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Chapitre 30

Anou dans les bras, j'étais sortie de la forêt en courant aussi vite que je le pouvais, ce qui me prit exactement huit secondes. J'avais déposé Anou sur la banquette arrière et je l'avais enroulé de mon sweatshirt, puis j'avais pris le volant, roulant sans aucune destination, espérant seulement m'éloigner autant que possible de cette clé, de ma famille, de mon père qui avait fait quelque chose à Anou. Ça me fait mal d'y penser, mais si mon père avait eu n'importe quel corps, autre que celui d'Anou, je lui aurais foutu un coup de poing en pleine tête. Même, avec un peu plus de réalisme en ce qui me concerne, peut-être que je l'aurais tué.

J'aurais tué mon père ?

Quand cette pensée me traversa l'esprit, j'arrêtai la voiture en écrasant le frein. Heureusement qu'il n'y avait aucune voiture derrière moi, car je me serais fait entrer dedans, mais sur le coup, je n'avais pas pu m'en empêcher.

J'en ai fait, des meurtres, durant ma courte existence, ces dernières semaines tout particulièrement. Certain dont je n'en ai rien à foutre, d'autre qui m'ont fait pleurer, et puis un ou deux qui m'ont sérieusement donné envie de me suicider. Mais rien que le fait de m'imaginer tuer mon père... ça me tue.

Dans un dernier moment de lucidité, je garai la voiture sur le bord de l'autoroute et j'arrêtai le moteur, puis me mit à pleurer à chaude larmes, les mains serrés sur le volant.

J'en avait marre, de cette vie. Sérieusement, à quoi ça sert ? Qui tient à moi ? Et moi, je tiens à qui ? La liste est courte, pourtant ; Laura, Anou, ma famille. Laura, je ne lui cause que des problèmes, c'est certain. Anou, bon sang, les problèmes, on peut dire qu'il en souffre, là tout de suite. Et ça, c'est à cause de ma famille. Et puis il à les figurants, comme Marcus, qui veut me tuer parce que j'ai moi-même tué Quirin, il y a Céline, femme de Henry – mort à cause de moi – et mère de Sarah – manchot à cause de moi -, il y a Ben, qui se dit amoureux de moi, pour ensuite mourir, ressusciter, et finir par se suicider...

Je suis un virus volatile.

Après je ne sais combien de temps à pleurer, je parvins finalement à retrouver un peu mes esprits, et je continuai à rouler en direction de ce que j'espérais un abri, n'importe quoi avec un toit pour la nuit. Au bout d'un moment, en traversant une petite ville, je trouvais un vieux chemin de terre et, au bout, une très vieille maison. Elle était tellement vieille qu'elle n'avait même pas de porte, alors je décidais que ce serait mon abrie. De toute façon, s'il y a vraiment des gens qui vivent là, j'ai pitié pour eux.

J'arrêtai la voiture tout près de la porte, ou plutôt là où elle aurait dû être, prit Anou qui était toujours dans les vapes dans mes bras, puis entrait à l'intérieur. Là, dans cette cabane, le plancher était inondé de tout et de n'importe quoi. J'y voyais des magasine et des ustensiles de cuisine, ainsi que de très, très vieille photo. Finalement, je trouvai une pièce sans fenêtre et totalement vide et j'y allais, même si je trouvais ça particulièrement bizarre. Je déposais Anou au sol et s'assis près de lui ; il ne bougeait toujours pas.

- Anou ? l'appelai-je.

Toujours aucune réaction. Au moins, je savais qu'il était toujours en vie, quand il n'y avait pratiquement pas de bruits, comme maintenant, j'arrivai à entendre son cœur battre, et même un peu sa respiration. J'entendais aussi le son de ma propre respiration mais, bien sûr, le cœur d'Anou était le seul à battre.

Je savais qu'Anou avait déjà menacer de me tuer si je faisais ça, mais là, je ne trouvais pas quoi faire de mieux. Je sortie le téléphone de ma poche et appelai Laura.

- Salut ? dit-elle en décrochant le téléphone.

- C'est Jay.

J'avais prévu une salutation un peu plus enjoué, mais je n'avais pas pu m'en empêcher, j'étais totalement à plat.

