Je crois que je me suis endormi car des coups à ma porte me réveille en sursaut.

Je regarde la télé. Un documentaire sur les dinosaures y est maintenant diffusé.

Je me lève difficilement de mon lit et vais ouvrir la porte. Anthony se dresse devant moi. Mais qu'est ce qu'il me veut, lui ? Me dire qu'il a des trucs à faire ? J'espère pas pour lui...
Il me sourit et dit :

- Puis-je entrer ?

Je lui souris à mon tour et lui fais signe d'entrer. Il pénètre dans ma chambre et fixe la télé où ils disaient qu'ils avaient retrouvé un squelette de diplodocus il n'y a pas longtemps. J'éteins la télé et lui demande :

- Alors ? Pourquoi t'es venu ?

- Pour te donner les cours que t'as raté...

Je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'impression qu'il cherche quelque chose. Il parcourt toute la pièce des yeux. Tous les moindres recoins sont analysé dans son regard. Ça me met mal à l'aise...

- Tu cherches quoi au juste ?

Pour toute réponse, il s'avance vers mon lit, s'assoit dessus et s'empare de mon livre posé sur la table de nuit.

- Il parle de quoi ce livre ?

- Ben... c'est un roman policier...

Sans attendre d'autre explications, il repose le livre à sa place et se relève. C'est quoi ce comportement bizarre ?! C'est... vraiment malaisant... Il est maintenant en train de fixer avec insistance mon ordinateur.

- Tu vas bien, Anthony ?

- Tu pose trop de questions, Sophie.

J'ai l'impression que cette affirmation à un double sens... Hugo lui a-t-il raconté notre ''malentendu'' de ce matin ?

Anthony se rassois à mes côtés et semble se calmer petit à petit.

- Excuse moi... Je suis un peu... bouleversé... dit-il enfin

- Mais pourquoi ?

- Tu vois ?! Encore une question ! Tu peux pas t'occuper un peu de tes affaires ?! Je n'aime pas les gens trop curieux !

Merde ! Il faut que je reprenne la situation en main ! Je souffle. En fait je me suis trompé... Il n'est pas du tout calmé... c'est même bien pire que tout à l'heure !

C'est alors qu'il s'empare brusquement de la photo de John, Julien et moi à la plage qui était aussi sur ma table de nuit.

Mon coeur se met à battre plus vite. Et s'il me reconnaissait sur la photo ? Il me la montre.

- C'est qui eux ?

- C'est qui qui pose des questions maintenant ?

- RÉPONDS !!

Je sursaute. Je ne m'attendais pas à ce qu'il hurle comme ça...

- Ce sont juste mes deux grands frères ! Pas la peine de t'énerver !!

Il me regarde d'un drôle d'air puis, sans prévenir, me fait un immense sourire.

- Désolé, Sophie. C'est juste que... Je suis un peu stressé c'est temps ci...

Cette fois-ci je ne lui demanderais pas pourquoi ! J'ai bien retenu la leçon ! Il se lève doucement et dit :

- Bon, il faut que je te quitte je... j'ai des trucs à faire ! A demain !

Et il s'en va. C'est moi où il vient de dire ''j'ai des trucs à faire'' ? Franchement, j'en ai marre !

Je regarde autour de moi pour me persuader que cette visite n'était pas un rêve. Soudain, mon regard s'arrête sur ma table de nuit. Mon coeur ratte un battement. La photo à disparue !!

Je me lève comme ci j'avais le feu aux fesses et fouille toute ma chambre. Mais la photo à bel et bien disparue... Je suis sûre que c'est Anthony qui l'a prise ! Il a dut me reconnaître dessus ! Si ça se trouve, il m'a déjà reconnut depuis le début ! Oulala ! C'est la catastrophe ! Comment je vais pouvoir lui prouver qu'il peut me faire confiance s'il m'a reconnut ?! Merde ! J'ai fais n'importe quoi ! Cette mission est raté !! Je ne vais pas pouvoir me venger !!

Les larmes commencent à couler pour la deuxième fois aujourd'hui. Et je n'ai plus la photo pour me remonter le moral ! Les larmes coulent de plus en plus et de petits sanglots s'échappent de ma gorge.

Je plonge sur mon lit et enfouie la tête dans mon oreiller. Là, je peux crier, comme ça, personne ne m'entendra... Je pousse donc un long cris qui s'étouffe grâce à l'oreiller.

Il faut vraiment que je me ressaisisse. Ça ne sert à rien de pleurer, ça n'arrangera pas mon cas, ça ne me ferra pas revenir en arrière... Mais c'est plus fort que moi... ça me soulage le coeur...

Me voila enfin calmé. Enfin... a peu près calmé... ça fait au moins une heure que je pleure dans mon oreiller.

Mais maintenant, je suis assise sur le bord du lit. Quelques larmes s'échappent encore de mes yeux mais sinon, tout va bien. Je renifle.

Je sais ce que je dois faire ! Je dois appeler John ! Sa voix va me rassurer j'en suis sûr ! Je m'empare de mon téléphone et compose son numéro. Je porte le portable à mon oreille et attends que John décroche.

- Allô ? Sophie, c'est toi ?

A mon grand étonnement ce n'est pas John qui répond mais Julien.

- Ouais, c'est moi. Il est où John ?

- Il est en réunion au QG et il a oublié de prendre son tel... Comme j'ai vu ton numéro sur l'écran, je me suis permis de répondre.

Un grand silence répond à sa tirade.

- Je vois que tu es très contente que ce soit moi... Cache ta joie surtout.

- Désolé mais je voulais vraiment parler à John. C'est... urgent.

- C'est à quel propos ?

- Euh... La mission...

- Adresse toi à moi, dans ce cas. C'est moi ton gérant de mission, j'te rappelle !

- Euh... oui mais... enfin... Je...

- T'as fais une connerie c'est ça ?

- Euh... ben... c'est-à-dire que... ouais.

Je l'entends soupirer à travers l'appareil. Les larmes recommencent à couler. Je sens qu'il va m'engueuler, me traiter de tous les noms comme il a l'habitude de faire. Voilà pourquoi je voulais parler à John et pas à lui. Mais, contre toute attente, ce qu'il me dit me sidère :

- Bon ! Rendez-vous dans deux heures aux resto juste devant ton université.

- Euh... ben ok... a toute.

- Ouais, à toute.

Il raccroche. Je regarde dans le vide, bouche-bée. Julien va faire le déplacement jusqu'ici juste pour m'aider ? Il est peut être plus sympa qu'il en a l'air...