Chapitre 21 : Catastrophe
Je fais un sourire à Hugo. Lui aussi me sourit, d'un sourire empli de plaisir. Des frissons me parcours. Dans son sourire, je peux voir tout ce qu'il s'est retenu de faire quand on était à l'internat.
Je secoue et avance vers lui, laissant mes craintes de côté. Il faut vraiment que je récupère ces papiers !
Je le pousse contre le lavabo et l'embrasse à pleine lèvres. Je sens sa langue venir chatouiller la mienne et mon coeur ratte un battement. Il faut que je trouve quelque chose pour l'assomer ! Je ne veux pas perdre ma virginité avec lui !
Il commence à enlever ma veste. Je le laisse faire. Je prends sa tête dans ma main gauche pour approfondir notre baiser tandis que ma main droite cherche, à l'aveuglette, quelque chose d'assez dure sur le lavabo pour pouvoir l'assomer. Mais je ne trouve rien et il commence déjà à enlever mon T-shirt.
Je commence à paniquer, mon cerveau marche à mille à l'heure. Il faut que je trouve une idée !
Soudain, une idée évidente me traverse l'esprit : le pommeau de douche ! Je pourrais très bien l'assomer avec !
J'arrête de l'embrasser. Je suis maintenant en soutient gorge devant lui, qui en redemande encore. Je lui jette un regard aguicheur et me dirige vers la douche d'un pas sensuel. Il me suit de près, brûlant de désir.
Nous sommes tous les deux à l'intérieur de la douche. Hugo se déshabille devant moi. Oula ! Il perd pas de temps lui ! Je ferme les yeux, dégoûtée et m'empare du pommeau de douche. Sans attendre, je l'écrase sur le crâne de Hugo de toute mes forces. Celui-ci pousse un cri et tombe par terre en se cognant la tête au passage. Je vérifie si sa tête saigne, mais non, il aura juste une bosse.
Je soupire de soulagement. Bon ! Maintenant je vais vérifier si ce sont les bons papiers ! Mais d'abord, je me rhabille.
- Bravo Sophie ! Bien joué, tu l'as bien eu !
- Merci ! Je t'avoue que, à un moment, j'ai vraiment eu peur...
- C'est normal ! Ce mec est un psychopathe. Il t'aurais peut-être violé si tu n'avais rien fais pour te défendre...
Je fais les gros yeux. Ce que dis Julien est peut-être un peu excessif... Je ne pense pas que Hugo soit capable de faire une chose pareil... c'est quand même mon ami... enfin... C'était mon ami ! Parce que, dès que je récupère mes papiers, je me casse d'ici et je ne le revoie plus jamais !
Je m'empare de la veste de Hugo et cherche dans les doublures. Je tombe enfin sur des papiers pliés en huit. Ils étaient quand même bien cachés ! Ils doivent être très important...
Je les déplis, le coeur battant. Pourvu que ce soit les bons et que je n'ai pas fais ça a Hugo pour rien ! Je les passe en revue avec un énorme sourire.
- Julien ! Ce sont les bons papiers !
- Génial ! Ça nous fait une bonne preuve ! Tu peux partir Sophie. Un taxi t'attend au bout de la rue.
Mais je n'écoute plus Julien. Mes yeux viennent de se poser sur un prénom que je ne connais que trop bien. Celui de ma mère : Rosa. Que faisait-elle sur l'un des papiers de Georges ?
Le monde s'écroule autour de moi quand je comprends ce que le nom de ma mère fait là. Ça paraît tellement évident ! Pourquoi n'y ai-je pas pensé avant ?
- Qu'est ce qu'il se passe, Sophie ?
- Je crois que ma mère vendait de la drogue pour le compte de Georges...
Le silence me répond. Julien doit être aussi choqué que moi...
Une des dernières phrases dite par ma mère avant qu'elle ne meurt me revient à l'esprit : ''Je ne veux en aucun cas faire ce que vous me dites ! J'en ai marre d'être à vos ordres Georges !''. Je comprends mieux cette phrase maintenant.
Les larmes dégoulinent sur mes joues. Je tombe à genoux, mon coeur est brisé. Toute ma vie n'est basé que sur un mensonge de ma mère ! Pourquoi a-t-elle fait ça ? Pourquoi ne m'a-t-elle rien dit ? J'éclate en sanglot, ne pouvant plus me retenir.
- Calme toi, Sophie. Tes cris pourraient attirer quelqu'un...
Je ne réponds pas. Que quelqu'un rentre, je m'en fou ! Ma vie n'a plus aucun sens de toute façon...
- Reprends toi, Sophie ! Tu pourras pleurer tant que tu veux à la maison mais là, il faut absolument que tu sortes d'ici ! Sors par la fenêtre, ce sera plus discret...
- Ferme la !
Je l'entends hoqueter d'étonnement dans ma tête. Qu'est ce que j'aimerais m'endormir retirer cette puce du cerveau pour ne plus avoir à l'entendre ce con ! Je sais qu'il a entendu ce que je viens de penser et c'est tant mieux ! Je le déteste ! Je les déteste tous !
- Sophie ! Quelqu'un arrive ! Sors d'ici, vite !
Je fronce les sourcils et me lève. Mon coeur me dit de rester mais mon cerveau, lui, me hurle de m'en aller.
Je replis vite fait les papiers et les enfourne dans ma poche. Je me dirige vers la fenêtre et l'ouvre. J'allais l'enjamber quand, tout à coup, la porte de la salle de bain s'ouvre à la volée.
- Merde ! Trop tard...
Merci, j'avais vu... Anthony se dresse devant moi de toute sa hauteur. Mon coeur bat à mille à l'heure. Comment vais-je pouvoir sortir de ce pétrin ?
