Je me dirigeai vers la sortie du lycée avec mes amies. La journée s'étant très bien déroulée, je me sentais de bonne humeur. Nous étions en train de prévoir notre future soirée pyjama, quand je sentis une main se poser sur mon épaule.

"Les filles ? Je peux vous emprunter Adèle deux minutes ?"

Thomas. J'avais pourtant réussi à l'éviter pendant toute la journée. J'ouvris la bouche pour répliquer que je n'en avais pas du tout envie, mais Lou fut plus rapide.

"Oh, mais bien sûr !

- Il n'y a aucun problème, renchérit Hélène.

- Tu peux la garder autant de temps qu'il le faudra, ajouta Zoé.

- Elle n'y voit sûrement aucun inconvénient ! finit Marie, m'achevant définitivement."

Elles s'éloignèrent en gloussant, me laissant seule avec Thomas. Je restai un instant bouche bée.

"Mes meilleures amies sont des traitresses, soupirai-je, avant de me tourner vers Thomas. Quoi ? demandai-je, soudain énervée.

- Bon, écoute Adèle, je sais qu'on n'aurait jamais dû... Faire ce qu'on a fait, moi aussi, je regrette ! Mais tu ne crois pas qu'on pourrait se parler ? Juste parler, en tant qu'amis ?

- Non, répondis-je sèchement. On ne peut pas. Ce qu'on a fait est impardonnable, et on doit en payer le prix.

- Lena nous a pardonné. Elle te l'a dit aussi, non ? Dans sa lettre ?"

Je sentis mes joues chauffer et les larmes me montèrent aux yeux.

"Elle n'aurait jamais dû nous pardonner... murmurai-je. Jamais. Elle a toujours été beaucoup trop gentille..."

Thomas avança d'un pas vers moi pour me réconforter, mais je reculai vivement en le foudroyant du regard.

"Ne me touche pas, grondai-je. Fiche moi la paix Thomas. Jamais on ne sera amis.

- Adèle... commença-t-il d'un air blessé.

- Non ! criai-je. Je te déteste, Thomas ! Je nous déteste ! Laisse moi !"

Il recula d'un pas, choqué, et des larmes commencèrent à dégouliner le long de mes joues.

"Vas t'en, dis-je à nouveau d'une voix brisée."

Il me dévisagea un instant, les yeux brillants, puis s'éloigna, sans rien dire. Je le regardai sortir du lycée, et disparaître de ma vue, puis j'éclatai en sanglots.

Seule, au milieu de la cour maintenant vide, je me brisais en mille morceaux. Et je venais de chasser la seule personne suceptible de m'aider.

                                                                  ***

"Le lendemain, quand j'arrive au collège, je suis stressée. Stressée et angoissée à l'idée de ce qui va se passer.Je regarde autour de moi, espérant trouver Lena ou Thomas. Au bout de quelques secondes, je les repère tous les deux, en train de parler. Thomas lui dit quelques chose, et elle semble d'abord surprise, puis un énorme sourire se dessine sur son visage. Elle lui demande quelque chose que je n'entends pas et il acquiesce.

Puis il se penche vers elle et l'embrasse. Je reste paralysée, seule au milieu de la foule de collégiens et mon coeur se serre douloureusement. Je m'efforce de contrôler mon envie de fondre en larmes et me dirige vers eux en souriant le plus naturellement possible.

"Ad ! s'exclame Lena quand elle me voit. C'est vrai, ce que Tom vient de me dire ?

- Oui, je réponds, jouant tant bien que mal mon rôle. Ça faisait un moment qu'on ne s'aimait plus... Et Tom était amoureux de toi, en fait..."

Le simple fait de prononcer cette phrase me donne envie de pleurer.

"Je... Ouah, je suis tellement contente ! s'exclame Lena avec un grand sourire."

Même si mon coeur est brisé, je souris moi aussi. On a réussi. Elle est heureuse.

Thomas enlace leurs doigts comme il le faisait avec moi et mon ventre se tord. Il l'embrasse, elle sourit. Ils parlent en se dévorant du regard. Mais moi, je n'arrive pas à écouter. J'ai beaucoup trop mal pour ça. Beaucoup trop mal au coeur."

