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Sequel

Kakashi ouvrit les yeux sur une chambre d'hôpital toute blanche et froide. Il tenta de se toucher la tête mais constata avec étonnement qu'il est sanglé au lit.

« Pourquoi ? » s'étonna-t-il.

C'est alors que tout lui revint en mémoire. L'accouchement qui se passait mal et... l'annonce impitoyable que l'amour de sa vie venait de lui être arrachée. Immédiatement, ses yeux s'embuèrent de larmes chaudes qui dévalèrent ses joues jusque dans son cou, mais il s'en fichait royalement. Plus rien n'avait d'importance. D'ailleurs, ils avaient eu raison de le ligoter car sinon il se serait immédiatement jeté par la fenêtre.

Kakashi n'avait connu que des drames dans sa vie. Déjà tout petit, sa mère lui avait été arrachée si jeune qu'il n'en gardait aucun souvenir. Ensuite, son père se suicida, persécuté par ceux qui qui lui reprochaient d'avoir fait passer ses compagnons avant sa mission. A partir de ce jour, Kakashi fut seul. Il s'assuma seul, s'occupa de lui seul. Toujours tout seul. Et ça lui allait bien comme ça. Il n'avait pas besoin des autres. Pourquoi s'attacher aux autres alors que le destin voulait qu'il soit seul ?

Mais il a fallu qu'Obito et Rin entrent dans sa vie. Il a tout fait pour les repousser, mais rien à faire ils s'étaient accrochés. Et quand enfin Kakashi laissa Obito abaisser ses barrières, il lui fut arraché juste après. La seule promesse qu'il lui avait faite, juste avant de le voir mourir, était de prendre soin de Rin, mais elle a finit par mourir de sa propre main. Quelques années plus tard, c'est son sensei qui s'était fait tuer, alors qu'il était le ninja le plus fort que Konoha ait connu.

Doit-on également parler d'Asuma, son meilleur ami ? Et Obito qui réapparaît comme le plus grand criminel que la terre ait porté ! Il n'était finalement pas mort mais caché et perverti par un Madara démoniaque. Kakashi avait même dû le combattre en personne ! Combattre cet équipier, cet ami qu'il avait tant pleuré ! Le pire ? C'est qu'au moment où il retrouva le droit chemin, ce fut le moment où il mourut pour de bon.

La vie avait décidé de lui en faire baver sévèrement. C'était écrit depuis sa naissance. Alors pourquoi avoir ne serait-ce que songé au bonheur dans les bras de Sakura ? Sans lui elle serait encore vivante. C'était lui qui l'avait tuée, au final. Du moment où il lui déclara son amour, son destin était scellé. Évidemment qu'elle allait lui être arrachée aussi. Que croyait-il ? Qu'il pouvait échapper à son destin ?

Quelqu'un avait décidé que sa vie serait misérable. Il ne pouvait rien y faire, c'était comme ça.

« Sakura ! hurla-t-il en pleurant. Je suis désolé ! Je suis tellement désolé mon amour... Tout est de ma faute. »

Il a été égoïste. Il a voulu goûter au bonheur et tromper son destin. Mais le résultat c'est qu'il n'aura eu droit qu'à une petite année avec elle. Même pas deux ans, non, ça aurait été trop beau. Et le pire, c'est qu'il aurait préféré ne jamais connaître un tel bonheur si c'était pour en être dépouillé misérablement. C'était trop cruel. C'était clairement une punition pour avoir voulu déjouer sa destinée.

Mais pourquoi une telle fatalité ? Qu'est-ce qu'il avait fait pour mériter ça ? Était-ce une mauvaise action dans une ancienne vie ? Était-ce une malédiction transmise par un ancêtre ? Mais pourquoi, putain de merde ?!

La porte de sa chambre s'ouvrit, interrompant le flux de ses pensées. Il ne fit pas le moindre mouvement pour regarder qui pénétrait dans sa chambre. Quelle importance ?

Des pas s'approchèrent de lui et une chaise fut tirée proche de son lit.

« Toutes mes condoléances, Kakashi-sensei, dit une voix tellement éraillée qu'il la reconnut à peine. J'arrive pas... à croire que je ne la... verrai plus jamais », continua l'homme entre deux sanglots.

