Chapitre 4
Le soleil vient se poser sur mon visage, me faisant ainsi plisser les yeux.
En regardant l'heure, je m'aperçois que je vais louper mon bus car à cause d'hier, j'ai tout simplement oublié de mettre mon réveil.
Je me lève d'une traite sans faire bouger le lit pour ne pas réveiller Alanna qui dort paisiblement. Il lui reste encore plusieurs heures de sommeil car elle n'a pas cours aujourd'hui, alors autant qu'elle en profite.
Arrivée devant mon armoire, j'attrape mon jean bleu délavé avec des trous au niveau des cuisses. Par la suite je prends un débardeur blanc tout simple avec un décolleté plongeant.
Rapidement je me dirige dans la salle de bain pour me mettre en tenue et me maquiller simplement, un beau rouge à lèvres rouge foncé ainsi que du mascara. Je sors de la salle de bain pour attraper ma veste de jean délabré avec des clous au niveau des épaules.
Ma mère se trouve dans la cuisine en train de préparer le petit-déjeuner. De ce que je peux en déduire, l'autre n'est toujours pas rentré, espérons qu'il se soit fait écraser...
Elle se retourne tout doucement vers moi en m'offrant un doux sourire. Ses bleus ne sont plus voyants, elle a tout camouflé avec le maquillage, comme à son habitude.
Je ne sais même plus quoi lui dire à force. Elle ne m'écoute pas, alors je décide de lui dire une chose toute simple :
- À ce soir m'man ! J't'aime !
J'attrape mon sac à dos, enfile mes Doc Marteens rouge pour ensuite sortir en vitesse de la maison puisque mon bus arrive dans 9 minutes et que j'ai une dizaine de minutes de marche à faire avant d'atteindre mon arrêt.
Mes pas défilent à toute vitesse à cause des ordres provenant de mon cerveau. Mon cœur bat à mille à l'heure à cause du cardio que je n'ai pas, mais tous ces efforts finissent par être récompensés puisqu'au moment où j'arrive à mon arrêt, le bus arrive.
Je rentre dedans, complètement essoufflée. Je sens que mon visage est rouge à cause de la chaleur qu'il produit. Par chance, une place se libère et je me jette dessus ce qui me permet de récupérer un peu plus facilement mon souffle.
Je sens le regard de quelques personnes se poser sur moi. Certains sont juste des regards curieux mais les autres des regards désobligeants. Que voulez-vous ? Ils n'ont jamais croisé une femme aussi belle que moi ! Comment pourrai-je leur en vouloir pour ça hein ?
Me fichant complètement de leurs regards, je sors mon casque du sac pour le mettre sur ma tête et lancer ma musique du matin, des musiques qui me réveillent. Dès que j'écoute de la musique, je ne peux m'empêcher d'hocher la tête et de bouger mes doigts en rythme avec la musique. On peut me prendre pour une folle mais je m'en fiche, je ne peux pas rester stoïque lorsqu'une musique bouge. D'ailleurs vous, les personnes qui restent stoïques en écoutant de la musique, vous avez tout mon respect, je ne sais vraiment pas comment vous faites !
Heureusement, grâce à ma musique, les trente minutes de trajet passe rapidement, ce qui me fait sortir du bus pour me diriger vers les marches de l'université où le petit couple m'attend.
- Salut la cachottière ! S'exclame Tommy avec un immense sourire
- Yo mes p'tits gays !
Les deux amants se mettent à aborder une expression choquée, comme si je venais de les insulter. Comme des pestes, ils font un mouvement de tête en me dévisageant avant de se mettre à monter les marches sans m'attendre.
- Bah quoi ? Vous vouliez que je dise "mes p'tits PD" ?
Tous deux se retournent immédiatement en se mettant à rire.
- Bah ouais, c'est mieux ! Me répondent-ils avant de se mettre à rire énormément
Nous nous mettons alors à rire tous les trois avant de se rendre dans un premier cours magistral qui était très passionnant.
*
Les heures défilent, l'heure du repas est passé et nous arrivons à notre dernier cours de la journée qui est un TD où notre licence est séparée en plusieurs classes. Et devinez par qui est tenu ce cours ? Madame Skinty, alias Louise pour moi !
