Chapitre 10.
Je sentis que l'on me secouait l'épaule. Je voulus faire comme si je ne sentais rien. Après tout, pourquoi me réveiller ? Pour m'entendre dire que j'étais folle ? Non merci. Cependant, une voix attira mon attention. Elle m'était totalement inconnue, mais elle donnait envie d'être entendue. J'ouvrai les yeux doucement pour ne pas les brusquer avec la luminosité de la pièce. Je me tournai et les frottai en baillant. Devant moi, un vieil homme se tenait. Il avait de petites lunettes rondes et un carnet entre les mains, lui aussi. Il était en tenue sérieuse, et je devinai grâce à celle-ci que c'était sûrement mon fameux psychologue.
"Bonjour." m'adressa-t-il, amicalement.
Je fus d'abord perplexe. S'il était vraiment qui je pensais, il remettrait alors en cause ma vue des psychologues. Il avait l'air totalement serein, ni blasé, ni agacé. Il était radieux, un sourire sincère sur le visage, mais professionnel tout de même. Il donnait envie de se confier, ce dont je me méfiais. C'était son métier, après tout.
"Hum, bonjour." répondis-je, sur mes gardes.
"Tu peux te détendre, tu sais. Je suis là pour t'aider, pas pour te rabâcher ce que tout le monde pense ici." me dit-il, calmement.
Je fus soulagée.
"Bon, commença-t-il, raconte-moi tout."
Je contai alors pour la troisième fois tout ce qu'il s'était passé. Il m'écoutait attentivement, avec un œil attentif et attentionné. Il me donnait envie de me confier toujours plus, mais il fallait bien que je me stoppe, je ne devais pas m'enfoncer dans ma situation en donnant trop de détails qui pourraient le faire douter sur mon état de santé.
Il m'écouta et la séance se termina très bien.
*Ellipse*
J'étais seule dans ma chambre. Seule. Voilà à quoi se résumer ma vie à présent. Mes parents avaient beau faire bonne figure, je voyais bien qu'ils désespéraient. Pour eux, je devenais folle. Pour eux, comme pour tout mon entourage. Caroline et Dylan venaient régulièrement me rendre visite, mais plus rien n'était pareil. On me parlait comme à une dégénérée, et je n'osais et n'avais plus la force de me battre contre ça. Les regards de pitié des médecins, les sourires hypocrites de mes amis, les larmes cachées de ma mère et les dents serrées pour ne pas craquer de mon père.
Laura était venue s'excuser en m'expliquant que je l'avais insultée d'incapable devant plusieurs clients. Elle m'avait dit me pardonner car je cite "tu n'étais pas dans ton état normal". Dis le Laura, dis le. Tu me penses folle, comme tout le monde ici.
Evidemment, jamais je n'avais insultée d'incapable mon amie, et je n'aurais encore moins osé en public. Je n'avais même pas cherché à nier et je m'étais contentée de la remercier de sa compassion.
J'avais espéré que l'on me croirait avec le temps. Que mes parents se rendraient compte que j'étais moi, leur fille studieuse qui avait toujours rêvé de devenir juge. Mais non, tout avait changé. Je me sentais vide, seule. Comme si ma vie ne se résumait plus à rien.
Aucun événement ne s'était déroulé depuis ces deux derniers mois, date à laquelle tout avait commencé. Depuis, mon quotidien se résumait à ça : des regards de pitié et des sourires hypocrites. Le fait que rien ne se soit passé renforçait les doutes de tout le monde et j'étais bel et bien folle à leurs yeux.
*Ellipse*
Je me réveillai en sursaut. J'étais toujours là, à l'hôpital. J'entendais des chuchotements provenant du balcon auquel j'avais accès mais également sur lequel je n'avais jamais voulu mettre un pied. Que se passait-il ? Je me découvris de la couverture fournie par l'hôpital. Un violent mal de tête s'empara de moi mais je voulais savoir ce qu'il se passait. Ce n'était pas normal. 3 mois que j'étais là et jamais je n'avais eu droit à ce genre de scène. Je me levai.
Alors que je m'avançai vers le balcon et que mes battements de coeur devenaient irréguliers, quelqu'un ouvra les rideaux de l'extérieur. J'échappai un cri malgré moi, que j'étouffai directement. Je ne voulais attirer l'attention de personne, j'étais considérée comme folle et personne ne me croirait. La personne ouvra de grands yeux. Il faisait nuit dehors. Je ne pouvais pas voir son visage. Je crois que cette personne avait été maligne et avait mis une cagoule. Mon coeur fit un bond. Je jetai un regard furtif et paniqué à la pendule : 3h47. La prochaine infirmière passait à 6h, aucun risque que quelqu'un me surprenne.
Je posai ma main moite sur la poignée du balcon. C'en était assez, je voulais comprendre ce qu'il se passait. J'ouvris la porte fenêtre et un doux vent frais caressa mon visage. C'est fou comme cela m'avait manqué. 3 mois, 3 mois enfermée ici. Il faisait sombre et silencieux. L'espace d'un instant, j'oubliai mon intention première et me concentrai sur la sensation des plus agréables que me provoquai la situation. Je me sentais bien. Je revins à la réalité au bout de quelques secondes. J'inspirai profondément et remarquai que j'étais dorénavant appuyée à la murette qui séparait le balcon du vide. La personne qui avait ouvert les rideaux était là, je le savais. Je sentais une présence.
"Elle va nous voir putain !"
Quelqu'un venait de chuchoter ça, non sans discrétion à -je suppose- son coéquipier. Ca semblait être une voix d'homme. Cependant, la personne qui l'accompagnait ne répondit pas. Je tournai lentement la tête. Mon coeur battait à tout rompre et même si je n'avais plus rien à perdre, la peur de mourir à cet instant précis me parcourue. Je levai le regard et tombai nez à nez avec effectivement un homme, et une femme. Je le devinai malgré leur cagoule. L'homme était grand, musclé, et je devinais sous ses vêtements épais une carrure épaisse. Quant à la fille, elle avait de longs cheveux qu'elle n'avait même pris la peine d'attacher. Je voyais ses yeux qui avaient la même couleur que moi. Je voyais également ses cheveux, dont la couleur était identique à la mienne également. Pas plus original que moi, finalement.
"Comme on se retrouve, ma belle." me sourit hypocritement la jeune femme.
NDA : Voilà le chapitre 10 ! Je suis vraiment désolée mais je n'ai pas pu terminer d'écrire et publier le chapitre hier.. Comme je vous avais dit que j'allais l'écrire juste après la publication du chapitre précédent, j'ai commencé à l'écrire, puis pour des raisons personnelles je n'ai pas pu terminer. Je suis sincèrement désolée.
J'espère cependant que cette suite vous aura plu ! N'hésitez pas à me donner votre avis en commentaires ! Merci mille fois de me lire, gros bisous ! ♥
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