Devrais-je le repousser ou lui rendre son baiser ? La décision est tellement logique, elle se fait d'elle même ! Je lui rends son baiser le coeur battant. Je plaque mes mains sur sa nuque pour l'approfondir. Ses lèvres son brûlantes de désir et je comprends qu'il veut aller plus loin. J'entrouve ma bouche et sa langue rejoins la mienne en une dance endiablé. L'air me manque mais je n'ai qu'une envie : continuer de l'embrasser.

La main valide de Julien passe sous mon T-shirt. Je sursaute à son contact glacé. Il se décolle un peu de moi, plante son regard dans le mien en souriant et murmure :

- Je t'ai fais peur ?

- Non ! C'est juste que ta main est froide !

Il se met à rigoler et à l'écraser de tout son poids. Je me débat en rigolant.

- Julien ! Pousse toi ! Je peux plus respirer !

Julien se pousse, mort de rire. Je me met en position assise et prends une grande bouffée d'air. Nous sommes assis l'un à côté de l'autre et le silence s'installe. Je décide de le briser en murmurant :

- C'est bizarre non ?

Il a un rire nerveux et demande :

- Qu'est ce qui est bizarre ?

- Ben... tu sais... Nous deux...

Je le gratte la nuque, gênée. Il fait un sourire timide et détourne le regard.

- Bon ! Je vais aller apporter les papiers à John.

Il se lève et se dirige à pas lents vers la porte de sortie. Avant qu'il ne quitte la chambre, je me rappelle :

- Julien !

Il se retourne, un sourire aux lèvres.

- Quoi ?

- Je pense que... on ne devrait pas encore le dire à John... pour nous deux.

Je le vois froncer les sourcils.

- Pourquoi ça ?

- Je ne sais pas... il ne faudrait pas qu'on se donne de faux espoirs... à John et à nous même...

Son sourire s'agrandit.

- Donc, tu insinue qu'il y a peut-être quelque chose entre nous ?

Je hausse les épaules en rougissant.

- Peut-être...

Il hoche la tête avec le même sourire toujours sur ses lèvres et sort de ma chambre.

Je m'affale sur mon lit un sourire aux lèvres. Je ne pensais pas que Julien ressentait ce genre de sentiment pour moi...

Je repense à mon aventure que j'ai vécue avec lui, à toutes ses crises de jalousie quand j'étais trop proche de Hugo. Tout s'explique maintenant !

Et dire que j'avais prévue de tout quitter après avoir fini la mission. Ma décision est remise en question après ce baiser. Je ne peux pas partir et laisser Julien et John tout seuls ! Grâce a Julien, j'ai presque oublié que j'ai peut-être tué Hugo... Je soupire.

***

Je me réveille en sursaut à cause d'un cauchemar. Je viens de revivre la scène où j'ai tuée Hugo. Je me redresse en position assise sur mon lit. Je suis toute tremblante et transpirante. Je regarde l'heure sur mon réveil. Il est 3h du matin. Je me frotte les yeux, épuisée. Pourtant, il faut que je dorme car, cet après-midi, je dois aller au tribunal en tant que témoin.

D'ailleurs, cela fait 5 jours que la fête a eu lieu et, à ce qu'il paraît, Georges Mylo est aller se rendre tout seul à la police. Tous les journaux et les médias en parlent. Je trouve cela surprenant venant de Georges... Peut-être en a t-il eu marre de fuir ou alors il préfère ne pas mettre l'avenir de son fils en danger... Je n'en sais rien mais cela m'arrange énormément !

Je soupire et me rallonge. Il faut que je dorme ! Dix minutes passent et je ne suis toujours pas endormi. Les images de mon acte défilent devant mes yeux. Je ne vais jamais réussir à me rendormir...

Soudain, une idée me traverse l'esprit. Je me lève et sors de ma chambre. Je traverse le couloir sur la pointe des pieds et arrive devant une porte. J'ouvre la porte et entre à pas de loup dans la pièce. Je referme la porte et m'avance vers le lit où Julien dort. Je le contemple quelques instants. Il est torse nu, je peux admirer, dans la pénombre, ses abdos saillant. Son ventre se lève et s'abaisse au rythme de sa respiration. Il est mignon, on dirait un ange quand il dort...

Je m'allonge à ses côtés en essayant de ne pas le réveiller. Je me blottis contre lui et ferme les yeux. Je crois que je l'ai réveillé car, juste avant de m'endormir, je sens sa main me serrer contre lui.

- A table !

Cet appel me réveil en sursaut. J'ai bien fini ma nuit même si ne n'ai pratiquement pas dormi avant d'aller dans la chambre de Julien. D'ailleurs, celui-ci n'est pas là... Il a du se réveiller avant moi.

Je sors de la chambre pour aller dans la mienne. Mon coeur bat la chamade quand je pense à ce qui m'attend aujourd'hui.

Je m'habille en vitesse et file dans le salon rejoindre les deux garçons. Quand il me voit, John m'annonce :

- Aujourd'hui, on mange de la purée préparé par Julien et moi !

Je souris. Ils ont enfin décidé de se mettre à deux à la cuisine ! Je suis sûre que ça va être délicieux !

Je m'assois à la table où le couvert est déjà dressé. Je regarde Julien s'asseoir en face de moi. Quand nos regards se croisent, il me fais un grand sourire. Mon coeur s'accélère en pensant à tous ce qu'il s'est passé entre nous. Pas grand chose en fait mais cela a suffit à me faire changer d'avis sur mon départ. Je vais rester ici, avec Julien.