Kakashi serra les dents. Il ne voulait pas entendre ça. Personne n'avait le droit d'être aussi triste que lui. C'était son cœur à lui qu'on avait estropié. C'était lui qui souffrait, lui seul !

« J'ai pas de mots assez forts...Il n'y a pas de mots pour...

- Alors tais-toi, Naruto ! » aboya Kakashi.

Ses yeux étaient rouges de fureur en se posant sur le visage de son ancien élève. Peu lui importait la douleur des autres, elle n'était rien comparée à la sienne. Mais au moment où il rencontra le regard bleu azur emplit de souffrance de l'Hokage, sa colère n'arriva pas à le supporter. Naruto était visiblement ravagé par la tristesse et Kakashi se souvint de tout ce qu'ils avaient vécu ensemble. Il avait le droit d'avoir mal et de pleurer. Il avait le droit de partager sa souffrance avec lui.

« Naruto... J'ai trop mal... admit-il sans pudeur. Je ne peux pas vivre sans elle. Il faut que tu m'aides. Je t'en supplie, ramène-la moi, Naruto. S'il te plaît. »

Sa voix mourut, étranglée par sa peine. Les deux hommes habituellement si forts, pleurèrent sans discontinuer pendant un long moment. Naruto ne pouvait rien lui répondre. S'il avait le pouvoir de la faire revenir, il l'aurait fait, peu importe le prix à payer. Mais c'était impossible...

« Est-ce que tu l'as vue ? demanda Naruto au bout d'un moment.

- Sakura ?

« Non... ta fille. »

C'était donc une fille. Il avait une petite fille. Elle lui avait donné une petite fille. Mais l'information n'arrivait pas complètement à son cerveau. Il avait trop mal pour penser à ça. Il ne voulait pas y penser. Un sanglot s'étrangla dans sa gorge et Naruto lui serra fort le bras pour tenter de le réconforter. C'est trop dur. Trop dur... Il se mit à paniquer et commença à se débattre comme un forcené. Il hurlait à plein poumon, tirait sur les sangles de toutes ses forces jusqu'à ce qu'une horde d'infirmières vinrent lui administrer une nouvelle dose de tranquillisant.

Tout redevint blanc dans sa tête et il sombra dans un sommeil sans rêve.

A son réveil, Genma, Gaï et Kurenaï étaient avec lui. Personne ne voulait plus le laisser seul. Il avait été changé de chambre, ayant détruit le lit dans lequel il était au moment de sa crise de panique.

« Comment tu te sens ? » demanda doucement Kurenaï.

Il ne répondit pas.

« Moi aussi j'ai élevé Miraï toute seule. Je pourrai t'aider, tu sais. Tu n'es pas seul.

- Si je le suis. Je le serai toujours, déclara-t-il d'une voix éteinte.

- Kakashi, je sais que tu es effondré, mais tu as une petite fille maintenant. Tu ne peux pas te laisser sombrer. Elle a besoin de toi », dit Genma avec douceur.

Comment pourrait-il s'occuper d'un bébé à lui tout seul ? Il en serait incapable. Et puis, il ne fallait pas. Il allait la perdre elle aussi. Forcément.

« Kurenaï, je te laisse t'occuper d'elle.

- Qu'est-ce que tu veux dire ? s'étonna-t-elle.

- Je ne l'élèverai pas. Je refuse. »

Les trois ninjas échangèrent des regards surpris et inquiets.

« Arrête Kakashi, c'est ta fille. Tu ne peux pas dire ça, reprit Genma.

- Oh si je sais très bien ce que je dis. Elle ne doit pas rester avec moi.

- Kakashi...

- Elle va mourir si elle reste avec moi ! Vous comprenez ? Elle va mourir comme tous ceux à qui je tenais ! » hurla-t-il.

Kurenaï s'approcha de lui et l'enlaça du mieux qu'elle put.

« Kakashi...

- Non Kurenaï ! Je ne dois jamais la voir, jamais ! Tu dois la protéger de moi ! Jure-moi que tu vas l'emmener loin ! » cria-t-il.

Elle ne répondit rien, pensant qu'il délirait encore. Mais Kakashi savait lui que ce n'était pas du délire. Il avait fini par comprendre que tout ce qu'il touchait finissait par mourir prématurément.

