Chapitre 41
Finalement, j'étais arrivé à la maison exactement au même moment que les autres vampires. Anik, qui était devant tous les autres, tendait la main vers la poignée de porte. Anou, qui était légèrement en retrait, poussa un soupir de soulagement quand il me vit arrivé, et se retransforma aussitôt au chat, le bruit surprit tout le monde et ils se retournèrent vers moi, ne sachant visiblement pas d'où venait ce bruit.
- Faite pas attention, dis-je avec un sourire. J'ai marché sur une branche.
Ils baissèrent tous la tête pour voir qu'il n'y avait pas de branche sous mes pieds.
- Bon, peut-être que c'est Anou qui a marché sur une branche !
Anou poussa un miaulement en venant se frotter sur ma jambe, aussi innocent qu'il pouvait être. Les vampires se retournèrent et continuèrent le chemin, en ayant déjà marre de moi alors que je venais tout juste d'arriver. Sauf qu'il ne fallait pas qu'ils entrent à la maison. Pas tout de suite. Il fallait attendre que les chasseurs soient là. Sinon, ils auront le temps de se rendre compte de ce qui cloche !
Désespéré, je me précipitais dans la bande, dépassais Anik en la bousculant légèrement, lui arrachant la poignée qu'elle avait déjà dans les mains et refermant la porte qui était déjà un quart ouvert. Anik, qui semblait plutôt fatigué, m'agrippa par le collet de mon tee-shirt et essaya de me repousser, mais je restais bien planter sur mes pieds, m'agrippant autant que je le pouvais à la porte derrière moi.
- Tu vas nous laisser passer, ou pas ? s'énerva Anik. Tu voulais qu'on revienne tout de suite, et maintenant qu'on y est, tu ne veux plus ?
- Si, je veux juste... je vais voir ou Marcus en est ! C'est lui qui m'avait chargé d'aller vous chercher, alors je veux faire la tâche comme il faut ! Je vais lui dire que vous êtes arrivé, et ensuite, vous arriver, tu comprends ?
- Ce qui est triste, chez toi, dit Anik en levant les yeux au ciel, c'est pas seulement que tu sois totalement cinglé, mais surtout le fait que ça parait énormément.
J'ignorais son commentaire, puis entrait dans la maison, refermant la porte derrière moi, puis je m'adossais à la porte, secouant la tête. J'en était rendu où, maintenant, dans le plan ? Je n'étais plus tellement sur de ce que je devais faire, même si, dans l'ensemble, c'était assez simple. Faire entrer les vampires, et autant de chasseurs que possible, puis faire sauter la maison. Le problème, c'était de tous les faires entrer, justement, les deux en même temps. L'autre problème, aussi, c'était Marcus, tout juste bon à enterrer dans la cour. Dès que les vampires se rendront compte de ça, ils vont chercher à me mettre la main dessus, et moi, bien sûr, je ne resterais pas dans la maison à attendre qu'elle saute !
- Tien, Jay... je me demandais où t'étais passé.
J'ouvris les yeux, n'osant croire mes oreilles. Dix mètres plus loin, à passer le ballais où le sol était empli de débris de mur, il y avait Marcus, les cheveux poisseux de sang collé sur le côté de sa tête, les yeux lourds comme s'il venait de se réveiller d'un trop court jour de sommeil.
- Marcus ?! m'écriais-je malgré moi.
- Chut, pas trop fort, j'ai la tête qui éclate, grimaça-t-il. J'ai mangé un coup, hein ? J'ai oublié ce qui s'est passé.
- Heu... ouais, genre... un très grand coup, je croyais que t'étais mort.
Il faut croire que j'avais pas frappé assez fort, en fin de compte...
- Il m'en faut plus pour me tuer, dit Marcus avec un clin d'œil.
Puis, lentement, il laissa tomber le ballais entre ses mains, et je me précipitais pour le rattraper avant qu'il ne touche au sol. Quand je me retournais, Marcus était évêché sur le canapé, les yeux dans le vague.
- Fait longtemps que j'ai pas eu aussi mal au crâne, marmonna-t-il.
J'appuyai le ballais contre le mur puis fit face à Marcus. Il avait du sang qui lui avait couler sur le front, un petit sourire incertain au visage ; on peut dire qu'il était bien sonné.
- Pour que ce soit claire... c'est pas moi qui ai essayé de te tuer, ok ?
