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Chapitre 9

Je courais tellement vite, et avec mes yeux embués d'eau, j'arrivais à peine à voir autour de moi ; les lignes vertes et brunes, je savais que c'était les arbres. Quelques secondes plus tard, il n'y avait plus rien autour de moi, et je savais que j'étais sortie de la forêt. Puis, sous mes pieds, le vert de l'herbe passa au gris des trottoirs de la ville. Ça faisait tellement longtemps que je n'avais pas été dans une ville. Avec des gens. Et si...

Je m'arrêtais de courir, regardant nerveusement autour de moi, à deux doigts de la panique. Je me sentais tellement bizarre, à l'intérieur, et ça n'avait rien à voir avec la panique. C'était peut-être le sang que j'avais bu. Je ne sais pas, peut-être que j'avais perdu l'habitude d'en avoir autant. Dans tous les cas, c'était une sensation à la fois merveilleuse et atroce.

Un piéton passa à côté de moi et me regarda avec de grands yeux, puis accéléra le pas. Sûr que je ne devais pas être beau à voir, avec la peau blanche et les yeux rouges. Enfin, peut-être que mes yeux sont rouges, ou peut-être noisette, c'était difficile à dire. La lumière des lampadaires était-elle suffisante pour qu'ils restent noisette ? Malgré que je le comprisse, ce piéton, d'avoir peur de moi, je ne pus m'empêcher de me retourner et de le regarder s'éloigner. Et si...

Et si je pétais les plombs, encore une fois, et que j'essayais de tuer quelqu'un et de boire son sang ? Non, je n'essayerais pas. Je réussissais sans problème.

Je me sentais trembler de la tête aux pieds. Non, je ne veux pas. Je ne veux tuer personne. Mais j'ai l'impression que j'en demande trop.

Sans trop savoir quoi faire, je traversais la rue et fonçais vers une ruelle entre deux magasins. Je m'arrêtais là, assis contre le mur de brique d'un de ces deux magasins, et enfonçai ma tête entre mes genoux, me mettant à pleurer aussi fort que j'en avais envie.

J'avais pleinement conscience du fait que cette ville était bourrée de chasseurs à l'affut de vampires solitaires à tuer. J'avais envie de crier : « Allez, venez me chercher ! Je suis juste là ! », mais je pleurais trop pour parvenir à formuler des mots.

J'avais tué Quirin d'une balle dans la tête. Directement entre les deux yeux. C'était la première fois que je tuais quelqu'un avec un pistolet. Mais en tout, c'était la troisième fois que je tuais quelqu'un.

Je relevais la tête, toujours les yeux à pisser de l'eau. J'ai encore mon pistolet, là, dans mon dos. Je pourrais me compter moi-même comme la quatrième personne que j'aurais tuée. Qui regretterait ma mort, de toute façon ? Mes parents ? Mes sœurs ? Ils sont déjà morts. Mes amis d'avant ? Ils croient probablement tous que je suis déjà mort depuis longtemps. Marcus et les autres ? Surement qu'ils ont envie de me tuer, maintenant que j'ai tué Quirin.

Je sortis le pistolet, le mettant devant moi, regardant dans le trou où sortira la balle. Je retirais le cran de sureté et mit mes deux pouces contre la détente.

S'il y a une personne sur cette terre, une seule, qui regrettera ma mort, qu'il se manifeste dans les cinq prochaines secondes.

- Cinq, dis-je pour moi-même, la voix tremblante. Quatre. Trois. Deux... Un ?

Je regardais d'un côté, où continuait la petite ruelle sur d'autres petites boutiques et quelques maisons. Personne. Je tournais la tête de l'autre côté, où il y avait la rue principale, passant quelques voitures, presque aucun piéton... Sauf un. Il y avait une grande femme rousse, là, à me regarder, une main devant la bouche et les yeux démesurément grands. J'arrêtai aussitôt de respirer – ce qui n'avait pas vraiment d'importance quand je sais que je peux retenir ma respiration près de six heures de temps. Je déposais le pistolet au sol puis, lentement, me levai et fis un pas dans sa direction.

- Laura ? demandais-je dans un murmure.

- Jayden ? répondit-elle en abaissant la main qu'elle avait devant la bouche. C'est vraiment toi ?

Je recommençai aussitôt à pleurer, mais de joie, cette fois. Je m'élançai vers elle pour la prendre dans mes bras, et elle vint à ma rencontre.

- Je te croyais mort, dit Laura au bout de plusieurs minutes.

