Chapitre 9 : j'aurais préféré la prison
Accompagnée de mon avocat, Me Fleming, je répondais aux questions du shérif Keller. Il était déjà minuit passé.
- Que faisais-tu le matin du 4 juillet ? demanda Keller.
- J'étais chez moi, répondis-je simplement. Je faisais la grasse matinée, comme tous les jours de vacances.
- Tes parents peuvent le confirmer ?
- Ils travaillaient, déclarai-je.
- Comment qualifierais-tu ta relation avec Jason Blossom ?
- Je ne l'aimais pas, mais je ne le détestais pas non plus. En fait, j'étais indifférente.
Alors là, je mentais carrément au shérif : je détestais Jason mais ça, je ne pouvais pas le dire.
- Est-il vrai que le 24 juin au soir, tu as eu des relations sexuelles avec Jason ?
Merde alors, comment il savait cela ? C'était sûrement Cheryl qui avait tout balancé. J'avais envie de l'étrangler, je ne la reconnaissais plus. Je la connaissais depuis ma naissance quand même ! Sachant que mes parents ne pouvaient pas entendre ce que je disais puisque nous étions dans une pièce insonorisée, je décidai de jouer la carte de l'honnêteté :
- C'est vrai.
- Est-il vrai que tu n'étais pas consentante durant ce rapport ?
- C'est vrai aussi, répondis-je. Jason m'a droguée à l'aide de Chuck Clayton.
- Bien. Nous devrons procéder à des analyses pour confirmer cela. Si elles s'avèrent être vraies, tu pourras même porter plainte. Autre question : reconnais-tu cette arme ?
Il me montra l'arme de mon père, et je soupirai :
- Vous me l'avez déjà demandé quand nous étions chez moi, et je vous ai répondu : c'est l'arme de mon père.
- C'est aussi l'arme qui a envoyé une balle dans la tête de Jason. C'est toi qui a tiré ?
- Non, dis-je simplement.
- Bien. Dès demain nous aurons des informations sur l'autopsie du corps de Jason, m'informa le shérif Keller. Je te poserai à nouveau des questions. Compte tenu des accusations des Blossom et ton alibi qui ne peut pas être vérifié, nous sommes contraints de te garder au poste durant la nuit. On va t'installer dans une cellule.
Je n'avais jamais voulu tuer Jason et je n'avais jamais touché l'arme de mon père : comment en étais-je arrivée là ? Plus grave encore : comment se pouvait-il que ce soit l'arme de mon père qui ait tué Jason ? C'était inexplicable, personne dans ma famille n'aurait fait un truc pareil. Je n'y comprenais rien, et tout s'enchaînait trop vite. J'étais comme déconnectée de la réalité, simple spectatrice de ma propre vie. Je me contentai de marcher à côté du shérif Keller qui me tenait le bras. Je vis ma mère protester et une fois de plus, mon père la retint. On m'installa dans une cellule assez spacieuse, avec un lit et des couvertures dessus. Mes parents vinrent me dire qu'ils allaient me sortir de là le plus vite possible, et un officier les chassa, me laissant seule dans le noire dans ma pauvre cellule. J'eu envie de hurler, mais je n'avais même pas la force de le faire.
Le lendemain, je me réveillai aux alentours de 7h, et j'eu même le droit de prendre une douche. Vers 8h, mes parents arrivèrent et me dirent la même chose que la veille : ils allaient tout faire pour m'innocenter. Malheureusement, en réalité, ils ne pouvaient pas faire grand chose.
Une demie heure plus tard, je fus surprise d'apprendre la visite d'un certain Archibald Andrews. Sa visite me réconforta bien plus que ce que j'imaginais.
- Je suis désolé de ce qui t'arrive Jenna, mais t'inquiète pas, on ne te laissera pas tomber, murmura-t-il, plein de convictions. Veronica voulait m'accompagner mais sa mère l'a privée de sortie. C'est un peu la guerre en ce moment chez elle, à cause des magouilles de son père.
- Je comprends, dis-je en essayant de ne pas paraître trop pitoyable. Et Jug ?
Mais question sembla l'étonner un peu : c'était vrai que Jughead et moi, nous nous étions rapprocher en très peu de temps.
- Heu, il est avec Betty, m'annonça Archie, un peu gêné. Je crois qu'ils sont allés voir le scout Dilton qui a trouvé Cheryl le matin du 4 juillet. Tu vois, ils font tout pour t'aider !
Ils passent surtout beaucoup de temps ensemble, pensai-je intérieurement. Je sentis un poids peser sur mon estomac : visiblement, il n'y avait pas que moi qui s'était rapproché de Jughead. Soudain, je me souvins que Betty avait appelé Jughead en panique l'autre soir, à cause d'Archie. Trop curieuse pour me retenir, je demandais :
- Au fait, ça s'est arrangé avec Betty ? Jughead m'a vaguement raconté.
