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Straight - Guillaume Poix

"L'Afrique du Sud a longtemps été mise au ban du monde, du fait de l'apartheid. Mais lorsque ce système ségrégationniste a pris fin, Nelson Mandela, le militant devenu président, a œuvré à la grande réconciliation de la 'nation arc-en-ciel'.

Malgré cela, une extrême violence continue à régner dans le pays et s'exerce notamment contre les femmes. Parmi elles, les homosexuelles, qui ont pourtant accès au mariage depuis 2006, sont victimes d'une pratique endémique : le 'viol correctif', souvent accompagné de torture et de meurtre. Ces actes seraient commis, selon les violeurs, dans une perspective de rééducation, pour remettre leurs victimes dans le 'droit chemin'".

Straight est donc une pièce qui a rapidement suscité mon intérêt par son mélange entre deux des choses qui me tiennent le plus à cœur : le théâtre et les thématiques queers. On y suit sept femmes, toutes lesbiennes et presque toutes activistes sur une période qui s'étend de 2008 à 2011. Elles ne seront pas toutes amenées à se croiser, leurs récits se mélangent. Chaque récit de chaque personnage ou couple de personnages est raconté (quand je dis raconter ce n'est pas qu'elles monologuent, la pièce est majoritairement composée de dialogues) chronologiquement ce qui n'empêche pas les années de se croiser lorsque l'on change de personnage (ce qui peut emmener un peu de complication à la lecture, je me suis beaucoup retrouvée à revenir en arrière pour voir où je me situais dans le temps par rapport à la dernière scène de tel ou tel personnage). La pièce est aussi entrecoupées de cœurs qui vont par exemple réciter des discours ayant réellement eu lieux, aussi bien discours de Mandela ou d'opposant politiques au mariage pour tous en Afrique du Sud. De plus nous avons aussi le procès d'un homme ayant violé puis assassiné une des femmes que nous suivons, ce qui est assez stressant car nous ne savons de laquelle il s'agit avant la fin de la pièce.

Maintenant que l'histoire est posée on va voir pourquoi c'est une bloody excellente pièce. Déjà : le style d'écriture. Il y a un des personnages dont les scènes sont monologuées et ces monologues sont absolument sublime. L'auteur a mis sa copine au centre de ses pensées par un procédé simple mais extrêmement bien exécuté : ses pensées ne se parlent pas à elle mais à sa copine par l'utilisation du "tu", c'est comme si elle lui parlait constamment, elle est omniprésente. Ce sont les passages les plus lyriques, passages qui tranchent donc avec l'aspect souvent cru de la pièce (je pense par exemple aux paroles de l'accusé qui m'ont fait froid dans le dos autant qu'elles m'ont donné des envies de meurtre). 
Les scènes dialoguées sont marquées par une grande maîtrise du langage : on sait immédiatement quel personnage parle sans que ce soit caricatural, on a rapidement plus besoin de regarder qui parle.  

Le rythme est aussi très bon, la pièce n'a pas voulu me lâcher avant que je ne termine sa soixantaine de pages, elle se lit très facilement d'une traite et par le procès qu'elle contient a un léger aspect roman policier franchement pas désagréable.

Enfin c'est une pièce qui va montrer quels mécanismes de pensée pourris par le sexisme et l'homophobie vont conduire des hommes à penser que "oui, c'est une si bonne idée de violer des femmes, d'autant plus des femmes lesbiennes, elles ont besoin de domination masculine elles vont aimer ça et oh c'est pas vraiment un viol moi j'ai senti que ça lui a plu" ce qui est absolument monstrueux et très justement démonté par le personnage de l'avocat de l'accusation qui fait d'ailleurs remarqué à l'accusé qu'il a bien dû se rendre compte que ça ne fonctionnait pas vu qu'il a assassiné la victime après (oui j'ai adoré cette réplique, j'étais à la limite d'applaudir dans la médiathèque).

Pour conclure c'est une pièce très bien écrite avec une thématique dont on ne s'occupe pas assez et OH  MON DIEU UNE MAJORITE DE PERSONNAGES QUI SONT DES FEMMES NOIRES ET LESBIENNES EN PLUS (la représentation des minorités visibles est malheureusement quasi inexistante dans le théâtre et le peu de personnages féminins très souvent anecdotiques et cantonnés au rôle de "mère de" ou "fiancée de" et c'est extrêmement chiant et problématique et ok j'arrête de rager).

Bonne journée/soirée/nuit/vie à vous

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