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Chapitre 11

Mes cauchemars avaient été terribles. Je ne sais même pas comment j'ai fait pour ne pas crier. Même si, bien sûr, c'était exactement la même chose que d'habitude. À une différence près ; les photos. Cette fois, sur chaque photo, il n'y avait personne d'autre que ma mère, et elle semblait furieuse. C'était à croire qu'elle avait entendu quand j'avais appelé Laura « maman » et qu'elle voulait me le faire payer.

Il était tout juste sept heures du soir, mais je n'arrivais plus à dormir. Je ne faisais que regarder le plafond. J'avais peur de fermer les yeux et d'encore voir ma mère, furieuse contre moi.

Finalement, je sortis du lit et, précautionneusement, ouvrit la porte de la chambre. Les lumières étaient fermées, mais je voyais la lumière du soleil filtré par les fenêtres. C'était endurable, mais je me précipitais tout de même pour aller les fermer. Je savais que, plus je regardais la lumière, plus j'aurais besoin de sang, et j'avais envie de tout sauf de me prendre une folie meurtrière comme hier soir.

- Laura ? appelais-je.

Aucune réponse. Elle était peut-être sortie. Elle allait surement revenir dans peu de temps. Du moins, j'espère.

Je regardais longuement autour de moi. Juste à côté, il y avait le salon. À côté de la chambre où j'étais, il y avait une autre porte, peut-être la chambre de Laura, ou la salle de bain. Je m'y approchais et appelais encore une fois Laura, mais elle ne répondit pas. Apparemment, j'étais seul. Sans trop savoir ce que je faisais, j'allais vers la cuisine, regardant le décor. C'était petit, chez Laura, mais puisqu'elle vivait seule, ça semblait parfait. Dans la cuisine, il y avait des armoires où je pouvais voir plusieurs pots transparents, montrant du sucre, de la farine, cassonade. Plusieurs sortes d'épices dans des pots plus petits. Curieux, j'allais ouvrir la porte du frigo. Il était plein de bouffe. Ça me faisait vraiment bizarre. Qu'est-ce qui allait se passer, si je mangeai quelque chose ? Un genre de réaction allergique ? J'en ai déjà eu, des réactions allergiques, et je n'étais pas trop tenté d'en avoir une. Mais, hé, je suis en vampire, quand même ! Ce n'est pas une stupide noix qui va me tuer !

Je pris la première chose qui me tomba sous la main – une bouteille de gatorade – puis je retirai le bouchon. Il y avait une légère odeur d'orange qui en sortait. Avant, j'aimais les oranges, mais là, l'odeur ne me faisait rien. Malgré tout, je pris une chance : j'avalais une grande gorgée. Et je recrachais tout dans le plancher.

J'accourrai au l'évier pour recracher tout ce qui était resté coincé dans ma bouche, une main sur le ventre. Je n'avais jamais rien gouté d'aussi dégueulasse. J'en suis sûr, la merde aurait meilleur gout !

J'entendis la porte s'ouvrir et la lumière s'allumer, et je fermai aussitôt les yeux, toujours penché au-dessus de l'évier.

- Jayden ? s'écria la voix de Laura derrière moi. Qu'est-ce que t'as ?

J'essayai de répondre, mais le gout de merde que j'avais dans la bouche m'en empêchait. Je fis un mouvement de main en direction de la bouteille de gatorade que j'avais laissé sur le comptoir, puis Laura éclata de rire.

- Oh non ! dit-elle sans pouvoir s'arrêter de rire. T'as pas gouté ? Pourquoi t'as fait ça ?

- C'est dégueu, marmonnais-je.

- Bin voyon, Jay !

Toujours en riant, je l'entendis s'éloigner vers le fond de la cuisine, puis revenir derrière moi. De ce que j'entendais, elle était probablement à nettoyer les dégâts que j'avais faits en crachant dans le plancher.

- Au cas où quelqu'un se demanderait : « est-ce que les vampires boivent du gatorade », tu réponds quoi ? ricana Laura.

- Merde, non !

Laura me tapota dans le dos, et même si j'avais déjà tout recraché, je restais penché au-dessus du l'évier. J'en avais presque la tête qui s'était mise à me tourner.

