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En attendant Rika (2)

Rika revint à bord de l'Elbereth le lendemain. Ren l'avait attendu toute la journée, tournant en rond comme un hybride de combat dans sa cage. Lui qui justement, avait réussi à rester digne en toutes circonstances... Finalement, rongé par l'impatience, il finit par aller se détendre aux bains, après avoir mis dans la machine que lui avait offerte Rika la musique achetée au marchand humain. Une des nombreuses recommandations de Rika, produite par des bardes aux cheveux longs.

Ren sut qu'elle était revenue à bord avant même qu'elle apparaisse devant lui. Il sentit son parfum, qui, de nouveau, reprenait son acuité. Il aimait cette odeur, si différente de celle des autres humains, qui empestaient le fer et le silicium. Mais cette fois-ci, il y avait autre chose. Celle d'un autre mâle.

Elle s'était accouplée, cette nuit : il le sut immédiatement. Probablement avec ce Levi Fenrig.

C'est normal, récita-t-il mentalement comme un mantra. Elle est jeune. Seule au monde. Elle a besoin de la compagnie de ses semblables. Et les humains aiment à fraterniser en s'accouplant, pour un oui ou pour un non. Ce sont de petits animaux. Tu le sais.

Mais elle l'avait, lui. Lui que toutes les femelles d'Ælda avaient tenté en vain de conquérir, lui qui avait remporté trois fois le plus grand des jeux, lui dont le seul nom avait fait trembler l'empire entier. Et elle lui avait préféré quoi... un vulgaire pilote mortel, poilu comme un faux-singe ?

Ren réalisa soudain que Rika était là. Il était tellement absorbé dans ses pensées qu'il n'avait pas senti son intrusion. De toute façon, cette petite humaine était sans doute le seul être dans l'univers capable de pénétrer son cercle sans qu'il n'y prête attention. Elle n'était pas une menace.

Ou peut-être que si, justement.

Rika venait de s'accroupir devant le bassin en face de lui, et avait même mis une main nonchalante dans l'eau. Elle ne le regardait pas. Ren décida de feindre l'indifférence. Il ne devait pas lui montrer qu'il l'avait attendue toute la nuit.

Mais sa résolution ne tint pas bien longtemps. L'odeur de l'intrus sur elle était trop présente. Et lorsqu'elle était dans son champ de vision, il avait trop de mal à s'empêcher de la regarder. Il fallait qu'il la regarde, tout le temps. Elle était si fascinante...

— Tu étais où ? finit-il par demander d'un ton plus agressif qu'il ne l'aurait voulu.

Rika releva ses yeux noirs sur lui. Ren se prit ce regard comme un carreau en plein cœur, mais il ne laissa rien paraître.

— Au banquet des pilotes.

Dans le khangg de Levi Fenrig.

— Tu as vu Nyls ? s'enquit Ren pour changer de sujet.

— Oui.

Nyls... le guerrier humain qui l'avait défait au darsaman. Si Rika l'acceptait comme mâle, il pourrait réclamer sa tête, et reconquérir son honneur. Nyls Hoggar était un bon adversaire pour lui, alors qu'il n'y avait aucun prestige à éliminer ce faiblard de Levi Fenrig.

Mais Rika n'en voulait pas, parce qu'il avait quarante ou soixante ans de plus qu'elle. La logique de ce refus dépassait Ren : que valaient quelques décennies, face à plusieurs millénaires ?

— Je me suis accouplée avec un mâle humain, comme tu me le conseillais, lui balança alors Rika en ramenant une mèche de ses courts cheveux noirs derrière son oreille. Levi Fenrig, le commandant de la flotte padmienne.

Quand lui ai-je conseillé ça ? se demanda Ren, incrédule. Mais elle avait lâché le nom. Levi Fenrig. C'était bien lui.

Si ce guerrier de pacotille a l'outrecuidance d'apparaître devant moi... 

C'était normal d'éliminer les autres mâles, ceux qui avaient l'audace de se dresser comme concurrents face à lui. Il avait toujours fait ça. Qu'est-ce qu'était le darsaman, finalement, qu'une ritualisation poussée à l'extrême des combats sans pitié ni code d'honneur qui se déroulaient autrefois, lorsque les mâles se battaient pour les femelles ? Ce Fenrig avait beau être un humain, s'il le défiait, il devait s'attendre à mourir. Et en osant déverser son luith dans celle qu'il s'était choisie comme femelle, oui, il le défiait, en bonne et due forme.

Je vais le massacrer, décida Ren en agrippant les rebords du bassin.

Un seul bond, et il serait dehors. Rika n'aurait même pas le temps de le voir partir, qu'il serait déjà revenu avec la tête de Fenrig. Un seul bond... un seul...

— C'était pas ouf, précisa alors Rika, agitant l'eau du bassin d'un air rêveur.

Ren sortit de sa transe meurtrière. Pas « ouf » ? Est-ce qu'elle faisait bien référence à ce qu'il pensait... ?

Rien d'étonnant. Ce n'est qu'un mâle humain.

— Vas-tu porter ses petits ? demanda-t-il tout de même, en s'efforçant de garder un air neutre.

Rika lui jeta un regard rapide.

— Il est né dans une usine de polonium : il est donc stérile.

