Surnaturelle Nature (partie 3) : Le Grand-Parent
La houe de Djack et les marteaux de Clara s'abattent avec violence sur le haut de ce qui semble être la tête de cette grosse silhouette bouffie.
Un genre de hurlement bestial retentit dans la bâtisse. Un cri gutural, assez grave, qui résonne jusqu'au plus profond des os des deux amis.
La masse lève un de ses énormes bras et balaie l'air avec, une riposte violente et fulgurante qui fauche Clara au ventre. Elle se prend le coup de plein fouet et va atterrir sur le mur en face. Djack se rue à nouveau sur la silhouette pour attaquer encore une fois.
-Bande de...Connards ! Vous allez le payer !
Les insultes fusent avec une force inouïe. Djack rate son coup parce que sa cible se lève avec lourdeur mais assez vite pour esquiver son attaque. C'est là aussi que Feelis, alerté par le cri sonore de tout à l'heure et le bruit de choc à l'étage, débarque en haut des escaliers.
-Clara ! hurle-t-il, paniqué.
Il s'élance sur la silhouette qui maintenant attaque. Djack se prend un coup lui aussi mais il a le temps de voir venir et pare de justesse, tandis que Feelis assène un violent coup là où il peut à cette mystérieuse masse difforme. Encore quelques coups pleuvent de chaque côté quand Clara reprend ses esprits et rejoint la bataille à nouveau. Avec sa force inattendue, elle frappe de tout son soûl son adversaire avec ses marteaux, qui s'écroule alors par terre dans un boucan infernal faisant craquer les lattes de bois du plancher, et ne bouge alors plus...Plus du tout.
Clara halète, comme ses amis, mais pour elle, c'est presque plus des respirations de stress...Elle vient d'achever son adversaire. Sa psychologie vient d'en prendre un coup...Certes, elle était elle-même en danger mais avoir un corps sur la conscience n'était pas prévu au programme...
Les trois amis regardent alors plus attentivement leur opposant. Il semble que sur le devant, la première couche, qui paraît être de la peau nue, qui couvre le corps de cette chose craquèle, et révèle une autre sorte de peau en-dessous. Sous ces couches recouvrant aussi tout le visage, ils voient alors des trous creusés qui plongent alors sur des yeux. Des yeux bleus. Des pupilles et des iris humains...
À bien y regarder, on dirait une combinaison de peau. Plus que ça même, plusieurs combinaisons de peaux les unes sur les autres...
Tout dans son apparence glace le sang du trio, qui frissonne doucement.
Djack, prenant son courage à deux mains sans perdre le Nord, tire alors sur l'amulette pendue au cou de cet être étrange, et le cordon se détache facilement. Il prend la pierre dans sa main et la regarde.
Le talisman est bleu, avec un symbole gravé dessus assez grossièrement. Le cordon passe à travers un trou au sommet de la pierre.
Clara, elle, regarde la pièce. Elle est sans dessus dessous après leur confrontation, le parquet a craqué là où cette immense silhouette est tombée, à cause de son poids lourd, et les quelques bougies restées debout éclaire encore vaguement la pièce de leurs flammèches vacillantes.
En face de cette silhouette, quand elle était encore de dos et assise, se trouvait une sorte de petit autel. Un autel probablement créé pour un rite spécifique mais pour lequel, personne n'aurait su le dire. Il y avait une bougie dessus et ce support était en bois semble-t-il laqué. Un bien bel objet, pour un endroit isolé comme ça.
-Ne nous éternisons pas ! leur intime finalement Clara après sa courte inspection observatrice des lieux. On a probablement fait beaucoup de bruit et je serais pas surprise qu'on se fasse coincer, je ne voudrais pas me faire surprendre ici. Et je ne veux pas que...Cette chose se relève non plus.
-On l'a eue, je crois que ça ira.
-Peu importe ! Et je commence à ne plus supporter l'obscurité...On a l'amulette, allons-y ! fait Clara avec angoisse dans la voix.
-Oui on dégage ! confirme Feelis en empoignant toujours plus fort sa houe entre ses doigts, en descendant alors en premier à toute allure.
Les trois amis repassent alors par la fenêtre brisée par laquelle ils sont rentrés, ne voulant pas prendre le risque de s'aventurer devant la porte principale du dortoir. Quand Clara sort par la fenêtre, en dernier, ils aperçoivent qu'on les observe.
Un faon les regarde, à deux pas d'eux. Puis il se détourne une fois les trois amis côte à côte juste devant la fenêtre, et se dirige vers les bois avant de s'arrêter à la lisière du mur végétal entourant le camp entier. Feelis et ses amis retiennent leur respiration quand Djack, amulette à la main, s'avance de deux pas et déclare d'une voix légèrement tremblante :
-Allons-y. Je crois qu'on devrait aller par là...
