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Poursuite des révélations

Il se passa encore tellement d'heures, de jours sans avoir de nouvelles de Javert. Valjean avait l'impression de vivre dans l'attente de l'inspecteur Javert. En fait, comme par le passé, comme cela avait toujours été le cas, sauf qu'avant c'était la peur qui parlait et qu'aujourd'hui, c'était l'inquiétude. Pour Javert. Qui l'eut cru ?

Puis un jour, le Mec vint en personne voir Jean Valjean.

Valjean allait tellement mieux, il marchait, portait, travaillait dans le jardin. Doucement. Tailler les quelques arbres fruitiers que possédaient les Pontmercy, tailler les rosiers, semer des fleurs, des légumes... Doucement et lentement. La blessure au couteau était guérie depuis longtemps mais Valjean voulait profiter de chaque instant dans le jardin pour vider son esprit de tous ses soucis.

Ce fut là que Vidocq le retrouva, les mains protégées par des gants de cuir épais et les cisailles prêtes à couper.

« Tiens, bonjour Vidocq.

- Où est-il ?, » lança Vidocq en guise de salutation.

Valjean sentit un froid lui saisir le cœur.

« Où est qui ?

- Ne joue pas les Saintes-Nitouches avec moi ! Pas de ça Le-Cric !

- Je ne sais pas où il est.

- Je sais qu'il est venu te voir. Il a suivi ton idiot de gendre, ce petit révolutionnaire à la manque. Il m'a demandé l'autorisation de quitter son poste et il est parti.

- Cela remonte à cinq jours !

- Où est-il ?

- Je ne sais pas, » répéta Valjean, désespéré par sa propre réponse.

Vidocq se fâchait, il était capable de cogner ses subalternes à coup de canne et de les jeter par une fenêtre sans aucun remord. Il essaya de se calmer. Et Jean-Le-Cric n'était pas un petit gabarit.

« Dis-moi ce qu'il s'est passé dans ce cas. Personne ne l'a plus vu depuis cinq jours. Ni ses voisins, ni ses mouchards. Son appartement a été laissé à l'abandon et il n'a pas rejoint son poste de Blaye.

- Marius de Pontmercy a reçu une lettre... »

Et Valjean raconta le chantage de Thénardier exercé contre Marius et le départ de Javert sur les traces de Jondrette. Vidocq était soucieux.

« Les Amériques, hein ? Je comprends mieux pourquoi ce soudain intérêt pour Nantes et le Havre.

- Comment cela ?

- J'ai fouillé son bureau et j'ai découvert des listes d'horaires de diligence et de bateau. Javert a du choisir Nantes comme destination. Puis il est parti cette nuit-là.

- Il nous a dit qu'il avait des contacts dans la marine marchande.

- Javert a des contacts partout. Merde ! Il faut aller à Nantes ! »

Vidocq ne dit rien de plus et abandonna Valjean mais ce dernier ne se laissa pas mener une deuxième fois, il se précipita sur l'ancien chef de la Sûreté.

« Je viens avec toi.

- Et de quel droit Le-Cric ? J'ai mes propres agents.

- Il a une dette à régler et Javert ne fait jamais de dettes.

- Une dette ? Si Javert te doit de la thune, je peux te rembourser. Il suffit de...

- Sa vie !

- Tu as de l'ambition Valjean si tu espères que Javert te rembourse ça ! »

Un rapide dialogue avec Cosette et Marius, une explication succincte concernant la disparition de l'inspecteur Javert, une malle vite remplie (une vie de fuite avait appris à Valjean à prévoir toujours l'essentiel) et ce fut le départ de la rue des Filles-du-Calvaire.

Vidocq regardait Valjean avec un peu moins de suffisance que d'habitude. Se pourrait-il que ce forçat si stupide vaille quelque chose en fait ? Puis il retourna rue Cloche-Perche. Un passage dans son bureau personnel et l'ancien chef de la Sûreté réapparut, grimé et méconnaissable. Valjean en fut impressionné. Même la voix était changée lorsque Vidocq lui lança :

« Alors le cave, tu te maquilles aussi ?

- Je ne sais pas me déguiser.

- Mais comment t'as fait pour te cacher si longtemps de la Rousse ? Javert est un branque en fait. »

Vidocq se chargea de Valjean. Ils avaient la même carrure solide et massive, les mêmes bras musclés, d'ailleurs une fois correctement transformés, on aurait pu croire voir deux frères. L'aîné était Jean Valjean au regard de sa chevelure blanche.

« Je serais curieux de savoir ce que Fleuride dirait en te voyant, Valjean. »

Un rire tonitruant et le Mec entraîna Valjean à sa suite dans les rues de Paris.