John nous sert de la purée sans se rendre compte des regards échangés entre Julien et moi. Puis, il s'assoit avec un sourire. Les deux garçons mangent leur purée, qui a l'air plutôt bonne, mais moi, je n'ai pas faim. John annonce alors, le sourire aux lèvres :

- Aujourd'hui, la mission s'achève enfin ! Georges va être envoyé en prison, tu as exaucé ton rêve de vengeance Sophie ! Faudra fêter ça !

Julien lève son verre le regard malicieux. Mon coeur s'accélère à nouveau, c'est le moment ou jamais d'annoncer à John que Julien et moi avons plus qu'une relation fraternelle à présent...

Je jette un regard à Julien pour lui faire comprendre ce que je veux faire, il aquiece. Je me racle la gorge et déclare d'une petite voix :

- John ? Julien et moi on doit t'annoncer quelque chose d'important...

Il me regarde avec un sourire rayonnant, attendant la suite.

- Et ben...

Je me sens assez gênée. J'ai l'impression que je suis rouge tomate tellement j'ai chaud. John ricane en nous voyant tout les deux rouge comme des pivoines.

- Laissez moi deviner... Julien s'est enfin décidé à faire le premier pas dans votre relation ?

Julien se gratte la nuque, gêné et il déclare :

- Ouais, c'est ça.

Un immense sourire apparaît sur le visage de John.

- J'y crois pas ! C'est pas trop tôt ! Raison de plus pour faire la fête ce soir pas vrai ?!

J'éclate de rire suivis de près par les jumeaux.

Le repas fini, je décide d'aller me détendre dans mon jacuzzi. Je le met en marche, me déshabille, m'attache les cheveux et j'entre dans le bain à bulles.

J'essaie de me détendre mais c'est impossible. Je vais revoir Georges et Anthony cet après-midi. Ça va être horrible d'être confronté à Anthony après ce que j'ai fais à Hugo. Et je pense aussi à tout ce que ma mère m'a caché.

Les larmes commencent à couler malgré moi. Je les essui du revers de la main et soupire. Décidément, je ne vais pas arriver à me détendre avant le départ...

Je sors du jacuzzi, c'est peine perdue de toute façon. Je sors de la salle de bain après m'être rhabillé. Dans le couloir, je croise Julien qui s'avance vers moi, l'air inquiet.

- Ça va Sophie ?

Je hoche la tête un petit sourire sur mes lèvres.

- Arrête de mentir, je sais que t'as pleuré.

- Qu'est ce qui te fait croire ça ?

- T'as les yeux rouges...

Mince... Il m'a démasqué... Je vais devoir tout lui dire maintenant... Je pousse un soupire.

- C'est rien, ne t'inquiète pas.

- Si ce n'était rien, tu n'aurais pas pleuré, Sophie... tu peux tout me dire, je suis là pour toi...

Ces mots me rappelle ceux que ma mère me disait et ça me fend le coeur. Les larmes recommencent à couler et je déclare :

- C'est que... Je n'arrête pas de penser à ce que j'ai fais à Hugo et à ce que ma mère m'a fait à moi. Elle m'a trahit, Julien tu te rends compte ?!

Ma dernière phrase se transforme en un hurlement désespéré. Sans plus attendre, Julien m'entoure de ses bras protecteurs et je me blottis contre son torse musclé. Nous restons enlacés quelques instants, le temps que je me calme et que mes larmes cessent de couler. Que je suis bien dans ses bras ! Je pourrais rester comme ça pendant l'éternité ! Mais, au bout d'un moment, il me détache de lui et plante son regard dans le mien :

- Ça va mieux ?

- Beaucoup mieux.

- Sophie, sache que moi, je serais toujours là et que je ne te trahirais jamais.

Cette phrase me fait littéralement fondre. Je saute donc à son cou et l'embrasse pationnément. John, passant par là juste à ce moment ricane :

- Oooh ! Que vous êtes mignon ! Mais, vous savez, il y a des chambres pour faire ce genre de chose...

Je me détache de Julien, rouge de gêne. Lui, jette un regard noir à son frère et lui lance :

- T'aurais pas pu te la fermer pour une fois !

John  allait répliquer mais je ne lui laisse pas le temps de le faire :

- C'est pas grave ! De toute façon il faut que j'aille me préparer pour le tribunal.

Je les laisse en plan dans le couloir et entre dans ma chambre. Je me coiffe les cheveux et me les attache en un chignon stricte. Puis, je met du rouge à lèvres et du mascara. Il faut que je sois présentable pour voir la vie de Georges être gâchée !

Je pousse un profond soupire et m'assois sur le lit. Je regarde l'heure. Il est 15h, on ne devrait pas tarder à y aller, l'audience a lieu à 16h...

Je plonge dans mes pensées quand, soudain, j'entends la voix de John m'appeler.

- Sophie ! Il faut y aller !

Mon coeur ratte un battement et je me lève précipitamment. Je rejoins les jumeaux dans l'entrée où je me vêtis d'une veste avant de sortir à leur suite. Nous entrons tous les trois dans la voiture et celle-ci démarre.

Un petit sourire naît sur mes lèvres : ma vengeance est sur le point de se terminer !