Un mois
Un mois, c'était long. Et en même temps, c'était si court. A peine suffisant si on voulait s'aimer. Il fallait ruser pour se retrouver. Des rencontres furtives dans des cabanes près des quais ? Trop dangereux. Une promenade dans les champs de canne à sucre ? Deux Blancs étaient si facilement repérables. Non, ce n'était pas possible de se toucher en-dehors de la jungle. Malgré l'humidité, les animaux et l'ombre des arbres...ou peut-être à cause d'elle... Javert et Valjean durent se contenter de caresses furtives derrière des arbres géants, appelés des fromagers ou contre des palétuviers, dans les zones marécageuses. Changer de lieu de promenade, taire leurs gémissements, jouer les botanistes amateurs.
Valjean songeait avec une douce ironie qu'il voyait maintenant les arbres autrement que lorsqu'il était élagueur à Faverolles. Il cherchait des arbres, non pour les tailler et les entretenir mais pour s'y pencher et épingler un homme dans les folies du désir... Javert, lui, s'en fichait royalement des plantes et de leurs propriétés, il ne voulait qu'aimer Valjean et perdait la tête, impatient de l'embrasser.
Un mois infernal et si doux en même temps.
L'inspecteur Javert prépara son départ pour le Continent. Maintenant, ses hommes le savaient et l'acceptaient avec morosité. Mais on comprenait.
Un de leurs inspecteurs n'avait tenu que cinq ans avant de succomber à une fièvre maligne. Javert était déjà bien malade. Il n'allait pas tenir longtemps à ce rythme.
Mais il n'empêche... Si Javert avait été plus jeune, moins diminué, si la Seine n'avait pas brisé sa santé... Peut-être que Valjean aurait eu plus de mal à le convaincre de partir... Même si l'inspecteur n'osait pas se poser la question en son cœur...par peur de la réponse.
Mais Javert savait déjà que ce fait serait tu pour l'éternité. Un autre non-dit entre eux.
Donc tout le monde savait. Le maire de Cayenne vint même rencontrer l'inspecteur chez le sergent Tamalé, dépité et en colère.
Valjean fut témoin de la scène et en fut saisi.
« Quelles sont ses manières, inspecteur ? J'ai appris par vos officiers que vous alliez nous quitter à la fin du mois ?
- En effet, monsieur le maire. »
Ces mots touchaient Valjean, M. Madeleine. Combien de fois les avait-il entendus à Montreuil-sur-Mer ?
« Peut-on savoir la raison de votre désertion ?
- La santé, monsieur le maire. Je dois partir si je ne veux pas mourir dans votre jolie ville. »
Le maire accusa le coup et perdit un peu de sa superbe. C'était un homme assez imposant, dans les soixante ans, d'une peau restée blanche malgré le soleil. Il devait prendre grand soin de ne pas trop bronzer. Un blanc venu de la métropole !
« Je comprends. Mais j'avais compté sur votre aide pour ce projet de bagne de droit commun que veut construire le gouvernement. Vous avez été garde-chiourme, non ?
- Oui, monsieur le maire, sourit Javert, sans aucune aménité.
- Vous reviendrez ? »
Un fol espoir perçait derrière cette question, Javert accentua son sourire, dévoilant ses dents. Un sourire laid.
« Je ne pense pas, monsieur le maire. Le préfet de police de Paris me rappelle à lui. »
Un bel atout que sortait là l'inspecteur, le maire fronça les sourcils, passablement ennuyé.
« M. Gisquet vous rappelle ? Il ne m'en a rien dit ! Nous n'avons aucune information dans ces colonies !
- Voici sa lettre officielle, monsieur le maire. »
Javert sortit la lettre d'une poche intérieure de son uniforme et la tendit au maire. Ce dernier la lut et son regard devint plus sombre encore.
« Qui vous remplacera ?
- Je vais désigner l'inspecteur Vandomme. Je ne sais pas si Paris suivra mes recommandations.
- Vandomme ? L'homme a été envoyé ici sur une mesure disciplinaire !
- Il a changé, monsieur le maire. Il est devenu intègre et diligent. Et relativement sobre.
