Chapitre 14 : La sortie botanique
Le lundi a été l'un des pires jour de ma vie. Je devais éviter Cristal pour ne pas qu'elle me remette une raclée, Hugo m'évitait, Julien ne m'a pas parlé de la journée, tout le monde s'est foutu de ma gueule à cause de mon oeil au beurre noir. La seule bonne nouvelle de la journée était que le lendemain nous allions tous faire une sortie botanique pour étudier les plantes médicinales... Et encore... on pouvait pas vraiment appeler ça une bonne nouvelle...
Mon réveil sonne. Je sursaute en ouvrant les yeux. Puis, je me rappelle : aujourdhui, on a une sortie botanique ! Je baille et m'étire, toujours allongée dans mon lit. Je ne suis pas du tout motivé pour cette sortie... J'ai envie de fermer les yeux et de me rendormir... Je secoue la tête. Non ! Je dois aller à cette sortie ! Ça va me faire du bien le grand air de la nature ! Je soupire et me lève de mon lit...
Me voilà prête. Je sors de ma chambre en mettant mon sac sur le dos.
Je vais au lieu de rendez-vous, devant l'entrée de l'université. Quelques élèves y sont déjà mais je suis quand même l'une des premières à arriver. C'est rare que je ne sois pas en retard ! Je fais un sourire en pensant à mon premier jour de cour où j'étais arrivé en retard avec Hugo... Mon sourire disparaît aussi vite qu'il est arrivé. Il ne faut pas que je pense à lui ! De toute façon, je ne suis pas amoureuse de lui... Je l'apprécie juste en tant qu'ami... Mais quand je pense au baiser qu'on a échangé je... je me sens bizarre... enfin... je ne sais pas trop comment expliquer ce que je ressens...
Et Julien qui a pété les plombs ! Je sais qu'il n'aime pas Hugo mais... c'est quand même abusé de ne plus me parler à cause d'un simple baiser. En quoi ça le dérange ? Je fais ce que je veux, non ?
- Salut Sophie.
Je lève les yeux vers celui qui m'a parlé. A ma grande surprise, je vois que c'est Anthony qui se dresse devant moi. Qu'est ce qu'il me veut lui ? Il ne m'adresse pratiquement plus la parole depuis qu'il a passé la journée avec son père et là, il vient me parler comme si on était les plus grands amis du monde.
- Qu'est ce que tu veux Anthony ?
Il me regarde en haussant les sourcils et répond :
- Je voulais juste te dire bonjour...
- Ah... ben bonjour aussi...
Il me regarde longuement, en silence. Puis, d'un seul coup, il sort :
- Je t'avais dis de faire attention à Cristal ! Et j'avais dis à Hugo que tu le ferais souffrir... Vous êtes aussi têtu l'un que l'autre !
Je rougis. Alors Hugo a tout raconté à Anthony ? En parlant du loup, le voilà qui arrive en même temps que Mme Echier. Quand il arrive auprès d'Anthony, il lui sert la main pour lui dire bonjour. Quant à moi, il ne daigne même pas m'adresser un regard. Ça fait mal... j'aurais tellement aimé qu'on reste ami... C'est alors que Mme Echier prend la parole :
- Pour cette sortie, il va falloir que vous fassiez des groupes de trois ou quatre ! Dépêchez vous de faire les groupes ! Nous sommes déjà en retard !
Et merde... Il ne manquait plus que ça ! Avec qui je vais me mettre moi ? Je soupire. Je crois que la chance m'a quitté depuis dimanche... Je regarde autour de moi. Ce serais bien si je pouvais être seule dans mon groupe...
- Quand les groupes seront fait, venez me dire avec qui vous êtes, que j'inscrive vos noms sur ma feuille !
A l'entente de cette annonce, Anthony lève la tête et regarde Hugo. Puis, sans attendre quoi que ce soit, il part annoncer des noms à la prof. Je trouve que Anthony a une drôle de façon d'agir depuis qu'il a ma photo. C'est normal, il doit avoir peur de ma menace... Et puis, avec qui s'est-il mit en groupe ?