« Mais nous n'allons pas à Nantes ?

- Je veux d'abord savoir s'il n'a pas fait une mauvaise rencontre, maintenant que je sais Jondrette dans l'affaire.

- Javert serait mort ?

- Il n'y a qu'une personne assez renseignée à ce sujet pour nous répondre. »

Valjean rêvait d'interroger Vidocq de façon plus poussée mais on n'interroge pas le Mec s'il n'avait pas envie de parler.

« T'as des poils de venir ici le Mec. Surtout que les railles t'ont jeté il me semble. Les ingrats !

- Je sais, Montparnasse, ce sont des salopards.

- Mais je crois que je ne connais pas le bague de ton pote.

- Jean, lança simplement Valjean.

- Charmant. »

Un regard inquisiteur fixé sur lui, Montparnasse reconnaissait-il l'homme qu'il avait attaqué un jour ? L'homme qui l'avait maîtrisé puis lui avait donné sa bourse accompagnée d'un sermon sur la foi en Dieu et en la justice. L'ancien forçat s'espérait méconnaissable. Montparnasse abandonna Valjean pour se concentrer sur le Mec, bien plus important à ses yeux que son commis.

Valjean était encore sous le coup de la stupeur. Montparnasse, l'homme que suivait Javert, l'homme qui les avait poursuivis à la sortie de la Paimpolaise. Vidocq connaissait Montparnasse. Mais combien de jeux jouait Vidocq ?

« Nous sommes venus demander si quelqu'un n'aurait pas fait une rencontre étrange ces jours-ci.

- Une rencontre étrange ? Tu parles de quoi ?

- Un cogne victime d'une escarpe.

- Un de tes agents ?

- Un des meilleurs.

- Je n'ai pas eu vent d'un tel crime de lèse-majesté ! Et qui serait le malheureux raille refroidi ?

- Javert. »

Montparnasse resta muet de surprise. C'était toujours un jeune homme, magnifique et précieux. Il détonait dans cet estaminet minable où les trois hommes conversaient devant un verre de bière. Valjean le reconnaissait. Le tueur de Patron-Minette se reprit et lança sans sourire :

« La belle blague ! Javert est crevé depuis un an.

- Donc tu n'as pas rencontré le fantôme de l'inspecteur Javert ?

- Ni moi, ni un de mes hommes. Mais t'es sérieux le Mec ? Il est vivant ?

- Encore assez pour vouloir Patron-Minette.

- M'étonne pas. Mais le Mec, c'est pas moi.

- Je sais Montparnasse. Tu n'étais pas là à ce moment-là.

- Est-ce qu'il le sait, lui ?

- Il ne sait rien sauf qu'il vous veut.

- Merde ! C'est pas moi ! C'était Gueulemer ! Même Jondrette n'y est pour rien puisqu'il n'était même pas encore à Paris. Il tenait une sorte d'auberge. C'est une vieille histoire !

- Un jour, Javert te poissera et tu pourras lui chanter ta chanson. S'il t'en laisse le temps.

- Où est Gueulemer ?, demanda soudainement Valjean, se souvenant des paroles de Javert. « Montparnasse est une anguille, il me glisse si facilement entre les doigts. Gueulemer est plus abordable, mais je ne l'ai jamais retrouvé depuis le fiasco de la Maison Gorbeau. Je soupçonne Jondrette de s'en être débarrassé définitivement. »

- Aucune idée, le birbe. Gueulemer nous a lâché, c't'enflure. Si Javert veut se venger, qu'il trouve Gueulemer, je suis même prêt à lui prêter mes surins.

- Ce n'est pas dans ses habitudes, opposa Valjean.

- Cela dit, ce que tu m'apprends là, le Mec, n'est pas si étrange que cela en fait. Mes hommes m'ont souvent parlé d'un grand gonze qui se bat dans les rues pour protéger les clochards et les putes... Un dur-à-cuire, qui s'est fait quelques ennemis parmi mes pratiques. Je l'ai vu aussi de loin et j'ai toujours cru... Quel jobard !

- Et personne ne l'a buté ?

- Non, il est fort et prudent. Mes gonzes auraient été trop jouasses de me ramener sa tronche. »

Donc Javert devait être vivant. A moins que la Seine, jalouse, ait conservé son corps cette fois-ci.

« Et Jondrette ?, lança innocemment Vidocq.

- Patron-Minette, c'est fini, le Mec. Claquesous est mort, Babet aussi, Gueulemer a disparu et je suis le seul à rester. J'ai mon propre gang, j'ai pris du galon. De toute façon, Jondrette n'était pas notre daron, juste un occasionnel.