- Relativement ? De toute façon, vous ne me laissez pas le choix, n'est-ce-pas ? Avec votre équipe de nègres et de créoles. J'espère que Paris aura le bon sens d'envoyer un Français à votre poste. Un homme sérieux, honnête et dévoué. Comme vous.
- C'est trop d'honneur, monsieur le maire. Je ne fais que mon travail.
- Il n'y a qu'une tache dans votre dossier, inspecteur. Je suis au regret mais je vais devoir la mentionner dans mon rapport pour Paris. »
Javert ne dit rien, mais la raideur augmentait dans ses épaules. Il croisa les mains dans son dos et conserva une position proche du garde-à-vous.
« Votre amitié envers ces indigènes ! Ce n'est ni sain ni prudent dans une colonie ! Cela peut pousser les gens à se révolter ! Nous ne sommes qu'une poignée de Français de pure race dans ce pays du diable. Votre volonté d'engager des indigènes dans la police de Cayenne n'est pas sage. L'égalité n'a pas sa place dans un pays comme la Guyane, penser aux esclaves si l'idée leur venait de la réclamer ! Surtout en voyant la police officielle être composée d'êtres comme eux ! Des Noirs ! Dieu, où allons-nous si les nègres dirigent la force publique ? Quel chienlit ! Je vais mentionner tout cela dans mon rapport sur vos activités dans ma ville. En espérant que quelqu'un aura le bon sens de m'envoyer quelqu'un de plus raisonnable. »
L'inspecteur ne disait toujours rien, il avait déjà entendu ces mots venant d'autres bouches, aussi officielles que celle du maire de Cayenne. Il savait que ce n'était pas entièrement faux, d'ailleurs, mais l'égalité n'était pas une notion abstraite aux yeux du policier parisien.
Et il avait engagé ces hommes en toute connaissance de cause, par rapport à leurs capacités et leur désir de servir l'État, et non par rapport à leur couleur de peau ou leur origine.
Le maire, ne trouvant rien d'autre à ajouter, se décida à prendre congé. Mais avant de partir définitivement de la maison des Oubayou, la maison d'une famille aux origines serviles, il lança, venimeux :
« Mais je ne suis pas surpris, en réalité, monsieur l'inspecteur. Vos origines ne sont pas très pures, non plus. Un gitan doit se sentir des accointances avec des descendants d'esclaves, non ? »
Javert serra les dents et s'inclina avec déférence en articulant doucement :
« Peut-être, en effet, monsieur le maire.
- Je vais prier qu'on m'envoie un Français au sang pur. Sans vouloir vous offenser, inspecteur. Votre travail a été sans faille, monsieur. Je serais mal venu de le critiquer.
- Aucune offense, monsieur le maire. »
Le maire se retira, un fin sourire aux lèvres, hypocrite en diable. Javert eut envie de fracasser ce sourire à coups de matraque.
Javert resta paralysé, dans sa position si raide, bien après le départ du maire. Valjean s'approcha de son compagnon et posa précautionneusement sa main sur l'épaule du policier.
« Crois-tu que nous ayons du temps pour une promenade à la falaise ?
- Tu veux revoir le paysage ?
- Entre autre... »
Javert était rentré de son quart de travail depuis une heure, il n'avait pas eu le temps de quitter son uniforme. Il se tourna vers Valjean avec un regard amusé.
« Le soir n'est pas loin...
- Tu me montreras les étoiles.
- Ce n'est ni raisonnable, ni judicieux.
- Donc c'est non ?
- On va essayer d'être rapide. »
Mme Oubayou fut surprise de cette idée saugrenue. Une promenade à la belle étoile. Mais elle ne dit rien de plus. Elle comprenait que Mouché Valjean voulait profiter au maximum des beautés de la Guyane et les étoiles brillant au-dessus de l'océan étaient un magnifique spectacle.
On partit donc dans le crépuscule. Javert avait sa lampe-sourde et ses armes. Le cheval de Valjean transportait un panier-repas. Digne de nourrir une famille nombreuse.
On marcha dans la nuit avec circonspection. La lune brillait fort et illuminait la campagne. Les chiens aboyaient sur leur passage.
Il fallut longtemps pour rejoindre le petit coin de falaise, perdu dans le bosquet. Valjean demanda doucement à l'inspecteur aux yeux de chat.
« Ne risque-t-on pas de tomber sur une bête dangereuse ? Un tigre ? »
Le policier rit, un son clair dans la nuit, tandis qu'ils marchaient dans la forêt, éclairés par leur lampe-sourde. Cette fois, on emmena les chevaux jusqu'au bord de la falaise. Cela semblait plus avisé.
« Le seul danger vient des hommes, Jean. Et il n'y pas de tigre dans cette jungle. Seulement des araignées, des singes, des jaguars, des serpents...
- Voilà une idée réconfortante, soupira Valjean lorsqu'il sentit une bouche capturer son oreille.
- C'est toi qui voulais voir les étoiles brillant au-dessus de la mer.
- Entre autre... »
Ils s'assirent sur le sol, à nouveau recouvert d'une couverture. Les chevaux bougeaient dans leur coin. Les bruits étaient ceux de la nuit dans la jungle. Au loin il y avait des singes. Des bruissements. C'était excitant et audacieux. Une fois de plus, Valjean se sentait vivant, plein de ferveur et d'espoir, le sang battant furieusement dans son corps.
« Le seul danger vient des hommes, » répéta Javert.
Un baiser correctement placé sur une bouche et les deux hommes se caressaient avec ardeur. Valjean ressentait le tremblement des mains de Javert contre lui.
« Ce qu'a dit cet imbécile ne vaut rien, » lança tout à coup Valjean, relâchant la bouche de son amant pour lui permettre de respirer.
Les poumons de Javert étaient vraiment un handicap. Javert n'avait plus de souffle. Une séquelle de la Seine.
« Mais, Jean, il n'a fait que dire tout haut ce que tous pensent tout bas.
- Non ! Pas tous ! »
Javert rit silencieusement. Un rire moqueur, plein d'ironie.
« Jean Valjean ! Ton passeport jaune était le signe de ton infamie, moi, c'est ma naissance le signe de mon infamie.
- François..., commença Valjean.
- Fraco, cracha Javert, et cela fait toute la différence ! Je suis un gitan, un fils de gitans, je suis né au bagne. J'ai lutté toute ma vie pour être irréprochable ! M'élever au-dessus de ma naissance. Je n'ai pas réussi.
- Fraco, répéta intentionnellement Jean Valjean. C'est un joli prénom.
- Kamao tut, narvalot, souffla Javert.
- Que m'as-tu dit ?
- Je t'aime, imbécile.
- Moi aussi, je t'aime, le rabouin. Et je me fous de tes origines. Tu es un homme bien, estimable et intègre. Ils sont rares les hommes aussi honorables que toi. Que ce soit chez les gitans ou chez les Français au sang pur.
- Je vais tout faire pour convaincre la préfecture de nommer Vandomme à ma place. Il a le même rang que le mien, il a les qualités requises pour faire un bon chef, il a quelques défauts avec la corruption et la boisson, mais cela reste décent.
- Tu protèges un homme corrompu ?
- Ce n'est pas Paris ici. Nous ne sommes pas nombreux, c'est vrai. Je dois être prudent et travailler de mon mieux avec les hommes que j'ai sous mes ordres. Vandomme trafique avec les contrebandiers mais il n'exagère pas. Alors je préfère savoir ses défauts et y pallier de mon mieux plutôt que de me retrouver en but à l'hostilité de tous les colons. Un gitan se permettant de remettre à sa place un Blanc ! Ce n'est pas Paris...
- Vivement que nous rentrions chez nous, François.
- Et où sera mon chez-moi ? »
Ces mots refroidirent Valjean. Ils étaient l'un contre l'autre, étendus dans la nuit, les étoiles étincelants au-dessus d'eux, les chemises ouvertes et dévoilant les poitrines. Les pantalons n'avaient pas encore été touchés mais le désir était visible, dur et pressant.