Sans grande surprise, son cours ne me passionne pas, alors je dessine sur mes feuilles. Évidemment, Louise, enfin Madame Skinty le remarque.
- Même en TD vous trouvez le cours ennuyant Luna ?
Comme pour sa remarque d'hier, quelques gloussements se font entendre directement après. Je n'ai même pas le temps de répondre qu'elle enchaîne directement par une autre phrase.
- Vous viendrez me voir de nouveau à la fin du cours.
Au fond de la classe, une jeune femme du nom de Stacy se met à murmurer à ses amies :
- Pourquoi elle se fait jamais virer de cours la grosse ? Elle nous libérerait au moins deux places et je pourrai enfin voir correctement le tableau.
Étonnamment, je ne serre pas ma mâchoire alors que d'habitude je l'aurai fait. Je compte bien lui répondre quelque chose pour la faire redescendre sur Terre malgré le fait que Jonathan et Tommy me tiennent les mains.
Ils ont la possibilité de me défendre vous devez penser, alors pourquoi ils ne le font pas ? Tout simplement parce que je leur ai interdit de le faire par pure fierté.
- Tu sais Stacy, commençais-je à dire en me retournant pour la regarder, les personnes qui rabaissent les autres ont souvent un problème extérieur. Selon Alfred Adler, ça m'étonnerait que tu le connaisses, tu souffres du "complexe d'infériorité", donc c'est pour ça que tu rabaisses les autres pour te sentir supérieure et nous faire croire que tu es sûre de toi alors que c'est totalement faux. Après je t'en veux pas personnellement, tu peux essayer de me rabaisser avec mon poids, je m'en fous royalement, moi je me sens bien comme je suis, essaie de faire pareil et arrête de faire chier les autres.
Un silence vient de s'installer dans la salle alors que mes amis essaient de retenir leur rire car ce n'est pas la première fois que je sors ce discours. Depuis plusieurs années je le répète et à chaque fois il se passe la même chose, un silence s'installe, faisant taire la personne qui rabaisse.
Je n'attends même pas qu'elle me réponde que je me retourne pour faire face à Louise qui a la mâchoire serrée. Son regard est très mauvais, si des lasers pouvaient sortir de ses yeux, Stacy serait déjà morte.
En parlant de Stacy, elle s'apprête à parler mais la professeure l'interrompt immédiatement :
- Sors de mon cours Stacy. Je ne tolère pas la discrimination. Pour devenir une bonne avocate je te conseille de changer d'attitude et de comportement.
- Mais...
- Dehors Stacy et réfléchis à ce que tu as dit.
Un petit sourire de fierté apparaît sur mon visage. Le karma venait d'apparaître et avait bien fait.
La fin du cours se termine assez rapidement. En réalité, puisque je ne dessinais plus et que j'écoutais attentivement, je me rends compte que finalement, son cours est plutôt intéressant.
Comme convenue, avant de sortir de cours, je rejoins Louise qui est debout, devant son bureau. Les derniers à sortir sont mes amis qui referment bien la porte.
- Tu vas vraiment m'engueuler car je dessinais ? Dis-je en riant légèrement
- Non sois pas bête idiote. Juste que finalement j'ai réfléchi à hier et je me suis rendue compte que l'on ne s'était pas séparées sur d'excellent terme...
- Moi je trouvais que les derniers baisers étaient plutôt pas ma-...
Je marque une pause en entrouvant ma bouche qui prend la forme d'un "O" avant de reprendre :
- Oh... je vois. 'Tain, je suis longue à la détente. Donc tu voudrais qu'on le fasse une dernière fois ? Lui demandais-je avec un air enjôleur
- Ce soir, après ton boulot, viens chez moi, je t'accueillerai comme il se doit ma belle...
- Vivement ce soir alors ! Mais là faut que je me dépêche, faut que j'aille acheter une poupée à ma sœur ! Comme on est mercredi elle est à la maison, je vais lui faire une surprise avant d'aller bosser !
- Vas-y, file, et ne me reviens pas trop épuisée... ~
Comme si nous étions des aimants, nos corps viennent se coller l'un contre l'autre pour que nos lèvres échangent plusieurs baisers tendres. Et moi qui pensait que c'était la fin, finalement il me reste encore quelques heures de bonheur qui me feront oublier hier...
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