- Bien sur que non, dit Marcus en levant les sourcils. Pourquoi t'aurais fait ça ?
- Justement ! Moi, j'ai rien fait. J'ai même été gentil ; je suis allé chercher les autres. Ils arrivent.
Sans attendre de réponse, j'allais ouvrir la porte d'entrée, laissant voir Anik et tous les autres qui s'impatientait derrière la porte. En passant, Seb me fit tomber d'une pousse et me coinçant le pied mais, pour une fois, je n'en avais rien à faire. J'étais en train de faire quelque chose de bien pire, ou j'avais fait quelque chose de pire, ou les deux. Entre Anou et moi, c'était à se demander lequel était vraiment un démon.
- Problème de plomberie ! s'écria Anik en s'asseyant à côté de Marcus et lui prenant une main.
- Chut, baisse le ton, s'te plait, dit-il tout bas.
- Qu'est-ce qui t'es arrivé ?
- Et au mur ? demandèrent les autres en s'asseyant sur les fauteuils ou directement sur le sol.
- C'est encore lui, je paris, dit Seb en se tournant vers moi.
- J'ai rien fait du tout, assurais-je, faisant de mon mieux pour être convaincant. Il était déjà étendu sur le sol, inconscient, quand je suis arrivé. C'est pour ça que je suis allé vous chercher !
- T'as dit que Marcus t'avait envoyé, dit l'un d'entre eux. Et que c'était un problème de plomberie !
- Bah ouais, le mur qui éclate, ça entre pas dans la catégorie ? répliquais-je en pointant le mur défoncé.
Anik alla à la cuisine et revint cinq secondes plus tard avec un sac de sang qu'elle tendit à Marcus, et une débarbouillette humide pour lui éponger le front. Pendant tout ce temps, les autres continuèrent de me lancer des regards noirs. Je ne savais plus quoi faire pour m'échapper de ce problème.
- Qu'est-ce qui s'est passé, Marcus ? demanda l'un d'entre eux.
- Je ne sais pas... j'arrive pas à m'en rappeler, dit-il dans une grimace.
- Boit, ça va te faire du bien, dit Anik.
Marcus hocha lentement la tête, puis se mit à boire dans le sac par la paille. Ça y est, le temps qu'il finisse de boire, une minute à peine, et il s'en souviendra. J'essayais de m'éclipser, marchant lentement à reculons en direction de la sortie, mais les autres sont aperçurent aussitôt.
- Où tu vas, morveux ?
- Où tu veux que j'aille ? répliquais-je, faisant de mon mieux pour ne pas démontrer que j'étais à deux doigts de la panique. J'ai laissé Anou dehors, je veux juste voir s'il va bien !
- Oh, mais oui, bien sûr, dit aussitôt Tim avec un grand sourire. Vite, va rejoindre ton chamoureux !
Tout le monde éclata de rire, sauf Marcus qui grimaça en portant une main à la blessure sur sa tête qui commençait seulement à guérir, et Anik qui lança un regard noir à toute la bande, moi comprit.
- Je t'interdis de sortir, Jay, dit-elle. Jusqu'à preuve du contraire, c'est toi, le responsable. Puisque c'est toujours toi.
- Très bien, soupirais-je en roulant les yeux exagérément. Mais je t'assure que je n'ai rien fait !
Je revins dans le salon et allait m'adosser contre la fenêtre, dégageant le rideau et regardant dehors. Anou était là, tout juste un mètre plus loin, me fixant de ses yeux jaunes. Espérant ne pas être vu par les autres, je levais trois doigts, puis me pointait, moi et ensuite lui, encore et encore, espérant qu'il allait comprendre ce que j'essayais de dire : « prend ma forme ! » Plus loin dans la cour, à la lisière des bois, caché en partie derrière les arbres, je voyais toute une bande de chasseurs, armes prêt.
- Jay, éloigne-toi de la fenêtre, dit Marcus derrière moi.
Je me retournais et fit quelque pas dans le salon. Je remarquais tout de suite que Marcus n'était plus aussi étourdit ; sa voix était moins trainante, plus forte et assuré, et ses yeux était plus ouvert et moins vitreux. Ça y est, j'étais cuit.
- Je vais laisser entrer Anou, si ça ne dérange pas, il va avoir froid dehors.