- Ça va ? demanda-t-elle d'un air inquiet.

- Tu sais bien que non, soupirais-je. Je vais jamais bien. Ce serait pas possible que tu viennes me voir maintenant, plutôt que demain ?

- Je suis un peu occuper, présentement...

- S'il te plait.

Laura poussa un long soupire, puis se mit à parler avec quelqu'un d'autre, près d'elle. Elle avait éloigné le téléphone, mais je l'entendais toujours ; elle expliquait que c'était sa mère, qui avait besoin d'elle.

- Ça va, je vais venir.

- Merci, soupirais-je, me sentant déjà soulager. Je suis à, heu... eh bien, j'ai aucune idée où je suis...

- C'est pas grâve, je vais trouver. T'a qu'à rester où tu es.

- Ok. Merci encore.

Je terminais l'appel et me repliai dans un coin de la pièce, fixant Anou en attendant qu'il se réveil. J'avais l'impression que c'était l'histoire de Ben qui se répétait. Sauf que ça ne se terminera pas par un suicide, mais par un meurtre, cette fois. Anou m'avait bien averti, mais là, je ne pouvais rien faire de plus.

J'avais dû m'endormir, car quand j'entendis des bruits de pas dans la cabane, j'avais l'impression qu'il s'était écouler tout juste deux minutes. Je me levais en m'étirant, jetant un coup d'œil vers Anou qui n'avait toujours pas bouger, puis allait vers la porte. Avant même que je ne tourne la poignée, je sentis que quelque chose n'allait pas ; les bruits de pas, ce n'était pas ceux de Laura. Plus lourds, peut-être ? Je ne sais pas exactement où elle était, mais je voyais la différence. J'ouvris tout de même la porte, un tout petit peu, et regardai qui était là. Trois ados, peut-être seize ans, explorait la maison. Ils riaient, donnant des coups de pieds au débris sur le plancher. L'un d'entre eux était particulièrement grand, et malgré que je susse que je restais malgré tout plus fort que lui, je n'avais pas envie de m'y frotter.

Je secouais la tête en soupirant, puis refermais la porte, doucement pour ne pas me faire remarquer. J'avais soif, mais je n'avais pas la tête à tuer, surtout maintenant qu'Anou semblait totalement mort, psychologiquement. Ça fait combien d'heure, déjà ? Si je saurais combien d'heures j'ai dormie, disons trois, parce que c'est l'impression que j'ai, alors ça doit faire près de six heures qu'Anou est dans cette état.

Je m'assis contre la porte, la tête entre les mains. Laura ne peut pas se dépêcher ? J'avais envie de l'appeler, mais pas avec ces ados derrières moi qui pourraient m'entendre.

Au bout de quelques minutes, je sentis un coup dans la porte derrière moi ; quelqu'un essayait de l'ouvrir. Mais je ne bronchai pas, restant où j'étais pour la bloquer et les empêcher d'entrer. La personne jura, donnant un coup plus fort que les précédents, je me levais debout et m'appuyai de tout mon poids contre la porte.

- Qu'est-ce que tu fais ? demanda une fille, quelque part de l'autre côté de la porte.

- Quelque chose me bloque. C'était pas comme ça hier.

- Quelqu'un aurait placer un meuble ? demanda un troisième.

- Je vois pas comment, y'a pas d'autre issu pour sortir de cette pièce-là, y'a même pas de fenêtre. Il se serait bloqué lui-même à l'intérieur.

- Alors si quelqu'un est passé pour bloquer la porte, c'est qu'il y est toujours.

Il y eu un long silence, pendant que je me retenu à grand-peine de jurer. Non mais, on ne pouvait pas me laisser tranquille, deux minutes ? Pendant que le silence se prolongeait, un nouveau coup vint contre la porte, d'une force qui ne pouvait venir que de celui qui était très grand. Il parvint à ouvrir la porte, mais je m'empressais de la refermer avant qu'il n'en profite pour entrer.

- Qui est là ? demanda la fille.

- Allez, t'as pas à avoir de nous !

Rien qu'à la façon qu'il le disait, il m'incitait plutôt à avoir peur de lui, si ce n'est que, entre nous deux, ce serait lui qui devrait avoir peur de moi.

- Foutez le camp ! grognais-je.