Ses deux amis le rejoignent et plus ils avancent, amulette en main, plus une ouverture se forme entre les arbres et les branches de ce mur végétal. Juste à côté du faon qui semble avec son air innocent les mettre sur la voie.
-Je...Je crois qu'on a trouvé...murmure Clara. Allons-y. On va rester collés à toi, Djack. C'est tout serré.
Le trio s'enfonce alors dans le trou formé devant eux. Il est juste assez grand pour que les trois compères puissent s'y tenir les trois sans toucher la végétation autour d'eux. Les plantes et les branchages semblent vraiment vouloir se resserrer autour d'eux mais sans y parvenir à cause de l'amulette de Djack tient à présent bien en hauteur près de son visage.
Quand Clara se retourne pour voir si le faon les suit, elle le voit toujours à l'entrée de ce tunnel formé petit à petit, et elle voit les branches et la végétation environnante se refermer de plus en plus, faisant disparaître derrière eux la vision de ce bel et gentil animal.
Le trajet leur paraît interminable...
Il fait chaud. Les plantes s'écartent malgré elles à leur passage grâce à l'amulette, leur frayant un chemin entre les arbres denses. Ils étouffent dans ce couloir serré de végétaux, qui semblent prêt à les engloutir au moindre faux pas, et ils ne savent même plus à quel moment de la journée on est. Sans voir le ciel, difficile de bien se repérer dans le temps, et ils n'ont pas vraiment regardé leur téléphone depuis un moment. Ils n'en ont pas vraiment eu le temps...
Leurs pieds commencent à fatiguer, Clara halète parce que la cadence des pas de ses amis est soutenue et étant plus petite qu'eux, doit faire des pas plus grands et donc fournir un tout petit peu plus d'efforts, mais quand ils étaient ainsi cumulés sans pause, ça faisait beaucoup au bout d'autant de temps.
Ils arrivent à un pont qui enjambe une rivière. Probablement la rivière qu'ils connaissent pour l'avoir vue au camp. Cette rivière à l'eau gélatineuse qui ne coule plus. Ils passent sur le pont avant de reprendre leur progression à travers les bois.
Ils finissent enfin par distinguer la fin de leur calvaire...Ils distinguent un peu plus de lumière et leur tunnel improvisé débouche sur une sorte d'immense porte, dressé devant eux comme un immense portail ancien, fait de pierres foncées mises les unes sur les autres. Les murs qui continuent ce portail sont faits en végétaux aussi, comme les murs naturels entourant le camp depuis cette invasion. Les branches et les feuilles s'entremêlent pour former une paroi solide. L'immense portail donne sur un intérieur de bâtiment très sombre. Les trois amis ne distinguent rien de ce qu'il y a dans ce lieu. Ils avancent lentement et s'arrêtent juste devant le portail.
-Je...On y va ? Ou pas ? bredouille Djack, ayant eu déjà assez de sensations fortes pour les trois prochaines années.
-Je...Je ne sais pas...Bizarrement, je ne me sens pas en danger, dit Feelis dont l'instinct était important.
-On ne voit rien, dit Clara en tremblotant, sa peur du noir étant toujours là.
Djack reprend alors son téléphone, met le mode lampe de poche et fait glisser l'appareil dans la bâtisse sombre. Le téléphone finit par s'arrêter. De là où ils sont, ils ne voient pas grand-chose de plus, même avec cette source de lumière supplémentaire...
Mais soudainement, ils entendent quelque chose bouger dans la pénombre.
Un petit renard apparaît alors dans le faisceau lumineux du téléphone.
Il s'assied, tout en regardant les trois amis qui le fixent, faisant luire son pelage roux d'une étrange façon dans ce rayon de lumière pas naturel. Le renardeau penche alors sa tête sur le côté, comme pour leur signifier que tout va bien et qu'ils sont en sécurité. Les trois amis sont alors instantanément détendus en voyant cette scène, malgré eux et leur stress incommensurable.
-Grand-Parent ? tente Feelis.
Pas de réponse. Un grand silence pesant s'ensuit.
-Grand-Parent ? répète Clara avec sa voix douce.
Toujours pas de réponse...Les trois amis se regardent alors et d'un commun accord tacite, ils avancent dans cette bâtisse en ruines plongée dans le noir complet.