- Il va pas avoir froid, il a de la fourrure. Laisse-le où il est !
- Ça va juste me prendre cinq secondes ! m'énervais-je.
- Laisse-le dehors !
Je l'ignorais et couru jusqu'à la porte, l'ouvrit, et allait dehors. Je fis face à face avec mon sosie, tout souriant.
- Prend ma place et dit qu'Anou ne voulait pas entrer. Et puis, si ça tourne mal... fou le camp de là, n'essaie même pas de te défendre, c'est perdu d'avance.
Anou hocha la tête et entra dans la maison à ma place.
- Bon, tant pis, il voulait pas entrer, entendis-je derrière moi.
- C'est mieux comme ça, dit Marcus dans un grognement. Je l'aime pas, ce chat.
Il y eu un silence, et même sans être présent pour voir leur visage, je savais parfaitement à quoi pensait tout le monde ; Marcus à passer ses deux dernières semaines à jouer au lazer avec Anou. Et soudainement, il dit qu'il ne l'aime pas ? Du coup, pas de doute ; il sait qu'Anou s'était transformer en panthère et était passer à deux doigts de lui arracher la tête d'un coup de mâchoire pour me défendre après qu'il m'ai lancé contre le mur et casser le bras. C'était une question de secondes avant qu'il dise enfin que c'est moi qui ai essayer de le tuer. J'espère qu'Anou aura le temps de se sauver, sinon...
Toujours aussi serré dans le temps, je couru vers la limite du terrain, une cinquantaine de mètres plus loin. Tout les chasseurs sortirent aussitôt de leurs cachette pour me pointer la tête de leur pistolet, l'air menaçant, mais, comme toujours, ils ne tiraient pas. De toute façon, s'aurait été un coup en traitre, puisque c'est moi qui les ai amenés ici. De fait, au contraire, c'est moi le traitre...
- Un pas de plus et tu meurs, dit l'un d'entre eux.
Je restais parfaitement immobile, sauf pour les observer ; ils étaient environ trente et je ne reconnaissais aucun visage, sauf Luke, celui que j'avais vu dans la ville, tout à l'heure. Je ne voyais pas Laura, et j'en étais bien contant ; je ne voyais pas Charlie non plus, et pourtant, j'aurais bien aimé qu'il soit là, même s'il aurait très bien pu foutre mon plan en l'air. Si mon plan réussi, en fin de compte, Charlie serait mort. Mais il n'est pas là...
- Ça va, trêve jusqu'à demain matin ! dis-je, légèrement nerveux.
- Pourquoi demain matin ? demanda quelqu'un.
- Il faut bien être réaliste, même si je disais trêve pour une semaine, personne ne saura la tenir...
Personne ne répondit à ça, prouvant que j'avais raison.
- Il faut faire vite, je crois pas qu'ils vont rester dans la maison très longtemps. Vous devriez y aller tout de suite. S'ils sortent, vous allez vous faire cerner !
- Ouais, le petit à raison, quand même, chuchota l'un d'entre eux en se tournant vers son voisin. Ça a beau être vraiment louche, son affaire, il faut avouer qu'il nous les donne sur un plateau d'argent !
- Voilà, merci ! dis-je avec un grand sourire. Vous pouvez pas dire non ! Et puis non, y'a rien de louche là-dedans ! Je suis seulement un simple petit paresseux qui veut faire faire son travail par quelqu'un d'autre, voilà tout. De toute façon, moi seul contre eux, c'est perdu d'avance. Et si j'ai envie de partir loin – comme maintenant -, ils me laisseront pas partir. Alors, j'ai besoin qu'ils meurent. Donc, j'ai besoin de vous. Comprit ? C'est encore louche, ou pas ? Ou moins ?
Encore une fois, personne ne trouva rien à y redire. J'espérais que c'était parce que j'avais été convaincant, même si, en réalité, ils avaient de très bonne raison de trouver ça louche.
- Allez-y. Je reste là, sans bouger, je vous promets que je ne tenterais rien. Ou si disons que je m'essaye à tuer quelqu'un, ce sera eux, pas vous.
- Vous trois, rester pour le surveiller, dit quelqu'un. Les autres, venez.
Tout le monde partie en direction de la porte, lentement pour ne pas faire de bruit. Trois chasseurs restèrent près de moi, me pointant toujours de leur pistolet, m'envoyant des regards noirs. Mais ça, c'était seulement pour la forme, car je voyais bien qu'il ne savait pas quoi penser de moi.