« Kakashi, dit fermement Gaï pour la première fois. C'est ton devoir de t'occuper d'elle. Tu es un ninja et tu dois affronter les épreuves que la vie t'impose. Tu n'as pas le droit d'abandonner. Tu dois le faire parce que tu es un ninja. Et parce que tu le dois à Sakura », conclut-il impitoyablement.

L'évocation du nom de l'amour de sa vie lui fit l'effet d'une décharge électrique. Il posa un regard dur sur Gaï qui ne fléchit pas le moins du monde. Son visage était résolu, franc et déterminé, bien que ses yeux étaient noyés de larmes. Cette image lui coupa le souffle.

Quelques heures plus tard, Kakashi accepta de voir sa fille pour la première fois. Elle était née trois jours auparavant...

C'était Ino qui lui apporta l'enfant enveloppée dans une petite couverture blanche. Elle l'aida à s'assoir confortablement et lui glissa sa fille dans ses bras. Kakashi prit une grande inspiration avant de poser les yeux sur elle.

Ses cheveux roses furent la première chose qu'il vit. Il serra ses dents le plus fort qu'il put pour ne pas immédiatement la redonner à Ino. Ils étaient si fins, si légers et d'un doux rose légèrement plus pâle que ceux de Sakura. Impossible de voir la couleur de ses yeux car elle était profondément endormie. Puis il découvrit un adorable petit nez rond et de fines lèvres rosées.

Elle était tellement belle, tellement paisible... inconsciente du drame qui se déroulait autour d'elle. Elle n'avait pas de mère. Jamais elle ne la connaîtrait. Jamais elle ne sentirait les bras de Sakura qui l'enlacent. Jamais elle n'entendrait le son de sa voix qui la berce. Jamais...

Kakashi ne put retenir ses larmes plus longtemps. Il sanglota silencieusement au-dessus de sa fille qu'il ne voyait plus distinctement. Ino lui reprit l'enfant des bras et sortit rapidement de la chambre, elle-même les joues striées de larmes.

En rentrant chez lui, Kakashi n'était plus que l'ombre de lui-même. Il était allé à l'hôpital le cœur palpitant d'espoir et en était ressorti dépouillé jusqu'à son âme.

Chaque fois qu'il posait les yeux sur le bébé il avait envie de hurler et de pleurer. C'était Sarada qui s'occupait d'elle ou bien Ino ou Hinata. Peu lui importait tant qu'il l'oubliait. Pourtant c'était une petite extrêmement calme. Un vrai bonheur qui ne pleurait pas et chouinait à peine.

Kakashi regardait dans le vague assis dans un fauteuil avec un verre de Saké à la main. Il pensait au destin, à la fatalité, à la solitude... Il n'avait plus rien. Cette maison, Sarada, sa fille... tout ça n'était que des illusions. Tout ça allait disparaître tôt ou tard.

Des pas résonnèrent dans son dos et Sarada apparu à côté de lui. Elle jeta un regard triste sur le verre pratiquement vide en se demandant combien il en avait bu ce soir.

« Kakashi ? » appela-t-elle doucement.

Aucune réponse ne vint.

« Kakashi... Haruna a besoin d'être changée. »

Toujours rien.

« Kakashi ? »

Pas le moindre signe qu'il l'entendait.

« Tu en as bu combien, Kakashi ? » demanda-t-elle le ton acerbe.

Même cette pique ne le fit pas réagir.

« Kakashi, bon sang ! Dis quelque chose ! » cria-t-elle en lui arrachant son verre des mains.

Il se leva d'un bond et la regarda avec fureur, les poings serrés comme pour s'empêcher de faire une bêtise.

« Qu'est-ce qu'il y a ? » ragea-t-il d'une grosse voix, détachant distinctement chaque syllabe.

Deux choix s'offraient à Sarada : calmer le jeu et repartir aussi vite que possible ou bien lui rentrer dans le lard. Et Sarada n'avait vraiment pas envie de se laisser marcher sur les pieds plus longtemps.

« Ce qu'il y a ? A ton avis ?! Je gère cette maison toute seule ! Tu trouves ça normal ?

- Tu me parles sur un autre ton, jeune fille !

- Oh non ! Je crois avoir gagné le droit de te parler sur le ton que je veux, puisque je lave TON linge et m'occupes de TA fille !