Les trois ados éclatèrent de rire. Je pris une grande inspiration pour essayer de me calmer, mais pour faire exprès, au même moment, j'entendis un miaulement. Je me retournais, dos contre la porte, pour voir Anou ; il était toujours couché sur le côté, mais il ouvrait et fermait la gueule, les yeux mi- ouvert, la queue bougeant légèrement. Je poussais un soupir de soulagement ; il commençait à se réveiller. Il reste que, sur le moment, j'avais d'autre chat à fouetter. Pas que j'avais l'intention de fouetter Anou...

- T'as pas l'air vieux, à ta voix, dit l'un des types à mon intention. Qu'est-ce que tu fous là-dedans ?

- Vous avez rien de mieux à faire, sérieux ? m'écriais-je encore. Je sais pas si vous avez remarquer, mais si je vous empêche d'entrer, sa veux dire que je veux pas de vous !

- Tranquille, on veut seulement t'aider, ricana l'un d'entre eux. Tu te caches de qui, là-dedans ? De David ?

À bout de patience, j'explosais en insulte, ou je leur conseillais, entre autres, de partir, accompagner de quelque commentaire sur le comment, impliquant leur mère et leur chien.

Pour seul résultat, ils éclatèrent tous de rire encore une fois. Je commençais sérieusement à avoir envie de les tuer. Ou de leur lancer ma panthère domestique sur le dos. Je me retournais encore une fois pour voir où en était Anou ; s'il semblait se réveiller tout juste deux minutes plus tôt, il s'était apparemment rendormi.

J'étais sur le point d'ouvrir la porte et de tous les tués quand j'entendis un nouveau bruit ; une voiture arrivait. Faite que ce soit Laura ! Les autres durent prendre le nouveau arrivant comme étant un pote à eux, car ils sortirent tous dehors, à la rencontre du nouveau venu. Mais dès qu'ils sortirent de la maison, que je perçu grâce au changement du bruit de leurs pas, je sus qu'ils ne reviendraient pas, et j'ouvris la porte pour les regarder s'éloigner. C'était vraiment Laura qui venait, tenant quelque chose dans sa main, qu'elle pointa vers les trois ados.

- Partez d'ici, dit-elle.

Deux d'entre eux ne se firent pas prier, partant comme s'ils avaient de feu aux fesses. Le troisième, celui qui était particulièrement grand, resta une seconde de plus pour dévisager Laura, marmonnant un « encore un autre timbré », puis partie rejoindre les autres.

Maintenant que la voie était libre, je couru vers Laura et la prit dans mes bras de toute mes forces, mais je la relâchai quand je l'entendis gémir. Il m'arrivait d'oublier ma force...

- Je suis content de te voir, dis-je en souriant.

- Moi aussi, je suis contente de te voir, mais vas-y mollo sur les accolades, hein ? dit-elle en riant et se frottant les côtes.

- Qu'est-ce que t'as fait, pour qu'ils partent ? C'est quoi, que t'avais pointé sur eux ? J'ai pas bien vu...

- C'est une bonne chose que t'ai pas vu, sinon je crois que tu serais partit toi aussi.

- Qu'est-ce que tu veux dire ? Pourquoi je serais parti ?

Laura secoua la tête et me fis un autre sourire, accompagné d'un clin d'œil.

- Secret de chasseurs. T'as pas à tout savoir ce qui se passe chez nous, tu en serais traumatisé. Il reste que... j'ai pas compris la réaction du grand, dit-elle en tournant la tête vers la porte, espérant peut-être que ce type sois toujours visible.

- Et moi je comprends rien de ce que tu dis... on va aller sur un sujet que je comprends mieux, ou au moins que j'aimerais vraiment comprendre. Suis-moi.

Je me retournai et entrainai Laura vers la petite pièce, où j'avais laissé Anou. Là, Anou n'avait toujours pas changé de position. J'allais m'asseoir près de lui, posant une main sur sa tête, entre ses deux oreilles ; il tremblait toujours. Je levais les yeux vers Laura, qui était resté près de la porte ; elle semblait particulièrement déçu.

- Tu m'as fait venir pour... un chat ?

- C'est pas qu'un chat ! grognais-je. C'est... mon ami.