- Je sais, mais Javert tient beaucoup à cet occasionnel-là.

- Ce fichu cogne est toujours en affe. Merde. Va falloir que je le serre de près. »

Le Mec se leva et fit signe à Valjean de le suivre. Ils devaient donc partir pour Nantes. Montparnasse les imita et lança, un peu alarmé :

« Javert est dangereux. Surtout pour lui. Essaye de lui faire entendre raison, le Mec. Cela va faire du vilain s'il est tué dans le quartier. Et je n'ai rien fait. Bordel de Dieu ! Je ne tue pas les gonzesses et encore moins les mômignards.

- Je sais, Montparnasse. Je sais. Allez, gardons nos petites affaires tranquilles. »

Et Valjean fut à la fois outré et impressionné de suivre Vidocq à-travers les quartiers les plus malfamés de Paris, sur le territoire même de Montparnasse sans risquer une seule fois de se prendre un coup de surin dans le dos.

Les deux hommes prirent le premier fiacre possible. Un passage au Bureau et Vidocq retrouva son apparence normale. Chacun prit sa malle puis ce fut un voyage nocturne et bringuebalant dans la malle-poste pour Nantes.

Ils étaient les seuls à voyager. Le temps était clair et doux. Un mois de juin chaud et agréable. Vidocq n'avait eu qu'à montrer quelques Napoléons dorés pour bénéficier d'un voyage rapide et prioritaire. Maintenant, Valjean contemplait le visage fermé de l'ancien chef de la Sûreté.

Vidocq se taisait, le regard perdu dans la nuit que les lampes à huile de la voiture trouaient avec beaucoup de mal. Le postillon, connaissant très bien son affaire, faisait trotter ses chevaux dans une obscurité profonde.

« Comment est morte l'épouse de Javert ?, demanda tout à coup Valjean.

- Plaît-il ? », sursauta Vidocq.

Mais le forçat avait bien compris la question. Plus de quarante heures de voyage à tenir, il fallait trouver de quoi les combler. Vidocq accepta de parler.

« Elle a été assassinée, son fils avec elle.

- Je le sais ! Comment est-ce arrivé ? Où était-il ?

- Ce fut un malheureux concours de circonstances. C'est lui qui aurait du être tué cette nuit-là !

- Lui ?

- Madame Javert ! Je n'ai vu Fanny qu'une paire de fois. Javert veillait sur elle comme un garde-chiourme surveille ses prisonniers. Faut dire qu'elle avait une santé fragile et qu'il était furieusement inquiet. Il la séquestrait dans leur appartement ou quasiment. L'argousin !

- Je l'imagine bien ainsi, » sourit Valjean.

Oui, il l'imaginait bien ainsi, jaloux au possible et possessif comme un tigre.

Vidocq répondit au sourire puis remonta la couverture sur leurs genoux. Il ne faisait pas froid mais l'atmosphère se refroidissait malgré tout.

« Tous les ans, aux Étrennes du Nouvel An, a lieu une réception à la préfecture de police. Une réception à destination des policiers et de leurs épouses. Ce n'est pas quelque chose de luxueux mais cela permet de clore une année. Javert détestait cela mais lorsque la réception eut lieu, le préfet Guy Delavau a insisté pour que tous les policiers viennent avec leurs épouses. Il a spécifiquement remis Javert à sa place en lui rappelant qu'il devait venir accompagné.

- Pourquoi ?

- Javert n'amenait jamais son épouse. Il refusait de l'associer de près ou de loin à sa vie de policier. Mais ce soir-là, les menaces du préfet eurent raison de la prudence de Javert. Seulement... Seulement le diable s'en est mêlé. »

Vidocq se tut. Un silence tomba sur la conversation. Désagréable.

On entendait les sabots battre le sol et les roues de la malle-poste fendre la nuit. Le prochain relais n'était pas loin. Ils auraient le temps de boire un café bien chaud en attendant le changement de chevaux. Puis il faudrait dormir un peu dans la voiture, pour être frais à Nantes.

« J'étais présent à la réception. Normal en tant que chef de la Sûreté et cela me faisait tellement plaisir d'imposer ma présence à tous ces cognes. Tellement jouasse de les voir obligés de serrer la patte à un ancien fagot. Donc j'ai vu. »

Une nouvelle prise de souffle.

« Javert a toujours été dévoué à son travail. Une sale affaire a secoué la préfecture ce soir-là, précisément. Je ne sais plus quoi. Une agression ? Une escarpe ? Un fric-frac ? Mais voilà que Javert devait rester à son poste plus longtemps. Il est venu en pleine réception s'excuser auprès du préfet de son absence et de celle de sa femme. Mais le devoir l'appelait ! »

Vidocq répéta « le devoir » en riant sans joie.