- Je ne t'ai rien demandé ! répond-il sèchement.

- Bien sûr que non, tu ne dis plus rien à personne ! Qu'est-ce que je suis supposée faire, hein ? Te laisser te détruire à petit feu ? Comme ça ma sœur sera définitivement orpheline. C'est ça que tu veux ?

- Fais ce que tu veux », dit-il froidement.

Sarada fronça les sourcils. Il était en train de la pousser à bout.

« Ce que je veux ? C'est que ma vie reprenne un semblant de normalité, Kakashi ! Et je veux que ma sœur ait un père qui soit là pour elle.

- Tu ne peux pas comprendre, t'es encore qu'une gamine.

- Quoi ? QUOI ? Qu'est-ce que je ne peux pas comprendre, hein ?! »

Sarada fulminait littéralement, mais ce n'était rien en comparaison du feu ardent dans les yeux sombres de l'ancien Hokage.

« J'ai perdu la seule chose qui rendait ce monde supportable. Elle était l'amour de ma vie. Plus importante encore que l'air que je respire et le sol qui me soutient. Elle était toute ma vie. Ma seule raison de vivre ! hurla-t-il comme un dément.

- Et elle était ma mère, bordel ! Ne viens pas me dire que je ne peux pas comprendre. Je t'interdis de continuer à faire comme si tu étais le seul à souffrir ! »

Un sanglot s'échappa d'elle sans qu'elle ne puisse l'arrêter. Ses lèvres tremblaient et elle sentait ses yeux commencer à la brûler.

« Moi aussi je suis anéantie ! Moi aussi j'ai perdu la personne la plus importante de ma vie ! »

Ses joues brillèrent rapidement des larmes qui les dévalaient sans pitié. Kakashi perdit sa rage en cet instant. Cette enfant de 14 ans était en train de le forcer à ouvrir les yeux pour voir à quel point il agissait avec égoïsme.

« C'est elle qui m'a élevée toute seule. Mon père n'était peut-être pas mort, mais il a été absent les 12 premières années de ma vie. Il était inexistant, comme si je n'étais rien pour lui ! Et ma mère... » Des trémolos l'empêchèrent un instant de poursuivre. « Ma mère... a tout fait pour moi. Elle s'est occupée de moi, m'a donné de bonnes valeurs et surtout... elle m'a couverte d'amour. »

Ses épaules étaient secouées de spasmes incontrôlables et ses larmes tombaient à grosses gouttes par terre.

« Et des fois je me dis que je ne peux plus avancer, maintenant qu'elle est partie. J'ai peur, Kakashi ! J'ai encore besoin d'elle ! »

L'instant d'après il serrait la jeune fille dans ses bras. Ils pleuraient ensemble, pour la première fois depuis la mort de Sakura. Ils partageaient leur douleur pour tenter d'apaiser quelque peu celle de l'autre.

« Et tu sais ce qui me terrifie le plus ? » Mais elle n'attendit pas sa réponse pour poursuivre. « C'est qu'Haruna ne connaîtra pas la personne formidable qu'était sa mère. Elle devra vivre sans elle. Et elle aura besoin de son père pour s'occuper d'elle, lui donner de bonnes valeurs et la couvrir d'amour. Je peux te jurer qu'elle en aura besoin. »

Kakashi pleurait bruyamment dans les bras de la petite Sarada, le cœur en miette. Mais cette fois c'était différent. Il n'était pas seul. Les mots de Sarada agissaient comme des pansements. Il voyait un avenir grâce à elle. Un but à atteindre.

C'est à ce moment-là que, pour la première fois, ils entendirent de vrais pleurs provenant de la chambre d'Haruna. Ils sursautèrent et se regardèrent un instant, puis Kakashi se dirigea dans la chambre de sa fille pour la prendre dans ses bras.

                                                   ~~~~~~~~~~~~

Kakashi déposa le bouquet de roses sur la tombe de Sakura qui était déjà couverte de fleurs.

Il admira pour la première fois la toile qu'avait peint Saï en son honneur. On y voyait Sakura avec un grand sourire éblouissant, ses cheveux roses dansant dans le vent et ses yeux vert émeraude brillant de bonheur. Le portrait était réellement magnifique et tellement criant de réalisme que Kakashi dû se concentrer de toutes ses forces pour ne pas craquer.