J'étais passé à un poil de dire autre chose, mais je ne m'en voulais pas autant que j'aurais dû ; j'avais l'impression que plus Laura en savait, plus elle pourrait l'aider. Alors, après que Laura se soit assis au sol, dos contre le mur en face de moi, je lui expliquais tout, sauf le fait qu'Anou savait changer de forme. J'expliquai que j'avais retrouvé le fantôme de mes parents, mais que mon père c'était décidé de prendre possession de son corps pour pouvoir me parler. Et qu'il était en colère parce que je l'abandonnais à nouveau, alors il a fait... ça, à Anou.

Après mon récit, Laura semblait toujours ne rien comprendre.

- Comment le fantôme de ton père aurait-il pu parler en aillant l'apparence d'un chat ?

Je baissais les yeux vers Anou, cherchant une raison logique. Elle avait raison sur ce point, j'avais complètement oublier ce détail.

- C'était un fantôme, il peut faire tout ce qu'il veut, non ?

- Non.

Je soupirais en haussant les épaules.

- T'aurais pas un truc pour le sortir de cet état ? soupirais-je.

- J'en aurait un, mais... un chat, Jay ! Où est l'importance ? Sérieux, t'aurais qu'à prendre n'importe quel chat de gouttière, lui donner à manger et voilà, il te suivra partout pour avoir plus à manger.

- Je veux pas d'un chat, je veux ce chat ! C'est mon ami !

- T'es sérieusement en manque d'ami.

- Pas du tout, j'ai Anou, ça me suffit ! Je te demande seulement de le sortir de cet état.

- Très bien, soupira Laura en levant les yeux au ciel. T'as de la chance, j'ai justement ce qu'il faut, dans mon coffre.

Laura se releva et sortie de la pièce, et je couru derrière elle pour la rattraper.

- Tu serais mieux de m'attendre à l'intérieur, il fait encore soleil dehors.

- Pas grave, le peu de temps que je peux passer avec toi, aussi bien en profiter.

Laura me lança un petit regard compatissant, mais ne pas regarder où elle allait la fit glisser sur un magasine qui trainait par terre. Je la rattrapai aussitôt, et nous nous retrouvâmes dans une de ses positions un peu trop clichées, dans le genre princesse dans les bras du chevalier. Du fait qu'elle était beaucoup plus grande que moi, la situation me fit éclater de rire, et Laura esquissa un sourire en se remettant sur pieds.

- Ça faisait longtemps que je ne t'avais pas entendu rire, dit-elle.

- Tu devrais passer un peu plus de temps avec moi, tu saurais que je suis tellement cinglé que j'alterne entre le rire psychotique et les pleures d'une profonde dépression.

Sur le coup, le sourire de Laura disparut, elle tourna la tête droit devant elle et continua son chemin, sans aucun commentaire. Du coup, je me sentais mal ; je l'avais dit en blague mais, de toute façon, ça restait vrai. Une psychose, c'était un bon moyen de nommer ce qui se passe dans mon cerveau.

- Fait pas attention à ce que j'ai dit, hein ?

Encore une fois, Laura ne répondit rien, sortant de la cabane par l'ouverture de porte sans porte. Je tentais de la suivre dehors, mais passé l'ouverture, le soleil m'ébloui à un point que je ne voyais plus rien, et ma peau me pinçais comme si je me faisais attaquer par des crabes. J'essayai de reculer pour retourner à l'intérieur, mais je trébuchai et tombais sur le dos, les mains plaqués devant mes yeux. Passer toute la journée ou presque au soleil ne m'avait vraiment pas réussi.

- Prend ma main, dit Laura quelque part à côté de moi.

Je levais la main au hasard, et Laura l'attrapa, puis tira pour m'aider à me remettre sur pieds. Elle m'entraina à nouveau à l'intérieur.

- J'ai prévu mon prochain meurtre, grognais-je. Apollon.

J'ouvris à nouveau les yeux et vis que nous étions de retour à l'intérieur. Laura souriait timidement.

- Tu peux pas tuer Apollon, c'est un dieu immortel.

- Je le sais bien, soupirais-je. Mais j'aimerais. Tiens, je pourrais simplement saboter sa voiture solaire ?