- Pourquoi t'as fait ça ? demanda-t-elle encore.

- J'étais curieux.

- T'aurais pu me demander, à la place de gouter ! Je t'aurais dit que c'était pas recommandé.

- Ouais, mais... je voulais savoir ce que ça faisait vraiment. Je t'assure, j'essayerais plus !

- T'as pas intérêt, dit Laura dans un dernier rire. Et qu'est-ce que tu fais debout ? Il est à peine sept heures. Le soleil est encore dehors.

Je sortis la tête de l'évier pour regarder Laura, plissant les yeux à cause de la lumière. Je m'essuyai le montons de ma manche, réfléchissant à la question. Je n'avais pas envie de mentir, mais je ne voulais pas qu'elle me prenne pour un fou non plus. Quoique, un vampire qui boit du gatorade, j'étais déjà assez bien partie pour paraitre fou.

- Toi qui es chasseuse, tu pourrais me dire... Est-ce que les fantômes existent ? demandais-je timidement.

- Oui, répondit-elle sans aucune hésitation. Pourquoi ? Tu crois que ma maison est hantée ?

- Non, c'est pas ça, dis-je en secouant la tête.

Je soupirais, ne sachant pas comment formuler ce que je voulais dire.

- C'est juste que... je sais pas... je fais des rêves bizarres.

J'attendis, mais Laura ne dit rien. Je soupirais encore, puis me lançai dans le tas.

- Je rêve à mes parents, et mes sœurs. Et ils me disent de revenir à la maison.

- Ce n'est que des rêves, Jay, dit Laura avec un petit sourire désolé.

- C'est pas possible que ce soit que des rêves, insistais-je en baissant les yeux. Avant, j'étais du genre à faire un million de rêves par nuit, du coup, tu peux me croire, ça, ce n'est pas que des rêves. Je vois la différence. Depuis que je suis... qu'ils sont... (je pris une grande inspiration, prenant toujours bien soin d'éviter le regard de Laura.) Depuis qu'ils sont morts, je n'ai jamais fait aucun autre rêve que ça. Aucun !

Je levais les yeux vers Laura, qui me regardait attentivement. Elle prit une minute avant de répondre.

- Je ne sais pas, soupira-t-elle en haussant les épaules. En fait, je ne m'y connais pas vraiment en fantômes. Moi, je suis plus vampire... parfois loup-garou...

- Quoi ? Loup-garou ? m'écriais-je malgré moi. Ils existent ?

- Ne me dis pas que ça t'étonne. T'es un vampire, Jay !

- Quand même, marmonnais-je. Mais, pour ce qui est de mes rêves... Tu crois que ce serait possible que mes parents et mes sœurs, qu'ils soient vraiment... encore là ? Est-ce que ce serait possible ?

Laura prit un moment avant de répondre, me regardant dans les yeux comme si elle espérait y voir quelque chose en particulier. J'essayai de soutenir son regard, mais la lumière devenait trop forte pour moi, et je ne pus m'empêcher de fermer étroitement les yeux. Quand je les ouvrais à nouveau, la lumière était éteinte, et Laura était un peu plus loin, revenant vers moi. Elle marchait lentement, une main sur le comptoir à côté d'elle, comme si elle ne voyait plus rien. C'est fou ce que ça craint, la vision nocturne...

- Sérieusement, je n'en ai aucune idée, dit Laura. Je t'ai dit, je ne m'y connais pas vraiment, en fantôme. Le spécialiste, c'est Réal, et je ne pourrais jamais lui poser la question sans qu'il soupçonne quelque chose.

Je hochai la tête, déçu, avant de me rappeler que Laura ne me voyait surement pas.

- OK, parfait, dis-je dans un soupir. Du coup, le seul moyen de savoir, c'est de retourner à la maison.

- Jay... (Elle chercha mon épaule à tâtons, mais j'étais trop à plat pour l'aider. Elle finit par la trouver toute seule au bout d'une dizaine de secondes.) Tu ne devrais pas y retourner. La meilleure chose à faire, en ce qui te concerne, c'est de tirer un trait sur ta vie d'avant. Et partir loin. T'as jamais eu envie de voir du pays ?