« Bonjour mon amour », commença-t-il le cœur gros.

Il n'avait pas assisté à l'enterrement et n'était jamais venu sur sa tombe. Cela faisait maintenant six mois qu'elle était morte et il se sentait assez fort pour l'affronter.

« Je suis désolé de ne pas être venu plus tôt. Ça a été... vraiment très dur pour moi. C'est encore difficile, mais j'ai trouvé la force de me battre. Et ça, grâce à Sarada ! Tu aurais été fière d'elle, je le sais. Elle a réussi à me mettre le coup de pied au cul dont j'avais besoin et qu'aucun de nos amis n'avaient réussi jusque-là. Elle est vraiment incroyable et... elle te ressemble tellement ! »

Il prit une grande inspiration en admirant les yeux rieurs du portrait de sa bien-aimée.

« Je n'avais plus envie de vivre, tu sais ? Pas sans toi. »

Il serra à nouveau ses mâchoires de toutes ses forces sans lâcher des yeux le sourire éclatant de celle qui faisait battre son cœur. Puis il inspira profondément et souffla lentement, tentant de retenir son émotion.

« Je vais être honnête Sakura, je n'ai pas été à la hauteur avec Haruna. J'y arrivais pas. J'en n'étais pas capable... Je suis désolé, mon amour. » Sa voix se brisa tandis que tout son corps tremblait incontrôlablement.

« Tu me manques tellement, Sakura ! » déclara-t-il sans pouvoir empêcher plus longtemps ses larmes de se déverser sur son visage.

« Ton absence m'est insupportable ! Chaque parcelle de mon être te réclame. Chaque... morceau de moi te pleure sans cesse ! » admit-il en tombant à genoux au-dessus de la dalle de pierre, une main s'emparant du tableau de sa belle.

« Oh, Sakura ! J'ai tellement besoin de toi ! Tu as été la plus belle chose qu'il m'est arrivé dans cette vie misérable. C'est comme si, avant j'étais aveugle et que tu m'avais redonné la vue. Tu étais tellement belle... Tellement fantastique... Je savais que j'avais trop de chance de t'avoir. Que je ne te méritais pas. Tu sais, on dit qu'on se rend compte de ce qu'on avait quand on le perd, mais je le savais, moi ! J'ai toujours su sans l'ombre d'un doute que tu étais... tout ce qui comptait pour moi. Ma lumière, non... mon soleil ! »

Il embrassa le visage angélique du tableau. Son cœur saignait en abondance, mais il sentait qu'il en avait besoin. Il avait besoin de lui dire tout ça, ici, devant sa tombe.

Il prit le temps de se calmer et sécha ses larmes avant de reprendre.

« Comme ça tu ne dois pas t'en rendre compte, mais je vais mieux. Je reprends progressivement ma place à la maison. Maintenant je m'occupe d'Haruna et de Sarada aussi. Haruna grandit bien. Elle est très éveillée. Elle se tient assise toute seule et est très active. On sent qu'elle n'est pas loin de marcher à quatre pattes. Et puis elle sourit beaucoup. On dirait qu'elle essaye de me faire retrouver le mien. J'ai beaucoup de chance de l'avoir, je le comprends maintenant. »

Du bout de l'index il trace les contours de son visage et de ses lèvres sur la toile.

« J'admets qu'au début, je lui en voulais d'être là. Ça m'empêchait de venir te rejoindre. Mais je sais que tu n'aurais pas voulu ça. Je sais que tu aurais voulu que je me batte. Grâce à Haruna, j'en ai les moyens maintenant et je te jure que je ferai tout pour elle. Tu peux être tranquille maintenant. »

Kakashi reposa le tableau à sa place et se leva doucement.

« Ton absence sera toujours une déchirure dans ma poitrine. Et pas que la mienne d'ailleurs... Mais tout va aller mieux maintenant. Je te le promets, mon amour. »

Il tourna le dos à la stèle froide et fit un pas avant de s'arrêter brusquement. Face à lui se tenait Sasuke, un bouquet à la main.

« Kakashi », dit-il sobrement.

Ils ne s'étaient pas revus depuis le drame, mais Kakashi savait qu'il revenait souvent pour partager du temps avec Sarada.