Le garçon revient vers nous en disant :
- C'est bon ! On est ensemble dans le groupe !
- Quoi ?! C'est une blague ?! s'exclame Hugo.
- Non, pas du tout ! Toi, moi et Sophie formons un groupe.
Je le fixe, les yeux écarquillés. Il veut ma mort ou quoi ?! En tout cas, ça va être froid entre Hugo et moi...
Tous les groupes se sont séparés. Hugo, Anthony et moi sommes seuls. On s'enfonce de plus en plus loin dans la forêt où a lieu notre sortie. On a pour but de trouver tout un tas de plantes avec l'aide d'un stupide bouquin de botanique. Super... Et je ne parle même pas de l'ambiance froide qu'il y a entre nous trois... Ça va être une super journée, je le sens !
Nous nous éloignons de plus en plus. Le silence commence à être vraiment pesant. Seules les branches craquant à cause du petit vent viennent briser le silence. Je pense qu'on s'est trop éloigné...
- Euh... vous pensez pas qu'on devrait arrêter de s'éloigner ?
- Au contraire ! Nous ne sommes pas assez loin. La plupart des plantes qu'on a dans notre livre se trouve en pleine forêt et non en lisière. explique Anthony.
- Ah... Euh... d'accord.
Nous continuons donc à nous enfoncer dans la forêt, qui devient de plus en plus dense et sombre...
Je me penche sur un bouquet de fleurs violette. Il faut que je cherche dans le livre comment elles se nomment et que je marque le nom sur un petit carnet... Tout ça dans une obscurité quasi totale... Je soupire. Et merde ! C'est Hugo qui a la lampe... Il s'est enfoncé un peu plus loin dans la forêt avec Anthony. Je me relève. Tant pis ! Je vais essayer de décrypter le livre avec le peu de lumière qu'il y a...
Ça fait au moins vingt minutes que j'essaie de trouver ce que sont ces fleurs. C'est alors que je trouve enfin... Et le résultat me déçoit énormément et me met dans une profonde colère. Ces fleurs violette sont en fait des violettes ! Tout ça pour ça ! C'est tellement con ! J'aurais pu deviner toute seule ! Je marque leur nom sur le papier du carnet en grognant.
Cling !
Tiens ! Ça fait longtemps qu'il ne s'est pas connecté lui ! Mais je suis sûre qu'il ne va pas dire un mot... Il va juste m'observer, écouter ce que je pense et peut-être aussi se foutre de ma gueule s'il est de bonne humeur...
Je regarde autour de moi. Mince alors ! Où sont les garçons ? Le stress commence à monter en moi. Peut-être qu'ils m'ont laisser toute seule, qu'ils m'ont abandonné dans cette forêt hostile ! Ça les arrangeraient bien, à Anthony et à Hugo, que je disparaisse ! Merde ! Il faut que je me calme ! Tout va bien se passer, Sophie. Tu vas voir, il ne va rien t'arriver du tout. Je respire profondément pour essayer de me calmer.
Quand je me sens mieux, je me met à marcher. Il faut que je les retrouve. Ils n'ont pas pu m'abandonner, il ne sont pas aussi cruels !
Je marche, je marche de plus en plus vite. Je m'enfonce de plus en plus dans la forêt. Il commence à faire froid. J'ai des frissons. Je ne sais pas si c'est parce que j'ai froid ou parce que j'ai peur... Et puis, je suis très en colère contre Julien qui me regarde galérer sans m'aider. Il doit bien se marrer à me regarder flipper comme ça ! je soupire bruyamment. Bon ! Autant crier ce sera plus pratique !
- Heho !! Les gars !! Vous êtes là ?!
Aucune réponses.
- Si c'est une blague, les gars, c'est vraiment pas drôle ! Alors maintenant sortez de votre cachette ! Sinon je vais vraiment m'énerver !
Soudain, un cris me répond :
- Sophie ! A l'aide !
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