Les trois amis voient alors le petit animal s'en aller à toutes pattes et ils essayent de distinguer là où le petit renard s'est enfui. Il est allé se réfugier dans un trou, probablement son terrier, creusé dans une immense masse d'herbes et de bois présente au fond de l'unique salle du bâtiment en pierres. Grâce à la lumière par terre, le trio distingue donc cette immense masse de végétaux et de matières organiques, percée çà et là de trous pour abriter plusieurs animaux. Il y a des protubérances, pour la plupart en bois, un peu étranges tout autour de cette masse, couvertes de mousse et de champignons divers. On dirait un monticule fait en patchwork, composé de diverses matières naturelles en tous genres.
Les trois amis n'ont pas le temps de penser ou d'observer plus longtemps qu'ils sentent passer tout autour d'eux une longue entité, quelque chose comme un immense serpent ou un gros ver de terre les entourant. Clara tremble en sentant ça alors que Feelis la tient par les épaules.
Une voix monte alors dans l'obscurité.
-Qui...Est là ? Ça fait...Trèèès longtemps...Que je n'ai pas eu...De visiteurs...
Cette voix semblait cassée, comme si on avait touché aux cordes vocales qui pouvaient l'animer. Cette voix qui s'adressait à eux était très basse, à la limite du murmure, et semblait très fatiguée. Elle s'exprimait par petits groupes de mots entrecoupés de pauses probablement nécessaires et sonnait de façon un peu glauque, au vu surtout de leur situation. La respiration saccadée qui accompgnait la voix semblait à court, comme si elle était à bout de souffle, comme après de longs efforts physiques.
Malgré tout, cette voix calme et sans haine ni ressentiment, étrangement, les rassure d'un coup.
-Je...On...On arrive du camp pas loin d'ici. On est des voyageurs, se lance courageusement la jeune fille dans le noir.
Soudain, un visage apparaît devant eux. Ce visage humain, loin d'être flottant comme un fantôme ou un esprit, est en fait la terminaison d'un long cou semblable au corps d'une anguille ou d'un orvet. Ce cou, fait de verdure également, est lui-même rattaché au monticule de bois et de végétaux troué à plusieurs endroits, aperçu juste avant. Les protubérances notées par hasard juste avant par le groupe sont en fait des sortes pattes faites en grande partie en bois.
-Je vois...Des rescapés...Vous n'avez donc pas...Été touchés...Cela me ravit...Qui êtes-vous ? Et comment êtes-vous...Parvenus jusqu'à moi ?
Ses phrases sont coupées par ses pauses, comme si le fait de prononcer plusieurs mots d'affilée était fatigant, mais elles sont dites de façon à détendre ses interlocuteurs.
Djack, sans piper mot, tend le bras devant lui et montre l'amulette à ce curieux personnage qui, bizarrement, ne les inquiète pas malgré son apparence imposante et sa voix gutturale et cassée. Ils sont un peu mal à l'aise à cause de ce sentiment de peur de l'inconnu, mais ce...Cet être ne les fait pas paniquer, un calme serein les envahit même alors que depuis plus d'une journée, leurs nerfs sont à vif.
-On...On est trois amis, on est arrivés y a pas longtemps au camp...bredouille Feelis. On a pas compris ce qui se passait dehors quand on s'est réveillés.
-La végétation avait subitement tout envahi, on était stressés et on avait peur...renchérit Clara. On a pu parvenir jusqu'ici grâce à la personne qu'il y avait dans le puits. C'est quoi les Enfants et les Parents ? On est dans le flou le plus total...
-Je vois...C'est bien elle...Qui m'a parlé de vous...Elle est venue...Me parler...Après que vous l'ayez...Vue...
-C'est...C'est vous, le Grand-Parent ? demande Djack intrigué.
-C'est ainsi...Que l'on m'appelle, oui...Vous avez...Peut-être une chance...De partir et vous en sortir...
-Sérieusement ? s'exclame Feelis. Comment ? Et...Qui êtes-vous vraiment ? Qu'est-ce que vous faites reclu dans cette...Ce bâtiment abandonné ?
-Que d'empressement...répond alors la voix maintenant associée à un visage. Une chose...À la fois...
L'immense créature braque sur eux ce qui devait être ses yeux, des orbites vides qui ne contenaient plus rien, mais il semblait les sentir comme s'il les voyait.
-Les Parents...Et les Enfants...C'est une relation qui nous unit...Qui unit les êtres dans cette forêt...Les Parents sont ceux qui...Protègent leurs Enfants...C'est pour survivre...Dans ce monde impitoyable...Moi-même je suis...Le Parent de ces pauvres petits...
Sa lourde tête au bout de son large cou se penche légèrement vers son corps parsemé de trous qui servaient de terriers à plusieurs animaux des bois.