« Je ne voulais pas t'interrompre.

- J'allais partir.

- Je suis... désolé pour toi, dit l'Uchiha sans trop savoir quels mots utiliser. Sakura était toujours très importante pour moi.

- Je sais.

- Elle... me manque beaucoup, continua-t-il en posant les yeux sur le tableau de Saï.

- Elle nous manque à tous. »

Sasuke hocha la tête.

« Je voulais te remercier d'être plus présent pour Sarada. C'est important pour elle. »

Sasuke reporta son regard sur Kakashi.

« Je ne pense pas qu'elle te l'ait dit, mais je lui avais proposé de la prendre avec moi, à la mort de Sakura. »

Kakashi fut surpris. Il n'en savait rien, en effet.

« Elle a refusé. Elle ne voulait pas vous laisser seul, toi et la petite. Elle voulait être là pour vous. »

Kakashi écarquilla les yeux à cette révélation. Une énorme vague de chaleur l'envahit à ce moment. Cette gamine était vraiment un phénomène.

« Justement, je disais à Sakura à quel point Sarada était extraordinaire.

- Elle l'est oui.

- Bien. Merci Sasuke. Je te laisse avec elle, conclut Kakashi en avançant de quelques pas.

- Kakashi ? »

Il se retourna et vit que Sasuke lui tendait le portrait de Sakura.

« Prends-le. Il est trop beau pour rester ici. »

Kakashi regarda un instant le visage rayonnant de Sakura sur la peinture avant de poser la main dessus. Puis, les deux hommes se regardèrent longuement, la douleur bien visible dans leurs yeux. C'étaient les deux hommes qu'elle avait aimés. Les seuls amours de sa vie.

                                             ~~~~~~~~~~~~

« Maman ? » Questionna la petite fille en pointant le tableau de Sakura accroché au mur du salon.

Kakashi serra les dents, le regard triste.

« Oui ma chérie, c'est ta maman.

- Maman ! » répéta -t-elle en souriant.

Il prit sa fille dans ses bras et l'embrassa sur le front. Ils s'approchèrent ensemble du portrait et Kakashi lui parla de sa mère, comme il le faisait presque chaque jour depuis qu'Haruna avait repéré le tableau.

« Elle t'aimait très fort, ma puce. Même quand tu lui donnais des coups douloureux dans le ventre, elle souriait. Elle avait vraiment hâte de te connaître, tu sais ?

- Encore devant le portrait de maman ? dit Sarada en entrant dans la pièce. C'est bien que tu lui en parles. Je le fais aussi. »

Elle s'approcha d'eux et fit des chatouilles à sa petite sœur, la faisant éclater de rire.

« Aa-da ! Aa-da !

- Sa-ra-da ! Un jour tu y arriveras, tu verras. Bon Kakashi j'y vais. Je ne sais pas combien de temps durera la mission. Ça ira ? » questionna-t-elle innocemment.

Sarada était restée assez protectrice avec lui. Il lui sourit en hochant la tête.

« Sois prudente surtout.

- Comme toujours ! » le rassura-t-elle.

                                      ~~~~~~~~~~~~

Haruna avait maintenant 6 ans et allait faire son entrée à l'académie.

Cet événement fut l'objet de nombreuses disputes entre Kakashi et Sarada, car il refusait que sa fille devienne une Kunoichi.

« Arrête avec ça ! Évidemment qu'elle doit devenir une kunoichi ! C'est ta fille et celle de ma mère quand même !

- Elle n'ira pas, un point c'est tout », répliqua-t-il de façon catégorique.

Sarada soupira bruyamment de frustration.

« Tu ne peux pas la garder enfermée tout sa vie. Elle doit être une ninja, elle a ça dans le sang et tu le sais très bien, Kakashi !

- Je suis son père et c'est moi qui décide de ce qui est bon pour elle ou non ! hurla-t-il.

- Papa ! » appela une petite voix derrière eux.

Ils se retournèrent sur la petite fille, l'air un peu penaud. Elle ressemblait beaucoup à Sakura à présent. Ses cheveux roses étaient toujours plus pâles et elle les portait jusqu'à sa taille. Un visage doux et déterminé, accompagné de prunelles grises bien plus claires que celles de son père. Son sourire était tellement similaire à celui de Sakura qu'à chaque fois le cœur de Kakashi faisait un bond.