- J'avais raison depuis le début ! Il ne fallait pas te faire confiance !
Je ne dis rien, trop intimidée. Il jette un regard à Hugo, toujours assommé dans la douche et il crache :
- Qu'est ce que tu lui as fais ?!
Je ne réponds toujours rien. J'ai peur... Il détourne son regard de Hugo et le pose sur moi. Il est brûlant de rage.
- Où sont les papiers ?!
Il s'avance vers moi d'un pas menaçant. Je me recule le plus possible mais, bien évidemment, je rencontre un mur... Me voilà bloquée.
- Je t'ai demandé où sont les papiers !
- Je... je sais pas...
Le voilà juste devant moi. Il va me torturer jusqu'à ce que je lui donne les papiers, c'est sûr !
- Tu te fous de ma gueule ?! Je sais très bien où sont les papiers moi !
Et il se jette sur moi. Je pousse un cri et tombe à terre accompagnée d'Anthony. On roule au sol comme des chatons qui jouent sauf que là, ce n'est pas du tout un jeu... Il essaie de m'enlever ma veste mais je me défends comme une bête. Non ! Il n'aura jamais ces papiers ! Ils sont entre les mains de la justice maintenant !
C'est alors que ses deux mains encerclent mon cou. Il m'étrangle ! Je ne peux plus respirer ! Je hoquête, j'essaie de prendre de l'air mais en vain. Je vais mourir !
- Sophie ! Ton flingue !
Je ferme les yeux. Je n'ai plus la force de faire quoi que ce soit... Mais, pourtant... ce serait bête de mourir si jeune...
J'ouvre les yeux et vois le visage d'Anthony rempli de rage. Je crois que je n'ai jamais vu quelqu'un aussi en colère...
Je puise dans mes dernières forces pour porter ma main à l'intérieur de ma veste, m'emparer du pistolet et tirer.
PDV Hugo :
J'ouvre les yeux. Qu'est ce qu'il s'est passé ? Pourquoi j'ai si mal à la tête ?
Je regarde autour de moi : je suis allongé dans une douche. Je fronce les sourcils. Pourquoi donc suis-je dans une douche ?
Soudain, tous les souvenirs me reviennent. Sophie m'a emmené ici, elle m'a embrassé, je l'ai déshabillé, on est aller dans la douche, je me suis déshabillé à mon tour et... elle m'a assommé sauvagement avec le pommeau de la douche. Voilà pourquoi j'ai si mal au crâne et je suis allongé, quasiment à poil, dans une douche.
Un cri me sort de mes pensées. Je ne suis pas seul dans la salle de bain !
Je jette un coup d'oeil au-delà de la douche et vois Anthony, assit à califourchon sur Sophie. Je fronce les sourcils. Qu'est ce qu'il est en train de lui faire ? J'entends la pauvre fille hoqueter et essayer de reprendre de l'air. Il est en train de l'étrangler, sans aucun doute ! Pourquoi fait-il ça ? Est-il devenu fou ? Mon dieu ! Il faut que je fasse quelque chose !
J'essaie de me lever mais j'ai la tête qui tourne horriblement. Aller ! Il faut que j'y arrive ! Il faut que je sauve Sophie !
Je refais une tentative pour me lever. Cette fois-ci, j'y arrive mais je dois rester appuyé contre un mur pour ne pas tomber. Il faut que j'arrive à avancer jusqu'à Anthony.
Je fais quelques pas en travers de la pièce mais manque de tomber. Heureusement, je reprends vite mon équilibre. Aller Hugo ! Tu peux le faire ! Sinon, Sophie va mourir, tuée par ton meilleur ami...
Soudain, je vois quelque chose briller dans la main de Sophie. Je fronce les sourcils. Un flingue ?
J'entends un bruit assourdissant qui confirme ma pensée puis, tout à coup, je ressens une vive douleur au niveau du ventre. Je regarde : du sang jaillit à flot.
- Merde... gemissai-je.
Puis, je tombe à la renverse et tout devient noir.
PDV Sophie :
J'ai tiré. Ça a fait un gros bruit. Puis, Anthony et moi avons entendu un gémissement :
- Merde...
Anthony m'a tout de suite lâché en reconnaissant la voix de Hugo. Moi, je reprends ma respiration avant de me relever difficilement.
Je vois Anthony au chevet de Hugo. Celui-ci est très mal en point : du sang coule à flot de sa blessure au ventre. C'est moi qui ai fais ça ? Ce n'est pas ce que je voulais ! Je voulais juste faire peur à Anthony en tirant derrière lui ! Je ne savais pas qu'il y avait Hugo !
Les larmes coulent sur mes joues, je suis un monstre...
- Sophie... Je sais que c'est dure ce que tu viens de vivre mais tu dois t'en aller maintenant...
Je hoche la tête et me dirige vers la fenêtre les jambes tremblantes. Avant de sortir, je jette un dernier regard à Hugo et Anthony. Quand je croise le regard empli de tristesse de celui-ci, ces mots affreux sortent tout seuls de ma bouche :
- Je te l'avais bien dis que ma vengeance allait être terrible.
Puis, je saute par la fenêtre sans attendre de réponse. Je rejoins le taxi, le coeur en mille morceaux. Je... j'ai peut-être tué quelqu'un aujourd'hui... jamais je ne m'étais pensée capable de faire une chose pareil... Je suis un monstre. Je ne mérite pas d'être heureuse ! Je ne mérite pas d'avoir une famille et des amis ! Je ne mérite même pas de vivre !
Le taxi démarre et, c'est le coeur empli de désespoir que je rentre chez John et Julien.
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