- Pas vraiment... En fait, je crois que, la meilleure façon de tirer un trait, ce serait de me débarrasser de ses rêves. Peut-être que, si je fais ce qu'ils me demandent, j'y arriverais.

Laura secoua la tête de gauche à droite, clairement pas du même avis que moi. Je décidais de ne plus insister : de toute façon, je savais qu'elle ne pourrait pas m'aider là-dessus, même si elle le voulait.

- Hé, Laura ? dis-je pour changer de sujet. Est-ce que je pourrais te demander un service ?

- Ce que tu veux.

- Est-ce que tu pourrais m'apprendre à conduire ?

- Je crois que t'es un peu trop jeune pour conduire, dit-elle en riant.

- Je serais toujours trop jeune pour conduire, soupirais-je. Vive l'immortalité... De toute façon, c'est toi qui choisis. Tu m'apprends, ou j'apprends par moi-même. Dans la deuxième option, je te garantis pas que je ferais des accidents. Pas grave pour moi, hein, je suis résistant. Tu m'as quand même tiré une balle dans la cuisse hier, ça, je ne l'oublie pas. Mais l'autre voiture que j'aurais frappée dans mon accident, eux qui seront dedans, risque d'avoir très mal, s'ils ne meurent pas... Mais c'est toi qui choisis.

- C'est du chantage ?

- Je t'aime bien, Laura. Tu comprends vite.

Laura mit une main devant sa bouche, riant silencieusement. Elle semblait s'imaginer que je ne la voyais pas, mais elle avait oublié que, entre nous deux, c'était elle qui ne voyait rien.

- OK, très bien, finit-elle par dire. Quand il fera nuit, je t'emmènerais avec moi. On ira dans un grand stationnement...

- Au Wal-Mart ? dis-je sans pouvoir m'empêcher de sourire de toutes mes dents. Ça fait longtemps que je n'y suis pas allé !

- Le contraire m'aurait inquiété... Allez, retourne te coucher. Je veux profiter du soleil, moi, autant que je le peux.

Je me réveillais à nouveau vers onze heures. Et tout de suite après, Laura et moi avions été au stationnement du Wal-Mart local. Il était grand et sans aucune voiture, ce qui était parfait, car j'étais vraiment nul.

Je passais pratiquement toute la nuit à conduire, essayant de me stationner entre les lignes, de conduire droit, de reculer... J'étais profondément nul. Le problème, en fait, c'est que j'étais trop petit pour bien voir ce qu'il y avait devant moi. Finalement, nous dûmes retourner à la maison chercher des coussins pour que je m'asseye dessus... C'était insultant. Mais là, au moins, je voyais mieux. Et vers trois heures du matin, je commençai enfin à comprendre et à mieux conduire.

- Il ne me restera plus qu'à me trouver une voiture, dis-je en souriant.

- Là, tu t'arrangeras tout seul !

Je stationnais la voiture, bien centré entre les lignes, pour au moins la centième fois de la soirée, puis me retournai face à Laura. Il y avait des lampadaires qui m'éblouissaient, mais c'était supportable.

- Je t'avais posé la question hier soir, mais tu n'avais pas voulu répondre, commençais-je. Qu'est-ce que tu feras de moi, si je tuais quelqu'un ?

Laura perdit aussitôt son sourire, regardant fixement le coffre à gant devant elle.

- J'ai déjà tué deux chasseurs, je suis sûr que tu le sais déjà, insistais-je. Et je n'aurais plus le choix de tuer, si je veux rester en vie. J'ai besoin de sang. Si je le fais, est-ce que tu vas me donner la chasse ?

Laura serra ses poings tellement fort qu'ils en devinrent presque aussi blancs que ma peau.

- T'es trop jeune pour mourir.

- Trop jeune pour conduire aussi, dis-je en montrant le volant entre mes mains. Et trop jeune pour tuer. Arrête de prendre mon âge comme excuse pour n'importe quoi. Mon âge n'a plus aucune importance, en ce qui me concerne. Je suis un vampire immortel, quand même !

- Jay, arrête, un peu !

- J'ai tué Quirin parce qu'il m'a appelé Jay, tu le savais, ça ? Rien ne me garantit que je ne vais pas péter les plombs encore une fois. Et si ça arrive, ce ne sera pas un vampire, que je vais tuer. Qui sait, peut-être que je vais te tuer, un jour.