Mais là, c'était la tristesse qu'il lisait sur son visage. D'habitude, elle n'intervenait pas dans leurs disputes, mais pas là.

« Je veux y aller papa, dit-elle fermement.

- Mais Haruna... commença-t-il avec douceur.

- Non, papa. Tu dois me laisser vivre ma vie. Je sais que c'est difficile pour toi. Je sais tout ça. Mais je veux devenir une kunoichi... comme ma mère. Je veux devenir une médic-nin aussi forte qu'elle l'était. Je veux sauver des vies à mon tour. »

Un silence complet suivi la déclaration de la petite fille. Personne ne bougeait ni n'intervenait. Kakashi regardait sa fille comme si c'était la première fois qu'il la voyait.

« Je veux que... Je veux faire en sorte que... plus aucun enfant ne grandisse sans maman ou sans papa », finit-elle d'une petite voix.

A ce moment-là, le cœur de Kakashi se brisa à nouveau dans sa poitrine. Il se précipita à genoux pour la serrer contre lui et pleura sans honte dans ses cheveux roses. Haruna aussi laissa sortir ses larmes et même Sarada ne put pas y résister.

C'est comme ça que Kakashi laissa sa fille entrer à l'académie des ninjas. Il était tellement fier d'elle et de ce qu'elle était devenue. Il savait qu'elle s'en sortirait bien. De toute façon, Sarada avait veillé à lui enseigner les principes de base et elle apprit rapidement à malaxer son chakra.

                                               ~~~~~~~~~~~~

A l'âge de 20 ans, Haruna prit la tête de l'hôpital de Konoha. Elle avait atteint son objectif et était devenue la médic-nin la plus puissante que le monde ait jamais connu. Une petite fête s'était organisée, réunissant toutes les personnes qui comptaient pour elle.

« Je porte un toast à Haruna, brillante kunoichi, médic-nin extraordinaire et la meilleure personne que j'ai jamais connue, déclara Sarada, un verre de champagne à la main. En tant que Hokage et en tant que grande sœur, c'est avec une profonde fierté que je te donne les rênes de l'hôpital. Fais-en bon usage ! »

La jeune Haruna rayonnait littéralement et sa joie était contagieuse.

« Je te remercie grande sœur et je vous remercie tous d'être présent ce soir. Pour moi, c'est un rêve qui devient réalité et c'est aussi grâce à vous tous, à votre soutient et à votre amour. »

Elle croisa le regard de son père, adossé au mur du fond.

« Merci à toi, papa. Je sais que ça n'a pas été facile de me voir suivre les traces de ma mère. »

Elle voulait en dire plus, mais l'émotion la submergea. Il avait toujours été là pour elle, malgré l'angoisse qui l'étouffait parfois, par peur de la perdre également.

Elle balaya la salle bondée du regard. Une douce chaleur l'envahit en voyant tous ces visages familiers, toutes ces personnes qui ont toujours été là pour elle. Les anciens amis de sa mère étaient comme sa propre famille. Hinata et Naruto, Ino et Saï particulièrement. Ils s'étaient occupés d'elle comme si elle était leur propre fille. Genma, Kurenaï et même cet excentrique de Gaï avaient soutenu son père du mieux qu'ils le purent.

Ils avaient tous été fantastique et elle ne s'est jamais ennuyée une seconde dans son enfance. Elle savait qu'elle avait de la chance de les avoir tous auprès d'elle.

« Merci à tous. » Conclut-elle, avec un sourire éclatant et les larmes aux yeux.

Kakashi en eut le souffle coupé. A cet instant, elle était la personnification vivante du tableau de Saï, rayonnante avec ce halo de cheveux roses autour de son doux visage. Il revoyait Sakura en tout point, en regardant leur fille. Ce même portrait trônait toujours dans son salon et Kakashi passait une grande partie de ses vieux jours à l'admirer, rêvant du moment où il pourrait la revoir et la prendre dans ses bras.

Note de l'auteur : Je précise que le prénom Haruna existe vraiment et signifie fleur du printemps en japonais. Bien entendu je l'ai aussi choisi car il était très proche de Haruno, le nom de famille de Sakura.

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