Chapitre 14.
Arrivés sur le toit(non sans difficultés de mon côté) j'ouvrai grand la bouche. Ce ciel, ce paysage, la ville qu'on voyait éclairée par de simples lampadaires ou des lumières des maisons.. Je restai là pendant quelques minutes à contempler cette magnifique vue.
Lucas me laissa, sans rien dire. Soudain, je sentis une main sur mon épaule, et je devinai que c'était lui. Je souris et me tournai vers lui.
"Pourquoi t'es gentil ?" demandai-je.
"Je n'sais pas, en fait." répondit-il en riant.
"C'était le moment où tu devais me dire que tu étais amoureux de moi." ris-je en faisant allusion à sa réflexion sur le fait que nous n'étions pas dans un film.
"On ne se connait pas." répondit-il en riant lui aussi.
Mon dieu qu'il était beau. Nous nous connaissions depuis une heure mais.. je me sentais si bien avec lui. Non, je n'étais amoureuse ! On se connaissait à peine. Et de toute façon, j'allais être internée dès le lendemain.
Il faisait frais, sur ce toit. Ou peut-être était-ce le fait qu'il fasse nuit ? Sûrement. J'eus un frisson et Lucas le remarqua et enleva sa veste pour me la donner.
"Normalement, la fille répond non et le garçon insiste. Puis elle finit par céder. Alors comme nous ne sommes pas dans un film, je vais simplement te remercier et te prendre ta veste. Ca te va ?" demandai-je en souriant à pleine dents.
"Parfait." sourit-il lui aussi.
Nous restâmes ainsi durant plusieurs minutes. Puis, il me demanda de raconter mon enfance, ce que je fis. Je lui demandai de me faire de même.
"Oh tu sais, c'est assez basique à vrai dire. Tout allait bien, puis à mes 10 ans on m'a découvert ce cancer après une crise de respiration qui m'a conduit à l'hôpital." répondit-il sans aucune gêne.
Je lui souris faiblement, signe de compassion. Je commençais sérieusement à avoir froid et si Lucas ne m'avait pas prêté sa veste, je pense que je serais déjà morte de froid.
Morte.
Ce mot raisonna dans ma tête. Comment n'avais-je pas pu y penser avant ? Peut-être que tu espérais encore trop que tout s'arrange, se moqua ma voix intérieure. Non, il ne le fallait pas. Pas pour moi, mais pour mes parents.
Une main me tapa sur l'épaule, ce qui m'extirpa de mes pensées. Je pensais que c'était Lucas, mais le voyant lui aussi dans ses rêveries en contemplant le paysage, je craignais malheureusement que ça ne soit pas lui. Mon coeur se mit à battre à tout rompre. Bien qu'"habituée" à ce genre de situation à présent, je ne pus que paniquer. J'envoyais un regard inquiet à Lucas qui me regardait à présent. Je tournai la tête lentement et je ne vis rien. Non, je ne devais pas passer pour une folle, pas encore une fois, pas au près de la seule personne qui était désormais mon ami, pas au près de Lucas. Je me levai et m'approchai du bord de l'immeuble.
"Qu'est-ce que tu fais ?" me demanda-t-il, complètement serein, ne se doutant sûrement pas de l'arrière de mes pensées.
"Rien, j'admire." lui souris-je.
Je jetai un regard furtif sur tout le toit. Je vis une espèce d'immense caisse à l'autre bout, et je vis une main en sortir et me faire signe. Hors mis la rage qui m'envahit, rien. Aucune émotion. Soudain, mon téléphone vibra. Je le regardai.
"Tes parents t'ont bien élevée, toi. Tu as eu de la chance qu'ils ne t'abandonnent pas, toi. Tu devrais leur obéir, toi. Pourtant tu es sur ce toit, et je sais que tu t'apprêtes à sauter."
Mes membres se mirent à trembler. Il était indéniable que c'était encore cette folle qui me voulait du mal. Où voulait-elle en venir ? Soudain, tous les flashbacks que j'avais eu ces derniers mois s'assemblèrent. Tout ce manque d'amour fraternel surdimensionné éprouvé. Il était certain que cette fille était ma soeur, et qu'elle avait été abandonnée. Elle voulait se venger.
"EXPLIQUE TOI PUTAIN !" hurlai-je en pleurant toutes les larmes de mon corps, d'un coup.
Lucas se précipita vers moi et me pris dans ses bras. Je ne le repoussai pas et sanglotai dans son emprise, sans dire un mot. Mon téléphone vibra de nouveau.
"Je te pousserai à bout, jumelle."
A la lecture de ces mots, tout s'effondra. Mon enfance, mon amour, mes amis, ma vie toute entière. Du moins, ce qu'il en restait. C'est comme s'il y a trois mois un verre s'était cassé et qu'aujourd'hui on jetait les morceaux à la poubelle.
Il était évident qu'elle voulait venir à ses fins. Elle ne voulait pas créer de lien, mais se venger de cette douleur qui avait du la ronger depuis toutes ces années. Je me sentais salie, égoïste, mais surtout vide et trahie. Je n'arrivais pas à y croire. Mon téléphone vibra. Je tremblai en composant mon mot de passe et lut le SMS, en faisant attention à ce que Lucas ne voit rien.
"Efface tes SMS, où tu le paieras toi, mais aussi ce garçon."
Je pleurai de plus belle. Lucas voulut une nouvelle fois me prendre dans ses bras mais je l'en empêchai.
"Désolée.." soufflai-je.
Je m'avançai vers le vide. Il ne se doutait pas. Il ne se doutait de rien. Sarah, ma jumelle, elle, devait voir la scène au loin. Je regardai le vide, laissant couler des centaines de larmes il me semblait. Je me laissai tomber en ayant effacé toutes les preuves de la vérité de mon acte. Sarah serait épargnée de tout soupçon et je me jetai dans le vide, laissant derrière moi la vérité que personne ne saurait sûrement jamais.
J'entendis Lucas hurler mon prénom et le vent sur mon visage sécha les larmes comme pour m'empêcher de pleurer. Comme pour me dire de que ce n'était pas de ma faute.
Mais il était trop tard à présent. Le sol se rapprocha de plus en plus et c'est sans remord et dans un dernier cri que je perdis la vie.
NDA : Wohooo, mes doigts ont défilé sur le clavier comme un virtuose sur un piano(Comparaison nulle, pardonnez moi.) J'espère que cette suite vous plait ! Qu'est-ce que j'ai aimé l'écrire ! Sadisme. MDRR. Non sérieusement, j'ai adoré l'écrire. J'espère que vous avez apprécié la lire ? Dîtes moi tout ça en commentaires !
Il reste maintenant un dernier chapitre. Merci pour vos lectures, vos votes et vos commentaires. La suite très bientôt (peut-être aujourd'hui mais je ne garantis rien !). Gros bisous à tous.♥
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