- C'est ce que tu veux ? dit Laura en me lançant un regard noir. Tu veux me tuer ?

- Bien sûr que non ! Tout ce que je veux dire, c'est que je suis dangereux, et tu le sais. Alors cette fois, s'il te plait, répond à ma question. Qu'est-ce que tu vas faire si je me mets à tuer des gens ?

- Je ne ferais rien, dit-elle en plantant ses yeux dans les miens. Même si je voulais, je ne pourrais pas. Je sais que tu n'as pas le choix de boire du sang. Mais, s'il te plait, promets-moi, au moins, que tu ne vas pas te mettre à tuer par plaisir, ou pour en boire plus que ce dont tu as besoin. Reste avec le strict minimum !

- Comment veux-tu que je fasse « le strict minimum » si, de toute façon, la personne est morte ? Aussi bien tout prendre !

- Ah, merde, Jay, t'es dégueulasse ! s'écria Laura en donnant un coup de poing sur le coffre à gant.

- Mais quoi ? m'écriais-je moi aussi, commençant à perdre patience. Comment veux-tu que je leur sectionne la jugulaire avec mes dents sans les tuer, sérieux ? C'est quoi, tu veux que je me promène avec des seringues, à la place ? Tu me vois, un peu : « Pardonnez-moi, monsieur, puis-je prélever un peu de votre sang, pour un pauvre petit vampire dans le besoin ? Merci de préserver l'espèce ! »

J'avais apparemment atteins les limites de la patience de Laura, car elle essaya de m'enfoncer son poing en pleine figure, mais j'attrapai son poing trois centimètres avant qu'il ne frappe mon nez. Je levai les yeux vers Laura, sans relâcher son poing. Elle avait des larmes aux yeux.

- Tu ne veux vraiment pas voir la réalité, hein ? dis-je, ma voix tremblant sous le coup de la colère. Arrête, une bonne fois pour toutes, de ne voir en moi que le fait que j'ai douze ans. Je suis un vampire, je suis dangereux, je suis un meurtrier, et toi, ton job, c'est de me tuer. Je sais que t'as mis mon pistolet dans ton coffre à gant. Il est là, juste devant toi. Tu pourrais me tuer. Ou essayer, plutôt. Mais non, à la place, tu veux me frapper, et c'est tout ? Tu vas avoir toutes mes victimes sous la conscience.

Laura ne répondit rien, continuant de me fusilier du regard. Il passa une longue minute avant qu'elle ne parle enfin :

- J'ai déjà la mort de ta famille sur la conscience, dit-elle tout bas. Mais la tienne... je ne la veux pas. Donne-moi la place, on rentre à la maison, maintenant.

Je pris une grande inspiration pour essayer de me calmer, puis sortie de la voiture en claquant la porte bien fort derrière moi. Je contournais la voiture, pendant que Laura allait derrière le volant sans même sortir de la voiture.

Arrivé à la porte du côté passager, j'entendis un énorme pow, et une douleur me traversa le cou. Quand j'ouvris à nouveau les yeux, j'étais étendu à terre, à côté de la voiture. Le temps que je comprenne ce qui se passait, il devait avoir déjà au moins un litre de sang qui m'était sorti du cou. Quelqu'un m'avait tiré une balle. Mais qui ? Il n'y avait que Laura !

J'arrêtais de respirer et plaquai ma main contre mon cou, essayant de mon mieux d'empêcher le sang de couler. Je voulais appeler Laura, mais il ne fallait pas que je bouge, ou en peu de temps, je serais vidée de mon sang. D'ici deux ou trois minutes, ce sera guéri, mais d'ici là...

- Alors, Laura, tu ne sais plus te défendre toute seule ? entendis-je à peut-être deux mètres de là, de l'autre côté de la voiture. Mais c'est le petit qui s'était échappé !

C'était une voix d'homme, calme comme si c'était le genre de conversation qu'il avait tout le temps, à presque quatre heures du matin.

- Tu m'aurais laissé dix secondes, et je l'avais ! répondit Laura d'un ton exaspéré.

- Ah ouais ? Ça doit faire une demi-heure que je vous vois, tous les deux. Fait pas semblant. Comment tu peux faire ça ?

- Et comment peux-tu m'espionner ? Encore ? Je croyais que tu en avais fini, de faire ça ! Il faudra que je le dise combien de fois ? On est plus ensemble ! Et tu n'as aucune raison d'être là !

- Oh que si, j'en ai une. Tu ne vois pas ? Je te sauve la vie ! Il a l'air tout mignon, le petit bébé vampire, mais il va finir par te tuer, un jour, c'est moi qui le dis ! Je t'ai jamais déçu sur mon don de voyance, pas vrai ?

- Tu n'as toujours fait que des devinettes, et t'as presque toujours tort ! Non, s'il te plait, Éric, va-t'en tout de suite !

- Pas avant que j'en aie fini avec lui, ma chérie.

L'homme entra dans mon champ de vision, loin au-dessus de moi, pointant ma tête de son pistolet. Il avait toujours plusieurs pas de distances, comme s'il avait peur de m'approcher, tant que je serais toujours vivant.

- Alors, petit... Jayden, c'est ça ? T'es prêt à mourir ?

J'ouvris la bouche pour répondre d'une réplique cinglante, mais je ne parvins qu'à faire des bruits bizarres, un genre de gargouillis, et une autre vague de sang sortie de ma blessure seulement à moitié guérie. L'homme éclata de rire, sans faire attention à Laura qui approchait derrière, sur la pointe des pieds.

L'homme tira et je roulai sur moi-même juste à temps : plutôt que d'atterrir dans ma tête, la balle me traversa la main, et malgré la douleur que je sentis étrangement plus forte encore que mon cou, j'entendis Laura arracher le pistolet des mains de l'homme et de lui donner un grand coup derrière la tête. Il tomba à la renverse, de ce que j'entendis, mais quand je parvins enfin à me remettre sur les genoux, je vis que l'homme s'était déjà relevé et qu'il tenait Laura par le cou. La peau de son visage vira au rouge, même presque violet, alors que ses pieds ne touchaient plus le sol que par le bout de ses souliers.

- Tu joues à quoi, là, hein ? s'écria-t-il en secouant Laura, qui fermait les yeux, agrippant ses mains et secouant vainement les pieds. Tu veux qu'il nous tue tous les deux ? C'est ce qui va se passer, je te dis !

Malgré la douleur, je ne pouvais plus supporter de voir Laura comme ça. Sans réfléchir, je lui sautai à la gorge, et par la surprise, il lâcha Laura, qui tomba sur les fesses en toussant. Puis je plantai mes dents dans son cou et aspirant une grande gorgé. La douleur que j'avais dans le cou et dans la main disparut aussitôt. L'homme tomba à la renverse, sur le dos, et je restais toujours bien agrippé à lui. Puis il m'enfonça un grand coup de genou dans le ventre, et je lâchai prise, tombant à côté de lui. Malgré tout, je sentais déjà mes blessures guéries, malgré que j'eusse encore la tête qui tournait un peu trop fort. Cette fois, c'était l'homme qui se tenait le cou, cachant la blessure que je venais de faire avec mes dents.

- C'est ce qui va se passer, hein ? dis-je en me penchant un peu plus vers lui. Bin tu l'a cherché, mon gars.

Il essaya de se relever, de s'éloigner en rampant, mais il n'arrivait qu'à faire sortir plus de sang de son cou. Ça me faisait rire comment, soudainement, les rôles s'étaient inversés. Mais en même temps, il m'exaspérait : en essayant de fuir, il faisait couler trop de sang de son cou, et je n'y voyais là que du gaspillage.

Je lui donnais un grand coup de coude en pleine tête, puis il s'effondra, arrêtant enfin d'essayer de se relever. J'écartai ses mains qui étaient toujours à agripper son cou, puis collai ma bouche à sa blessure et aspirait tout ce que je pouvais. J'avais oublié comment c'était tellement meilleur, directement à la source, que dans les poches de sangs ramenés de l'hôpital d'Anik.

Quand je l'eus entièrement vidé, je levais la tête vers Laura, un peu plus loin devant moi. Elle avait la peau du visage qui tirait sur le rouge, des larmes aux yeux, et une main sur son cou. J'ignorais si c'était dans un geste compatissant ou parce que ce type avait essayé de l'étrangler, mais je préférais ne pas poser la question.

Je regardai nerveusement à droite et à gauche : personne en vue. J'en étais presque soulagé. Je reculais pour m'adosser au pneu de la voiture qui était derrière moi, toujours assis au sol.

- Désolé, c'était pas prévu, dis-je à Laura.

Elle hocha lentement la tête, les yeux orientés vers l'homme, qui était, si j'ai bien compris, l'ex de Laura. Encore une fois, je préférais ne pas poser de questions.

- Il m'a tiré dessus en premier ! insistais-je. Il m'a presque tué !

- Ça va, j'ai remarqué, dit-elle tout bas.

- Et j'avais besoin de boire du sang, là, ou je serais vraiment mort, aussi bien que lui ! dis-je en donnant un coup de pied sur le bras de l'homme. C'est pas une question de strict minimum, hein ?

- Jay, tais-toi.

J'ouvris la bouche, prêt à continuer de dire tout ce que je pourrais trouver qui serait en ma faveur, mais, à la dernière seconde, je me ravisai. Laura avait toujours dans les mains le pistolet de l'homme, et si elle ce décidait de me tirer dessus, venant d'elle, je n'étais pas sûr d'avoir le cœur de me défendre.

En poussant un soupir que j'espérais assez subtil, je me relevai et ouvris la portière de la voiture derrière moi. Mon pistolet était toujours là, dans le coffre à gant. Laura aurait pu le prendre et lui tirer dessus. Ça aurait été tellement plus simple ! Je pris le pistolet et le mis derrière mon dos, coincé dans ma ceinture, et me retournai vers Laura, qui était toujours assise devant l'homme. Elle n'avait absolument aucune expression sur le visage. C'était impressionnant.

- Je peux t'aider à le cacher, dis-je avec un autre coup de pied dans son bras inerte. Après, t'inquiète pas, je m'en vais.

- Il est déjà près de quatre heures. Tu devrais attendre la nuit prochaine, ce serait plus prudent.

- Nah, pas la peine. Avec tout ce sang, je suis bon avec la lumière. Ou au moins me laisser le temps de me trouver une cachette jusqu'à la nuit... De toute façon, t'as hâte que je parte, c'est certain. Je viens de tuer ton ex... Même s'il a essayé de me tuer en premier.

- C'était un crétin, dit Laura en secouant la tête. Et toi, tu t'es défendu, c'est tout. (Elle leva ses yeux gonflés vers moi, l'air de se demander qu'est-ce qu'elle pourrait encore faire de moi. Puis, secouant la tête comme pour chasser ses idées, elle se releva, se massant le cou en grimaçant.) T'as raison, il faut que tu partes... Il faut que j'appelle les chasseurs pour leur dire ce qui vient de se passer. Ils vont se débrouiller pour le corps.

- C'est vraiment une bonne idée ? Je veux dire, ça va faire trois fois, déjà, que tu t'es retrouvé coincé dans une histoire de vampire et que tu t'en sors vivante... deux fois sur trois, t'étais la seule survivante. La troisième fois, c'est que t'étais déjà seule. Ce sera pas un peu louche ?

Laura secoua légèrement la tête, poussant un grand soupire et baissant les yeux vers l'homme.

- T'as raison, fini-t-elle par dire. À nous le sale boulot, alors...

- Je suis vraiment désolé, dis-je en baissant les yeux. Je t'assure, dès que c'est fini, je m'en vais. T'auras plus à être coincé avec moi.

Laura enjamba le corps du mort devant elle, précautionneusement, puis vint me faire une grande accolade, pour ensuite s'éloigner en grimaçant : elle avait maintenant une belle grosse tache de sang sur son chandail, à la fois le mien et celui du type. Qui revient au même : le mien.

- C'est pas de ta faute si t'es ce que t'es, dit-elle en secouant la tête. C'est de la mienne. Tu te souviens ?

Ce fut à mon tour de détourner les yeux. Je n'avais pas envie de penser à elle comme ça. Mais quand je relevais la tête, je vis que Laura s'occupait à trainer le type par les bras en direction du coffre. En soupirant, me sentant soudainement très mal, j'allais le prendre par les pieds et aidai Laura à le hisser dans le coffre.

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