- Mais le préfet était un homme vindicatif et curieux. Il a permis à Javert d'arriver en retard mais il a exigé que son épouse vienne seule. Javert a essayé de discuter. Le préfet a simplement ordonné à l'inspecteur de se soumettre. Et Javert s'est soumis... Merde ! Il aurait mieux fait de se rebeller ! Mais il a envoyé un fiacre chercher sa femme et son fils avant de reprendre le travail. Pressé de régler cette affaire. »

Vidocq ferma les yeux se rappelant avec acuité cette soirée, ce moment. Javert n'est plus jamais venu à la réception du préfet et nul ne l'en blâmait aujourd'hui.

« Les heures se sont passées et Javert est enfin arrivé, en grande tenue, sabre au côté. Il était fatigué et le préfet lui a sauté dessus. »

Un souvenir revenait, cuisant. M. Delavau était fâché et il avait beaucoup bu.

« Alors Javert ! Faut-il que je vous colle un blâme pour vous forcer à obéir ?

- Plaît-il monsieur ?

- Votre femme est-elle si précieuse que vous refusiez ainsi de nous la présenter ?

- Mais j'ai envoyé un fiacre... Elle devrait être là... Elle... »

Javert était devenu livide, la colère du préfet commençait à se tempérer.

« Comment cela ? JAVERT ! »

Mais Javert n'écoutait pas. Il quitta la salle en courant et partit de la préfecture. Le préfet désigna deux policiers pour le suivre, à nouveau énervé par la désinvolture de son subalterne. Vidocq voulut suivre le mouvement mais le secrétaire du préfet, M. Chabouillet l'a retenu. Il ne se souvenait plus pourquoi. Donc Vidocq n'avait pas assisté à la suite de l'affaire.

Javert n'en avait jamais parlé. Ce furent les deux policiers qui l'ont accompagné qui ont relaté les choses et diffusé l'histoire dans toute la préfecture. Javert était bien incapable de parler à qui que ce soit de toute façon. Il avait du être ramené chez lui, brisé par une fièvre cérébrale.

Valjean attendait la suite, pressentant une horreur à venir.

« Le fiacre n'arriva jamais à destination. Il a été découvert abandonné dans une rue de Paris, dans un quartier pauvre de la ville. Les chevaux gentiment attachés à une barrière. On n'a pas revu le cocher, par contre on retrouva la femme de Javert et leur fils de quelques mois égorgés à l'intérieur du fiacre.

- Dieu du Ciel ! Et Javert ?

- Impassible ! Retour dans l'active dés le lendemain de l'enterrement. C'est toujours un homme dur, amer et imprudent. Aujourd'hui, il pousse la témérité jusqu'à l'extravagance. Il est suicidaire depuis cette époque... Trouver Patron-Minette est devenu une obsession pour lui.

- Pourquoi Patron-Minette ?

- Parce qu'une rumeur s'est vite répandue dans la ville que Patron-Minette se glorifiait d'avoir suriné la scie et le mômignard de Javert, même qu'ils regrettaient que le cogne n'ait pas été là dans le fiacre avec eux car ils auraient fait un beau tableau de chasse. Un avertissement pour tous les railles de se mêler de leurs affaires !

- Mais il n'a rien de précis ?

- Non, il n'a rien de précis seulement des intuitions et de la rancœur. Comme il a toujours respecté la loi, il ne s'est jamais fait justice lui-même, mais il recherche activement tous les membres existants de Patron-Minette. Encore et toujours. »

Vidocq regarda Valjean et se mit à rire.

« En fait, son obsession pour toi est plus saine. »

Le dossier Javert était vide alors. Il ne contenait qu'un dessin d'une femme et de son enfant. Des souvenirs et de la haine.

Valjean ne trouva rien à dire à toutes ces révélations.

Le silence retomba, encore et les deux hommes se laissèrent dériver vers le sommeil.

La nuit fut longue et difficile, entrecoupée d'arrêts provisoires, de cris de postillons, on buvait une tasse de café brûlant en mangeant un morceau de pain avec du fromage en attendant le changement de chevaux. Quarante minutes environ à bâiller le front posé sur ses mains.

« Javert est là-bas depuis quatre jours. Que penses-tu qu'il ait fait ?

- Son travail de cogne, pardi ! Et il est plutôt bon à cela, n'est-ce-pas M. Madeleine ?

- Oui, je sais. »

Le voyage était un rêve éveillé, ou plutôt un cauchemar éveillé...

Quarante heures de torture... 

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