Stérile... Ce Levi Fenrig n'était même pas un mâle apte à la reproduction ! Ren eut l'impression que le sang quittait son visage. Quelle disgrâce ! Lui qu'on avait toujours mis en compétition avec les plus puissants étalons d'Ælda, issus des meilleures lignées. Des mâles capables d'inséminer trente femelles en une nuit, de produire des rejetons de sang pur, brillants comme des astres. Et dans ce parterre de guerriers parfaits, le fleuron de la race ædhel, Ren avait été l'étoile au firmament. Personne, aucune femelle, aussi noble et belle soit-elle, n'avait eu l'honneur de recevoir son luith, qu'il avait soigneusement conservé pour une as-ellyn hypothétique à laquelle il rêvait de se consacrer. L'excellence était corrélée à la rareté, Ren le savait. Être l'As Sidhe impliquait certains sacrifices. Mais aujourd'hui, il perdait contre un mortel au corps rempli de fer, un eunuque faiblard... c'était trop.

— Trouve-toi un mâle digne de ce nom, la prochaine fois, aboya-t-il.

Ren entendit à peine ce que Rika lui répliquait. Elle parlait du droit de faire ce qu'elle voulait (hors-sujet, les femelles étant par essence celles qui décidaient des accouplements), l'exhortait à se mêler de ses affaires (sauf que Rika constituait sa grande affaire, justement), évoquait la cruauté et la férocité des mâles ældiens...

L'oreille de Ren tiqua. Quoi ?

— ... et on en parle, des souffrances causées par l'accouplement humain-ældien, de la cruauté proverbiale des mâles de ton espèce ?

La cruauté ? La souffrance ? Alors que les humains les suppliaient de bien vouloir les prendre dans leur khangg ? Mais qu'est-ce qu'elle racontait ? Rika n'avait jamais assisté à une union entre un ældien et un humain, c'était certain.

Encore un mensonge des Inquisiteurs. Ils commençaient à sévir à son époque, déjà. Leur but était que leurs congénères arrêtent d'être heureux, d'accéder au progrès et à la connaissance. Ils voulaient tout garder pour eux, et croyaient — les malheureux ! — savoir les desseins de Mannu mieux que les ældiens eux-mêmes.

— Des mensonges, grommela-t-il, trop furieux pour l'exprimer. Des ragots ignobles colportés par les tiens !

— On sait que c'est vrai, répliqua Rika en mettant les mains sur ses hanches fines. Mana me l'a confirmé, en me racontant l'histoire de Śimrod avec son esclave humaine, qu'il violait tous les soirs !

Ren ferma brièvement les yeux. Mana avait osé lui raconter ça, et de cette manière-là... tout ça parce qu'elle n'approuvait pas son projet.

Tu fais une grave erreur, mon frère, lui avait-elle dit. Produire des perædhil ne sauvera pas notre espèce.

Ren pensait que si. Si les humains et les ædhil s'unissaient, se mélangeaient, le monde serait sauvé. Mannu avait souhaité empêcher cela, mais c'était la solution. Il le savait au plus profond de lui.

Et surtout... il avait choisi Rika comme as-ellyn. Ce serait elle, ou personne.

Encore fallait-il qu'elle le choisisse, lui.

Et c'est mal barré, pensa Ren en voyant Rika l'agonir d'injures. Il répliqua plus ou moins sur le même ton, en lui rappelant toutes les horreurs que les siens avaient fait depuis son réveil dans ce 12° millénaire. Franchement, c'était pire qu'avant.

Évidemment, Ren était le premier à reconnaitre que les accouplements humains/ældiens avaient quelque chose de choquant, en particulier chez les aios d'Æriban. Ren lui-même se rappelait encore l'état dans lequel lui se trouvait pendant la lune rouge. Alors les autres, moins fiers, moins disciplinés ? Avoir conservé son panache intact tout ce temps était une fierté pour Ren : cette queue de fourrure spectaculaire, que les femelles d'Ælda rêvaient de recevoir en offrande, faisait de lui une cible. La garder était un handicap pour le combat. À double titre : à cause du poids et le volume de l'appendice, mais aussi à cause toute la tension sexuelle jamais évacuée. Il aurait pu se servir sur une aslith humaine, oui... En tant que vainqueur du darsaman, on lui offrait une récompense de ce genre à chaque victoire. Mais ces coïts sauvages et sanglants avec des créatures inférieures l'avaient toujours dégoûté.

... Jusqu'à ce qu'il connaisse Rika.

Je me demande comment elle est, avec un mâle, se surprit-il à penser. Les innombrables films qu'il avait regardés avec elle lui avait appris que les femelles humaines avaient un comportement sexuel radicalement différent des ældiennes. Bon, en théorie, il le savait déjà : on en parlait même sur Æriban, et si Ren n'avait jamais trop fraternisé avec les autres aios, quelques bribes de leurs conversations lui étaient tout de même revenu aux oreilles. Mais le voir, c'était encore autre chose.

Comme cette fois-là, dans les bains. Celle où il avait failli perdre le contrôle. Alors qu'elle était devant lui, offerte comme une proie...

Sentant ses oreilles chauffer, Ren se plongea dans l'eau. Rika était repartie, furax. Il aurait pu la rattraper facilement, et la soumettre à son désir. Sauf que ce n'était pas ce qu'il voulait.

Mais qu'est-ce que je veux, exactement ? se demanda-t-il, encore sonné par les échanges acides qu'il avait eu avec elle.

Rika n'était pas pour lui. C'était une humaine, dont la vie passerait plus vite qu'un battement de cil. Une humaine qu'il ferait forcément souffrir, comme Śimrod avait fait souffrir son aslith, et qui serait constamment en danger par sa faute. Il devait renoncer à elle, la laisser retourner parmi les siens, il le savait. C'était la voie la plus sage.

Alors pourquoi était-ce aussi dur ?

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