Maintenant, les chasseurs étaient assez près de la maison pour être, sinon mort, à coup sûr gravement blessé si je faisais exploser la maison maintenant. Le seul petit problème, c'est qu'Anou y était toujours. J'ignorais ce qu'il se passait présentement dans la maison, mais j'espérais au moins que les vampires ne faisaient rien contre lui. J'avais envie de l'appeler et de lui dire de sortir, mais au moindre mouvement, je le sais, les chasseurs derrière moi me tueront. Même, si j'étais à leur place, ce serait au diable la trêve et qu'on tue le gamin en même temps que tous les autres. Sérieux, ce qu'ils sont bêtes, ces chasseurs. Parce que ce serait vraiment la chose à faire. Je ne les regardes même pas, je leur tourne le dos, regardant plutôt les autres chasseurs qui s'avance vers la maison. Une balle dans la tête ni vu ni connu, et voilà...
Non mais, sérieusement... ce que je suis bête !
Les chasseurs devant moi étaient presque arrivé à la porte. L'action allait commencer dans cinq minuscules secondes, mais moi, je me retournais vers les trois autres derrières moi qui, bien sûr, avait pensé à la même chose que moi. Ils me pointaient tous les trois de leurs pistolet, comme avant bien sûr, mais là, la différence, c'est qu'ils appuyaient sur la gâchette, exactement au même moment que je me retournais. J'au tout juste le temps de me baisser, et je sentis l'une des balles se creuser un chemin dans mes cheveux. Même sans regarder vers la maison, je savais que les autres chasseurs se foutaient complètement des coups de feux ; que je meurs, ça leur faciliterais l'existence. Les trois devant moi tentèrent de tirer à nouveau au même moment, mais je me précipitais vers eux et leur arrachais leurs armes et les lançais plus loin.
- Trêve, j'ai dit ! grognais-je. Je ne me laisserais pas mourir tant que eux ne seront pas mort en premier.
Puis je me retournais encore une fois vers la maison, feignant l'indifférence. Les autres chasseurs, au même moment, défoncèrent la porte d'un coup de pied et entrèrent dans la maison. Des cris de guerre et de panique jaillirent de partout et quelqu'un défonça la fenêtre du salon tête première et atterrie vingt mètres plus loin dans la cour. J'éclatais de rire malgré moi, puis sentie quelqu'un m'attraper à bras le corps pour me faire tomber dans l'herbe.
- Vite, vas les chercher ! dit l'un d'entre eux.
Deux des chasseurs s'assirent sur mon dos pour me maintenir au sol, le troisième couru vers les l'endroit où j'avais lancer les pistolets. Avoir sus qu'ils se donneraient tant de mal, je l'ai aurais garder pour moi, plutôt que de les lancer... J'essayais de me dégager pour me relever, mais apparemment, je n'étais pas au top de ma force, ça faisait déjà plusieurs jours que je n'avais rien bu, et en plus, j'avais perdu beaucoup de sang en me cassant le bras, tout à l'heure. J'étais à force égale contre les deux hommes adultes, mais si le troisième s'ajoutais, j'étais mal barré.
J'essayais de me relever, de me dégager des deux hommes sur mon dos, mais ils me tenaient fermement. Je me contorsionnais du mieux que je pouvais, bougeant comme une anguille, mais rien à faire. Alors, en désespoir de cause, je criais à l'aide. Je n'avais pas vraiment espoir que quelqu'un vienne – tous les autres sont déjà assez occupé par les chasseurs, tout comme moi -, mais quand je réussi à me retourner sur le ventre, je vis dans le ciel un grand aigle foncer droit sur nous. Il attrapa l'un des chasseurs qui m'écrasait entre ses serres et le projeta un peu plus loin, puis s'attaqua à celui qui revenait avec les pistolets, devenant une panthère dès qu'il toucha le sol.
Je n'avais plus qu'un seul chasseur pour me maintenir, et lui tout seul, il n'était pas assez fort contre moi, alors je le repoussais et me relevais, plongeais ma main dans la poche et appuyais sur le détonateur.
