Chapitre 27 (1ère fin) : Explications
- Je vais tout t'expliquer.
Un lourd silence s'installe tandis qu'il plonge son regard dans le mien. Ma bouche devient instantanément sèche. J'ai peur de ce que je vais entendre...
Julien se racle la gorge et commence son explication d'une voix rauque :
- Ma mère n'est pas morte dans un accident de voiture...
Il s'arrête, prit par une quinte de toux. Mon sang se glace. Je n'aime pas le voir si mal en point...
Une fois calmé, il reprend la parole :
- Elle avait une maladie... De la gorge.
- Elle... elle est morte de ça ?
Il hoche la tête et ferme les yeux.
- Le médecin nous a apprit, à John et moi, que cette maladie est héréditaire mais nous n'avions pas prit en compte son avertissement. Nous avions d'autres problèmes, notre mère venait de mourir et notre père n'était plus que l'ombre de lui-même, toujours fou amoureux de notre défunte mère.
Il se tait. Ma vue est brouillée par les larmes alors que je commence à comprendre peu à peu ce qu'il s'apprête a m'annoncer.
- Notre père a eu un accident : il a foncé dans un mur à 100km/h. Il est mort sur le coup. J'ai toujours pensé qu'il s'était suicidé, John aussi. Il était si désespéré ! Tout ce qu'il voulait c'était retrouver ma mère dans l'au-delà. C'est donc ce qu'il a fait.
Mon cœur se sert. La vie des jumeaux n'était vraiment pas toute rose avant mon arrivée...
- Enfin bref, je m'égare...
Je le coupe en posant ma main sur son épaule :
- Ne continue pas. Je sais ce que tu vas m'annoncer...
Il a un petit rire nerveux.
- Eh oui ! C'est moi le jumeau malchanceux, je pense qu'on avait comprit !
Il lève son poing en l'air et l'abat sur son matelas avec rage. Des larmes perlent aux coins de ses yeux turquoise mais, elles ne tombent pas.
Le voir dans cet état me brise le cœur. Je ne sais pas quoi faire pour lui remonter le moral... Je murmure :
- Julien...
Il lève son beau regard vers moi.
- Sophie...
L'entente de mon prénom sortant de sa bouche me donne des frissons. Je me penche sur lui et dépose un légé baiser sur ses lèvres. Il passe sa main valide dans mon cou pour approfondir notre baiser mais, une personne entre, nous empêchant d'aller plus loin.
- Hum ! Veuillez m'excuser mais je dois vous parler.
Je me tourne vers le docteur, un peu frustrée. Je hoche la tête et sors de la chambre en adressant un sourire triste à Julien.
Le médecin me suit et nous rejoignons John et Marguerite. Le médecin se racle la gorge et nous regarde tour à tour avant de prendre la parole :
- Votre frère a...
- On sait ce qu'il a ! On veut juste savoir si il peut être guérit ! le coupe John.
Le docteur fait un petit sourire qui fait renaître un peu d'espoir dans mon cœur.
- Heureusement, nous avons détecté la maladie avant le stade terminal. Il a une grande chance de survivre.
Je ferme les yeux, soulagée. Un lourd poids s'est envolé de mes épaules.
- Enfin...
Il laisse sa phrase en suspens, hésitant. Le poids est de retour sur mes épaules.
- Enfin quoi ?!
John perd patience. Marguerite essaie de le calmer en posant une main sur son épaule.
Une grosse boule se forme dans ma gorge m'empêchant d'avaler convenablement ma salive. J'ai vraiment peur de ce que va dire le docteur...
- Il va survivre plus longtemps que prévu mais... il va mourir jeune, ça ne fait aucun doute...
Je sers mes dents pour retenir mes larmes de couler devant le médecin. John baisse la tête, les yeux fermés en serrant les poings.
- Je... je peux retourner le voir ? demandai-je.
Le médecin semble hésiter mais, quand il voit ma tête, il hoche la tête, me donnant son accord. Je dois vraiment avoir l'air triste et dépité...
Le docteur m'accompagne jusqu'à la chambre et m'ouvre la porte. J'y entre, le cœur lourd et la mort dans l'âme.