Laura poussa un long soupire, ne prenant même pas la peine de me dire que c'était stupide. Dans son autre main, celle qui ne me tenait pas par le poignet pour me trainer dans la maison, elle trainait une petite glacière bleue.

- T'as quoi, là-dedans ? grimaçais-je. De la bière ?

- Tu verras bien.

J'insistai, mais elle ne dit rien, se contentant de sourire un peu plus à chacune de mes questions. Finalement, nous parvînmes à retourner dans la pièce où nous avions laissé Anou. Nous nous agenouillâmes de chaque côté d'Anou et Laura ouvrit sa glacière. Ce n'était pas de la bière ; c'était du whisky.

- Qu'est-ce que tu fous, c'est pas le temps de te saouler ! soupirais-je.

- C'est pas pour moi, dit Laura avec un petit sourire en coin. C'est pour ton chat. Si, avec ça, il se réveille pas, je pourrais rien faire de plus pour lui. (Laura retira le bouchon et renifla l'odeur qui en sortait quelque secondes, un petit sourire aux lèvres, puis elle prit une petite gorgé directement à la bouteille, accompagné d'un clin d'œil dans ma direction). J'avoue, au début, c'était pour moi. Mais pour la cause, je vais en sacrifier un peu pour ton chat.

- Arrête de l'appeler « mon chat », c'est un chat, qui s'appelle Anou. Je peux pas prendre possession d'un être vivant !

- Pas avant le mariage, dit Laura en riant. Oh, fait pas cette tête, c'est une blague !

Je le savais bien, pourtant j'étais incapable de retirer cette grimace de mon visage. Ma conscience qui me dit que je suis amoureux – et je ne le suis pas ! – et maintenant Laura qui parle de mariage...

- Tien sa tête, tu veux ?

Je le fis, soulager de changer de sujet. La douceur de sa fourrure me donnait envie de le flatter, je l'aurais fait si ce n'était qu'un chat ordinaire, mais c'était Anou, je peux pas flatter Anou, ce serait trop bizarre...

Laura passa le pouce sur sa gueule pour l'ouvrir un peu et, précautionneusement, y fit couler un peu de son whisky. Mais Anou ne réagit pas. Elle continua de verser son whisky, et je commençai à m'inquiéter ; et si Anou ne se réveillait pas ? Ou s'il se réveillait, avec cette quantité dans son corps minuscule, il sera saoul, c'est assuré.

Finalement, Anou commença à s'agiter, et Laura éloigna la bouteille, dont le tiers avait disparu, presque la demie. Anou poussa un faible, mais très long miaulement, puis s'assis devant nous. Malgré ses yeux de chat, je les voyais vitreux, il peinait à les garder ouvert, clignant longuement et fortement. Il tanguait de gauche à droite et, c'était assuré, il était saoul.

Au moins, il était réveillé.

- Ça va ? demandais-je, incapable de m'empêcher de sourire.

Pour seul réponse, il franchit les deux pas qui nous séparait, grimpa sur mes genoux et s'allongea là, ronronnant faiblement. Je posais ma main sur lui pour l'empêcher de glisser, mais il repoussa ma main d'un coup de patte.

- Donc tu m'en veux pas trop ?

Laura toussota et je levais les yeux vers elle ; il est clair qu'elle me prenait pour un dingue, à parler à un chat comme s'il comprenait parfaitement ce que je disais. Je soupirais en haussant les épaules, près à dire « c'est ce qui ce passe quand j'ai personne avec qui parler », mais, bien sûr, Anou n'était pas assez saoul...

Je le sentis changer de forme et devenir plus lourd sur mes genoux avant d'entendre le crac, mais ce que j'entendis surtout, c'est Laura pousser un hurlement, renversant une grande tache de whisky sur son pull.

- Éden, marmonna Anou, étendu de tout son long corps d'humain dans la petite pièce, la tête toujours sur mes genoux. Me sens vraiment... vraiment bizarre... dans ma bedaine...

Je ne savais quoi répondre à ça, alors je me contentais de lancer un regard vers Laura ; elle avait les yeux exorbités, la bouche grande ouverte.

- Saloperie ! s'écria-t-elle à plein poumon.

- C'est qui ? marmonna Anou, un peu plus fort.