Celui que j'avais repoussé s'élança à nouveau vers moi, sans aucune arme, ce qui me fit rire car c'était quelque chose de vraiment stupide à faire, mais avant même qu'il pu essayer quelque chose, la maison derrière moi explosa totalement, et le souffle de l'explosion nous projetèrent tout les cinq, les trois chasseurs, Anou et moi, au sol. Je ressentais la chaleur qui me brulait le dos, et si, moi, à près de cinquante mètres, en avait mal, il n'y avait aucun doute que tout ceux qui étaient dans la maison ont été tué. À savoir que j'avais réussi, j'éclatais encore une fois de rire. Ça y est, enfin débarrassé de Marcus et de ses enfoirés de vampires !
Un coup de feu me fit sortir de mes pensées et revenir au présent ; pas de déconcentration, il y a encore trois chasseurs qui cherchent à nous tuer, Anou et moi. Puis je me rendis compte que le coup de feu, justement, c'était Anou qu'il avait touché. Il avait perdu sa forme de panthère pour retrouver celle du petit chat gris, couché au sol, la patte en l'air et pleine de sang.
Toute envie de rire s'évanoui d'un coup, alors qu'Anou restait là, au sol, sans bouger, et qu'un chasseur était juste au-dessus de lui, à viser sa tête avec son pistolet. J'ignorais royalement celui qui me fonçait dessus et allait vers l'autre, à pleine vitesse, puis me baissais pour lui enfoncer ma tête dans son ventre et le projeter du coup à une dizaine de mètres plus loin, puis continuais de le rouer de coup au visage, criant des insultes. Je sais, c'était moi, le traitre, mais là, c'était Anou. Je ne pouvais pas rester là à rien faire et le regarder agoniser !
Quelqu'un d'autre vint m'attraper à bras le corps pour me forcer à m'éloigner, mais je me retournais et mordis le cou de celui-là, puis le repoussais pour qu'il tombe au sol.
Une balle me toucha l'épaule et, sous la force de l'impact, j'atterris sur les fesses, mais j'étais tellement sur les nerfs que la douleur me passait loin au-dessus de la tête. Je me relevais, grognant de rage aussi surement qu'Anou quand il a sa forme de panthère, et une autre balle me toucha le cou, me faisant encore une fois tomber dos contre l'herbe. J'avais de la chance ; celui-là visait mal, si c'était ma tête qu'il visait, ou bien il était trop sur les nerfs pour prendre la peine de viser correctement. Mais la balle dans mon cou avait toucher ma jugulaire, à ce que je ressentais. Je sentais le sang qui en sortait, beaucoup trop. Revirement de situation ; c'est le vampire qui se fait vider de son sang par le cou, maintenant. J'essayais de me relever, mais je sentais la force me quitter aussi rapidement que le sang coulant de ma blessure.
Le chasseur s'avança vers moi, visant ma tête, un petit sourire aux lèvres, ce que je trouvais déplacer dans la mesure que je venais de tuer vingt-sept de ses amis, mordre le vingt-huitième et rouer de coup le vingt-neuvième. Mais, bien sûr, ce qui le faisait sourire, c'est que, cette fois, je ne peux plus rien faire, et il le sait. Un petit mouvement de l'index et je meurs.
Je fermais les yeux, prêt à mourir, même si je n'en avais pas particulièrement envie. Au moins, maintenant, le monde sera meilleur pour les habitants de cette ville ; quinze vampires en moins dans vos rues, remerciez-moi ! Indirectement, j'aurais sauvé la vie à une bonne centaine de personnes, rien que ces prochains mois. Ça pardonne la quarantaine que j'ai tué ? Peut-être que j'irais au ciel, en fin de compte, mais j'avais tout de même des doutes.
Un hurlement me fit ouvrir les yeux, alors que j'étais toujours étendu dans l'herbe, sans bouger. Le temps que je trouve l'origine du bruit, il n'y en avait déjà plus. En le voyant, je me mis à rire, mais mon rire ne dura pas longtemps car ma blessure par balle au cou n'avait pas encore entièrement cicatrisé. Juste à côté de moi, la tête en moins, il y avait le chasseur qui menaçait de me tuer dix secondes plus tôt. Sa tête gisait un mètre plus loin et, entre le corps et la tête, il y avait un petit chat, la tête basse et la patte replié, reniflant le corps de l'homme comme s'il craignait qu'il soit encore en vie. Puis il vint vers moi, sautillant sur trois pattes, puis se coucha contre moi et se mit à ronronner.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro