Chapitre 16 : Réflexions
PDV Anthony :
Je suis assis sur une chaise en plastique pas très confortable. En face de moi se trouve un lit orné de draps blanc. A l'intérieur de ce lit, mon meilleur ami dort.
Après être rentré à l'université, nous avons emmené Hugo à l'infirmerie. Il est dans un sale état mais il s'en remettra, c'est ce que m'a dit l'infirmière.
Je soupire. C'est de ma faute s'il est dans cet état. Si je n'avais pas touché à cet ourson rien de dangereux ne serait arrivé...
Mais... il fallait que je sache ! Je devais savoir si je pouvais faire confiance à Sophie. Elle nous a sauvé... Si elle voulait vraiment ma mort, elle ne l'aurait pas fait, si ? Je pense que je peux avoir confiance en elle. Hugo avait raison : elle ne me veut aucun mal, elle veut juste étudier... En tout cas je ne la remercierais jamais assez de nous avoir sauvé la vie...
Je pense que je pourrais l'inviter à la fête que je fais chez mon père tous les ans. Oui, je peux lui faire confiance !
Je pousse un autre soupire. Je jette un dernier regard à Hugo avant de me lever et de quitter la pièce à pas lents.
PDV Hugo :
J'ouvre un oeil, puis l'autre. Tout est blanc autour de moi... Où suis-je ? Je réfléchis quelques instants avant de me souvenir de tout. Ils m'ont emmené ici après qu'un ours m'ait attaqué...
J'ai chaud. Je soulève le drap blanc. Je suis torse nu... Je regarde mon torse et remarque qu'une immense cicatrice me barre le ventre de mon téton gauche à mon nombril... Wahou ! L'ours ne m'a pas raté !
Je soupire. Encore une cicatrice à cause de Anthony ! Je frôle la cicatrice que j'ai sur la joue délicatement. Ça va finir par me coûter la vie de traîner avec ce gars !
Comment je l'ai eu cette blessure déjà ?
On était jeunes... Je devais gagner sa confiance... Il s'était mit dans le pétrin et je devais le sauver...
Oui ! Je me souviens ! Il avait grimpé dans un arbre mort. Toutes les branches craquaient sous son poids. Évidemment, il est resté bloqué au sommet, il n'arrivait plus à descendre... C'est moi qui ai du aller le chercher. La suite s'est très bien passé pour lui, mais pas pour moi. Je me rappelle qu'une branche a brusquement cédé sous mon poids. Heureusement, je n'étais pas très haut... Tout ce serait bien déroulé si je n'étais pas atterris la tête la première sur un rocher pointu...
Je soupire en me rappelant ce souvenir douloureux. Plus Anthony grandit plus gagner sa confiance devient dangereux...
Je regarde autour de moi. Il n'y a personne. Je me redresse en position assise. Je n'ai presque plus mal maintenant que la plaie est devenue cicatrice...
Je repense alors à l'ours. Je sais très bien que Anthony a fait exprès de toucher cet ourson. Il a fait exprès de nous mettre en danger, lui et moi, juste pour voir s'il pouvait, ou pas, faire confiance à Sophie. Je pense qu'il a eut sa réponse... Bien sûr qu'on peut lui faire confiance ! Je le savais depuis le début !
En pensant à Sophie, mon coeur se serre. Les sentiments que j'éprouve pour elle ne seront jamais réciproque. Anthony avait raison en disant qu'elle allait me faire souffrir... Mais l'amour que j'éprouve pour elle est très fort... Je n'y peux rien...
Je pousse un profond soupire avant de me rallonger. Il n'y a rien à faire ici ! Autant continuer à dormir... Je ferme les yeux et ne met pas longtemps à m'endormir d'un sommeil légé.
PDV Sophie :
J'entre dans ma chambre, le coeur légé. Je viens d'aller rendre visite à Hugo. Il était en train de dormir mais l'infirmière m'a dit qu'il allait mieux.
J'esquice un sourire. Je crois que sauver les garçons de cet ours m'a beaucoup aidé à gagner la confiance de Anthony ! Je lui ai parlé ce matin, il m'avait l'air beaucoup plus amical. La mission n'est pas gâché tout compte fait !
Et puis, Julien m'a pardonné. Mon sourire s'agrandit. Je lui ai parlé à lui aussi ce matin... ça m'a fait chaud au coeur d'entendre sa voix dans ma tête...
Je secoue la tête en rigolant. Je n'ai pas été aussi confiante depuis dès jours ! Mais j'ai de quoi être fière ! Maintenant que j'ai gagné la confiance de Anthony, il ne me reste plus qu'une grande ligne droite avant la fin de la mission !
Et je suis d'autant plus contente que Mme Echier nous ai dispenser de cours pendant un semaine pour que l'on se remette de notre mésaventure Hugo, Anthony et moi !