Je sentais qu'il n'en faudrait pas longtemps avant que chacun en tire les bonnes conclusions, alors je me relevais, près à calmer la guerre avant qu'elle ne se déclenche. Je fis face à Laura, qui esquivait déjà un mouvement vers l'arme qu'elle avait d'attacher à sa ceinture.

- N'y pense même pas ! dis-je en levant mes mains devant elle.

- Mais c'est un...

- Un ami ! m'écriais-je. C'est un ami, voilà !

Le visage de Laura virait au rouge, mais elle éloigna la main qui se dirigeai autrefois vers son arme. Je le lui pris et retirais le chargeur ; au moins, si elle tenait vraiment à s'en servir, Anou et moi auront le temps de foutre le camp.

- Toi aussi, t'es mon ami, Éden.

Je me retournai vers Anou, les poings serrés ; il n'arrangeait vraiment pas son cas.

- Jay, dit Laura, tu sais ce qu'il est, au moins ?

- C'est un ami ! criais-je. Et t'as pas intérêt à essayer de le tuer sous prétexte que c'est pas qu'un stupide chat !

- Crie pas, j'ai la tête qui fait boudoum boudoum, dit Anou. Et c'est quoi que tu m'aies fait boire ? Ça goutte la merde de chien. Ou peut-être que toute les merdes on le même gout... mais j'ai seulement goutté celle de chien, parce que l'un de mes frères avait réussi à me convaincre que c'était du chocolat. Sérieux, il y croyait lui aussi, il avait goutté après moi. C'était dégueulasse. Je t'avais déjà averti que mes frères étaient pas très très intelligent, hein ? Je suis plus trop sûr, mais je suis sûr que je te l'ai déjà dit. Enfin je crois, suis pas sûr... tu sais ce que je suis ? Tu sais pas ? Je suis... je suis salée !

Là-dessus, Anou se mit à se tordre de rire, roulant sur le plancher en se tenant le ventre tellement il riait. Je n'aurais jamais cru voir Anou dans cet état un jour...

- Pourquoi il t'appel Éden ? demanda Laura au bout d'un moment.

- Il comprend pas quand je dis Jayden...

- Oh ! s'écria soudainement Laura, me faisant sursauter. La panthère ! C'était lui ?

Je hochai timidement la tête, baissant les yeux vers Anou qui en était encore à sa crise de fou rire. Je ne savais plus quoi faire ni quoi dire pour le sauver ; j'avais eu l'intention de dire « c'est pas un meurtrier, lui, au moins » mais, de ce que j'en sais, il a peut-être plus tué que moi. Et Laura le sait, bien sûr ; elle a vu la panthère qui arrachait la tête de tous les chasseurs sur son chemin.

- Promets-moi que tu vas rien lui faire. Et que tu vas rien répéter à tes potes.

- Même si je voudrais, je suis coincé, dit Laura en haussant les épaules. Mais je te met en garde, tout de même, et écoute moi quand je te dis que... ça, (elle pointa Anou du doigt en faisant la grimace) ont de sérieux problèmes mentales. Ils prennent un vilain plaisir à jouer avec les gens, ils leurs brisent le cœur, et quand il souffre le plus... il les tue.

- Je sais pas de quoi tu parles, mais c'est pas Anou, dis-je en grimaçant.

- C'est des Démons, je t'assure.

- Je préfère encore le terme « Animagus » !

- C'est pas un terme, Jay. Je blague pas ; c'est un Démon, c'est comme ça que sa s'appel.

- Toi non-plus, blague pas.

Laura poussa un long soupire et secouant la tête, évitant mon regard. Je savais déjà que Laura était une bonne menteuse, mais là, j'entendais son cœur, régulier, j'étais convaincu qu'elle ne mentait pas, même si j'aurais préféré. Je lançais un regard vers Anou ; il avait le teint de plus en plus vert, sur le point de vomir. L'ami que j'étais pour lui avait envie de le conduire dehors avant que sa sorte, mais sur le moment, il fallait que je sache, c'était plus important.

- Tu veux dire que sa véritable apparence, c'est un grand mec baraqué à la peau rouge et une queue fourchu ?