Je secouai la tête, encore trop secoué pour arriver à dire quelque chose.

- Pourquoi tu ne m'as pas appelé ? T'étais censé m'appeler !

- J'avais perdu le numéro, dis-je en baissant les yeux au sol. J'ai pas fait exprès. Je suis désolé.

Sur le coup, je recommençai à pleurer, et Laura me prit dans ses bras comme le faisait ma mère.

- Ça va, ce n'est pas grave, dit Laura en passant une main dans mes cheveux. Hé, qu'est-ce que t'as ?

Je pris une grande inspiration, et lui expliquai absolument tout, partant du moment où je m'évadais de chez les chasseurs, mon séjour dans le lac qui avait effacé son numéro, Anise qui m'avait trahi, puis les vampires qui m'avaient trouvé. Mais je mettais surtout l'accent sur les dernières vingt minutes. Laura ne dit pas un mot.

- Si je reste là, Marcus et les autres vont me retrouver, et ils vont me tuer, marmonnais-je. Et ils te tueront aussi. Je veux pas que tu meures à cause de moi.

- Personne ne va mourir, dit Laura d'un œil sévère. (Elle se leva, me laissant seul à regarder fixement le mur du magasin devant moi.) Viens, lève-toi.

- Mais Quirin est mort, marmonnais-je. T'as... t'as pas, tu...

Je me sentais recommencer à trembler. J'allais recommencer... Comme j'avais tué Quirin. Sauf que là, c'était Laura.

- Va-t'en, marmonnais-je tout bas. Va-t'en, je suis un monstre.

Laura se pencha au-dessus de moi et m'attrapa par les épaules pour me forcer à me relever. Je me laissais faire, me remettant encore une fois à pleurer.

- Je... je veux pas te tuer, dis-je avec difficulté. Monstre...

- Jay, que tu le veuilles ou non, je t'amène avec moi, dit Laura. T'es pas bien, tu pourrais blesser quelqu'un.

- Tu me ramènes chez les chasseurs ?

- Non, dit-elle aussitôt. Non, avec moi. Rien que moi, OK ? Tu me fais confiance ?

Je hochais la tête, les yeux orientés sur mes souliers. Aussi bien suivre Laura, ça me donnera quelque chose de mieux à faire que de me tirer une balle dans la tête.

- Viens, ma voiture n'est pas loin, dis Laura en passant un bras autour de mes épaules.

Elle m'entraina dans la rue principale, et c'est dix pas plus tard que je réalisais que j'avais oublié quelque chose.

- Mon pistolet, marmonnais-je. Je l'ai laissé là-bas.

- Je vais le chercher. Reste ici, j'en ai pour deux secondes.

Laura se retourna et repartit en direction de la ruelle. Et à l'instant où elle disparût au coin du magasin, je sentis du mouvement autour de moi. Je me retournais et vis, tout autour de moi, Marcus et les autres vampires. Ils étaient tous là, tous réunis rien que pour moi... Sauf Quirin.

Je recommençais aussitôt à pleurer.

- J'ai pas fait exprès ! dis-je, la voix tremblante.

- J'espère bien, dit Marcus. Mais c'est pas grave. C'était ma faute.

Il grimaça, comme s'il n'en croirait pas un mot, mais qu'il s'efforçait simplement à essayer de me calmer. S'il y avait une personne qui arriverait à me calmer, là, tout de suite, se serait peut-être bouddha, ou quelqu'un d'autre dans le même genre.

Je secouais la tête de gauche à droite.

- Laisse-moi partir, s'il te plait, marmonnais-je.

- Les chasseurs vont te trouver facilement. Je ne voudrais pas que...

- Qu'on le tue ?

Je me retournais pour voir Laura, qui venait d'apparaitre de derrière le magasin, tenant mon pistolet dans une main. Elle ne pointait personne avec, se contentant de pointer le sol, mais j'avais l'impression qu'elle serait parfaitement capable de tuer au moins trois ou quatre d'entre eux avant qu'ils ne se rendent compte de ce qui se passe.

- Laissez-le tranquille, et je ne vous tuerai pas, dit-elle avec calme.

- T'es toute seule, dit Seb, l'un des vampires, en s'avançant vers elle. T'arriveras qu'à te faire tuer.

Laura sortit un petit bidule à un seul bouton de sa poche et le leva bien haut pour que tout le monde puisse le voir.

- J'appuie là-dessus, et je ne serais plus seule pour longtemps.

- Et donc, d'autres chasseurs arriveront, et ils vont tous nous tuer, dit Marcus. Jayden comprit.

Laura figea deux secondes, voyant bien qu'elle était coincée. C'est vrai, si d'autres chasseurs viennent, ils me tueront. Et si Laura essaye de s'y opposer, ils s'auront que c'est elle qui m'avait aidé à m'évader, ils sauront que c'est une traitre, et peut-être qu'ils la tueront, elle aussi.

- Très bien, dit-elle en inclinant la tête. Allons-y avec le plan B.

Laura se précipita vers moi et m'attrapa à la gorge, plaquant ma propre arme sur ma tête. Je me figeai aussitôt. Elle joue à quoi ? Je croyais qu'elle voulait m'aider à partir d'ici. Et maintenant, elle menace de me tuer ?

Marcus leva les mains en l'air, signe qu'il ne fera rien, ce qui ne l'empêcha pas d'éclater de rire.

- Ça ne tient pas debout, ce que tu fais, chasseuse, dit-il. Tu veux l'aider à partir, en menaçant de le tuer ?

- Je ne le tuerais pas. Mais je peux lui faire très mal.

Sur ce, elle abaissa l'arme et pointa ma jambe, et tira. Je sentis la balle me traverser douloureusement la cuisse, et je grognais, perdant l'équilibre, mais Laura me tenait fermement. Elle appuya cette fois l'arme contre mes côtes.

- Elle est cinglée, celle-là, dit Anik à l'oreille de Marcus.

Laura ne répondit rien, peut-être qu'elle n'avait pas entendu. Peut-être que j'avais une super ouïe, en fin de compte.

- Alors, vous décidez quoi ? demanda-t-elle.

- Bon, peu importe, soupira Marcus. Jayden veut partir ? Qu'il part. À ses risques et péril. Et toi aussi... à tes risques et péril, ajouta-t-il avec un sourire diabolique. Il est instable, tu le sais, ça ? Il pourrait te tuer sans même le vouloir.

Laura se raidit, mais resta toujours aussi impassible.

- Je prends le risque. Maintenant, partez. Si vous êtes encore là quand je serais parti, j'avertirais les autres et ils viendront pour vous tuer.

- À vos ordres, madame la chasseuse, dis Marcus avec une petite courbette, toujours avec son grand sourire cruel. Heureux de t'avoir connu, Jayden, mais là, t'aura jamais mon respect. Tu passes en camp ennemi.

- Laura n'est pas une ennemie, dis-je en secouant la tête.

- Contre toi, non. Mais contre nous, oh que oui. Maintenant, dégagez, vous deux, avant que je ne puisse plus résister à la tentation de vous tuer.

Laura obéie aussitôt, un bras autour de mes épaules pour m'entrainer avec elle, marchant à reculons pour ne pas perdre aucun des vampires des yeux. Malgré l'avertissement de Laura, ils restaient tous là, à nous regarder s'éloigner.

- Je suis désolé, Marcus, dis-je sans le quitté des yeux, mais je n'ai pas ma place avec vous, et tu le sais.

- Tu l'aurais eu, si tu étais resté.

Sans prévenir, je recommençai à trembler. Laura referma son emprise autour de mes épaules, mais ça ne comptait pas grand-chose, puisque j'étais dix fois plus fort qu'elle, au moins.

- Embarque, dit Laura en me poussant légèrement.

Je tournais la tête et vis que nous étions à côté d'une voiture, la portière arrière ouverte. J'embarquai sans rien dire, trop occuper à m'empêcher de pleurer, de crier, et d'écouter la voix dans ma tête qui me disait de tuer tout le monde – surtout Marcus. Mais aussitôt que Laura referma la porte, je ne pus m'empêcher de pleurer. Encore.

- Allez, partez, maintenant ! cria Laura.

Je levais la tête pour la regarder, à travers la fenêtre, et elle regarda dans ma direction, les yeux orientés vers un point au-dessus de ma tête. Elle n'arrivait pas à me voir avec la vitre qui ne faisait que refléter la lumière d'un lampadaire.

Puis Laura embarqua dans la voiture et, sans attendre une seule seconde, démarra la voiture et décolla à cent à l'heure. Je me retournais pour voir Marcus et les autres – plus personne n'y était. Il n'y avait qu'un trottoir vide d'un côté de la rue et, de l'autre, une personne qui était là à regarder dans le vide, bouche bée.

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