-Ce sont aussi...Mes Enfants...Qui vont ont aidé et guidé...Jusqu'ici...À ma demande...
-Le moineau et la biche, pense à voix haute Clara. Mais qui êtes-vous ?
-Jadis...Je m'appelais François. Aujourd'hui, plus personne ne se souvient de ce nom...Je suis le Grand-Parent...Qui a fondé cet endroit avec des amis...On était plusieurs français...On était deux en particulier...Marie et moi...On a créé ce lieu...Pour être plus proches de la nature...Et pour offrir à des gens...La possibilité de vivre ici...Dans cette petite communauté...Un peu comme dans les temps d'autrefois...On a tout construit...Tout bâti de nos mains...On était de plus en plus connus par ici...Le projet vert marchait bien...Jusqu'à ce que Marie se mette...À délirer...
-Délirer ? répète Djack, qui avait une certaine habitude à voir les gens vriller dans le cadre de ses missions.
-Elle a commencé à...Avoir une adoration...Pour la forêt...Et par le fait d'être protégé par quelqu'un...À vouloir se protéger dans une coquille...J'ai essayé de stopper ça...Je n'ai pas réussi...Elle a débuté alors une sorte de...De culte...Et comme j'étais le seul contre tout ça...Elle et ses amis, ou suiveurs...M'ont enfermé ici, exilé...Ils m'ont arraché les yeux...Pour que je ne puisse plus fuir...Ils m'ont ôté presque toutes mes cordes vocales...Pour que je ne puisse plus communiquer...J'ai appris à sentir plutôt que voir...Puis les animaux de la forêt...Sont venus m'aider...Et sont devenus mes Enfants...Ma famille...Marie a continué après à engranger toujours plus...De personnes qui vénèrent la forêt et la protection...Comme elle...Sa folie ne s'est jamais arrêtée...
-Quelle horrible histoire...murmure Clara, horrifiée, mais étonnamment calme, probablement de par la présence de François.
-Montrez-moi...L'amulette...
Djack tend cette dernière et François d'une patte très lourde, pataude et très lente, la prend et grave avec un de ses doigts de bois quelque chose dessus en plus par-dessus la rune ou le dessin déjà présent dessus.
-Tenez...
Djack la reprend et l'énorme main épaisse du Grand-Parent retombe lourdement sur le sol, comme si la maintenir en l'air était déjà beaucoup trop d'efforts.
-Maintenant partez...Vous pouvez encore partir...Partez...
-Mais comment ? s'exclame Feelis. Tout est complètement obstrué, on est enfermés par la forêt.
-Retournez à votre lieu d'arrivée...Il y a un chemin derrière la chapelle...Vous devrez marcher jusqu'au...Pont...Puis vous pourrez arriver à la clairière...Là où vous êtes arrivés...Il y a quelques jours...Reprenez votre véhicule...Avec cette amulette, les arbres devraient...S'écarter...Ne tardez pas trop...Ce ne sera bientôt plus possible...De partir d'ici...Partez !
C'était la première fois qu'il s'exclamait aussi fort. Les trois amis se regardent, puis posent leurs yeux sur l'amulette qui semble briller plus fort qu'avant. Le trio s'incline légèrement tout en disant :
-Merci beaucoup pour votre aide.
Clara s'approche alors de François et pose une main douce et compatissante sur ce qui semble être son bras, couvert de mousse et de végétaux.
-Puissiez-vous être en paix et vivre paisiblement.
-Je suis déjà paisible...J'ai mes Enfants...répond le Grand-Parent sur un ton qui suggérait un sourire. Allez-y maintenant...Ne tardez pas trop...La forêt ne va pas tarder à se fermer...Pour de bon...
Les trois amis sortent alors de la sorte de chapelle, reprenant leurs armes et leurs affaires. La lumière n'était toujours pas au beau fixe mais elle était déjà un peu plus présente qu'à l'intérieur de la bâtisse. C'est là que le groupe se fige.
Face à eux, à l'orée de la clairière par là où ils sont arrivés, se dresse une silhouette de plusieurs mètres de haut, haletante, vaguement mal au point mais très énervée. Elle leur bloque clairement le passage avec son énorme corps.
-Bande de...Cafards ! Je vais vous écraser !
C'était la silhouette bouffie qu'ils avaient cru tuer dans les dortoirs tout à l'heure ! Et elle ne semblait pas contente du tout...
-Vous allez payer cher ! Vous allez mourir aujourd'hui ! halète-t-elle. Je vais vous tuer ! Je vais vous écraser comme des mouches !
