 en entier... Abstenez vous...
Je savais que j'avais les yeux rouges et que je n'avais pas l'air d'aller bien. Je n'avais pas envie que mes parents me voient dans cet état. Mais, surtout, je ne voulais pas qu'ils me demandent ce qui n'allait pas. Je ne me sentais absolument pas capable de l'expliquer à quelqu'un, étant donné que moi-même je ne comprenais pas ce qui se passait.
Je passai ma main sur mon visage avec l'espoir idiot que je paraîtrais heureuse. J'inspirai une bonne goulée d'air frais et ouvris la lourde porte d'entrée en bois de ma maison. Je posai mon sac par terre et me dirigeai vers ma chambre. Malheureusement pour moi, il fallait que je traverse la cuisine... Où ma mère était assise.
Dès qu'elle m'aperçut, elle tendit les bras. Renonçant à lui faire croire que tout allait bien, je m'y précipitai et fondis à nouveau en larmes. Elle me caressa doucement les cheveux.
« Ma chérie, me dit-elle. Le lycée a appelé tout à l'heure. Tu vas rester à la maison, demain, hein ! Tranquillement à la maison avec moi, d'accord ? »
J'acquiesçai, incapable de prononcer le moindre mot, mais heureuse qu'elle ne pose aucune question.
***
Cette nuit là fut la deuxième nuit blanche de ma vie. Je passai des heures et des heures à pleurer.
Ma première nuit blanche avait été chez Lena, en classe de quatrième. Nous nous étions couchées vers onze heures du soir en rentrant d'un match de volley-ball et, jusqu'à minuit environ, nous avions relu son journal intime -dans lequel elle n'écrivait plus depuis deux ans. Puis nous avions parlé de nos amoureux jusqu'à quatre heures du matin. Nous rivalisions sur le plus beau, le plus intelligent, le plus attentionné. Le sujet nous paraissait inépuisable. Mais, quand nous avions commencé à bailler, nous avions pris sa tablette et terminé la nuit en regardant des vidéos sur Youtube.
Le lendemain, les parents de Lena nous ont demandés si nous ne nous étions pas endormies trop tard. Nous nous sommes jeté un coup d'œil puis, en chœur, nous avions répondu :
« Non, non, on s'est endormies vers minuit... »
Je crois qu'ils ne nous ont pas crues, mais ils n'ont fait aucun commentaire. Lena et moi évoquons -évoquions- souvent cette anecdote en riant. La nostalgie m'envahit au souvenir de ces moments heureux, où nous étions si innocentes et si gaies. Je me rendais compte, maintenant, que la vie était fragile, qu'elle ne tenait qu'à un fil. Et, si on n'y faisait pas attention, ce fil risquait à tout instant de se briser.
***
Le lendemain, ainsi que tous les autres jours de la semaine, je n'allai pas au lycée et j'errai dans la maison, tel un fantôme. Le mercredi, je regardai tous les Harry Potter, prenant pour prétexte la mort de Dumbledore pour pleurer de toutes les larmes de mon corps.
Je dormais très peu, me réveillant souvent en hurlant après un cauchemar dans lequel je courais pour sauver Lena, mais j'arrivais trop tard, elle était déjà morte. Je la voyais, étendue sur le sol, les yeux fermés et sa peau plus pâle que jamais. Ses beaux cheveux blonds étaient étendus autour de sa tête et formaient une couronne. Alors je me mettais à hurler en comprenant que j'arrivais trop tard et je me réveillais en sueur et en pleurs. A chaque fois, ma mère était là pour me consoler. Je lui en étais très reconnaissante.
Le samedi, après une semaine de pleurs et de cris étouffés dans mon oreiller, je décidai de rendre visite à la famille de Lena. La veille, ma mère avait décrété que ça ne pouvait pascontinuer comme ça, et je m'étais enfin décidée à bouger.
***
Quand j'arrivai devant leur porte, j'hésitai à sonner. Je me sentais faible, maladroite, triste, mais je pensai que ses parents étaient encore plus dévastés que moi, et cela m'aida à franchir ma limite psychologique et j'appuyai sur la sonnette. J'attendis avec impatience qu'ils m'ouvrent, espérant les réconforter autant qu'eux le feront pour moi.