« Chez moi !, grogna Valjean, menaçant. Et vous avez intérêt à ne pas prendre à la légère mes mots, inspecteur, ou je vais vous menotter à mon lit rue Plumet pour vous apprendre votre place.
- A vos ordres, monsieur Madeleine.
- Très bien, Javert. Je suis content de vous.
- Laissez-moi quelques minutes encore et vous pourrez dire si vous êtes content de moi et de mes services.
- François... Fraco... »
Les derniers mots de Valjean étaient devenus des gémissements qu'on tentait désespérément de cacher.
Ils s'étaient embrassés, ils s'étaient caressés, des semaines qu'ils apprenaient. Qu'ils s'apprenaient. C'était encore le début de la route mais elle commençait à être bien connue maintenant.
Là, Javert passait une étape, tout à coup. Sa bouche était partie en voyage sur le corps de son compagnon. Il faisait nuit, seule la lune les éclairait. Assez pour se voir et ne pas se perdre. Javert embrassait et léchait le torse, les mamelons durcis de Valjean. Des sensations connues. Valjean attendait impatiemment la première caresse sur son sexe. Une main venant subrepticement lui apporter la délivrance. Comme à leur habitude. Et puis, la bouche poursuivit plus bas et Valjean se raidit.
« François ! Que fais-tu ?
- A ton avis ? »
Un rire, encore. Javert était en forme maintenant, la dernière fièvre remontait à la semaine dernière, la fatigue était forte mais il était prêt à sauter le pas. Il avait forcé Valjean à s'étendre sur le dos et tout à coup, le pantalon du forçat fut ouvert. Deux mains sortirent le sexe, douloureux de besoin. Et la bouche embrassa cette partie aussi. Valjean cria fort.
« Chut ! Il va falloir conserver votre sang-froid, monsieur le maire. »
Le souffle de Javert sur son sexe humide fit siffler Valjean. Et Javert reprit sa tâche. Le baiser, simple sur la pointe du sexe dressé, se transforma en autre chose lorsque la bouche s'ouvrit pour le sucer avec entrain. Javert n'avait jamais fait cela. Il était maladroit et inexpérimenté. Mais Valjean était trop perdu dans le plaisir pour s'en rendre compte, il gémissait toujours. Répétant une prière obscène dans laquelle le prénom de Javert revenait sans cesse.
Javert fut surpris par le goût, salé, terreux, pas forcément agréable. Mais si cela aurait pu le dégoûter, les cris de Valjean, ses geignements, ses mains venues serrer sa chevelure et tirer dessus à la limite de la souffrance, rendaient fou Javert. Et il voulait continuer encore et encore, sentir sa puissance sur l'autre homme, sa prise de contrôle totale sur Jean Valjean. Mieux qu'avec des fers et des menottes.
Valjean était perdu... Soumis à Javert, il le priait de poursuivre...
Javert apprenait. D'abord un peu trop nerveux, il se calmait et s'appliquait. Bouger la langue, faire attention à ses dents, placer sa bouche de telle façon que la gorge s'adaptait à la grosseur du pénis. Et Dieu sait que le pénis de Valjean était gros et massif.
Il n'arriva pas à tout prendre, il allait falloir apprendre la technique pour se retrouver un jour le nez dans les poils pubiens de Valjean. Donc Javert utilisa aussi ses mains pour caresser et exciter. La bouche lâcha la bite et Javert glissa sa langue entre les couilles de Valjean, sentant son odeur musquée, que ne masquait nul savon. Valjean se mit à implorer pour que Javert continue, le faisant d'une voix aiguë. Javert fut fier de lui. Fier d'avoir donné autant de plaisir à son compagnon. Valjean gémissait son prénom... Puis l'homme sous lui se raidit et murmura, la voix brisée :
« Arrête ! Je vais venir. François. Je... »
Javert négligea cette demande et poursuivit sa tâche. Il hoqueta lorsque le sperme inonda sa bouche et glissa dans sa gorge, provoquant un haut-le-cœur terrible. Une partie de la semence quitta sa bouche et dégoulina sur son menton. Javert réussit à ne pas vomir. Un exploit !