Avec un léger élan, elle commence alors à courir vers les trois amis, tétanisés par la peur, serrant leurs armes de fortune entre leurs mains, persuadés que cette fois sans user d'une bonne attaque surprise, ils ne s'en sortiront pas à si bon compte...Elle était rapide, ils n'auraient jamais le temps de parer ou de prévoir son prochain coup qui allait probablement mettre hors jeu directement celui ou celle qu'elle allait frapper...
Et soudain, sans qu'ils aient même eu le temps de cligner des yeux, un choc énorme s'abat sur la créature bouffie et les sort instantanément de leur état de torpeur. C'était une immense main, moussue et couverte de végétaux, qui venait d'écraser presque comme une massue cette créature informe et gonflée devant eux, avec une vitesse hallucinante.
Ils entendent alors la masse écrasée gémir tandis qu'ils entendent derrière eux dans un souffle très bas mais satisfait :
-C'est fini, Marie...
Les doigts de bois de cette énorme main épaisse se referment alors peu à peu sur son corps composé de couches de peaux, et le bras tire peu à peu, lentement, ce qui fut jadis une humaine à l'intérieur de la chapelle. Les trois amis entendent encore des gémissements alors qu'ils se pressent pour aller derrière le bâtiment pour sortir d'ici.
Avant de tourner les talons, Clara est la seule à se retourner pour regarder à l'intérieur de la chapelle. Elle ne ditingue que du noir avec ce bras immense en sortant qui ramène lentement mais sûrement leur attaquante à l'intérieur. Puis elle tourne les talons et va retrouver ses amis qui ont trouvé leur sortie.
Comme pour leur venue, les arbres s'écartent sur leur passage, libérant un chemin plus large qu'auparavant, grâce à l'amulette modifiée par le Grand-Parent. Ils avancent vite. Ils sont épuisés, transpirants de peur et d'efforts, affamés, mais rien ne les empêche d'avancer rapidement. Ils veulent sortir de cet enfer vert et l'adrénaline les aide beaucoup dans cette tâche.
Ils ne savent pas combien de temps ils marchent collés les uns aux autres mais un long moment...Au bout d'un moment, ils arrivent enfin au pont que leur a indiqués le Grand-Parent. L'eau sous le pont ne coule plus, elle est comme gélifiée. Ils traversent le pont et arrivent à leur van laissé là depuis ils ne savent pas combien de temps, les pneus toujours emprisonnés et enroulés dans des plantes et des lianes.
Djack s'approche alors, haletant, avec l'amulette et comme leur avait dit le Grand-Parent, les plantes s'écartent avec une certaine rapidité, comme repoussées très fortement par la force de cette pierre.
-Montez. On démarre tout de suite ! leur dit Clara en ouvrant la portière et en allant s'installer au volant.
Elle allume le moteur, met les gaz et Djack vient s'installer sur le siège du co-pilote à côté d'elle, brandissent le plus proche possible du pare-brise l'amulette brillant légèrement. Clara appuie sur la pédale pour avancer, Feelis derrière eux, anxieux mais ayant tout comme eux hâte de sortir de ce guêpier.
La forêt s'ouvre devant eux, malgré elle, et Clara avance. Elle réussit à avancer à une certaine cadence tandis que derrière eux, des branches et des plantes essaient de poursuivre le véhicule pour le maintenir dans son enceinte. Le tunnel de troncs d'arbres se fait de plus en plus large et Clara peut alors mettre les gaz à fond. Elle avance très vite, de plus en plus vite à tel point que les plantes derrière eux s'éloignent de plus en plus de leur champ de vision.
Enfin, leur van sort de cette forêt et Clara appuie encore plus sur le champignon pour partir au plus vite d'ici. Au bout de quelques centaines de mètres parcourus sur le route de terre battue qui les avait amenés jusqu'ici il y a quelques jours, les trois amis se rendent compte que la lumière du Soleil est de retour et caresse doucement leur peau. Quelle sensation agréable, après des heures et des heures durant dans l'obscurité constante.
Djack prend le relais et donc le volant en même temps et Clara peut souffler un peu elle aussi. Elle regarde par la vitre arrière de leur van.
Derrière eux se dresse, majestueuse, la montagne entourée de sa forêt sombre et mystérieuse, gardant en elle tous ses secrets.
******
Voilà ! Enfin fini ! J'ai adoré ce JDR créé par mon ami Lilith, bravo à lui pour son histoire incroyable, j'espère lui avoir fait justice avec mon histoire !
J'ai écrit trois chapitres très longs dessus mais j'espère que ça vous a plu, tenus en haleine et plus encore ! En tout cas, c'était super à jouer et à redécouvrir pour l'écrire dans cette histoire.
Merci pour vos lectures, j'espère que ça vous a plu ! 😊
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro