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Chapitre 25

De retour dans le salon, je sortis le vieux téléphone portable de ma poche, celui appartenant au mec que j'avais enterré près de l'érable. Je composais le numéro de Laura, j'avais réussi à le mémoriser. Pour une fois que je l'appelais pendant le jour, elle avait intérêt à être gentille avec moi. J'en avais vraiment besoin.

Elle répondit à la deuxième sonnerie pendant que je faisais les cent pas, tournant autour du canapé.

- Salut, répondit-elle.

À l'entendre, elle s'était bien remise de l'attaque de la panthère. Je ne pus m'empêcher de sourire ; Anou ne l'a pas tué, en fin de compte.

- Salut, Laura ! C'est moi, Jayden. T'es encore dans le coin de Biti ?

- Oh, salut, maman. Tiens, t'as changé de numéro ?

- Heu...

Il me fallut une seconde pour comprendre le sens caché ; il y avait quelqu'un près d'elle pour écouter tout ce qu'elle disait. Merde à moi.

- J'aimerais bien, mais ce soir je peux pas, je travaille, tu le sais bien, continua-t-elle. Mais je pourrais toujours faire un petit tour chez toi... vendredi, ça te va ?

- On est quoi, aujourd'hui ?

- On est mercredi.

- Ah, OK. D'accord...

J'avais beau connaitre la raison de faire comme si elle parlait à sa mère, il fallait avouer que ça me troublait un peu.

- Sinon, tout va bien, de ton côté ?

J'hésitai. Bien sûr que non, ça n'allait pas. Ben s'est suicidé, Henry était mort et Sarah était à l'hôpital à cause de moi. En même temps, ça me faisait mal de l'avouer, mais trente minutes plus tard, j'avais l'impression que j'avais déjà bien entamé mon deuil. Après tout, chez moi, il y a des morts partout. Je commençai à avoir l'habitude. Et puis, on peut dire que je me suis fait un nouvel ami, va savoir combien de temps ça allait durer.

- Ouais, ça va, dis-je sans grande conviction. Eh bien, je vais te laisser, si t'es occupé... On se revoit dans deux jours.

Je refermai le téléphone et me laissait tomber de dos dans le canapé, poussant un grand soupire et fermant les yeux. J'aurais aimé pouvoir parler à Laura maintenant, mais s'il y a d'autres chasseurs près d'elle, ce n'était même pas la peine d'y penser.

J'aurais voulu lui demander son avis sur Anou. Ne pas savoir ce qu'il était exactement me perturbait, je n'osai imaginer ce que ça devait être pour lui. Si quelqu'un avait la réponse à ce qu'il était, c'était bien les chasseurs. Laura, plus précisément. Les autres, je ne crois pas que j'irais à eux pour leur poser des questions dans le genre...

Crac !

J'ouvris les yeux en sursautant, m'empêchant de justesse de crier. Devant moi, il y avait un gars aux cheveux court et blond, mais des yeux tout aussi rouges que les miens. Je me relevais d'un bon, prêt à tuer ce vampire, mais je remarquai à la dernière seconde son collier au cou ; ce n'était qu'Anou.

- Merde, tu m'as fait peur, soupirais-je en m'asseyant à nouveau sur le canapé.

Maintenant que je pouvais respirer, je me laissai à le détailler. Il n'avait plus du tout la même tête que tout à l'heure, mais j'imagine que c'est normal, étant donné qu'il peut ressembler à ce qu'il veut. Ce qui me frappait, surtout, c'est qu'il avait maintenant des vêtements. J'en étais bien Contant.

- Où t'as trouvé ces fringues ? demandais-je.

- Nulle part. Je les ai formés. Regarde.

Sous mes yeux, ses jeans bleus devinrent noirs et son teeshirt devint un sweatshirt, produisant du coup un petit crac. Je me demandais bien où était la limite d'un don pareil, et aussi d'où venait ce bruit bizarre à chaque fois qu'il changeait de forme.

- C'est comme pour mon collier. Sauf qu'il existe vraiment, l'illusion est quand il n'est pas là...

- Pourquoi t'as pas fait ça tout à l'heure ?

- J'y avais pas pensé.

Je soupirais en roulant les yeux. Pour ce qui est des premières impressions, on en reparlera.

- Tu parlais à qui, au téléphone ?

- Une amie, dis-je en haussant les épaules. Je suis sûr qu'elle sait des choses que t'aimerais savoir. On va la voir dans deux jours. C'est une chasseuse, en passant, mais avec moi, elle est gentille, alors elle sera gentille avec toi aussi, t'as pas à t'inquiéter.

Anou prit un moment avant de répondre, profitant du temps pour m'envoyer un regard noir.

- T'as parlé de moi à un chasseur ?

- J'aurais bien voulu, mais elle était pas seule, alors...

- M'enfin, Éden ! s'écria-t-il en se relevant d'un bon devant moi. Je croyais qu'on était ami ! Pourquoi tu veux me vendre au chasseur ?

- Hé, ça va, Laura est une amie ! Et puis je m'appelle Jayden, pas Éden. Laura ne te ferra aucun mal, je voulais seulement lui demander si elle aurait un nom pour ce que t'es. Je croyais que t'aimerais savoir.

- Je veux pas savoir, marmonna-t-il. Parfois, il vaut mieux s'en passer.

Anou s'assit à l'autre bout du canapé, roulé en boule comme un chat. Il fit même un petit feulement.

- Je veux tuer tout ce qui me rapproche à mon passer. Et je veux aussi tuer tous les chasseurs, ta Laura y comprise.

Sans me laisser le temps de dire quoi que ce soit, Anou redevint un chat, dormant dans son coin de canapé. Sans me laisser décourager, je me levais et lui fis face, le menaçant de mon doigt.

- T'as pas intérêt à toucher un cheveu de Laura, je te préviens ! Je te soutiens à cent pour cents de vouloir tuer les chasseurs, mais elle, c'est même pas en rêve !

Anou ouvrit les yeux pour me fixer d'un regard vide. Il n'avait aucun moyen de me répondre sous sa forme de chat, et j'avais beau savoir qu'il me comprenait parfaitement, je me sentais un peu ridicule de me disputer avec lui sous cette forme. Mais je continuais toujours de lui envoyer mon regard le plus menaçant, sans me laisser décourager.

- Tu veux qu'on soit ami, Anou ? Eh bien c'est ma seule condition. Et aussi, ce canapé, il est à moi.

Sans se faire prier, Anou sauta en bas du canapé et partit vers la grande chambre.

- Celle-là aussi, elle est à moi ! Dès que j'aurais trouvé un moyen de boucher la fenêtre !

Anou m'envoya encore un regard noir, puis prit cette fois la direction des escaliers, vers la chambre que je lui avais donnée.

- Et dès qu'il fera nuit, je fous le camp de Miska ! continuais-je. Tu peux venir avec moi si tu veux, mais viens pas me déranger tant qu'il fera pas nuit.

Crac !

- T'en as encore beaucoup, des conditions ?! s'écria Anou sous sa forme d'humain.

- Ouais. Va me chercher des fringues, tu seras gentil. Les miens sont pleins de sang.

Je sortais tout l'argent que j'avais dans les poches et la lançai dans sa direction. Elle tomba au sol sans qu'Anou fasse le moindre mouvement.

- Tu sais, j'ai de moins en moins envie d'être ton ami, si t'es pour être aussi grognon.

- Eh bien si tu veux me voir joyeux, évite de menacer de tuer les rares amis que j'ai, ce serait apprécié !

- Ta Laura, c'est une chasseuse ! s'écria Anou. Et si tu lui parles de moi, peu importe que je sois le plus doux des chatons, elle aura aucune pitié à me tuer, je te dis. Crois-moi, c'est du déjà vu, cette histoire. Parle de moi à ta chasseuse, et je la tue. Non, encore mieux, je vais vous tuer tous les deux.

Sur ces mots, Anou ramassa l'argent au sol, puis sorti de la cabane en claquant la porte bien fort.

Je n'arrivais pas à le cerner. Par moment, il voulait être mon meilleur ami. À d'autres moments, il menaçait de me tuer. J'avais l'impression d'avoir rencontré mon âme sœur.

Un peu plus tard, après m'être endormi sur le canapé, je me réveillai avec, un peu plus loin sur le sol, un sac contenant trop de vêtements pour le peu d'argent que j'avais refilé à Anou. Mais peu m'importait qu'il ait volé de l'argent ou non. À mes yeux, aucun crime ne pouvait être pire que tout ce que j'avais déjà fait, alors voler, c'était presque banal, pour moi.

Je me levais de mon canapé et m'étirais en bâillant bien fort, puis m'assis à même le sol devant le sac de vêtements. J'y trouvais une paire de jeans, deux teeshirts, un sweatshirt à capuche, un bas de pyjama et des sous-vêtements. Je vérifiais chacun des morceaux ; tous étaient à ma taille, et pourtant, j'avais oublié de la donner à Anou. Je l'imaginais, prenant une forme de moi pour essayer les vêtements lui-même. Je grimaçai en imaginant, du même coup, que ça voulait dire qu'Anou m'aurait vue nue. Sauf que c'était quand même lui. Alors, il a vu son corps... qui était le mien. Attend, est-ce que ça veut dire qu'Anou aurait, genre, volé mon identité et ma vie privées ? C'est, du coup, bien plus grave que de voler de l'argent, celons-moi. Merde, je crois que je vais devoir ajouter ça dans les conditions : ne pas prendre mon apparence. Sous aucune circonstance.

Crac !

- Alors, c'est à ton gout ?

Je tournai la tête pour voir qu'Anou était derrière moi, assis dans la même position que moi. Je ne l'avais pas entendu venir, mais cette fois, je n'avais pas sursauté. Je commençai à comprendre que, quand je me prépare à attaquer, c'est toujours contre les mauvaises personnes... Sarah m'aura au moins appris ça ; les réflexes de guerrier, ce n'est pas très efficace, en ce qui me concerne.

- Ouais, ça fera l'affaire, merci, dis-je en remettant le teeshirt que j'avais dans les mains dans le sac. Et puis... je suis désolé si j'ai été méchant, tout à l'heure.

- Ça va, je comprends. J'ai menacé de te tuer, toi et ton amie, je comprends que ça n'a pas été d'un grand tact... Il reste toujours que je veux pas la rencontrer. Et je veux pas que tu lui parles de moi.

- Je lui dirais pas un seul mot sur toi, si c'est ce que tu veux, mais je t'assure qu'elle te ferrait aucun mal.

Anou hocha la tête, ses yeux maintenant bleus orientés vers ses pieds nus. Il y eut un grand silence, pendant lequel je n'avais aucune idée quoi dire, ni quoi faire. J'avais l'impression que, quand Anou avait dit un peu plus tôt : « C'est du déjà vu, cette histoire », qu'il ne parlait pas de la situation telle qu'elle est ; qu'il était ami avec un chasseur... et que le chasseur a finalement essayé de le tuer.

- T'as deux jours pour y penser, dis-je avec un petit sourire que j'espérais confiant. Si tu ne veux toujours pas, je te le promets, je ne dirais rien sur toi. Si tu me crois pas, t'auras qu'à te transformer en mouche et espionner toute la conversation.

- Je suis pas vraiment doué, pour faire les insectes, je préfère rester dans le genre mammifère, dit Anou en haussant les épaules.

- Bah... une sourie ?

- Ça, je pourrais.

- Eh bien voilà, c'est réglé.

Je fis un autre sourire, plus grand que le premier, mais Anou garda la tête basse, sérieux, en fixant ses pieds. J'avais beau le connaitre depuis très peu de temps, il fallait quand même dire que je ne l'avais jamais vu aussi déprimé. Et je me sentais mal à savoir que c'était à cause de moi.

- T'as quel âge, en fait ? demandais-je.

- Ça te regarde pas. Et puis, c'est toi, l'immortel, ce serait à toi de répondre à la question. T'as l'air d'avoir genre douze ou treize ans, mais tu pourrais aussi bien en avoir quatre-vingts.

- Ouais, soupirais-je. J'ai treize ans, coincés dans un corps de douze.

- Alors, cette vie, c'est de la nouveauté, ça veut dire.

- Pas tant que ça, quand même. Ça parait pas, mais j'en ai vécu, des trucs débiles.

- Pas assez. Quand t'en auras vraiment vécu, je te le garantis, t'n'arriveras plus jamais à sourire.

- Tu parles de toi ? Je t'es déjà vu sourire, je te rappelle. Et je t'es même entendu ronronner.

- J'ai jamais dit que j'en avais vécu assez. J'ai pas vécu tout ce qu'il m'est possible de vivre, il reste toujours que pour le peu qu'il me reste...

Anou ne termina pas sa phrase, gardant toujours la tête basse. Il était plus déprimé que jamais. J'avais vraiment l'impression de faire face à moi-même, et du coup, j'étais bien contant d'être dans l'impossibilité de rougir, car je crois que j'aurais vraiment été rouge. Je détournai le regard moi aussi, fixant le sac de vêtements devant moi. S'il avait pu, mon cœur se serait mis à battre très fort.

- Déprime pas, t'es plus tout seul. Je suis là, maintenant.

- Pour combien de temps ?

Je ne répondis rien immédiatement ; il m'avait bouché. C'était une bonne question, tout de même ; ma vie marchait sur l'imprévu. Et la sienne aussi, si j'ai bien compris.

- Je suis pas du genre à abandonner mes amis. Et t'es mon ami, Anou.

Enfin, Anou eut un sourire. Un petit sourire, puis un peu plus gros. Il leva les yeux vers moi ; des yeux verts. J'avais l'impression que ses yeux changeaient de couleur un peu trop souvent. Je lui renvoyais son sourire, et j'avais une sensation bizarre dans le fond de la gorge, je n'avais aucune idée qu'est-ce que c'était, mais je me sentais vraiment bizarre. Je détournai les yeux encore une fois, regardant par la fenêtre où il y avait toujours une couverture qui la bloquait, mais de ce que j'arrivais à voir, la nuit était tombée.

- Et si on foutait notre camp d'ici ? dis-je, bien heureux de changer de sujet. J'ai besoin de changer d'air.

- C'est une bonne idée, dit Anou, qui souriait toujours de plus en plus.

- Laisse-moi une minute, que je me change. On se retrouve à la voiture.

- Ouep ! dit Anou, puis il se leva et partie dehors, emportant le sac de bouffe à chat avec lui.

Je profitai du moment qu'il n'était plus là pour me changer. Je repensais au moment où Anou avait surement pris ma forme pour vérifier que ça m'allait, mais cette fois, à savoir qu'il m'aurait vu nu, j'étais incapable de m'empêcher de rire.

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