Je pousse un soupire d'aise et décide d'aller faire un tour dans la salle de bain. Je me regarde dans la glace. Mon oeil au beurre noir ne s'est pas arrangé... J'étale de la pommade sur mon oeil en retenant des gémissements de douleur. Après avoir fini, je décide que j'ai bien mérité un tour dans le jacuzzi. J'active les bulles, me déshabille et entre dans l'eau en sifflotant.
PDV Julien :
Je regarde les pièces détachées du jacuzzi étalées devant moi. Dans ma main droite, je tiens un marteau. Je regarde mon moignon gauche avec haine. Et merde ! Comment je vais réussir à construire un jacuzzi avec une seule main ?! Pourtant, il faut que j'y arrive ! J'ai promis à Sophie qu'elle aurait un jacuzzi, elle va en avoir un !
Je regarde toutes les pièces détachées qui traînent au sol, désespéré. Je sais très bien que ce que je cherche à faire est tout simplement impossible pour moi. Je pourrais demander à John de m'aider... Non ! Je ne peux pas le résoudre à ça ! J'ai une fierté moi !
Je m'accroupis au sol et m'empare d'une pièce du jacuzzi bien décidé à réussir tout seul. Je prends une deuxième pièce et la colle à la première. Jusque là, c'est facile. Maintenant, ça va être plus compliqué... Ma main droite s'équipe du marteau tandis que mon coude gauche essaie tant bien que mal de maintenir les deux pièces ensembles. Dernière étape : prendre un clou avec la bouche...
Au bout de quelques instants j'arrive enfin à en attraper un. Ça a un goût de sang, c'est répugnant !
Je place le clou là où je veux le planter et essaie de pousser ma tête le plus possible pour ne pas que je me fasse mal avec le marteau.
Le premier coup que je donne est bien porté. Je sens le clou s'enfoncer entre mes dents. Le deuxième coup aussi est bien porté. Le troisième, par contre, est complètement raté. Je vise à côté avec le marteau. Et à côté il y a quoi ? Ma tête, évidemment ! Quand le marteau arrive sur ma joue, je lâche tout et pousse un hurlement de douleur. Je respire profondément en essayant d'ignorer la douleur qui me transperce la joue. Je pense que je vais avoir un énorme bleu demain...
Je regarde les pièces qui jonchent le sol et soupire. Il faut que je me rende à l'évidence : c'est peine perdue de construire ça tout seul avec une main en moins... Il va falloir que je mette ma fierté de côté et je demande à John de m'aider, comme d'habitude...
Je m'assois dans les débris du jacuzzi et prends ma tête dans ma main. J'en ai vraiment marre d'être moi !
PDV John :
Je suis dans la cuisine. Je fais une omelette. Cette fois-ci, je ne veux pas la rater ! Je sais que je dis ça tout le temps et que je la rate quand même mais, cette fois-ci, je sens que c'est la bonne ! Je respire profondément et commence à casser les oeufs dans la poêle.
Soudain, un hurlement me fais sursauter. C'était la voix de mon frère. Mais qu'est ce qu'il fabrique encore lui ? Je sais que si je vais le voir maintenant, il va m'engueuler alors, je ne bouge pas et regarde l'omelette se former dans la poêle.
Je trouve que Julien est vraiment bizarre depuis que Sophie est partit. Il me cache des choses. D'habitude on se dit tout, lui et moi. Là, il ne me dit plus rien... J'espère que, quand Sophie reviendra, tout redeviendra comme avant... Après tout, Julien aime Sophie comme moi, voire plus, malgré ce qu'il laisse paraître... J'aimerais qu'elle lui redonne le sourire...
C'est alors qu'une odeur de brûlé me vient aux narines. Je regarde dans la casserole et vois que mon omelette est en train de cramer. Et merde ! J'étais tellement plongé dans mes pensées que j'en avais oublié mon omelette !
J'éteins vite le gaz et met la poêle sur la table à manger. Je contemple l'omelette. Elle est cramée... Voilà ! Comme d'habitude, j'ai raté mon omelette ! Julien va encore râler...
Je lève les yeux au ciel en soupirant. Je met la table et appelle mon frère pour qu'il vienne manger. Mais personne ne me répond. Je vais toquer à la porte de sa chambre. Personne ne répond. J'entre donc. Il n'y a personne.
Dans le couloir, je remarque que la salle de bain est allumé. Je décide d'y entrer et vois un spectacle qui me fend me coeur. Mon jumeau est assis au sol, au milieu de débris de jacuzzi. Il a encore essayer de faire quelque chose tout seul ?
Je pousse un soupire triste et vais m'asseoir à ses côtés. Il regarde dans le vide, il n'a aucune expression. Alors, je le prends dans mes bras et le sers contre moi...
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