Je cligne plusieurs fois des yeux tellement le blanc immaculé de la chambre m'éblouit. Julien est toujours allongé dans son lit aux draps blancs et toujours vêtu de sa robe de chambre aussi blanche que le reste.
- Alors ? C'est quoi le verdict ? Je meurs bientôt ?
J'ai l'impression qu'il vient de sortir mon cœur de ma cage thoracique et qu'il le sert très fort. Il prend ça à la rigolade mais je sais bien qu'il est triste et qu'il a peur de quitter ce monde trop tôt en me laissant derrière lui.
Je prends une grande bouffée d'air et lui annonce d'une traite :
- Tu vas vivre plus longtemps que prévu mais tu vas quand même mourir jeune...
Je retiens ma respiration pour éviter un sanglot d'éclater dans ma gorge. Je baisse les yeux et contemple mes pieds pour éviter de croiser son regard triste mais aussi pour éviter de lui montrer que je suis en train de pleurer. Je ne veux pas lui transmettre encore plus de tristesse qu'il n'en a déjà...
Je l'entends pousser un profond soupire avant de me demander :
- Sophie, vient, approche.
Je fais quelques pas vers son lit, un peu à contrecœur.
- Sophie...
Je lève mon regard empli de larmes vers lui.
- Je ne veux pas que tu meurs...
Ma voix s'est brisé a la fin de ma phrase. Je cache mon visage dans mes mains et éclate enfin en sanglots. Ça ne sert plus a rien de me retenir...
Julien ne dis rien et se contente de tapoter son lit de sa main, m'invitant a m'asseoir près de lui. Je lui obéit tout en reniflant bruyamment et vient m'asseoir sur son lit.
- Sophie...
Il pose sa main sur mon bras et me force a retirer mes mains de mon visage.
- Ne pleurs pas...
Je secoue la tête. Comment veut-il que j'arrête de pleurer ? Il va mourir ! Je vais le perdre pour toujours !
- J'y arrive pas. dis-je.
Il tend son bras avec la main valide et m'essuit une larme qui coulait sur ma joue.
Puis, ses lèvres s'étirent en un sourire resplendissant. Je me demande comment il arrive à sourire dans un moment pareil... Je viens quand même de lui annoncer qu'il allait mourir...
Malgré tout, son sourire m'apaise et me calme. Bientôt, les larmes s'arrêtent de couler sur mes joues.
- Sophie, embrasse moi, j'ai besoin de me sentir vivant.
Je ne me fais pas prier et écrase mes lèvres sur les siennes avec force. Moi aussi, j'ai besoin de me sentir vivante.
Nos langues se croisent et s'enroulent l'une à l'autre comme liées à jamais. Mon cœur accélère sa cadence. Qu'est-ce que je l'aime...
Nous séparons nos bouches pour reprendre notre respiration. Il plonge son beau regard turquoise dans le mien. Il me prend la main et la sert très fort.
- Il me reste encore du temps à vivre. Pendant ce temps, on vivra la vie à fond ensemble et on va oublier que la mort viendra me chercher plus tôt que prévu, d'accord ?
Je hoche la tête.
- Oui !
Il sourit.
- Et... quand je serais mort... je ne veux pas que tu pleurs, je veux que tu vives ta vie à fond ! Tu me le promet ?
Je hoche à nouveau la tête, la gorge serrée.
- Sophie, je t'entendre me le promettre... s'il te plaît...
J'avale difficilement ma salive pour faire disparaitre la boule qui me bloque la gorge. Je prends une grande inspiration et lache :
- Je te le promet, Julien.
Il sourit, satisfait et je dépose un légé baiser sur ses lèvres avant que la porte de la chambre s'ouvre et que John entre en trombe. Il se jette littéralement sur son frère et le prend dans ses bras. Il le sert très fort comme si il se tenait à une bouée de sauvetage.
Enfin, les deux jumeaux se lâchent et Julien fait promettre à John la même chose que moi. John hésite, puis, finalement, un beau sourire s'affiche sur ses lèvres, éclairant son visage. Et il promet.
- Je te le promet.
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