- Non, y'a pas moyen de savoir, soupira-t-elle avec un regard lourd de sens. Ils peuvent tous avoir une apparence différente. Lui, sa vraie apparence, visiblement, c'est un chat de gouttière gris au ventre et les pattes blanches. Un tout mignon petit chat, tu crois ? Il va se prendre une victime, prendre l'apparence qui l'attire le plus, jouer un peu, puis briser son petit cœur. Dans les grands classiques, ils y vont avec un pacte, mais de nos jours, de ce que j'en sais, c'est plus petit, genre promesse, ou parfois contrat. Le but ? retrouver le bonheur. Alors voilà, meurs, tu seras plus heureux de l'autre côté !

- Tu dis des conneries, c'est pas possible ! criais-je.

- Je n'invente rien, Jay ! Ok, j'ai jamais rencontré de Démon avant, mais il reste que c'est ce que les autres chasseurs m'ont dit à leur sujets. S'ils le disent, c'est que c'est vrai.

- Pourquoi j'ai entendu le mot « chasseurs » ? marmonna Anou dans son coin. J'aime pas les chasseurs. Je vais tous les tuer.

- Je crois que se serait une bonne idée que t'aille prendre un peu d'air ! m'écriais-je.

- Je crois aussi. Mais je suis totalement à plat. Je suis un plateau à sandwich...

Du fait qu'il était réellement à plat ventre sur le sol, je ne pu m'empêcher d'échapper un petit rire. Non mais, quelqu'un d'aussi innocent ne pouvait être nommé « Démon » ! Là tout de suite, il n'était ni plus ni moins qu'un chaton.

- Éden, aide-moi, continua-t-il, la voix toujours de plus en plus trainante. Je veux vomir.

- Je t'amène dehors.

- Porte-moi comme une princesse !

À ses mots, il prit la forme une vrai princesse, une petite blonde à la robe rose bonbon, toujours étendu en étoile dans le plancher. La seconde d'après, il redevint un chat ; finalement, je commençai à croire que ça ne viendrait jamais !

Je le pris dans mes bras et l'apportait dehors aussi vite que je le pouvais, puis retournai à l'intérieur vite fait avant de cramer sous le soleil qui commençai seulement à descendre. Je retournai dans la même pièce où était toujours Laura, son whisky dans une main, son téléphone de l'autre et faisant les cents pas.

- T'es pas en train de contacter les chasseurs, hein ?

Laura se retourna en sursautant, elle mit le téléphone dans sa poche et pris une grande gorgé de son whisky avant de secouer la tête de gauche à droite et de me faire un sourire las.

- Je cherche des idées quoi faire, dit-elle en haussant les épaules.

- Tu sais que je te laisserais pas toucher à un cheveux d'Anou, grognais-je. Ou un poil. Enfin, tu le touche pas !

- Oui, oui, ça va, soupira-t-elle. J'y crois pas... un vampire, et maintenant un démon... Pourquoi je peux pas être comme n'importe quel autre chasseur, sans scrupule ? Je devrais vous tuer tous les deux, mais j'ai envie de tout, sauf ça...

- Je te préfère comme ça.

- Tu sais quoi ? Je crois que je vais partir, avant que ton chat\démon Anou ne retrouve ses idées. Seulement, si tu te rends compte qu'il essaye de... eh bien, de te séduire, rappelle-toi ce que je t'ai dit. Ou vise versa.

- Vise versa ? répétais-je sans comprendre. Si moi, je cherche à le séduire ?

- Je dis ça comme ça, fait pas attention, dit Laura en balayant la question d'un mouvement de main. T'es pas gay. (Elle sortie de la pièce et fit quelque pas vers la sortie, puis se retourna vers moi, qui n'avait toujours pas bougé.) Tu l'es ?

- Non.

Laura me montra un sourire, visiblement satisfaite de ma réponse, puis sortie de la cabane, trainant son whisky d'une main et sa glacière de l'autre. Étranglement, entre maintenant et le moment où elle avait dit qu'Anou était un Démon, c'était maintenant que je me sentais le plus mal, alors que la sensation de froid que je ressentais en moi, elle était tout sauf agréable.

C'est pas beau de mentir, Jayden. Tu es gay, et tu es amoureux d'Anou. Qu'est-ce que tu vas faire, maintenant ?

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