Valjean mit quelques minutes à se calmer. Puis il se redressa et tendit les mains pour attraper Javert, l'attirer à lui. Javert avait récupéré un mouchoir dans une poche de son pantalon et s'était essuyé la bouche, un peu dégoûté par ce qui venait d'arriver.
« Viens, François. Viens, mon bien-aimé. »
Un petit sourire indulgent que l'ombre de la nuit heureusement cacha aux yeux de Valjean, Javert obéit et rejoignit les bras de son compagnon. Valjean l'embrassa avec ferveur, découvrant son propre goût dans la bouche du policier. Cela l'écœura aussi mais il poursuivit son baiser, essayant de ne pas imaginer où ces lèvres et cette bouche s'étaient trouvées quelques minutes plus tôt.
« A toi François ! »
Et Javert murmura, la voix cassée par ce qu'il venait d'accomplir :
« Que désires-tu ?
- Ton plaisir ! Dis-moi !
- Tes mains, Jean. Tes mains me suffisent.
- Mais..., commença Valjean.
- Plus tard, un jour... Je te le promets ! »
Valjean ne dit rien de plus et se chargea de caresser le plus habilement possible le sexe encore dur et gonflé de désir du policier. Cela ne prit pas beaucoup de temps, les gémissements de Valjean lors de la fellation, son propre prénom prononcé sur un tel ton, avec un tel besoin avaient suffi à exciter au-delà de toute mesure l'inspecteur de police, si austère.
Mais Valjean était un peu frustré, il aurait voulu faire davantage... Plus tard, peut-être, plus tard...
Mais Javert ne souhaitait pas que Valjean soit trop proche de son sexe. Ce n'était pas un manque de confiance, c'était la peur qui faisait parler Javert. La peur du passé, les fantômes mal exorcisés...
Toulon !
Javert se souvenait de Toulon. Il ne pouvait pas s'en empêcher. Il avait été garde-chiourme, il avait assisté à de nombreuses scènes d'amour entre forçats. Il avait serré les dents et frappé fort de sa matraque. C'était interdit dans le règlement du bagne, c'était puni de vingts coups de bâton et c'était une des règles que le jeune garde n'aimait pas appliquer. L'amour entre hommes n'était pas interdit par le Code Napoléon, pourquoi l'était-il dans un bagne ?
Javert ne s'était jamais permis de se poser des questions. La loi prédominait sa vie, donc il l'appliquait à chaque instant. Ainsi, ce que faisaient les forçats entre eux après la fin du jour, sur les planches de bois sales du dortoir le concernait aussi. Même si...même si...
Mais en cas de viol, ce n'était pas la même histoire ! Le garde Javert était très bon à la matraque, au fouet et au bâton et il usait des trois objets avec vigueur lorsqu'il tombait sur des forçats en train de commettre un viol. Ou en train d'abuser de leur position sur un de leur malheureux camarade. Là, il comprenait l'intérêt de la règle et se montrait diligent et efficace. Encore plus qu'à son habitude.
Est-ce que Valjean avait connu cela ? Valjean lui avait certifié que non. Mais honnêtement, Javert n'en savait rien. Il ne souvenait pas d'actes illicites de cette nature de la part du grand forçat si fort de Toulon mais qui sait ? Dans l'obscurité du dortoir ? Serrant l'homme avec qui il était accouplé ? Peut-être Valjean avait-il failli ? Valjean n'était pas toujours sincère, surtout quand il ne voulait pas faire de mal aux autres par ses révélations.
Donc, le garde-chiourme avait encore du mal à permette au forçat de l'approcher trop près. Il fallait lui laisser du temps et le courage viendrait. Ce soir, Javert avait fait un immense pas en avant...vers la confiance, vers l'amour, vers l'acceptation...
Et dans les méandres de sa mémoire, il se souvenait aussi des lèvres de Fanny embrassant les siennes avant d'embrasser son sexe...
Cette pensée balayait toutes les autres...
Le calme revint entre les deux hommes. La nuit était profonde maintenant, les étoiles brillantes, le ressac plus fort... Il fallait rentrer.
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