Lorsqu'ils m'ouvrirent enfin la porte, leurs yeux s'écarquillèrent de surprise. Ils ne pensaient pas me voir, sûrement. J'y lis aussi de la déception, comme si inconsciemment, ils espéraient voir Lena revenir. Comme moi, je pense, j'espérais chaque matin recevoir un message d'elle : "Coucou Adèle ! Tu as bien dormi ? On se voit tout à l'heure au lycée ! ♥"
« Adèle ? Nous... Nous ne pensions pas que tu viendrais... Enfin, tu ne t'étais pas disputée avec Lena ? »
Mon étonnement dût se lire sur mon visage car ils se poussèrent pour me laisser entrer.
« Enfin... Veux tu rentrer pour que nous discutions tranquillement ? »
Incapable de prononcer un mot, j'hochai silencieusement la tête. Je ne comprenais pas ce qui les avait poussés à croire que je m'étais disputée avec Lena.
En traversant le couloir qui menait au salon, cette maison que je connaissais si bien pour y avoir passé de très nombreuses soirées pyjama fit ressurgir en moi tant de souvenirs de moments heureux passés avec Lena que je faillis pleurer à nouveau. Mais je refoulai mes larmes, refusant de pleurer devant ses parents. Je voulais qu'ils voient une image de moi forte, et pas la vraie Adèle, brisée à l'intérieur. Ils devaient avoir déjà eu leur dose de larmes, je n'avais pas besoin d'en rajouter.
Ils m'invitèrent à m'asseoir sur le canapé, ce que je fis. Il parurent hésiter avant de me dire :
"Alors... Tu ne t'étais pas disputée avec Lena ? demandèrent-ils.
- Non, protestai-je, soudain sortie de la transe dans laquelle j'étais plongée depuis que j'avais traversé le couloir. Non, on ne s'était pas disputées, on s'est même parlées au téléphone, dimanche soir...
- Ah bon ? s'étonne Christophe, le père de Lena."
C'était un homme grand aux yeux bruns très doux, et les quelques cheveux qui lui restaient étaient bruns également.
"Nous pensions que vous vous étiez disputées et que c'était ça qui avait déclenché... Enfin... Tu vois ?
- Oui, je vois, dis-je."
En effet, maintenant, je comprenais. La mère de Lena, Valérie se leva et me prit dans ses bras.
"Oh ma chérie, on est désolés... Je ne sais pas pourquoi on a pensé ça, c'est vraiment idiot de notre part."
Elle était petite et blonde, avec de grands yeux bleu ciel. Lena lui ressemblait comme deux gouttes d'eau, si bien que, pendant quelques secondes, je me crus dans ses bras, et non dans ceux de sa mère. Lorsqu'elle me lâcha, je lui souris gentiment et dis :
"Ce n'est rien, vraiment. Je comprends parfaitement votre réaction, et je pense que j'aurais réagi pareil !"
Ils me sourirent à leur tour et me proposèrent une tasse de thé et des gâteaux, que j'acceptai avec joie. Pendant une heure environ, je restai dans leur salon à leur parler de leur fille.
Quand je déclarai que je devais partir, ils me proposèrent de me raccompagner jusqu'à la porte, mais je déclinai poliment leur proposition. Alors que je me levais pour partir, Valérie sembla soudainement se souvenir de quelque chose. Elle m'intima de rester là où j'étais et se précipita dans les escaliers. Perplexe, je jetai un coup d'oeil à Christophe dans l'espoir qu'il m'éclairerait un peu, mais il avait l'air aussi intrigué que moi.
Deux minutes plus tard, la mère de Lena redescendit dans le salon, avec à la main ce qui semblait être deux enveloppes. Elle me les remit dans la main et me dit :
"Ouvre les dehors, ma chérie. A bientôt !
- Reviens nous voir quand tu veux, ajouta Christophe."
Intiguée, je fourrai les enveloppes dans mon sac à main. Je les remerciai une dernière fois avant de sortir pour de bon, cette fois.
Je fermai doucement la porte et regardai ce qui était écrit sur la première enveloppe.
Mon coeur fit un bond. Sous mes yeux, sur le papier immaculé, se trouvait mon nom, écrit au stylo noir de l'écriture de Lena, cette écriture que j'avais toujours trouvée si belle...
Adèle ♥
Troublée, je repoussai les larmes qui me menaçaient déjà et regardai ce qui était écrit sur la deuxième enveloppe.
Thomas ♥
Valérie voulait sûrement que je lui donne quand je le croiserais.
Serrant les lettres au creux de mon poing, je me dépêchai de rentrer chez moi car la nuit tombait déjà.
Hey ! Voilà le chapitre 2, j'espère qu'il vous a plu ! N'hésitez surtout pas à commenter !
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