- Je ne l'aime pas comme elle voudrait, soupira-t-il. Mais c'est ma meilleure amie, il faut que ça s'arrange.
- Je vous le souhaite. Vous avez de la chance de pouvoir compter l'un sur l'autre.
- Tu sais, tu peux aussi compter sur moi, ajouta Archie en me prenant la main.
Ce geste me surprit, et je me raidis un peu. Archie était gentil avec tout le monde, mais je ne savais pas qu'il était tactile. Archie dû sentir que ce geste me mettait mal à l'aise et il retira sa main. Un silence gênant s'installa mais il ne dura pas longtemps.
Un peu plus tard, je reçus la visite du shérif Keller.
- Bon, on a les résultats des analyses du corps de Jason : je dois donc te poser de nouvelles questions. Tout d'abord, que faisais-tu le 11 Juillet ?
-J'étais en vacances avec mes parents, sur la côte californienne.
- Ils peuvent donc le confirmer ? Tu penses qu'ils ont des papiers qui le prouverait ?
- C'est sûr : ma mère range tout très soigneusement.
- Très bien, dans ce cas, je vais envoyer un de mes officiers chercher un quelconque papier qui en témoignerait. Dès que ce sera fait, tu seras libre.
- Mais comment ça se fait ? demandai-je. Jason n'est pas mort le 4 ?
- Non : nous pensons qu'il a été pris en otage, puis tué une semaine plus tard.
Une demie heure plus tard, on me fit sortir de la cellule, et on me rendit mes affaires -autrement dit ma veste et mon téléphone. C'était un miracle qu'il ait encore de la batterie. Je l'allumai rapidement et constatai un message de Jughead : « J'arrive, on est en route avec Betty. Archie m'a dit qu'il y avait de fortes chances pour que tu sois libérée. » Il m'avait envoyé ce message depuis quinze minutes : il ne devait pas tarder à arriver. Toutefois, son message ne me fit même pas plaisir : putain, il ne pouvait pas lâcher sa Betty cinq minutes, même pour venir me voir en prison ?
Une fois que les officiers et plus particulièrement le shérif se s'étaient excusés de m'avoir accusé innocemment, mes parents et moi pûmes sortir. En fait, je réalisais ce que cela voulait dire : Jason n'avait pas été tué le 4, mais le 11. Ce ne pouvait être ni moi, ni ma famille qui l'avait tué, puisque nous étions absents. J'étais libre, et définitivement innocente. En un rien de temps, la douleur qui tordait mon estomac depuis quelques jours s'en alla. Ça faisait du bien. Cependant, ça n'expliquait pas pourquoi l'arme de mon père était l'arme du crime : mais pour le moment, ce n'était pas mon soucis.
Mon père prit la main de ma mère, et il passa une bras autour de mes épaules : lui aussi devait être soulagé que sa famille soit enfin réunie. Nous sortîmes donc du poste du police. Finalement, vu ce qui m'attendait dehors, j'aurais préféré rester dans ma cellule quelques jours.
D'abord, je vis Jughead au loin. Il avançait. La simple vision de son bonnet aurait dû me r éconforter, mais non : il n'était pas seul, mais accompagné de Betty. Jusque là, rien d'anormal. Sauf qu'ils se tenaient la main. Ils avaient l'air d'avoir une discussion très sérieuse, et Betty fronçait les sourcils. Ils s'arrêtèrent à quelques mètres de moi, sans m'avoir vu et devinez-quoi : ils s'embrassèrent. Jughead donna un putain de baiser réconfortant à Betty.
Alors là, c'en était trop. Je repoussai sèchement le bras de mon père qui était toujours sur mes épaules, et partis en courant. Je ne savais pas où j'allais, mais je ne pouvais pas rester là. J'ignorai les protestations de mes parents, ainsi que celles de Jughead qui semblait enfin m'avoir vue. Je ne voulais pas me retourner. Cependant, il parvint à me rattraper -bon, il faut dire aussi que je cours comme une tortue. Il m'attrapa le bras et me força à me retourner, découvrant mon visage baigné de larmes. Il semblait surpris et ne comprenait rien à ma réaction :
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda-t-il doucement.
Pour toute réponse, je lui envoyai une claque dans la figure.
Voilà alors quelques petits mots :
Déjà je voulais remercier Apprillina pour sa magnifique cover ! J'en suis très contente, encore merci à toi et n'hésitez pas à aller sur son profil, elle fait de très jolies covers !
Ensuite, n'hésitez surtout pas à réagir en me laissant des commentaires, pour me dire ce que vous en pensez, ou si vous avez des remarques, des conseils, etc. ça me ferait très plaisir !
Sinon, comment avez-vous trouvé ce chapitre ? Selon vous, comment ça se fait que ce soit l'arme du père de Jenna qui soit l'arme du crime ? Et qu'est-ce que vous pensez du couple Betty/Jug ? Ça va durer selon vous ?
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