Chapitre 1.
J'ouvrai difficilement les yeux. Les volets de ma chambre étaient cassés et le moment du réveil était le seul où je pensais qu'il faudrait appeler le propriétaire de notre appartement. Ce jour là, au programme, c'était boulot, génial. Je travaillais dans un petit restaurant.
Prise d'un élan, je me levai de mon lit et me dirigeai vers la salle de bain en adressant un bonjour à Caroline qui elle, ne travaillant pas ce jour là, glandait sur notre canapé en cuir noir. Arrivée à la salle d'eau, je me douchai et m'habillai des vêtements que j'avais pris dans ma chambre.
Je retournai voir Caroline qui était désormais en train de textoter à un certain Dylan. Ça faisait des semaines qu'elle m'en parlait, sans me l'avoir pour autant présenté. Au début, je l'avais un peu mal pris, sachant que nous nous étions toujours tout dit depuis toute petite. Puis je m'étais résolue à me dire qu'elle avait droit à un minimum d'intimité, et que si ça devenait sérieux, elle me le présenterait forcément.
Je décidai de lui sauter dessus par derrière.
Oui, j'étais tout à fait normale. Ce genre de chose me prenait comme une envie de pisser.
"COUCOU C'EST MOI !" hurlai-je avec une voix niaise en lui sautant dessus.
"AILLE PUTAIN MAIS T'ES MALADE TOI !" hurla-t-elle.
"Eh détends toi BÉBÉ DE MA VIIIIIIE !" répondis-je sur un ton d'idiote en éclatant de rire.
Elle éclata de rire également, surprise par ce surnom affectif que je ne lui donnais que très rarement, pour me moquer d'elle.
"Bon la morue, tu travailles ce soir ?"
"Eh malheureusement non ! Je vais devoir passer la soirée avec toi.. quel supplice ! Que la force soit avec moi." répondis-je sur un air désespéré, évidemment pour l'embêter.
"Dommage." commença-t-elle avec son air de fausse pintade. "Parce que si passer la soirée avec moi te déplaît à ce point, tu ne pourras pas rencontrer Dylan que j'ai invité à dîner."
Un sourire illumina mon visage. Elle comprit et me sourit.
"Bon à ce soir alors." lui lançai-je.
"Ouai, bonne journée !"
Sur ces mots, je fermai la porte derrière moi et me dirigeai en bas de l'immeuble.
Durant le trajet, je décidai d'écouter de la musique. Je sortis mon téléphone portable de ma poche arrière et mis "Titanium", une de mes chansons préférées.
Les minutes passaient, les musiques également et il me restait seulement deux rues à parcourir avant d'arriver sur mon lieu de travail. J'observai les passants, certains pressés, sûrement en direction de leur boulot, d'autres totalement décompressés. Soudain, alors que j'admirai les magnifiques roses blanches posées soigneusement sur le balcon d'une dame âgée qui était en train de les arroser, mon regard se posa sur une fenêtre voisine de celle de la vieille dame. Une jeune femme me regardait. Moi. Fixement. Je détournai le regard, déboussolée. Peut-être étais-ce mon imagination. Je regardai alors mon visage dans la caméra frontale de mon portable. Peut-être avais-je tout simplement du dentifrice sur la joue ? Négatif. J'osai un regard furtif vers la fenêtre. Elle me regardait encore. Je ne voyais pas son visage distinctement et je pouvais deviner son regard dur posé sur moi. J'avais ralenti le pas. J'arrêtai de regarder dans sa direction afin de ne pas m'attirer d'ennuis.
J'accélérai le pas et tournai à l'intersection de la rue. Je vis alors mon patron me faire signe au loin pour me dire de me dépêcher. J'avais sûrement pris du retard. Je courus en sa direction et c'est essoufflée que je commençai mon travail de la journée.
*Ellipse*
Je montai les escaliers de mon immeuble en direction de la porte de mon appartement. Je croisai Alice, une petite fille de 7 ans qui habitait l'appartement au dessous du notre avec ses deux jeunes parents. Je regardai ma montre : 18h34. Caroline m'avait envoyé un SMS dans la journée pour me dire que son cher Dylan arrivait vers 19h30. J'allais tenir la chandelle, certes, mais au moins je rencontrais l'élu du coeur de ma meilleure amie. Pourvu qu'il ne la blesse pas, ou je le blesserais à coup de.. clés ?
"Merde." jurai-je en me baissant pour ramasser mes clés qui venaient de tomber au sol.
Je ronchonnai jusqu'à arriver devant ma porte. Soudain, je repensai à la scène de ce matin, quand je me dirigeais vers mon lieu de travail. Un frisson me parcourut. Après tout, mon imagination me jouait peut-être des tours.
C'est ça, de passer des journées à regarder des séries policières, me moquai-je intérieurement.
Je déverrouillai ma porte d'entrée et pénétrai dans l'appartement. Il y faisait sombre. J'allumai la lumière avec l'interrupteur à ma gauche. Je posai mes clés sur la table basse de mon salon après m'y être avancée en enlevant mon manteau.
"Caroline ?" demandai-je.
Soudain, la lumière s'éteignit. Je me retournai brusquement. Personne.
"Caroline, ce n'est pas drôle.." ris-je nerveusement.
Je remarquai que je n'avais pas fermer la porte d'entrée. J'eus à peine le temps de tourner sur moi-même pour inspecter furtivement le lieu des yeux, que la porte claqua. Je sursautai et lâchai un petit cri malgré moi.
"Qui est là ?" criai-je.
Aucune réponse ne se fit entendre.
Ce silence était assourdissant et lourd. Il était inquiétant. Je me dirigeai vers l'entrée afin de rallumer. Une fois ce geste fait, la porte d'entrée s'ouvrit. Par réflexe, je pris une poêle posée sur le plan de travail sur lequel je m'appuyai à ce moment précis. Moyen de défense pas très commun certes, mais relativement douloureux. Tant mieux.
"C'est qui ?" soufflai-je.
J'avais le souffle court et mon coeur battait la chamade. Alors que je pris une grande inspiration, la lumière s'éteignit de nouveau..
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