Le bus s'arrêta devant le lycée, me tirant de mes pensées. Je pris une grande inspiration pour chasser les dernières bribes de souvenirs et sortis du car. Le trajet menant à la cour d'entrée du lycée me parut soudain court. Trop court. Je marchais lentement, dépassée par les lycéens qui se dépêchaient pour rejoindre leurs amis, et quand j'arrivai dans la cour, la cloche retentit presque immédiatement.

"Ad ! s'exclama Zoé en me rattrapant dans les couloirs."

Elle me regarda dans les yeux puis posa doucement sa main sur mon épaule en apercevant les larmes qui brillaient dans mes yeux.

"Ad... Qu'est-ce qu'il y a ? me demanda-t-elle en fronçant les sourcils d'un air inquiet.

- R... Rien... articulai-je laborieusement en luttant pour retenir mes larmes.

- C'est Thomas qui t'a dit quelque chose, hier ? chuchota-t-elle dans mon oreille."

Incapable de continuer à parler tout en m'empêchant de pleurer, je fis lentement "non" de la tête. Je regrettais ce que j'avais dit. Il voulait juste arranger les choses, et moi je l'avais chassé.

"C'est ma faute, murmurai-je."

Une larme glissa lentement le long de ma joue.

"Ta faute ?

- Oui... J'ai..."

Un sanglot m'échappa, m'empêchant de finir une phrase dont je ne savais, de toute façon, pas la fin.

"Je m'en veux... soupirai-je.

- Eh bien, va t'excuser alors, suggéra Zoé en me souriant gentiment.

- Oui, tu as raison, acquiesçai-je en essuyant une énième larme qui roulait sur ma joue. J'irai le voir tout à l'heure."

Zoé retira sa main de mon épaule et je la regardai dans les yeux. Elle souriait pour me réconforter, mais la lueur de tristesse qui brillait dans ses yeux me rappella que, après tout, je n'étais pas la seule à avoir perdu une amie...

                                                                    ***

Je parcourais la cour des yeux, dans l'espoir de trouver Thomas et de m'excuser pour mon comportement de la veille. Mon regard glissait sur tous les lycéens qui, amusés ou énervés, étaient de toute manière bien plus heureux que moi. Une fille aux cheveux roses tenait un petit paquet dont je n'arrivais pas à voir le contenu et semblait en parler avec animation à ses amis. Un garçon était assis seul sur un banc en train de lire un livre. Des cris, des éclats de rire partout.

Soudain je sursautai et mes yeux s'écarquillèreny. Je venais de trouver Thomas.

"Mais... balbutiai-je, sans me soucier du fait que mes amies ne m'écoutaient pas."

Thomas était en train d'embrasser une fille aux longs cheveux roux, que je n'arrivais pas à identifier car son visage était caché. Ma respiration se coupa et je secouai la tête. Je ne pouvais pas y croire. C'était impossible. Thomas ne pouvait pas embrasser une autre fille que Lena. Il aimait Lena !

Sans vraiment me rendre compte de ce que j'étais en train de faire, je marchai vers lui, lentement, jusqu'à distinguer le visage de la fille qu'il embrassait.

"Line ! m'écriai-je."

Celle-ce se tourna vers moi et me dévisagea d'un air moqueur.

"Qu'est-ce qu'il y a, Adèle, tu es jalouse ? me dit-elle d'un air méchant."

Je l'ignorai et me tournai vers Thomas :

"Qu'est-ce que tu fais, Thomas ? ... Pourquoi ?"

Il me dévisagea froidement.

"En quoi ça te regarde, Durand ?"

Je reculai d'un pas, blessée. Encore plus que l'emploi de mon nom de famille, ce fut son ton, glacial et tranchant qui me figea. Un tremblement parcourut mon corps entier et je me retournai brusquement, sans lui accorder un regard.

C'était après tout son problème si il ne voulait pas que nous soyons amis.

Mais j'eus beau tenter de me persuader de cette phrase, j'avais toujours l'impression qu'un courant d'air gelé s'était insinué dans mon coeur...

Heyy !

Alors. Oui je sais, ça fait presque 6 mois que je n'ai pas posté. Je suis vraiment désolée, mais je n'arrivais plus à écrire cette histoire... Elle ne correspondait plus vraiment à mon état d'esprit. Trop triste...

J'espère que vous ne m'en voulez pas trop et que ce chapitre vous a plu ;)

Bisous !